piquer le téléphone de Malo Pearson n'est peut-être pas la meilleure chose à faire, surtout si on veut s'en tirer sans problème. mais de un tu as pas réfléchi sur l'instant, et de deux c'est un peu la seule chose qui pourra au moins un peu sauver l'incident de tout à l'heure. tu sais pas ce qu'il compte faire des photos mais connaissant sa nouvelle connerie universel tu préfères ne pas le savoir. tu sais pas trop comment ça s'est passé, comment le gars cool qui t'invitait chez lui et avec qui t'expérimentait le monde est devenu ce gars qui te haït et qui se fout de tout le monde. tu comprends pas. Rend moi ça. tu sais pas si c'est la voix et le regard aussi noir qui te font l'effet d'une bombe mais clairement il passe du mec goguenard que rien ne touche au mec qui pourrait faire de ta vie un enfer. ok, mais pourquoi ? tu lui as fait quoi au juste ? Ça va, pleure pas, tu t’en remettras. tu serres les dents détestant sa manière de te parler, de s'adresser à toi comme si t'étais une sous merde. t'avales ta salive tes sourcils se fronçant sous l'effet de ses mots, évidement que tu vas t'en remettre il t'en faudrait quand même plus pour ça mais peu importe. tu lui as rien fait bordel. putain mais vas faire tes trucs stupides sur quelqu'un d'autres je t'ai rien fais. et c'est vrai ! tu lui as strictement rien fait, c'est lui qui en début d'année à décidé de te haïr sans même vouloir t'expliquer ce qui c'est passé il y a des années. sans même vouloir s'expliquer, en faisant comme si vous aviez jamais été pote et passé autant de temps ensemble. si t'as envie d'faire comme si on avait pas été pote comme tu veux mais alors passes ton chemin sérieux.. tu répliques énervé contre lui, contre ça, contre cette situation que te saoule et te pèse. ça t'énerve parce que Malo tu l'aimais bien, et qu'il t'a laissé comme ça tout seul du jour au lendemain. et que t'as grandit, t'as plus envie de le voir là avec sa gueule de fils à papa qui t'ignore.

mais il avance, et tu préfères reculer de quelques pas. non pas qu'il te fasse vraiment peur, vous faites quasiment la même taille, Malo quelques centimètres en plus peut-être... mais pas plus musclé l'un que l'autre et au final t'es sur que tu sais mieux te battre que lui. mais t'as pas envie d'essayer, en vrai Malo t'as pas envie de le frapper. et puis tu préfères garder de la distance entre vous... sauf que le mur derrière toi n'est pas d'accord. et tu te retrouves vaguement bloqué par cela. et merde. Joue pas au con Fowler, on sait très bien qui perdra... il a ce dédain, cet air de supériorité merdique sur la tronche... et un instant tu te trouves foutrement con à te dire que bordel sa connerie le rend beau. ta gueule Akim, simplement ta gueule. il est juste imbuvable ce gars. Rend moi ça, où j’te jure que cette fois ci, tu pourras pleurer. tu ferais mieux d'écouter, tu ferais mieux de pas jouer parce que t'es presque certain qu'il est assez tordu pour en effet te menacer sauf que t'en sais rien, dans un reflex débileta main avec le téléphone passe derrière toi pour l'éloigner encore plus de lui et tu le passe dans ta poche de jean gardant les doigts autour de l'objet. t'es con Akim. ah ouais ... tu vas faire quoi ? c'est même pas provoquant c'est même pas craché avec colère, c'est juste ta putain de connerie surhumaine qui joue toujours au plus con. provoquer sans le vouloir... essayer de déconner la de suite face à lui c'est par contre pas possible. face à d'autres t'aurais détourner l'affaire avec humour, t'aurais encaisser les menaces avec des petites phrases stupides mais Malo il te fait oublier ce côté stupidement débile et il reste juste le côté stupide. non vraiment Akim tu devrais fuir mais y'a le mur derrière toi, et devant c'est Malo, et lui passer sur le corps -non pas que l'idée soit déplaisante- mais t'es pas sur que ça t'aidera à arriver à la porte sain et sauf.

Il t’fait rire. Avec son petit air d’innocent là. Comme s’il avait rien fait … Il existe, c’est déjà trop. Lui et ses déviances. Ca t’donne envie d’dégueuler d’y repenser. D’y repenser trop. Tu comprends même pas que tu puisses te souvenir de ça. Non, pire encore. Tu comprends pas pourquoi ça a même existé ! « Parce que tu crois vraiment qu’on a été pote ? » Tu ries. Rire forcé. Petit connard au rendez-vous. Maintenant que vous êtes là, tu cherches à le pousser à bout. Rien que pour voir comment il réagira. Pur curiosité. Un peu malsaine sur les bords. Tu sais même pas pourquoi, t’as envie d’lui faire mal. Vraiment mal. Et tu t’feras surement vomir dans quelques heures quand tu réaliseras que tu deviens ce que t’as toujours débecté. Que l’gamin un peu effrayé devient simplement le monstre qui l’a forgé. « T’es vraiment con. » Tu l’menaces. Pour qu’il te rende cette connerie de portable. Tu sers les dents. Tu sens la rage monter lorsqu’il se met à te défier. Il se plie pas aux règles. Il se couche pas face aux menaces. Non. Il glisse ton portable dans sa poche. Et t’as beau savoir que c’est idiot de s’énerver pour ça, rien n’y change. C’est même plus tant le téléphone que le fait d’être défié. Le besoin de s’imposer. Ta main se pose sur son torse pour le maintenir contre le mur. Tu le domines, plongeant ton regard noir dans le sien. Tu le domines comme ton père l’a fait mainte et mainte fois. « Sérieusement ?! » T ‘as envie de frapper. C’est fou comme la situation est satisfaisante. C’est toi qui contrôle. Tout. Absolument tout. Tu remontes ta main pour attraper son visage entre tes doigts. Tu lui donnes une petite tape « T’es sur que tu veux savoir ? » Et comme pour démontrer la suite, tu tires sur son teeshirt avant de le plaquer de nouveau violemment contre le mur. Et alors tu réalises qu’il te suffit d’aller le chercher. De le bloquer pour récupérer simplement le téléphone. Et lui faire un peu peur au passage pour lui faire passer le gout de recommencer. Tu appuies un peu fort sur sa poitrine, cherchant à lui faire mal sans pour autant le blesser. Tu connais trop bien tout ça. Les douleurs. Les blessures. Tu connais toutes les échelles de la douleur. T’as grandis en notant mentalement chaque coup entre 1 et 10. Gamin perturbé. Il grogne Akim. Il grogne et toi, tu décides d’en finir le plus vite possible, le forçant à se retourner face au mur. Tu attrapes ses mains pour le bloquer avant de réaliser que tu ne pourras pas récupérer ton téléphone avec les deux mains prises. Tu grimaces. Tu réunis ses mains, les maintenant comme tu peux avec une main tandis que ton corps entier vient se coller au sien pour le maintenir contre le mur. Tu réalises pas à quel point la position est troublante. Non. Ton esprit refuse de penser à ça un seul instant. Tu te contentes de te concentrer sur le téléphone dans sa poche, glissant tes doigts dans sa poche arrière pour le récupérer.

Il fait monter l’échelle de la colère Akim. Il faire bouillir le volcan à l’intérieur. Il a pas l’droit d’parler de ton père. D’ailleurs, il a pas l’droit d’parler tout court. Puis merde, personne a l’droit de parler de ton père. Ni d’son argent. Ni d’rien. Tu méprises tous ceux qui parlent de lui. De ses dernières apparitions. De son charme à la con qui fait fondre toutes les connes alors qu’il fait que mentir. Tu t’mords l’intérieur de la bouche pour ne pas craquer et y’a l’gout du sang qui se répand. Un gout si habituel qu’il est devenu presque rassurant. C’est bon, t’es encore vivant. Tu peux encore gouter le gout métallique. « Entre mecs ? » Tu ries. Tu l’as mauvaise. C’est pas toi qui t’fait baiser par des bites aux dernières nouvelles. « Désolé d’avoir interrompu vos p’tites branlettes mutuelles entre mecs » Tu craches les mots avec un dégout apparemment. Comme un putain de reproche. Le reproche d’une branlette que t’as accepté. Une branlette que t’as même trop apprécié. Première jouissance à jamais marqué sous l’signe de la honte. Putain, tu l’détestes. Puis il t’fait bien rire aussi. Avec tes poings délicats. Ils seront plus si délicats quand ils marqueront sa gueule de sang. Et forcément, t’es pas vraiment du genre à t’laisser faire. Alors tu lances les hostilités. Face dans l’mur. Colère au ventre. Tu grognes, agacé qu’il réplique avec tant d’aplomb. Alors tu t’appuies un peu plus fort contre lui. Jusqu’à ce que tout ton corps épouse le sien. Tu l’bloques, appuyant un peu fort sur ses poignets. T’as envie d’lui faire mal putain.

Tu réalises brutalement pourquoi il flippe. C’est comme un putain d’électrochoc. Tu le relâches brusquement, t’éloignant de quelques pas. « … Nan mais … Tu crois qu’j’allais faire quoi là ?! » Tu l’fixes avec cette gueule un peu choquée. Comme si tu pouvais faire … ça. Avec lui en plus. Ca t’donne encore de dégueuler. Rien que d’y penser là. « Putain mais t’es grave ! » Tu grimaces franchement, ajoutant un petit ‘eurk’ au passage pour appuyer la sensation de dégout. T’essuies tes mains sur son jean, comme si, désormais, elles étaient sales de l’avoir touché. Parce que, elles sont sales de l’avoir touché. « … Sérieux, rend moi mon phone et casse toi avant qu’j’te démonte » Et pour le coup, t’es sérieux. Tu l’cogneras. Avec toute la rage qu’il y a l’intérieur. Avec tout l’dégout que tu peux ressentir. Tu l’fras saigner s’il faut. Pourvu qu’il arrête ses putains de conneries. Ses putain d’insinuation.

Akim tu devrais te taire. Akim tu devrais rien dire. te la fermer et fuir. pas que t'es du genre lâche, c'est bien ça l'sale problème Akim, hein ? âme en perdition, t'es celui qui provoque rien mais qui ira jamais dire non, celui qui sauve les âmes en peine mais qui ne jette pas un regard à la sienne. fuir, pas ton style c'est pour ça que parfois t'as la gueule si amochée, t'as pas grandit dans le bon quartier. alors quand il te provoque, tu rétorque, jeu de ping-pong verbale stupide, puéril, et surtout très vide.  Malo c'est plus ton ami, tu le sais, laisses couler et arrête. mais non, tu répliques, tu le laisses pas mordre seul. Entre mecs ? Désolé d’avoir interrompu vos p’tites branlettes mutuelles entre mecs. c'est quoi son fucking problème à lui ? t'es pas naïf, t'es pas débile; t'sais très bien ce que ça sous entend, c'dont il fait allusion. t'es pas bien sur non plus de savoir en quoi ça le regarde le genre des personnes contre lesquelles tu vas coller ton corps. il te lasse, pire il t'agace. Malo le riche connard des environs, il fallait que ça tombe sur toi. toutes ces conneries, toute cette colère que tu comprends pas. tu sais pas bien ce qu'il pense provoquer. honte ? gêne ? comme si t'étais du genre à pas assumer, ta sexualité tu l'as pas attendu pour en entendre parler; et c'est pas maintenant que tu vas te mettre à gerber. il a ce dont de te cracher ces conneries à la gueule avec son arrogance qui lui sert de deuxième pot. gerbant. ah ouais , tu connais bien ça hein ? tu sais même pas pourquoi tu dis ça, tu sais pas bien pourquoi tu lui lances ça à la gueule. sans doute parce qu'il a commencé le premier, sans doute aussi parce que c'est aussi puéril que ce qu'il a entamé. et tu l'dis sans même y penser, sans même ramener dans ta mémoire ces images qui un jour se sont déroulées.

puis ça dérape, ça dérive et ça claque. sa colère, sa hargne, sa violence. Malo il semble être créé de réaction stupide et incompréhensives. Violent, comme son père ? faut dire que c'était pas un tendre les seuls fois où tu as été l'voir chez lui. croisé deux trois fois par hasard, de loin. jamais trop entendu des paroles douces et posées, puis suffisait de voir son regard, l'genre de regard à faire flipper. l'genre de regard à tuer. tu sais pas trop ce qui se passait, mais tes doutes tu les avais. et Malo sa violence elle vient de quelques choses que tu comprends pas, que tu saisis pas. alors ça te fait vaguement peur c'est vrai, sa manière de dominer les choses, de te bloquer et d'se coller. tu sais bien dans l'fond que c'est qu'un délire stupide, que tu te montes la tête, que cette peur légère qui passe est infondée... mais t'en sais rien, un instant ton cerveau dérègle. jusqu'à ce qu'il te lâche brutalement, souffle retrouvé, t'es de nouveau libre de bouger. tu t'écartes du mur sur le coup, tirant pour remettre ton tee-shirt en place. … Nan mais … Tu crois qu’j’allais faire quoi là ?! horrifié le Pearson. t'ouvres la bouche pour lu dire que c'est faux, mais il semble déjà s'en charger.  Putain mais t’es grave ! son yeurk te fais serrer les dents. envie de le frapper momentanée. tu l'fixes le souffle court encore vaguement égaré par les secondes précédentes. j'te signale que c'est toi qui vient d'te coller à mon cul y'a pas deux secondes. "alors s'te plait fait pas yeurk" tu retiens ce morceau de phrase déjà bien là dans ta phrase autant que pour l'explication que ouais, un instant t'as cru qu'il pouvait être taré. … Sérieux, rend moi mon phone et casse toi avant qu’j’te démonte tu lèves les yeux au ciel, il t'énerve, il te met la tête à l'envers. tu récupères ton téléphone le faisant tourner entre tes doigts joueurs. tu l'fixes, provocation. tu l'fixes le visage neutre. donnes moi ton mot d'passe pour que je vire les vidéos et après j'te le rend. je fais pas dans la vidéo pour exciter les débiles qui te servent de pote. tu répliques en gardant l'objet dans la main.

Tu sers les dents pour te retenir de lui démonter sa petite gueule de gamin satisfait. T’as la rage qui te crame et les poings qui te démangent. Ton regard de tueur l’exprime probablement à merveille. Dernière menace. Dernière chance. Mais il trouve encore le moyen de provoquer. Et c’est comme une putain d’explosion. Le coup par tout seul. Un putain de coup de genou dans l’bide. Il s’plie en deux. Automatisme que tu connais trop bien. T’as envie d’lui faire mal. T’as envie d’le voir chialer au sol. Ca brule à l’intérieur. C’est dl’acide à l’état pur. Destructeur. C’est ça qu’il ressent ton père ? Il vient d’la l’besoin de frapper ? Du creux du ventre ? C’est comme un besoin viscéral. Comme une évidence. T’as trop retenu, cette fois, c’est impossible à contrôler. Le coup est violent. Presque aussi fort que ceux de ton père. De ceux qui te coupe la respiration si brusquement qu’on a l’impression d’crever. Tu l’détestes pour toutes les conneries qu’il dit. Tout ce qu’il peu suggérer dans ses mots à la con. Tu t’es pas collé à son cul. Jamais. Tu préfères crever plutôt qu’de faire des trucs comme ça. T’es pas comme lui toi. T’aimes pas tripoter les mecs. « T’inquiètes, mes potes ils sont pas pédés comme toi ! » Bordel, est-ce que c’est possible de détester quelqu’un aussi fort ? De détester tout ce qu’il représente. Tu pourrais l’tuer à cet instant précis. D’ailleurs, tu l’frappes encore. T’as encore trop d’rage au fond des reins. Trop d’rage au creux des poings. Le con, il fait tomber ton téléphone. Sous l’effet de la douleur surement. Tu peux presque entendre l’écran se fissurer lorsqu’il rebondit sur le faux lino. Dans l’fond, tu t’en branles. Des téléphones, t’en achètes cent. Mille si il faut. Mais ça t’emmerde parce que c’est lui.

BAM.

La violence du coup te surprend. Tu t’y attendais pas. Tu fais deux pas en arrière. Il vient de t’exploser la lèvre. Tu sens déjà le gout du sang dans ta bouche. Bordel. Bordel tu vas l’buter. Cette fois ci, tu lui sautes presque dessus. Les coups pleuvent. Lui. Toi. Toi. Lui. Tu sais plus qui frappe qui. Ni qui gagne. Vous enchainez jusqu’à vous retrouver par terre. Cette fois ci, t’arrives à prendre le dessus. Alors t’es là. Sur lui. A frapper comme un taré. Tu sais même pas d’où vient cette rage destructrice. Parce qu’il faut être honnête, y’avait pas de quoi s’foutre dans cet état. C’était juste un téléphone. Mais c’était lui. C’était ses remarques. Ses allusions. Tu captes rien quand on t’tire finalement en arrière avec force. T’as aucune idée de qui c’est, mais tu continues à t’débattre comme un lion en cage. Tu penses mme plus au téléphone qui traine encore par terre, l’écran fissuré. Non. Tu penses plus qu’à l’adrénaline qui parcourt ton corps lorsque tu frappes encore et encore. « T'en veux encore tappette ? »