001. + T’es le cliché du gosse de riche. Celui qu’on voit dans les séries et dans les films. Un brin colérique. Sacrément égocentrique. Tu balances coups et phrases sanglantes à tout va. Faut dire, t’aimes l’attention. Tu veux qu’on te remarque. Qu’on t’oublie pas. Même si c’est pour les mauvaises raisons. Pourvu qu’en te regardant, on ne voit pas ton père. Non. Tu veux qu’on te voit toi. Toi et tes provocations. Toi et ton sourire à la con. Alors t’enchaînes les conneries sans noms. 002. + T’es l’gamin pas assez bien. Le gamin moyen. Sans grand talent. Sans grande lacune. T’as jamais été bon à l’école. Mais tu t’en es toujours sorti. Même en sport, tu brillais pas vraiment. Et ça, ton père a toujours su te le rappeler. Ta médiocrité. Et même après toutes ces années, tu cherches encore ce petit éclair de fierté dans le regard de ton padré. 003. + T’as décidé d’aller en droit parce que t’as aucune idée de quoi faire de ta vie. Alors t’as juste fait ce qu’on t’a dit de faire. De toute façon, faut pas s’faire d’illusions, ta vie elle est déjà écrite. Y’a rien que tu fasses qui compte vraiment. Chaque écart est excusé. Un jour, tu récupèreras juste le flambeau. Diriger l’entreprise de ton grand père. Le père de ta mère. Bosser dans la mode. Grosse blague. T’as franchement aucune envie de ce que tu veux faire, mais putain, c’est certainement pas ça.  004. + T’aimes te venter de toutes ces filles qui sont passés dans ton lit. Sacré mytho. La vérité, c’est que ton lit, il a juste vu deux paires de boobs. Ta première fois, résultat d’une soirée de bourges trop alcoolisé. Une trentenaire qui aimait se faire des jeunes. Tu t’es laissé faire, trop heureux d’abandonner enfin le lourd fardeau d’être puceau. Et puis Riley. Quelques mois de relations avec des hauts et des bats. Mais surtout des bats. Il parait que t’es pas fait pour ça. 005. + Ton père a récupéré ton appartement donnant sur Central Park après une énième frasque. Il parait qu’il faut que t’apprennes la vie. Alors tu t’retrouves dans une chambre plus petite que tes anciens toilettes. Une chambre que tu partages. Toi qui a jamais rien partagé de ta vie. T’as envie d’écrabouiller ton coloc à chaque fois que tu le croises. Alors tu passes la plupart du temps dehors.  006. + C’est eux qui t’ont contacté. Une fraternité secrète et élitiste. Le processus d’entrée prend des mois. Des mois où tu dois choisir une victime et lui faire subir tous les défis qu’on t’enverras. Preuve à l’appui. Toi, ça t’fait bien rire. Surtout que t’as choisi l’autre pédé d’à coté. Vestige d’un passé oublié. 007. + T’es de ceux qui sont condescendants sans même s’en rendre compte. De ceux qui comprennent pas vraiment la vraie vie. Mais hey, c’est comme ça que t’as été élevé. Avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Avec une cuisinière derrière les fourneaux et une femme de ménage pour passer derrière ton bordel. Ouais. La vraie vie, c’est pas tellement ça.  008. + T’as toujours été trop bagarreur. Tu agis avant de penser. Ca étonne personne quand tu débarques avec un torse bleuté et une lèvre explosée. L’gamin trop sanguin. Trop impulsif. Ca arrange bien ton père finalement. Ses marques à lui se perdent sur ton corps. Et il se contente de rire doucement quand un malheureux journaliste l’interroge sur son fils. Son fils bagarreur. Un adolescent comme les autres qu’il répondrait. Ca l’inquiète parfois, mais les ado sont des être en colère il parait. Vous devez bien savoir ça. Mais ça va aller. Il est à l’université maintenant. Tout va rentrer dans l’ordre. Encore un moyen de paraitre plus proche de son électorat. Il n’est qu’un père comme les autres. Consterné par son fils. Concerné par son futur.  009. + T’es pas homophobe. Mais bon, les pédés, non merci. D’ailleurs, t’as déjà démonté la gueule d’une petite tapette qui a essayé de te faire du rentre dedans. Maintenant, c’est sur, elle rentrera dans plus personne. Franchement, deux mecs ensemble, c’est dégueulasse. Mais t’es pas homophobe hein. D’ailleurs, t’as un ami qui … ah bah … non. C’est plus ton pote. 010. + Stéréotype vous avez dit ?

âge + vingt troisdisponiblité + tous les jours fuseau horaire + francepersonnage + inventé où avez vous connu le forum + grace à bazzartqu'en pensez vous + très rose hahavotre mot de la fin + papuche

T’as la rage au creux du ventre. La rage d’avoir perdu. Akim dit que c’est pas ta faute, mais tu sais bien qu’il dit d’la merde pour te rassurer. C’est toi qui a tout foiré. Pourtant, c’était le match à gagner. Demi final moins de 15 ans. Tous les regards étaient tournés vers toi. Toi le fils Pearson. Pourtant, c’était pas toi le meilleur dans l’histoire. Mais c’est ça d’être fils de. Devoir être toujours mieux. Tu frappes gentiment l’épaule de cet ami étrange, loin de tous ce dont tu as l’habitude. « Vasy, tu m’saoules. Allume la console plutôt » Tu te faufiles à l’extérieur de la chambre pour aller piquer dans le frigo des trucs à bouffer. Ta mère est pas là ce soir. Encore à un diner de cons pour une raison toute aussi conne. Sauver des pingouins aveugles. Lutter contre ci ou ça. Ou donner à bouffer à des gamins à l’autre bout du monde. Un bon paquet de trucs dont tu te fous un peu. Ca te permet au moins d’être tranquille. Parce que tu pensais qu’il était pas là non plus. Mais c’était une erreur. Une grave erreur. Il arrive face à toi. Le regard dur. T’as à peine le temps d’ouvrir la bouche pour s’excuser de ta performance pitoyable que la claque résonne. Une claque si violente qu’elle s’apparente à un coup de poing. Tu recules de deux pas sous l’effet du choc, sentant déjà le sang se répandre dans ta bouche. « T’ES FIER DE TOI ? » La douleur est cuisante. L’humiliation plus encore. Mais tu te contentes de serrer les dents relevant les yeux vers lui dans une lueur de défi. Tu sais qu’il aime pas ça. Tu le sais trop bien. Mais t’es aussi trop fière pour te faire démonter sans rien faire. Peut-être que c’est parce que tu sais qu’il y a Akim à coté. Alors tu le repousses quand il attrapes ton teeshirt de foot encore plein de boue. « Arrête de faire le fière ptit con ! Tu sais l’argent que j’donne à ton club ? » Tu réponds rien. L’argent qu’il donne, c’est que du vent. Rien qu’un putain de faux-semblant. Assez pour se faire bien voir par tous ceux qui voient en lui l’espoir. Espoir mon cul ouais. Y’a rien que des mensonges qui sortent de sa bouche. L’illusion d’une vie parfaite. C’est parce que les gens ne voient pas les bleus sur ton corps. Ou les cachets qu’ingurgite ta mère. « T’es qu’une putain d’humiliation Malo. » Ton regard noir se plonge dans le sien. Tu m’fais pas peur. Tu m’fais pas peur. Tu m’fais pas peur. La phrase défile dans ta tête sans qu’elle ne franchisse tes lèvres. Y'a plus de larme dans tes yeux. Y’en a plus depuis des années. Elles ont été séchées à coup de ceinture et de coups durs. T’as fini par t’y habituer. A chasser ces gouttelettes indésirées. Tu pleures encore parfois à l’intérieur. Quand il s’adoucie le temps d’un instant. Juste le temps de te faire espérer dans le vent. Et puis laisser la réalité retomber au rythme des coups de ceinture sur ton dos explosé. Une réalité au gout de sang. Dégeulasse. « Lâche moi ! » Tu te débats pour le faire lâcher prise. Et il aime pas ton père. Cet élan de courage. Il attrape ton bras pour te maintenir, finissant par te plaquer contre le mur. « T’as d’la chance que j’ai pas l’temps de te corriger petit insolent. Mais demain, t’y manqueras pas. » Sa voix est dure et froide. Son visage est terrifiant. Il est si loin de ce personnage publique qu’il incarne à la perfection. Il finit par te lâcher, t’abandonnant là comme la dernière de ses occupations. Tu restes un instant sans rien dire avant de soulever la manche de ton teeshirt pour y découvrir les marques rouges de ses doigts. Heureusement, ton visage lui n’a pas gardé de trace du coup. Du moins, pas encore. Mais tu sais que demain sera une autre histoire.



C’est une bataille qui commence. Une bataille des plus féroces avec pour seule arme les extincteurs du lycée. Regard complice. Tu actives le tient avant de le diriger vers Jake, le recouvrant de cette mousse blanche étrange. Folie ravageuse. Les vengeances sournoises et autres alliances fourbes s’enchainent sur ce champ de bataille fait de salles de classes. Tu ris comme un gosse. Un putain de gosse heureux. Il est trop rare, ce rire sincère. Il ne s’échappe qu’en leur présence. Eux. Ces gamins paumés de la haute société. Ceux qui cherchent à vivre plus fort. A ressentir plus que le plat constant de ces vies trop rangées et trop friquées. Alors vous êtes là. A enchainer les conneries. Parce que de toute façon, vous êtes intouchables. Papa et Maman ont trop d’argent. Alors les provocations s’enchainent avec pour simple réponse des avertissements. Toi, tu sais très bien ce qui t’attendra quand papa l’apprendra. Mais t’ira simplement chercher la ceinture et t’encaissera en silence. La jouissance de ces conneries dépasse largement la douleur des punitions. Ici, avec eux, tu t’sens vivre. Tu sens ton coeur battre. Vraiment. Pas juste fonctionner automatiquement comme avec tous les autres. Tu finis par t’étaler par terre, entouré par la mousse. Les autres te rejoignent rapidement. Et tu observes vos talents avec un sourire malicieux aux lèvres et un brin de fierté.