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| (tessa), we get it wrong. | |
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Asteria Drake « Admin + queen of hearts. » pseudo : sweet poison (anaïs).
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| Sujet: (tessa), we get it wrong. Sam 21 Oct - 0:54 | |
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Love is a battlefield. tessa dyer & aodren adkins Y avait des jours comme ça, où Aodren avait l’impression que rien n’était fait pour fonctionner correctement. Il savait bien qu’il n’était pas le seul à en connaitre des journées pareilles, ça faisait partie du quotidien de tout le monde, ou clairement, il enviait ceux qui n’avaient pas à subir cette frustration constante qui donnait envie de se foutre au lit bien vie, avec l’espoir que la prochaine journée serait un peu moins barbante. Il ne s’était même pas particulièrement levé du pied gauche. Sans doute que s’il n’avait pas fait le déplacement jusqu’à l’université, il se serait énervé bien des tracas. Au lieu de ça, il avait eu le droit de se taper la file qui n’avançait, pas à se retrouver coincé pendant de longues minutes sur la route, ce qui évidemment l’avait mis en retard et puis ses étudiants avaient été particulièrement chiants, comme s’ils avaient décidé de lui faire payer ses dix minutes et quelques de retard. Dire que lui, il en avait parfois vu entrer dans la salle, une demi-heure, une heure même, après le début du cours et il n’avait jamais fait le moindre commentaire. Etaient venus se greffer à ça des petits détails bien chiants qui n’avaient pas arrangées les choses, comme un débat d’opinions avec un collègue ou la machine à café refusant de lui refiler sa monnaie alors-même qu’elle ne lui avait pas non plus filé son café et puis un bug informatique qui lui avait fait perdre toutes les notes qu’il avait pu rentrer, d’autres petits trucs comme ça qui n’avaient fait que remplir petit à petit le vase de l’agacement. Y avait eu aussi quelques souvenirs de son fils pour jaillir de nulle part et ça avait beau être quelque chose de quotidien, un truc auquel il n’échappait jamais, alors ce n’était pas qu’il y pensait plus que d’habitude, c’était juste qu’aujourd’hui, c’était encore plus frustrant que d’habitude. En, plus sa cicatrice s’était mise à le démanger comme ça, sans raison alors qu’il ne ressentait plus rien depuis des jours maintenant et que le médecin avait bien dit que tout allait bien. Et, forcément, le reste de ses cours n’avaient pas été mieux que le premier, comme s’ils étaient tous particulièrement décidé à le gonfler aujourd’hui.
Il aurait presque pu croire qu’en rentrant ça allait s’arranger et quand il avait reçu le premier sms de Tessa, ça lui avait rendu le sourire, mais ça n’avait duré qu’un bref instant, alors que l’échange avait tourné d’une façon plus désagréable qu’il ne l’aurait voulu. Y avait eu un message dans le lot qui avait ressemblé à la goutte d’eau faisant déborder le vase. Il estimait qu’il était plutôt patient et calme comme type, mais il était aussi complètement humain, avec les limites que ça pouvait entrainer et aujourd’hui, ce n’était de toute évidence pas le jour. Peut-être que le problème, c’était juste que la réponse de Tessa n’avait pas correspondu à ce qu’il aurait voulu, à ce dont il aurait eu besoin à ce moment précis et qu’il avait pris ça comme un énième truc contre lui aujourd’hui. Un petit compliment de la part de sa petite-amie, ça aurait sans doute pu arranger les choses, au lieu de ça, ça les avait encore plus compliqué, si bien qu’au lieu de ça il avait fini par abandonner son téléphone plus loin, de toute façon, y avait plus rien à dire. Au moins, la blonde pourrait au moins se targuer d’avoir eu le dernier mot. Comme s’il allait vraiment partir en Italie sans elle de toute façon. Il avait surtout eu l’impression de creuser cette histoire au bout du bout avec l’espoir qu’elle finisse avec l’espoir qu’elle finisse par lui dire ce qu’il voulait entendre, mais ça avait été un échec cuisant. Tant pis, qu’il s’était dit en envoyant balader son téléphone à l’autre bout du canapé, peu désireux de s’en préoccuper de nouveau. Il avait encore du boulot de toute façon, encore des copies à corriger et à rendre avant les examens à venir que ça puisse aider ses étudiants à ne pas refaire les mêmes erreurs, mais dans son état ce soir, il se disait surtout que ça ne servirait à rien, qu’ils allaient ranger ça dans un coin et qu’à l’examen, il retrouverait encore les mêmes erreurs, alors, à chaque erreur qu’il notait, il ne pouvait s’empêcher de soupirer. Finalement, il n’avait pas beaucoup avancé dans sa pile de copie, quand il entendit Tessa rentrer, fallait dire qu’il avait lutté contre le chat qui avait décidé de mâchouiller les feuilles, celui qui voulait jouer avec son crayon pendant qu’il écrivait et le dernier qui réclamait des câlins alors que ce n’était pas le moment et puis Leia avait fait une comédie pour sortir, alors il avait bien passé vingt minutes à la promener avant de pouvoir s’y remettre, même elle, elle était contre lui aujourd’hui. « Hey. » Qu’il prononça quand même à l’adresse de la blonde, sans pour autant bouger du canapé sur lequel il était installé, lunettes sur le nez, les yeux restant accrochés à ce qu’il lisait sur cette copie. Il ne savait pas ce que Tessa attendait de lui de toute façon. Qu’il s’excuse ? Habituellement, il l’aurait fait depuis longtemps, où ça aurait été la première chose qu’il aurait fait en la voyant passer le seuil de l’appartement. N’était-ce pas ce qu’il avait fait, la dernière fois, quand il lui avait dit qu’il l’aimait, par sms et qu’il avait été persuadée de l’avoir vexée ou mise en colère ? Naïvement peut-être, il se disait que cette fois, ce serait pas lui qui irait la voir pour essayer de régler ce truc entre eux, mais peut-être qu’il finirait par craquer, comme d’habitude, parce qu’il n’aimait pas franchement les conflits, quand bien même il avait l’impression que les enchaîner ces derniers temps. Il avait quand même l’habitude d’être de ceux préférant parler et prendre le temps d’arranger les choses, plutôt qu’à attendre qu'elles bougent d’elles mêmes, mais pour le coup, dans l’immédiat, il n’avait pas encore daigné bouger de ce canapé. |
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Rafe Hollins « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W./marie.
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Sam 21 Oct - 1:53 | |
| there's a taste in my mouth as desperation takes hold C’était encore une histoire de sms. Et cette fois aussi, Tessa n’avait rien vu venir. Tout avait commencé par le message le plus anodin qui soit : elle n’pouvait pas se sortir Venise de la tête, la perspective de bientôt embarquer dans un avion pour aller dans ce pays qu’elle avait tant rêvé de découvrir. Son esprit tournait à mille à l’heure, sur ses envies, sur ses désirs, sur le vingt-cinq octobre où ils pourraient enfin laisser New York derrière eux, pour une nouvelle bouffée d’air frais. Elle avait dû batailler pour les avoir, ses jours de congés, et sans doute était-ce la seule raison pour laquelle elle n’était pas allée voir ses supérieurs avant de partir du musée ce soir, pour tout annuler. Comme si elle n’avait plus eu envie d’y penser soudainement, trop souvent tentée d’envoyer un autre sms à Aodren pour vérifier si ses impressions étaient justifiées ou non. C’était un peu comme le ‘je t’aime’, mais tout l’inverse pour cette fois ; les sentiments éveillés par les mots du jeune homme n’avaient absolument pas été ceux qui faisaient voltiger des papillons dans le ventre, et battre une excitation insidieuse dans le cœur. Ce soir, elle n’avait vraiment pas envie de rentrer. Parce que comme ça, en lisant et relisant le fil des messages échangés avec son petit-ami, elle découvrait que quelque-part au milieu de la conversation, il avait pris la mouche, il s’était vexé ou elle n’savait quoi d’autre, pour quelque raison que ce soit. Et qu’est-ce qu’elle avait fait pour ça, hein ? Encore et encore, elle avait eu beau relire, essayer de décrypter les mots qu’elle avait envoyés, elle n’savait pas ce qu’elle avait fait pour que la situation vire de la sorte. Est-c’que c’était vraiment de sa faute ? Est-ce qu’il faisait vraiment la gueule, ou était-il un bon acteur, au moins à l’écrit ? Et le besoin de savoir, l’absence de réponse, le silence prolongé de la part du jeune homme, tout ça s’était transformé en agacement, et en rancœur. Et à mesure que les minutes étaient passées, rancœur était devenue tristesse ; c’était donc ça, le genre de couple qu’ils étaient ? En dix ans, ils ne s’étaient jamais disputés, amis aveugles, tout à fait capables de s’comprendre et d’être sur la même longueur d’ondes – est-ce que chaque échange de sms allait foutre le bordel entre eux deux, hein ? N’était-ce pas ce dont elle avait eu peur, Tessa, au moment d’choisir de garder le silence sur ce qu’elle avait commencé à ressentir pour lui ; et si c’n’était pas pareil, si c’était trop compliqué ou elle n’savait quoi, hein ? Pour l’heure, il semblait bien que le jeune homme avait eu des genres d’attentes secrètes pour elle, qu’elle n’avait pas ‘remplies’ avec précision, faisant d’elle irrémédiablement, une mauvaise petite-amie qui aurait ‘mérité’ de s’faire envoyer promener comme elle l’avait été, avec les derniers messages qu’ils s’étaient envoyés. La problématique en était là, vraiment, et la Dyer se retrouvait suspendue au fil de plein de choses qu’elle ne savait pas ; elle n’savait pas si ce qu’ils s’étaient dits sur la fin était vraiment sérieux, si Venise n’était pas devenu synonyme de cauchemar et de choses dont ils feraient mieux de ne plus jamais parler. Elle n’savait même pas vraiment comment est-c’qu’Aodren avait bien pu interpréter ses paroles – pendant si longtemps, si longtemps, les messages qu’elle avait envoyés, elle, d’son côté, n’avaient été que des blagues, ces habituels sarcasmes qu’il connaissait depuis le temps. Dix ans, dix ans qu’il côtoyait une Tessa taquine et malicieuse, qui n’avait pas beaucoup changé malgré leur romance : alors quoi ? C’était soudainement un problème, peut-être ?
Dans l’ascenseur maintenant, elle ne savait pas à quoi s’attendre, la blonde ; qu’est-ce qui l’attendait en rentrant ? Un appartement vide ? Un Aodren énervé pour elle ne savait quelle raison ? Une dispute ? Elle, elle était juste vide, vide de sens vraiment concret, rattrapée par des ressentiments qu’elle ne voulait pas ressentir. C’n’était pas comme ça, habituellement, qu’elle finissait ses journées : normalement, quand elle rentrait chez elle, le soir, c’était pour mieux souffler, retrouver son petit-ami et oublier tout ce qui avait pu être négatif dans sa journée. Elle était l’énergie vibrante qui tenait bon malgré tout ce qui pouvait se passer en-dehors des murs de son chez-elle, en face des autres gens, comme de parfaits inconnus ou ceux pour qui elle travaillait, et qui n’en avaient franchement rien à faire d’elle. Ce soir aurait peut-être pu lui faire du bien, d’avoir quelqu’un avec qui en parler, de tout ça ; parce que franchement, elle allait presque avoir besoin d’un second avis, peut-être même d’un troisième avis, ou d’une troupe d’avis, pour savoir c’qu’elle avait pu faire pour mériter toute la froideur qui lui tordait les entrailles là maintenant. Elle avait déjà perdu le contrôle de son imagination depuis bien longtemps, et celle-ci avait coursé, libre, à travers tous les scénarii désastreux possibles et imaginables. Et au fond, selon c’qui pouvait se passer une fois qu’elle passerait la porte, elle n’savait pas vraiment ni comment elle réagirait, ni tout c’que cela pourrait enclencher entre eux deux. La voilà face à ces incessantes peurs qui avaient le même arôme qu’à Central Park, ou lors d’une autre soirée qu’elle aurait pu jurer être terrible à souhait. Ça n’avait été rien, comparé à aujourd’hui ; cette fois-ci, y’avait pas eu de parole claire et précise sur laquelle ils pouvaient tous les deux au moins s’accorder. Bordel, où est-c’qu’elle avait ‘arrêté de plaisanter’ du côté du jeune homme ? Où est-c’que ç’avait fini sérieux ? Comment est-ce qu’ils avaient réussi à transformer une histoire de météo, en quelque-chose sur eux deux, hein ?! Depuis quand est-c’que de telles choses leur arrivaient ? Dans c’genre de situation avec n’importe qui d’autre, la première personne vers laquelle elle aurait accouru, ç’aurait été Aodren. Et elle n’aurait pas hésité à livrer sa version de cette histoire, à faire part de tout c’qu’elle éprouvait en elle, l’incompréhension et l’agacement tout à la fois. Est-c’qu’elle pouvait vraiment parler d’tout ça avec lui, maintenant ? Elle se sentait terriblement seul, un sentiment alourdi par l’accueil qu’elle eut, une fois rentrée. Seule Leia sembla un tant soit peu sympathique – les chats invisibles à l’horizon, et l’Adkins elle ne savait où. Ce n’est que lorsqu’elle pénétra dans l’appartement un peu plus loin qu’elle le vit, sur le canapé, peu décidé à lever les yeux vers elle ou à faire quelque geste dans sa direction ; et qu’est-c’qu’elle était censée faire à ça ? Tessa n’était pas la fille qui rentrait dans le lard des autres, et il le savait très bien, à moins qu’il ait décidé ce soir d’prétendre ne pas la connaître depuis dix ans maintenant. « Hey… » qu’elle répondit donc, d’une petite voix difficilement contenue quand le brun ouvrit la bouche, sans pour autant faire plus d’effort que ça. Et elle, debout comme une conne à proximité du canapé, elle ne trouva rien de mieux à faire que de fixer Aodren pendant de longues secondes, suspendue à l’instant. Il était occupé, non ? Habituellement, quand elle rentrait, il lâchait tout rien que pour être avec elle ; ç’avait parfois amené des circonstances un peu bizarres, comme lui, découvrant une boîte de préservatifs dans ses sachets de course. Quoiqu’elle ait dit cette fois-là, rien n’l’avait vexé. Cette fois, pour elle n’savait quelle raison, tout était différent. Alors elle retrouva ses bonnes vieilles habitudes, Tessa, fuyarde à nouveau, le regard partant ailleurs alors qu’elle glissait ses doigts dans ses cheveux, repoussant une mèche blonde derrière son oreille. « J’vais-… » mais elle s’interrompit, serrant les lèvres, claquant sa langue contre son palais ; à quoi ça servait de dire quelque-chose ? Qu’il corrige ses copies, tiens – voilà que c’était la rancœur qui grimpait, s’rajoutant au nœud dans sa gorge ; Tessa se replia, partant vers sa chambre. C’était plus que l’air qui l’étouffait désormais, c’était même les vêtements qu’elle portait, les chaussures autour de ses pieds, l’apparence qu’elle devait maintenir pour son travail au quotidien. C’était comme ça tous les jours, elle rentrait et au bout d’un moment, elle finissait forcément par troquer ses beaux habits par d’autres plus confortables pour l’appartement. Cette fois, elle avait besoin de faire ça, maintenant ; repoussant la porte de sa chambre, elle s’assit au bord de son lit, pour mieux se débarrasser de ses chaussures. Si elle les envoya balader plus loin dans un coin de la chambre, elle prit son temps pour le reste ; son pull, son soutien-gorge vraiment dérangeant, optant pour un tee-shirt large – elle avait besoin de respirer, là maintenant, même si dans son crâne, rien n’lui permettait d’oublier ce qui était arrivé. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Sam 21 Oct - 15:27 | |
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Love is a battlefield. tessa dyer & aodren adkins On disait souvent qu’y avait des jours comme ça où on ferait mieux de rester au lit, c’était clairement le cas pour Aodren aujourd’hui. Il aurait mieux fait de rester dans son lit ce matin, au moins, il n’aurait pas eu à s’agacer pour tout et n’importe quoi. Il s’était même demandé s’il ne ferait pas mieux de se mettre au lit dès qu’il était rentré à l’appartement, peut-être que ça aurait pu l’aider à se calmer un peu et à aborder le reste de la soirée d’une meilleure façon. Au moins, s’il s’était endormi, il n’aurait pas eu l’occasion d’envoyer des sms à Tessa et les choses ne se seraient pas bêtement compliquées entre eux deux. Il se disait aussi qu’il ferait mieux de ne plus en envoyer du tout, des messages, parce qu’apparemment, dès qu’il disait un truc par message, il foutait la merde. Il fallait croire qu’il ne servait pas à grand-chose, à part à ça. Il n’était – apparemment – pas le genre de type sur qui on pouvait compter pour tenir ses promesses. C’était peut-être un truc que Gina lui reprochait, silencieusement dans son coin, ce qu’elle lui avait toujours reproché, sans le dire à haute voix, quitte à devenir distante avec lui et à ne même plus chercher à faire le moindre effort quand il s’agissait d’eux deux. Elle avait peut-être raison, après tout, n’avait-il pas essayé de la rassurer, à un moment, en lui promettant que tout allait s’arranger et qu’ils allaient retrouver leur fils ? Evidemment qu’il l’avait fait et il s’agit bien de promesses qu’il avait été incapable de tenir. Il n’était peut-être finalement, peut-être pas le genre de type à qui on pouvait facilement faire confiance, ça commençait à être un doute récurant dans sa vie, alors même qu’il était évident que sa mère avait choisi de lui cacher des choses et puis sa sœur cadette également. Si Tessa pensait également la même chose, fallait peut-être qu’il commence sérieusement à se remettre en question.
Il aurait définitivement dû aller se coucher en rentrant, peu importait l’heure qu’il avait été parce que de toute façon, il était trop sur les nerfs pour être productifs. Il avait l’impression de bouillir de l’intérieur, avec cette envie de tout balancer ce qu’il avait dans les mains comme si ça pouvait l’aider à évacuer la frustration pesante de la journée. Il détestait les journées comme ça, ou un rien devenait facilement le truc le plus agaçant du monde, cette sensation parfois même, d’être agacé sans raison, une sensation qui agaçait encore plus, ça ressemblait à un genre de gros cercle vicieux dont il était difficile de sortir. La sieste alors, ça aurait été une bonne idée. Mais il avait l’impression d’être pris par le temps ces derniers jours au boulot, parce qu’une hospitalisation imprévue et un voyage à Venise, forcément fallait tout condenser dans une courte période et ce n’était pas franchement évident. Il avait pourtant dit qu’il allait se débrouiller, fallait croire qu’aujourd’hui prouvait que ce n’était rien d’autre qu’une autre promesse qu’il n’arrivait pas à tenir. Difficile dans ces conditions alors, d’envisager qu’y ait eu du second degré dans les mots de Tessa. Peut-être que Venise était une mauvaise idée, pourtant là, alors qu’il avait l’impression d’être épuisé, il avait d’autant plus envie de partir en vacances. Avec Tessa, évidemment, peu importait ce qu’il avait raconté. De toute façon il avait presque envie de demander ce qu’il pourrait bien aller foutre en Italie sans elle. C’était son rêve à elle, pas le sien à lui et Venise, aussi romantique puisse-t-elle paraitre, n’était à ses yeux qu’une ville comme une autre, s’il devait y aller seul. Pourtant, même s’il pensait ça et qu’il avait dit le contraire à Tessa, il n’avait pas osé relever les yeux vers elle quand elle était rentrée. Comme s’il était vraiment concentré sur ce qu’il faisait. Il ne l’était pas évidemment, ces copies ne faisaient que l’agacer un peu plus. Et puis Tessa, évidemment elle s’était bien vite barrée. « Okay. » Fut alors la seule réponse qu’il pu adresser à son début de phrase, pas plus agressif ou plus froid qu’un autre ‘Okay’ qu’il avait pu prononcer dans un meilleur jour, juste un ‘Okay’ comme un autre, parce que de toute façon, y avait pas grand-chose à dire, elle n’avait même pas prononcé une phrase entière. Peut-être s’attendait-elle à ce qu’il vienne vers elle, parce que ça fonctionnait quand même beaucoup comme ça entre eux quand y avait un problème. Combien de temps est-ce qu’elle aurait passé à se laver les mains, s’il n’était pas intervenu la dernière fois hein ? Il ne s’était jamais posé la question avant aujourd’hui, mais il en était là maintenant, à se chercher des bons prétextes pour ne pas bouger de ce canapé. De toute façon, il avait presque envie de dire que vu le niveau de nullité de cette journée, mieux valait qu’il attende que minuit soit passé, avant d’aller lui parler, parce que tant que cette journée n’était pas terminée, il était certain qu’elle pouvait encore devenir pire que ça. Franchement, il ne serait pas surpris que d’un coup, leur immeuble commence à s’effondrer, ce serait parfait pour clôturer cette journée. Ou tiens, qu’on l’appelle pour lui annoncer un énième malheur. A cette pensée, il risqua un regard vers le téléphone qu’il avait abandonné plus loin sur le canapé, avant de balancer un coussin dessus, comme si le faire disparaître définitivement de son champ de vision pourrait l’empêcher de sonner pour un drame qui rendrait cette journée encore plus pourrie qu’elle ne l’était déjà. Il lâcha aussi ses copies, les balançant plus loin sur la table basses, ses lunettes avec au passage, pour venir s’affaler sur le canapé, son bras devant les yeux. Peut-être que s’il s’endormait comme ça, il finirait par se réveiller pour découvrir que toute la frustration de cette journée c’était qu’un cauchemar dont il allait enfin pouvoir sortir. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Sam 21 Oct - 18:56 | |
| there's a taste in my mouth as desperation takes hold Les conflits, c’n’était pas son truc, à Tessa ; en quoi était-ce une nouveauté ? Elle n’avait jamais vraiment été celle qui aimait rompre, celle qui se plaisait à affronter des réalités évidentes aux autres, alors même que celles-ci pourraient être difficiles à supporter ou à véritablement exprimer. Elle était l’idiote qui se taisait face à ses parents, et celle qui restait encore plus muette face à des patrons qui la traitaient comme une moins que rien. Certains la diraient naïve, prête à s’faire marcher sur les pieds, et les gens comme elle, la diraient pacifiste, d’une certaine façon. C’n’était pas son genre de crier sur un inconnu qui lui aurait renversé du café dessus, elle, elle disait plutôt ‘c’est pas grave’ et ravalait ses ressentiments tout autant que l’expression très nette des problèmes qu’un tel incident pourrait amener dans sa journée. Ouais, généralement, la Dyer se retrouvait être celle qui ployait l’échine face aux autres ; celle qui ne ‘cherchait pas les ennuis’ et battait en retraite dès que tout devenait trop compliqué. Ce soir alors, entre rentrer à l’appartement, ou faire n’importe quelle chose stupide pour ne pas approcher de la rue dans laquelle ils vivaient, Aodren et elle, le choix avait été difficile. Elle s’était forcée jusqu’ici, quand bien même elle aurait bien volontiers fait comprendre à ses supérieurs que faire toute une nuit d’heures sup’ ne l’aurait pas dérangée. Elle avait ramené du travail à la maison, ça voulait déjà en dire long, tant c’était quelque-chose de rare ; elle avait toujours aimé pouvoir couper court à ses journées de boulot, fermer la porte de chez elle pour souffler un bon coup, et oublier ce qui avait pu se passer pendant qu’elle avait été dehors. Mais cette fois-ci, elle n’avait pas su ce qu’elle trouverait en rentrant : le vide abyssal de l’absence d’Aodren ? Un colocataire de mauvaise humeur pour elle ne savait quelle raison ? Une dispute ? Pire encore ? Cogiter dans son coin, tourner et retourner le problème dans sa tête n’aidait clairement pas : la réponse continuait de lui échapper. Elle n’savait pas ce qu’elle avait fait, elle n’savait pas ce qu’elle avait dit qui aurait pu un tant soit peu envenimer les choses. Bordel, non, ils étaient amis depuis des années, vivant ensemble depuis si longtemps, qu’est-ce qui avait bien pu se passer, hein ? C’était comme si elle venait de se disputer avec quelqu’un qui était une complète énigme pour elle : qu’est-ce qui avait bien pu vexer Aodren ? Pour ce qu’elle savait de lui, il n’était pas spécialement fier ou arrogant, il ne prenait pas la mouche dès qu’on lui disait un truc. Et il n’passait pas sa soirée à faire la gueule sur un canapé sans daigner lever le regard vers elle non plus. Pourtant, c’est bel et bien ce qu’il faisait, et ce qu’il continua de faire quand elle entra : l’humeur flottant autour d’elle était comme elle l’avait imaginée dans les pires coins de sa tête. Pire encore, puisqu’elle était réelle maintenant, chargée dans l’air qu’elle avalait, portée par la froide indifférence du jeune homme, aussi incompréhensible cette situation était-elle. La fuite était son alternative favorite ; qu’aurait-elle dû faire d’autre ? Dans le silence oppressant qui sembla complètement l’englober pour le peu de temps qu’elle passa dans le salon à proximité du brun, Tessa fut incapable de penser à une autre alternative.
Est-ce qu’ils allaient vraiment s’disputer, pour elle n’savait quelle raison ? Est-c’qu’il était vraiment en colère contre elle, pour elle ne savait quoi, quelque-chose qu’elle ne pourrait pas régler s’il ne le lui disait pas ? Et qu’est-c’qu’elle avait pu faire, hein ?! A mesure qu’elle eut le temps de réfléchir, enlevant ses couches de vêtements pour les remplacer par ce qui allait devenir son pyjama bien assez tôt si les choses ne changeaient pas, les gestes de la blonde passèrent de l’incompréhension à l’agacement. Là où les peines qui auraient pu grimper en elle, border ses yeux, auraient facilement pu être de la tristesse toute simple face au silence si inhabituel et anormal entre eux deux, elles devinrent très vite de la hargne. Il pouvait se les garder ses ‘okay’, il pouvait se le garder, son humeur de merde. Et il pouvait se le garder, son stupide voyage à Venise. Des assurances qui auraient pu lui sauver la mise, quand elle sortit de sa chambre une fois changée, soufflant longuement. La soirée allait être longue – très longue – s’ils continuaient de se comporter comme ça. Ou si Aodren continuait de se comporter comme ça ; parce que pour Tessa, c’était comme si l’incompréhension tirait sur toutes les cordes de sa sensibilité : la frustration, l’agacement, la peine – pourquoi est-c’qu’il ne lui parlait pas, hein ? Pourquoi est-c’qu’il ne tenait pas à rattraper les choses, comme si c’était impossible ? Etait-ce impossible ? Et pourquoi, hein ?! Est-ce qu’il avait vraiment un problème avec elle ? Après tout, elle l’avait déjà vu évidemment, souffrir de maux liés à d’autres personnes – et dans ces moments-là, elle avait été sa confidente, la personne à qui il avait envie et besoin de parler. Ce soir n’semblait pas être le cas, et ça l’arrêta à nouveau à hauteur du canapé, silencieuse pendant de longues secondes en le voyant. Il était encore plus fermé maintenant qu’il ne l’avait été, le nez plongé dans ses copies : est-c’qu’il faisait semblant ? Est-c’qu’il avait aussi fait semblant d’être en plein travail, juste pour qu’elle n’lui parle pas ? Et qu’est-c’qu’elle devait faire de tout ça ? Si Tessa devait avoir encore plus de questions dans sa tête, elle exploserait : c’n’était pourtant pas normal, qu’elle se sente naviguer dans un océan de questions vis-à-vis de son meilleur ami. « Est-c’que ça va ? » il lui fallut tout son courage pour demander ça, le cœur battant, triturant ses doigts alors qu’elle n’osait pas bouger. A quoi est-c’qu’elle allait être confrontée, hein, s’ils se mettaient à parler ? « J’veux dire-… j’peux savoir c’que j’ai fait ? Parce que manifestement, j’ai fait quelque-chose de mal, hein. » et voilà qu’elle se lâchait, la tension palpable dans sa voix, porteuse de ces mêmes sentiments mélangés desquels elle ne savait pas quoi faire : colère, peur, tristesse, incompréhension, frustration. « Enfin t’as l’air préférer être comme ça que dire quoique ce soit pour être clair… » il était après tout, allé assez loin pour lui faire comprendre que leur voyage à Venise était plus que compromis, sans pour autant avoir quoique ce soit à dire pour expliquer le brusque retournement de situation dans leur conversation. Alors, hein, quoi à la fin ? « Peut-être que j’devrais juste… laisser tomber. » elle remarqua dans le tumulte de ses pensées, soupirant encore une fois – elle avait une nouvelle fois besoin de prendre l’air, d’s’écarter au moins d’une situation qu’elle était incapable de savoir ou électrique, ou complètement condamnée. C’était Aodren qui avait décidé de tout déjà, de c’qu’il ressentait pour elle ne savait quelle raison, et de son indifférence quant à ce qui pourrait se passer une fois qu’ils seraient tous les deux dans cet appartement. Elle, elle était juste là, baladée par le silence et par ses doutes, tant et si bien que tout ce qu’elle trouva à faire, c’est aller vers la cuisine pour chercher de quoi faire le repas pour ce soir ; elle avait sans doute, encore assez de patience pour ça au moins. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Sam 21 Oct - 23:00 | |
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Love is a battlefield. tessa dyer & aodren adkins Il n’avait jamais eu l’impression d’être particulièrement rancunier ou susceptible, Aodren. Il s’était parfois énervé, pour des raisons diverses et variées, parce que c’était humain, sans doute, de perdre un peu patience parfois, quitte à envoyer chier la première personne qui passerait par là. Il avait connu des moments difficiles dans sa vie en plus. Pendant toute la période qui avait suivit la disparition de son fils, y avait forcément eu des jours où il avait été particulièrement désagréable, parce qu’il avait été complètement à bout. Fallait croire que la fatigue et l’agacement, ça le rendait complètement insupportable. Personne ne devait être bien sympathique dans ce genre de moments dans le fond. Il aurait vraiment voulu que ce ne soit qu’une journée comme une autre aujourd’hui, parce qu’après tout à première vue, c’était bien ce à quoi ça avait ressemblé ce matin. Il n’avait pas été sur les nerfs, il ne s’était pas malencontreusement pris le petit doigt dans un meuble ou quelque chose dans ce genre. Tout avait commencé quand il avait quitté l’appartement et naïvement sans doute, il s’était dit que tout s’arrangerait au moment où il rentrerait à la maison, quand cette journée serait derrière lui. Mais non, ça avait continué même chez lui, à cause d’un fichu échange de sms et d’une pile de copies qui ne semblait jamais diminuer, peu importait le temps qu’il pouvait passer dessus. Peut-être qu’il aurait dû sortir, aller se prendre une grosse cuite et oublier cette journée dans les méandres de l’alcool. Ça ne lui aurait pas fait de mal de toute évidence. Il aurait pu au moins trouver la force de se lever de ce canapé pour s’enfiler la première bouteille qu’il aurait trouvé, au moins qu’il soit rentré tôt ou tard, n’aurait rien changé, il se serait bien vite endormi et on en parlerait plus de cette fichue journée.
Au lieu de ça, il était resté sur son canapé à essayé de lutter pour corriger ces maudites copies. Au moins, il avait tenu, le temps d’une copie ou deux et maintenant que Tessa était là, le courage semblait s’être envolé. C’était courant ça au moins, le fait qu’il ne soit plus du tout motivé à bosser dès que Tessa entrait dans son champ de vision. D’habitude au moins, il abandonnait tout ça pour la rejoindre, ce soir, il n’avait pas daigné se lever du canapé. Pourquoi faire de toute façon ? Il n’était pas en état de gérer quoi que ce soit, il n’avait pas envie de se prendre la tête avec Tessa et franchement s’il ouvrait la bouche, il avait l’impression que ce serait tout ce qu’ils auraient. Parce qu’il était vexé ouais, en plus de tout le reste. Alors, une fois qu’elle était partie, il était juste resté là, le bras sur les yeux, à la recherche d’un semblant de paix intérieur qui semblait hors d’accès ce soir. Peut-être bien qu’il fallait vraiment qu’il se mette au yoga, apparemment, ça avait des vertus d’apaisement. Est-ce que ça marchait vraiment ? Il n’en savait rien lui, mais il avait l’impression que dans ce genre de journées, il fallait bien plus qu’une séance de yoga pour se calmer. La bonne cuite, ça semblait une bonne option alors. Il laissa retomber son bras sur le côté en entendant la voix de Tessa, plissant les yeux, légèrement gêné par la lumière, alors qu’en quelques minutes, il s’était déjà bien habitué à l’obscurité. Il haussa les épaules à sa question, peut-être que n’importe qui aurait répondu que oui, ça allait, parce que c’était un genre de réflexe, lui, il avait été au moins prêt à répondre avec honnêteté, ça n’allait pas trop, mais il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche, qu’elle avait enchainé et qu’au terme de ses paroles, elle était repartie vers la cuisine. C’était bien beau de lui demander des explications avant de se barrer sans lui donner le temps de répondre quoi que ce soit. Il resta un moment comme un con sur le canapé, partagé entre l’envie de la suivre jusque dans la cuisine et celle de juste s’allonger sur le canapé, la tête dans le coussin à ne plus bouger pour le reste de la soirée. Il soupira, en se relevant du canapé, au moins dans la cuisine, il pourrait trouver les bouteilles d’alcool et il passerait un peu moins pour un gamin de trois ans, occupé à bouder. C’était bien de bouder pourtant, pourquoi est-ce qu’il n’avait pas le droit de faire ça de temps en temps ? C’était dommage que dépassé un certain âge, ce soit plus une option valable ça. « J’ai passé une très mauvaise journée. » Ça pouvait au moins répondre à sa première question et justifier ses gestes, parce qu’il, avait vraiment ouvert le placard où était les bouteilles, pour sortir la tequila, même dans ses envies de grosses cuites, il pouvait faire honneur à ses racines, il ne tarda pas à s’en servir un verre, parce que même gonflé, les habitudes avaient la vie dure et il ne supportait pas les gens qui buvaient à la bouteille en mode gros porc. « Ces derniers temps, de façon général, j’ai tendance à me demander si j’ai fais quelque chose pouvant justifier qu’on fasse tout dans mon dos, comme si on me faisait pas confiance. » Peut-être que c’était différent avec Jessica, qu’elle, elle s’était juste dit qu’il ne serait pas d’accord, alors mieux valait ne rien lui dire, ce qui n’était pas franchement mieux ; certes, il n’aurait pas été d’accord, est-ce que ça justifiait qu’on lui cache quelque chose concernant son fils ? Du point de vue de Jessica, oui, parce qu’il fallait croire qu’elle tenait plus à James que lui. C’était en tout cas l’amère impression que leur confrontation que leur confrontation pourtant vieille de plusieurs mois, lui avait laissé et puis y avait Myra et ses magouilles dont elle n’avait apparemment pas l’intention de parler. « Et puis, tu m’as envoyé ce message, et je pensais que toi, parmi tous les trucs pourris de la journée, tu trouverais le moyen de me remonter le moral et ce message m’a juste donné l’impression que tu m’faisais pas confiance. Et ça m’a juste rappelé que ma sœur passe son temps à me mentir en pleine face ces derniers temps et que ma mère n’en a rien à foutre de mon avis. Du coup, ça m’a juste énervé plus que je l’étais déjà et j’ai dit des trucs que je pensais même pas, je suis désolé pour ça. » Il n’irait jamais en Italie sans elle, il ne voulait pas non plus qu’elle parte sans lui. Mais il voulait qu’elle lui fasse confiance et il avait probablement besoin qu’elle le lui dise, plutôt que sous-entendre le contraire, surtout en ce moment, alors que tout le monde semblait lui donner des raisons de douter de lui. Il n’avait pas dit qu’il savait qu’elle ne lui faisait pas confiance comme dans un reproche clair et net, il avait dit que son message, lui avait donné cette impression. Là maintenant, il avait besoin qu’elle lui confirme que ce n’était bien qu’une impression, que sa lecture du message avait été erronée par son agacement du moment. Peut-être qu’il ne méritait pas ça, mais indéniablement, des paroles rassurantes de Tessa, ce serait déjà plus efficace que n’importe quelle séance de yoga ou n’importe quelle bonne cuite. Il n’avait d’ailleurs pas touché à se verre en face de lui, il avait juste baissé les yeux vers ce dernier. Au moins, il était là juste devant lui, s’il en avait besoin et vu que rien n’allait aujourd’hui, il avait vraiment l’impression qu’il allait en avoir besoin.
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Dim 22 Oct - 0:01 | |
| there's a taste in my mouth as desperation takes hold Ils avaient été si bien, en vacances ; ç’avait été si évident au final, de partir comme ça avec Aodren sans penser à rien d’autre. Pousser le vice jusqu’à aller aux Bahamas ne l’avait jamais faite culpabiliser, quand bien même ils avaient dépensé plus d’argent que prévu, ou qu’ils étaient allés dans un endroit soi-disant trop romantique pour un couple qui venait tout juste de se former. Le travail ne lui avait pas manqué, ni l’appartement, ni les gens qu’ils avaient l’habitude de côtoyer à New York, ni les rues qu’ils connaissaient si bien. Le temps était passé trop vite pour Tessa pendant ces deux semaines, et les petites complaintes qu’elle avait pu avoir à ce sujet et dont elle n’s’était absolument pas cachée, n’avaient été que le pic d’un iceberg qu’elle n’avait pas vraiment exprimé. Tout le monde détestait revenir de vacances, hein ? Pour eux deux, la rentrée avait même été plus rude encore, avec des histoires d’appendicite, de boulot, de galères. Et malgré tout le recul que la blonde avait pu prendre pendant ces quinze jours, la situation dans sa vie professionnelle ne s’était pas arrangée ; pire, c’était tout l’inverse, puisque c’était comme si elle avait appuyé sur le bouton pause pendant de longs jours, pour mieux découvrir qu’il y avait, en dehors de New York et en dehors du quotidien pesant et répétitif, tout un monde qui continuait de tourner, et qui valait la peine d’être découvert. Au moins quelques semaines par an, histoire de reprendre ses esprits. C’était toujours les mêmes choses anodines qui l’agaçaient, Tessa ; désormais pourtant, elles l’agaçaient plus que pendant les dix dernières années, où elle avait été tellement prise dedans, tellement hypnotisée par l’idée que ‘c’était la vie’. Venise, alors, c’était plus que son rêve – c’était plus que visiter l’Italie comme un objectif qu’elle s’était toujours fixée parce que c’était un pays qu’elle adorerait découvrir, un art qui faisait partie de son métier, et des peintures, des monuments, des paysages qu’elle aurait cru n’pouvoir voir qu’en images, depuis l’autre bout du monde. Y’avait quelque-chose de vexant, alors, dans les messages que l’Adkins avait pu lui envoyer : comment est-c’qu’il pourrait croire qu’elle voudrait partir toute seule en Italie ? S’ils devaient pinailler comme des idiots en s’disputant, c’était son voyage à lui après tout, gagné par lui, alors si quelqu’un devait y aller, c’était lui, non ? Et apparemment, quand elle lui avait fait comprendre d’embarquer lui-même direction l’Europe tout seul, il n’avait pas semblé contre l’idée. C’était comme s’il avait interprété, quelque-part, que la seule raison pour laquelle elle voulait tant ces vacances, c’était parce que c’était Venise, parce que c’était l’Italie, son rêve avant n’importe quoi d’autre. Et comment pouvait-il penser comme ça, hein ?! Un roadtrip aux Etats-Unis n’avait certainement pas été son rêve, et pourtant, elle avait préparé ces vacances avec soin et excitation, et envie. Est-c’qu’elle devait prétendre ne pas être plus intéressée par ce voyage-là ? Si tel devait être le cas, alors, elle n’avait qu’à s’arranger pour remonter le temps, neuf à dix ans plus tôt, quand elle avait parlé de l’Italie à Aodren pour la toute première fois.
Est-c’que c’était pour ça qu’il était vexé ? Pour autre chose ? Il lui semblait bien qu’ils n’avaient fait que parler d’Italie. Et de sexe. Elle n’avait même pas prévu que son sujet initial, lancé sur Venise, n’finisse par dériver sur Aodren lui donnant chaud en toute circonstance : au pire, merde, elle s’habillait pour sortir, alors à moins qu’ils se lancent dans un genre d’exhibitionnisme aux quatre coins des rues de Venise, il n’allait techniquement pas pouvoir la réchauffer pendant qu’ils se feraient saucer par la pluie italienne ! C’était fou le nombre de questions/réponses qu’on pouvait se créer dans un coin de la tête, avec les minutes qui passaient ; Tessa avait commencé dubitative face aux réponses de plus en plus vexantes et agressives d’Aodren, à partir du moment où elle avait réalisé que ce qu’elle envoyait comme des blagues, étaient ‘répondues à’ avec hostilité et déplaisir. Le pire, c’était que pour ce soir, il semblait bien qu’elle n’aurait que la compagnie de son esprit tournant tout seul – avec parfois, par intermittences, des soupirs de la part de son petit-ami. Au moins, plutôt que de s’agacer toute seule à brasser du vent ou continuer à lancer des questions dans le vide face à un brun qui ne daignait même pas la regarder, elle avait commencé à se défouler sur les poivrons qu’elle avait sortis du frigo. Le premier truc qui lui était tombé sous la main, vraiment – et quand bien même elle les coupait avec ferveur, elle ne savait pas du tout ce qu’elle en ferait une fois qu’ils seraient en mille petits morceaux juste sous son nez. Elle trouverait bien, hein, quitte à ce que le challenge taquine son imagination, ce serait toujours mieux que toutes les énergies négatives qui noyaient son cerveau, là maintenant. Et elle était déjà à son deuxième poivron, hein, quand Aodren daigna enfin apparaître devant son nez – pour mieux traverser la pièce ; elle le vit l’ignorer encore, pour mieux se réfugier vers le placard qu’elle connaissait bien, d’où il sortit une bouteille. Et dire qu’à un autre jour, il lui aurait au moins demandé si elle en voulait aussi. Et ils auraient parlé cocktails comme ils l’avaient déjà fait. Et la soirée aurait été totalement différente. Ce fut la peine éveillée par cette réalité qui lui fit baisser les yeux, à Tessa – peut-être allait-elle devoir bientôt couper des oignons pour pouvoir masquer ses vraies larmes. Elle ne s’attendait plus à ce que le jeune homme daigne dire quelque-chose, quand il ouvrit la bouche. Et même si elle s’entêta à faire comme lui, à l’ignorer et à continuer ce qu’elle faisait, la Dyer l’écouta, consciente que c’était sans doute la dernière chose qui le séparait du verre qu’il avait bien rempli et d’une soirée encore plus déplaisante. Il avait passé une très mauvaise journée – la sienne à elle n’avait pas non plus été très plaisante ; c’était pour ça qu’elle n’avait pas résisté plus longtemps avant de lui envoyer un message, sur la base bidon de parler météo en Italie pour leurs vacances qu’elle n’pouvait plus attendre. Météo, bordel, elle avait parlé météo ! Alors quand il parla de faire des trucs dans son dos elle s’en retrouva encore plus prise de court, haussant les sourcils pour elle-même. Quand est-c’qu’elle avait fait quelque-chose comme ça, elle, hein ?! Voilà qu’il la comparait désormais à sa mère ou à sa sœur ; est-ce que ça allait finir entre eux comme ça s’était passé entre Jessica et Aodren ? Est-c’qu’il allait lui faire la gueule pendant des mois, parce qu’elle ne savait quoi qu’elle avait pu dire, était un tant soit peu comparable avec ce qui s’était passé entre eux deux ?! Dubitative, elle se retrouva à lâcher son couteau pour mieux s’essuyer les mains dans un torchon, et regarder Aodren avec incrédulité. « Quand est-c’que j’ai même sous-entendu que j’te faisais pas confiance, hein ? » il allait vraiment devoir s’expliquer, là. C’était pas comme s’il était son ami, complètement et sans équivoque depuis dix longues années. Est-c’que ça avait changé maintenant qu’ils étaient ensemble ? Est-ce que finir en couple avait remis les compteurs à zéro ?! Elle lui avait tout livré, à Aodren, et maintenant, il pensait qu’elle ne lui faisait pas confiance ? Où ? Quand ? Comment ? C’était injuste, vraiment, cette situation où il justifiait lui faire la gueule à elle, en parlant de sa ‘mauvaise journée’ à laquelle elle avait apparemment rajouté une couche, de sa mère, et de sa sœur. Quelle était sa faute à elle, là-dedans ?! L’infime gouttelette qui faisait qu’il était prêt à se bourrer la gueule plutôt qu’à supporter une soirée avec elle, ce soir ?! « Est-c’que c’était quand je t’ai parlé de mon frère en prison ? Quand j’t’ai donné les clés de cet appartement ? Ou quand j’partage littéralement tous les aspects de ma vie avec toi, que j’me réveille à côté d’toi, quand j’m’endors dans tes bras ?! » voilà que la rancœur revenait, poussée par l’incompréhension, Tessa en détourna le regard une nouvelle fois. « Ou c’est quand j’te dis que je t’aime, hein ? » elle ne put se retenir, secouant la tête ; il devait bien savoir, pour la connaître depuis aussi longtemps, que c’était difficile pour elle, les mots sérieux, les engagements d’adultes. C’était pas juste eux deux, c’était pas à cause de lui, c’était Tessa tout court – et qu’est-ce qu’elle avait pu dire dans ces messages qui aurait pu avoir quoique ce soit à voir avec ça ?! Et à la foule de ses questions, seul Aodren avait une réponse concrète ; mais si ça devait se passer comme ça, elle aussi, elle allait avoir besoin d’alcool. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Dim 22 Oct - 13:41 | |
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Love is a battlefield. tessa dyer & aodren adkins Il n’était pas du genre à souvent se plaindre, Aodren. A chaque journée pourrie qu’il pouvait connaitre, il avait tendance à se dire que le lendemain serait un jour meilleur ou qu’avec ce qu’il avait connu par le passé de toute façon, rien ne pouvait être pire que tout ça. il avait appris à relativiser les choses au moins, ça lui permettait en général de prendre sur lui plutôt que de râler à tout bout de champ. Il ne blâmait pas ceux qui le faisaient, il avait souvent écouté les plaintes de Tessa, sur ses propres journées et il avait tout fait pour essayer de lui remonter le moral. Jamais il n’avait eu l’idée ou même l’envie de lui balancer quelque chose du genre ‘moi aussi j’ai mes problèmes, alors va te plaindre ailleurs’. Il était comme ça avec elle comme avec tout le monde, attentif et bienveillant et c’était rare, vraiment rare que lui, en vienne à se plaindre de ses propre problèmes. Quand ça n’allait pas, il avait plutôt tendance à dire que ça allait s’arranger de toute façon et fallait lui tirer les vers du nez pour qu’il parle, ou le forcer à aller à l’hôpital, quand il se coltinait une appendicite et qu’il répétait en boucle que ça allait, quand bien même il était plié en deux au-dessus des toilettes en train de vomir ses tripes. C’était devenu une habitude avec le temps, de juste se dire que ça allait aller, il fallait bien, après tout, pour tenir le coup après les épreuves douloureuses qu’il avait pu connaitre par le passé. Il avait bien fallu qu’il se dise que ça allait aller, quand il avait trouvé sa mère sans vie, qu’il avait été séparé de sa sœur et placé dans une famille qu’il ne connaissait pas et qui ne parlait même pas la même langue que lui. Il avait bien fallu qu’il se dise la même chose, quand il avait perdu son fils et que son mariage avait commencé à se briser, petit bout par petit bout.
Après ça, qu’est-ce qui pouvait lui arriver de pire, franchement hein ? Ce n’était certainement pas cette journée, aussi pourrie soit-elle qui était la pire de sa vie. Mais il ne savait pas pourquoi, aujourd’hui, il avait été incapable de juste se dire que ça allait aller et passer à autre chose. Aujourd’hui, il aurait bien eu envie de se plaindre, encore et encore et d’avoir au moins un peu l’impression d’être écouté. Peut-être qu’il aurait dû songer à ça avant d’envoyer chier tout le monde. Est-ce qu’il avait envoyé chié Tessa ou bien ça avait été le contraire ? Lui, il avait ressenti le contraire, un avis certainement pas partagé par la blonde. Mais aujourd’hui, il avait cette impression désagréable que le monde entier était contre lui et Tessa n’avait malheureusement pas fait exception. Au milieu des doutes qu’il se coltinait ces derniers temps, il en fallait peu, vraiment très peu pour qu’un message vienne les renforcer ses doutes. Maintenant qu’il lui avait parlé à Tessa, il avait juste envie d’agir de la même façon qu’elle quelques minutes plus tôt, de lui dire de laisser tomber et de se barrer dans une autre pièce avec son verre et sa bouteille. Ce qui s’était passé aujourd’hui au final, c’était exactement la même chose qu’à Central Park, y avait eu un moment où la façon dont elle avait dit les choses avait laissé place à une interprétation venant renforcer les doutes, sauf que cette fois, il ne s’était pas barré chercher à manger, il avait juste continué la discussion dans le sens que lui, il avait saisi. Ils l’avaient tous les deux connue, cette sensation à Central Park non ? Alors pourquoi c’était si dur de comprendre hein ? « Je t’ai demandé si je t’avais pas déjà prouvé que j’étais capable de tenir mes promesses, je parlais pas juste de sexe. T’es juste repartie sur cette histoire de météo, comme si tu évitais la question. » Ou que non, elle n’avait jamais eu sa preuve, parce qu’il n’avait jamais fait assez froid ou il ne savait quoi d’autre. Ça ressemblait à Central Park ouais, ou à cette façon qu’elle avait eue de passer à autre chose quand il avait commis l’erreur de lui dire qu’il l’aimait, dans un putain de sms. Ce jour là aussi, elle l’avait laissé en proie avec ses doutes et il s’était contenté de dire que c’était pas grave, une fois que tout ça était rentré dans l’ordre, n’empêche qu’il en avait passé des heures à attendre quelque chose d’un peu mieux que la réponse qu’elle avait formulée. Il allait finir par balancer son téléphone par la fenêtre au moins, comme ça ils arrêteraient de se prendre la tête pour une histoire de sms. Il fallait croire qu’en plus elle ne pouvait pas juste lui dire qu’il avait mal compris son message, non fallait qu’elle lui sorte tout ce qu’elle pouvait avoir en tête pour qu’il se sente coupable en plus de tout le reste. Comme quoi il avait eu raison de penser que ça allait aller de pire en pire cette histoire parce que de toute évidence, y avait vraiment, vraiment rien qui était fait pour bien se passer aujourd’hui. « T’as jamais connu ça peut-être, ces moments où un rien peut confirmer des doutes ? Je suis pas du genre à avoir une confiance en moi démesurée, alors quand y a rien qui va dans une journée, c’est pas franchement difficile de prendre le premier message comme une preuve de plus, de ces choses dont on doutait déjà avant. » Et ce n’était pas d’elle dont il doutait, mais de lui, parce qu’y avait tout un tas de trucs qui lui était venu dans la tronche ces derniers temps pour le faire se sentir comme ça. Et puis merde, il avait presque envie de lui demander en quoi ça pouvait être dur, si elle l’aimait et qu’elle lui faisait confiance de juste lui dire ça comme ça, plutôt que de chercher à enfoncer le clou alors qu’il était évident qu’il n’était pas dans son assiette aujourd’hui. Parce qu’il l’avait vexée aussi ? Il s’était excusé de ce qu’il avait pu lui dire et si c’était pas suffisant alors, peut-être qu’il fallait mieux qu’il se casse avec sa bouteille parce que c’était vraiment trop pour lui ce soir.
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Dim 22 Oct - 17:01 | |
| there's a taste in my mouth as desperation takes hold Y’avait souvent eu, au cours de son histoire amoureuse, des ruptures qu’elle n’avait pas comprises, Tessa. Des mauvaises nouvelles foudroyantes qui étaient venues la frapper comme ça, l’abandonnant complètement sonnée et perdue, face au vide pour seule réponse. Elle n’était pas Miss Univers, super sexy, super sure d’elle, super en phase avec ses sentiments. Elle n’était pas non plus l’âme psychologique par excellence, capable de plonger dans les têtes des autres pour comprendre tout ce qu’ils pouvaient penser, vouloir ou endurer. Qui l’était, dans c’monde ? Pourtant en amour, il semblait souvent que ces reproches étaient ceux qui venaient et revenaient, servis sur un plateau d’argent, quand quelqu’un décidait d’abandonner une relation sans aucun regard en arrière. Y’avait même des gens qui justifiaient tromper l’autre, parce que celui-ci n’était ‘pas comme si ou pas comme ça’ sans pour autant l’avoir vraiment exprimé avant. Qu’est-ce qu’elle avait fait, alors, aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’elle aurait dû faire différemment, la blonde ? C’était les questions qui gravitaient dans son crâne depuis de longues heures désormais ; sans doute qu’Aodren pouvait comprendre, puisqu’elle l’avait elle-même laissé avec des gros doutes bien déplaisants vrillant son esprit, quand il lui avait dit qu’il l’aimait. Et là, qu’est-ce qu’elle avait dit, elle ? Et pour autant, même rentrer à la maison n’lui avait pas apporté la moindre réponse, parce que jusque-là, son petit ami avait préféré plonger son nez dans ses copies, dans son coude ou dans un verre d’alcool, plutôt que de daigner lever les yeux vers elle. Où est-c’que ça allait aller, toute cette histoire ? Difficile de blâmer la ‘mauvaise journée’ quand ce facteur ne les avait jamais empêchés de tout abandonner sur le pas de la porte, pour au moins essayer de passer une bonne soirée, ensemble ; c’n’était même pas une question de couple, c’était un rituel qu’ils avaient partagés depuis trois ans désormais. L’aisance qu’elle ressentait à tout relâcher quand elle était en compagnie de l’Adkins, elle était réelle, innée, normale au bout de tout ce temps. Dix ans, voilà dix ans qu’ils se parlaient avec une aisance déconcertante, qu’ils se comprenaient aussi de la même façon ; y’avait eu peu de place pour le doute depuis qu’ils étaient devenus meilleurs amis, colocataires et tout ce qui s’ensuivait. Elle avait pu voir quand il avait été particulièrement mal, comme ça, juste en le regardant – et elle avait toujours su quoi faire pour répondre à cela de la manière idéale. Et lui de son côté, il avait toujours su panser ses plaies, intérieures ou extérieures. N’avaient-ils pas été complémentaires jusque-là ? Est-c’que c’était ça le problème ? Que subitement, il se sentait ignoré, délaissé, maltraité ? Pourquoi ? Les langues ne manquaient jamais de se délier quand ils étaient tous les deux à l’appartement ; ni la honte, ni la colère, ni la peur, ni la peine ne les retenaient, habituellement – alors quels sentiments Aodren devait-il éprouver, pour n’rien avoir à lui dire ce soir ? C’n’était pas tant les actions du jeune homme qui l’agaçaient, Tessa, que son inaction ; le silence, le mystère, l’indifférence. Elle n’avait jamais préféré la tequila à sa compagnie ; et dans ses souvenirs, il ne l’avait jamais fait non plus. Même quand il avait été question de son fils, de son ex-femme, d’sa vie partie en lambeaux : certes, parfois il s’était réfugié dans quelques verres pour ne pas lui faire peser tout ça sur les épaules à elle aussi, parfois il était resté levé dans la nuit et il avait bu tout seul dans son coin. Mais quand elle avait été là, offerte à la discussion, oreilles ouvertes et attentives, il lui avait toujours parlé.
Et c’était normal, non, que ces évidences-là survivent quand bien même ils étaient en couple, maintenant ? Peut-être que ça n’semblait pas si clair à Aodren, peut-être qu’elle avait vraiment fait quelque-chose de grave, en tapotant ces stupides sms. A Central Park, elle avait eu conscience de ce qui avait causé le trouble ; ses questions idiotes à elle, les attentes qu’elle avait eues par rapport à celles-ci dans son coin, et les réponses que le brun avait pu lui donner. Mais quelles avaient été les questions, là, vraiment ? Elle n’pouvait pas prétendre avoir bien réagi quand il lui avait dit qu’il l’aimait – elle n’l’avait jamais prétendu d’ailleurs, prise de court, lâche, fuyarde, qu’on l’appelle comme on voulait. Il n’en restait pas moins qu’en rentrant, elle ne s’était pas réfugiée dans l’alcool ou le désir ardent de l’ignorer pendant aussi longtemps que possible. Sa comédie avec son lavage de mains n’aurait pu que durer un certain temps, et de toute manière, ce qui l’avait poussée au silence, c’était surtout le doute et le manque d’assurance, plus que d’la colère, de la peur, de la hargne ou quoique ce soit d’autre. Pourtant ce soir, le sentiment qui semblait prédominer en Aodren, c’était d’la colère – contre elle. Et si elle semblait déjà vouloir le faire culpabiliser pour son attitude avec ses paroles, il n’était pas spécialement le mieux placé pour le dire : qu’est-ce qu’il faisait, là, à réagir comme il le faisait, à lui balancer tous les maux d’cette journée sur la tronche ? « Je suis pas repartie sur cette histoire de météo. Et la prochaine fois, t’as qu’à me le dire si c’est un test sérieux sur la situation d’notre couple ! » parce qu’au fond, qu’est-ce qu’elle avait fait, elle ? C’n’était même plus question de s’énerver pour le coup, elle était vexée, ouais, qu’il puisse même imaginer qu’elle n’lui fasse pas confiance, ou qu’elle pense qu’il n’tenait pas ses promesses. Quand, en dehors de ces messages, avait-elle un tant soit peu semblé sous-entendre une telle chose ? Alors oui, ressasser toutes ces fois si importantes à elle, où elle s’était livrée à cœur ouvert à Aodren, c’était vrai, c’était ça, la réalité sur laquelle elle, elle se concentrait ! « J’parlais pas-… j’parlais même pas de météo… » et voilà que le rouge lui monta aux joues tout à coup ; était-ce vraiment comme ça que ça s’était passé ? Tessa en garda les yeux dans le vide, gênée, ridicule : pas étonnant sans doute qu’elle soit majoritairement célibataire dans sa vie sentimentale, il semblait bien qu’elle n’était pas bonne pour draguer, que ce soit par sms ou à voix haute. Au point que même son meilleur ami n’arrive pas à s’rendre compte de ce qu’elle faisait. C’était pas faute d’avoir flirté déjà au moins cinquante fois avec Aodren par écrit, que ce soit sur ce stupide MatchMaker, sur instagram aux yeux de tous, ou par sms ! Mais non, cette fois, ça n’passait pas, et tout ce qu’elle put faire, c’est croiser le bras, dévorée par la sensation d’avoir été une imbécile pendant tout l’temps qu’elle avait envoyé ces sms de merde ! « Bah moi j’me sers pas de nos sextos pour interpréter des choses qui sont pas là ! » c’était dit, plus sur le ton de la défensive que quelque réconfort qu’elle essayait d’envoyer dans la direction d’Aodren, parce qu’elle se sentait juste conne. Conne de pas avoir su interpréter la situation comme Aodren l’aurait voulu, conne d’avoir suivi un chemin qui l’avait faite passer pour une idiote – c’était pas tout le monde, quand même, qui pouvait créer une crise de couple avec des textos censés exciter. Elle, elle y arrivait fallait croire, et tout ce qu’elle pouvait faire, c’était être là et subir tout ça comme si elle avait déclenché la troisième guerre mondiale ; « Et comment j’suis censée savoir que t’as passé une mauvaise journée, hein ? » sa voix avait perdu de son énergie tout comme Tessa avait été dépossédée de toute contenance. Elle n’était pas non plus la personne la plus en confiance avec elle-même, et c’était pire maintenant. Ils étaient sur un pied d’égalité, fallait croire – subitement, elle n’avait de nouveau plus envie d’en parler. « C’était juste… des stupides sms… » elle marmonna dans son coin, serrant les lèvres – subitement, elle n’avait plus jamais envie de se servir de son téléphone : comme quoi, ouais, même juste une fois, juste un faux pas pouvait changer bien des choses. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Dim 22 Oct - 19:15 | |
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Love is a battlefield. tessa dyer & aodren adkins Décidemment, ça commençait à faire beaucoup de soirées qui se retrouvaient compliquées entre Tessa et lui, à cause d’un échange de sms. Ça n’avait jamais été comme ça quand ils n’avaient pas été en couple, peut-être parce qu’on s’angoissait un peu moins facilement en amitié qu’en amour, il ne savait pas trop Aodren. Sans doute que la plupart du temps, dans les journées où il avait été mal luné, ça avait été Gina qui en avait fait les frais, pendant les années où ils avaient été encore mariés. Ces trois dernières années, depuis qu’il vivait avec Tessa, il n’avait pas eu l’impression d’avoir été particulièrement chiant en dehors de quelques dates, ici et là, pendant lesquelles il avait du mal à tenir le coup. Peut-être que Tessa avait trop l’habitude d’un Aodren difficilement agacé par la journée de boulot qu’il s’était tapée, peut-être que c’était pareil pour les autres, pour sa mère ou pour Myra, qui se disait que de toute façon, il ne dirait pas grand-chose, comme d’habitude. Mais même si s’agacer comme ça, ce n’était pas quelque chose qu’il faisait particulièrement souvent, ça lui arrivait quand même de temps en temps et puis, il semblait bien que ces derniers mois, il avait même réussi à prouver à Jessica qu’il était parfaitement capable de faire la gueule sur la durée, parce qu’il n’avait en rien essayé d’arranger les choses avec elle et qu’il ne lui avait pas beaucoup laissé l’occasion de le faire. Aodren, il était humain hein, capable d’être agacé par son quotidien et de se vexer sur un rien, parce qu’il serait assez gavé pour mal comprendre quelque chose. Ce n’était pas un drame non ? Peut-être qu’ils auraient pu régler cette histoire sans en arriver là. D’habitude, il avait tendance à penser qu’il suffisait de parler pour arranger les choses, ce soir ça lui avait semblé évident que ce serait plus compliqué que ça, il regrettait presque le canapé maintenant.
Peut-être qu’il aurait dû rester à essayer de corriger ses copies, au moins, ça lui aurait évité de continuer à prendre du retard dans son boulot. Il avait été tenté, de rester dans le canapé après qu’elle soit partie vers la cuisine à se dire que de toute façon, si elle se barrait avant qu’il ne lui réponde, c’était peut-être parce qu’elle ne les voulait pas tant que ça ses réponses. Il y était allé pourtant et finalement pas pour l’alcool, parce que le verre qu’il avait en face de lui, il n’y avait toujours pas touché. Il n’avait pas envie de s’engueuler avec Tessa, il était bien avec elle, il l’aimait et il n’avait jamais voulu toute cette guerre entre eux. Il l’avait mal pris son message, mais est-ce qu’ils n’auraient pas pu juste en parler et se dire que c’était bon maintenant, ils pouvaient passer à autre chose ? S’il avait dramatisé le truc par message, elle le faisait elle aussi maintenant. « C’était un test sur rien du tout ! » Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il s’était volontairement mis ces idées en tête pour pouvoir tester les réponses qu’elles pourraient bien lui fournir ? Franchement, il serait sacrément dérangé s’il devait en arriver là, est-ce qu’elle avait vraiment l’impression qu’il l’avait testée ? Si tel était le cas il n’était apparemment pas le seul à s’être empêtré dans une mauvaise interprétation de la situation. « Ouais, je sais que tu parlais pas vraiment de météo. » C’est bon, il n’était quand même pas con à ce point quand même, dans la liste des mauvaises interprétations qu’il avait pu faire des messages de Tessa, ça n’en faisait pas parti. « J’ai rien utilisé du tout ! Pourquoi est-ce que tu crois que j’ai fais exprès de comprendre ça ? » Il n’avait pas testé la blonde et il ne s’était pas non plus servit de ces messages comme d’un prétexte pour lui taper une crise, comme s’il en avait eu la soudaine envie. Il avait passé une journée de merde, c’était un fait, ça ne voulait pas dire qu’il avait décidé de pourrir celle de sa petite-amie, histoire d’être moins seul à être de mauvaise humeur. « J’t’ai jamais demandé de deviner que ma journée avait été pourrie, Tessa. » Pas par sms, elle l’aurait su bien assez vite en rentrant de toute façon. Il ne lui avait rien demandé à Tessa. Il aurait préféré qu’elle aille un peu plus dans son sens et franchement, mauvaise journée ou pas mauvaise journée c’était toujours appréciable. Le fait était qu’aujourd’hui, il n’avait de toute évidence pas eu la tête à déchiffrer le second degré, il n’avait pas envie d’insister à continuer de faire des promesses avec l’impression que Tessa n’y croyait pas. Si elle avait besoin de preuves, à première vu, sans analyse plus complète du truc, ça ressemblait à un manque de confiance. Alors, nan dans cette optique là, il n’avait pas eu la volonté de continuer comme ça et franchement, les fameux sextos ils donnaient pas mal l’effet d’une douche froide quand on les interprétait comme il l’avait fait. « Ouais, c’était débile, j’ai mal compris, je suis désolé. » Il avait envie de conclure en demandant s’ils ne pouvaient pas juste passer à autre chose, mais ce serait encore un bon moyen de passer pour un gamin boudeur ça. N’empêche, qu’il avait vraiment envie de passer à autre chose, parce que se prendre la tête avec Tessa ne faisait pas partie des trucs qu’il aimait tout particulièrement, quand bien même la blonde avait l’air de croire qu’il avait voulu cette situation. |
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| Sujet: Re: (tessa), we get it wrong. Dim 22 Oct - 20:30 | |
| there's a taste in my mouth as desperation takes hold Elle n’aimait pas se disputer, Tessa ; avec qui que ce soit, ses adversaires, ses amis, ses parents. Des inconnus qu’elle rencontrerait dans la rue. On la jugerait de victime presque, si on devait calculer le nombre de ‘c’est pas grave’ qu’elle répondait à une situation qui jouait en sa défaveur. Elle s’était souvent dit, ‘c’est pas grave’ quand une promotion lui était passée sous le nez et qu’on l’avait volontiers ignorée. Y’avait aussi eu toutes les fois où elle avait pleuré à cause de ce que sa mère ou son père avaient pu lui balancer dans la gueule ; une fois les émotions passées, les larmes coulées à s’en rendre les yeux rouges et se choper un mal de tête tambourinant, le ‘c’est pas grave’ avait toujours suivi de près. Et encore et encore Aodren avait été le spectateur de tout cela : elle savait qu’elle n’avait que trop souvent déversé sur lui, les circonstances de sa vie à elle – une existence qui devait bien être légère à supporter et vide de sens par rapport à ce que lui, il avait connu. Elle n’avait pas perdu d’enfant, elle n’avait pas vu le cadavre de sa mère suicidée en étant enfant, elle n’avait pas passé des années dans le système, ignorée et oubliée. Non, son existence à elle, ses préoccupations à elle, semblaient bien moindres en comparaison de celles d’autres gens : on pouvait la haïr bien volontiers pour n’pas avoir de problèmes d’argent, malgré la merde constante qu’était son quotidien professionnel – on la haïssait sans doute pour d’autres choses aussi. Ses parents lui payaient son appartement, ses parents lui avaient payé ses études, ses parents continuaient de veiller sur elle comme un coq et une poule veilleraient sur un frêle poussin. Aux yeux de beaucoup, ça justifiait bien des choses qu’ils pouvaient lui balancer en pleine tête : ‘c’est pour t’aider’ qu’on lui disait depuis la nuit des temps, depuis qu’elle était passée de petite fille à adolescente, et que rien de c’qu’elle faisait n’était assez bien pour ses géniteurs. Il semblait bien que ce soir aussi, quoiqu’elle ait pu faire au cours de cette journée, ça n’aurait jamais été assez bien : même pas pour ses patrons, ou aux yeux de ses collègues. Non, aux yeux d’Aodren. Et c’était pire que toutes les brimades qu’elle avait pu recevoir déjà par le passé, de qui que ce soit ; il était son meilleur ami, celui qui savait bien c’qu’elle ressentait, à l’intérieur, celui qui avait séché ses pleurs dans les pires moments de doutes qui avaient pu la submerger. Celui qui n’lui avait jamais fait ça. Pas tant qu’ils avaient été juste des amis, en tout cas ; et ce soir, tout ce dont elle pouvait se contenter comme explication, c’était, il semble-t-il, que la situation s’était juste envenimée comme ça sous son nez, sans même qu’elle ne s’en rende clairement compte, pour des raisons hors de son contrôle, des choses dont elle n’était qu’à un millième responsable, et dans des circonstances qu’elle n’aurait même pas pu réparer ! Parce qu’elle n’était pas la sœur qui mentait, ou la mère qui cherchait toujours son petit-fils dans le dos de tout le monde, elle était juste l’idiote de petite-amie qui avait envoyé des stupides messages qui se retournaient contre elle, comme ça, dans une gifle sortie de nulle part qu’elle n’avait certainement pas été préparée à gérer.
Elle était juste la parfaite idiote, qui aurait pu être totalement aveugle à tout ce qui s’était passé, si la tension n’était pas devenue claire et nette, à couper au couteau, malgré l’absence de voix et de réel contact dans leur échange. Est-c’que c’était déjà arrivé un jour qu’ils se disputent par sms, Aodren et elle ? Est-c’que c’était déjà arrivé qu’ils se disputent tout court ?! La pensée n’avait eu de cesse de s’accrocher à son esprit quand elle avait été perchée par-dessus ses poivrons, à couper et couper nerveusement des légumes qu’elle n’avait pas eu envie de manger de toute manière. Et maintenant, cette situation ne lui semblait que plus ridicule : Aodren n’avait pas lancé de test dans l’air pour voir ce qu’était devenue leur relation – évidemment qu’non, il n’avait pas fait ça – il n’avait pas eu d’arrière-pensée particulière, il n’avait pas eu d’attente, il n’avait rien voulu et pourtant, il était là, à lui reprocher des choses qui n’avaient aucun sens, aucun rapport avec les messages qu’ils s’étaient envoyés, et à lui en vouloir pour elle n’savait quoi ! Au final, c’était quoi l’histoire, hein ? Il lui en voulait pour ‘rien’ ? L’entendre, l’écouter, le cœur battant à tout rompre, déçue et blessée, incapable de comprendre quoique ce soit à tout le fil des événements qui se précipitaient devant son nez, Tessa n’en pouvait déjà plus, d’cette bataille entre eux deux. C’n’était pas eux, c’n’était pas Aodren et elle – c’était des situations qu’elle avait l’habitude de connaître avec ses parents, un étau pesant sur sa poitrine qu’ils faisaient peser sur elle, au point qu’elle en suffoque, persuadée que rien de ce qu’elle n’ferait n’pourrait arranger quoique ce soit de ce qu’ils pensaient d’elle. C’était exactement la même chose avec le brun là maintenant, si bien que la blonde s’en retrouva à agiter les bras, lâchant un hurlement désespéré : « Alors qu’est-c’que tu voulais, hein ?! » et les larmes étaient montées à ses yeux, d’elles-mêmes, parce qu’il semblait bien que ça faisait de longues secondes que la Dyer n’avait pas respirer, et qu’elle avait laissé son palpitant tambouriner contre ses côtes de plus en plus fort. Il n’avait pas mis de test en place, il n’avait rien utilisé, il n’avait rien attendu, il n’avait même pas eu envie qu’elle sache pour sa journée merdique et essaye d’y faire quoique ce soit. Alors quoi ?! Peu importe ce qu’elle aurait fait, dit, ou essayé, il aurait été comme ça, à lui faire la gueule et à foncer vers la tequila, dès qu’elle serait rentrée ?! Peu importe ce qu’elle aurait fait, ils seraient là, à n’pas se comprendre ?! Déjà, il lui semblait à la jeune femme, que c’était la première fois qu’elle n’comprenait pas Aodren – et ça lui faisait mal, parce que visiblement c’était d’sa faute. Et pas de sa faute. Mais de sa faute quand même. Merde, qu’est-c’que ça voulait dire ?! Qu’est-ce qu’elle aurait pu faire de différent pour qu’Aodren n’en soit pas à être en colère contre elle avec tous les autres, pour quelque raison que ce soit ?! Qu’est-ce qu’elle pourrait faire de différent pour que ses parents arrêtent de penser qu’elle n’était qu’une moins que rien ?! Ouais, ç’avait été débile, toute cette histoire – les conséquences étaient réelles pourtant, Tessa s’écartant de quelques pas pour mieux essuyer le coin de ses yeux. « J’t’ai toujours fait confiance. Avec mes secrets, avec ma vie, avec les parts les plus intimes d’moi. Avec mon cœur. Et dans les dix ans depuis qu’on s’connait, y’a pas eu une fois où tu m’as laissée tomber. » comment est-c’qu’elle pouvait l’exprimer autrement, hein ? Elle s’était foutue à poil devant lui alors qu’ils n’avaient été que des amis, qu’il aurait pu l’envoyer promener comme si elle était une folle en manque de sexe ! « Et-… j’en ai rien à faire d’tes ‘promesses’ en rapport avec le sexe, ou m’tenir chaud, ou peu importe. » c’était d’la drague, du teasing, rien d’autre que des tentatives ridicules fallait croire – on n’l’y reprendrait plus, à essayer, par sms ou de quelque autre façon que ce soit. C’était trop, trop d’quelque-part, être responsable d’la première dispute complètement stupide qui l’opposait à Aodren, pour la première fois depuis dix ans. Quelle connerie. « Tu sais quoi… j’ai plus vraiment faim, maintenant. » elle n’serait pas capable d’avaler quoique ce soit de toute façon, tant la boule qui avait été au creux de son ventre pour toute cette fin de soirée, venait de remonter jusqu’à sa gorge, pour bien la bloquer. Tessa resta pourtant de longues secondes, le regard obstinément accroché aux fameux poivrons qu’elle avait découpés, avant de tout abandonner – elle n’osa pas relever les yeux vers le brun en passant à côté de lui, incapable de savoir où elle voulait aller ou ce qu’elle pourrait faire d’un tant soit peu constructif pour le reste de la soirée. |
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