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(tessa), she is sunlight on the sea.

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Asteria Drake
Asteria Drake
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyMar 26 Sep - 22:39


she's the one that's gonna save me.
tessa dyer & aodren adkins

Il ne savait pas trop Aodren, comment ça se serait passé, ces vacances, s’ils avaient décidé de partir ensemble, quand ils n’avaient été que des amis, ou deux personnes prétendant n’être que ça. il s’était dit qu’avoir Tessa à ses côtés, ce serait agréable quoi qu’il arrive. Ils avaient déjà passé tout un tas de bons moments ensemble en étant que des amis. Depuis qu’il la connaissait, il avait toujours apprécié le temps qu’il passait avec elle, quand bien même pendant des années, y avait rien eu d’ambigüe entre eux. Quand il l’avait rencontrée, il avait déjà été engagée dans une histoire, avec une femme dont il était amoureux et qu’il avait fini par épouser, alors c’était évident que tous les moments qu’il avait pu passer avec Tessa à cette époque avait été parfaitement innocents. Cela dit, il ne savait pas, si ça aurait été aussi simple qu’auparavant, s’il avait dû partir avec Tessa sans qu’ils aient eu cette conversation à Central Park. Y avait eu les sentiments, tous ces trucs qu’il avait mit bien du temps à mettre en mots, parce qu’il avait craint les conséquences que ça pourrait avoir. Avec ses sentiments, y avait eu un genre de jalousie maladive, dont il aurait eu bien du mal à se défaire s’ils avaient été là, en vacances ensemble et qu’un mec ou une nana avait dû venir jusqu’ici pour draguer Tessa. Ça l’avait rendu jaloux déjà, de trouver une boite de capotes dans les courses de Tessa, alors que c’était juste une boite, rien qui ne prouvait qu’elle avait rencontré quelqu’un. Ce n’était pas comme si elle lui avait ramené un type à lui présenter ce soir là et pourtant il avait déjà été jaloux, alors il serait devenu fou, si un mec avait dû se pointer au beau milieu de leurs vacances pour faire des avances à Tessa. Heureusement, ici et maintenant, si un type devait avoir l’idée de venir draguer Tessa, il pourrait lui dire d’aller se voir ailleurs, sans que ça paraisse bizarre.

Il était son petit-ami maintenant à Tessa, alors il avait bien le droit d’envoyer chier quelqu’un qui viendrait faire des avances à Tessa non ? Il n’avait jamais été quelqu’un d’extrêmement jaloux, pas du genre à faires des grosses crises pour des doutes à peine fondés. Il avait tendance à penser que c’était normal de faire confiance à la personne qu’on aimait, ça ne voulait pas dire qu’on ne pouvait pas détester les John ou les Mindy qui eux, n’avaient aucun scrupules à essayer de se glisser au beau milieu d’un couple déjà formé. Il avait assez confiance en Tessa pour se dire qu’elle n’allait pas se barrer avec quelqu’un d’autre au beau milieu de leur vacances et il espérait qu’elle pensait la même chose de son côté. Il n’avait pas envie d’aller avec quelqu’un, pas même avec une autre Tessa, comme si c’était le prénom qui faisait qu’il était censé apprécier les Tessa. Non, c’était la personne qu’elle était, elle, Tessa Dyer, dont il s’était épris Aodren et il n’avait pas l’intention d’aller chercher ailleurs. C’était avec elle alors, qu’il se voyait, aller, dans un futur plus ou moins proche, jusqu’en Californie, pour de nouvelles vacances, à apprendre le surf ou à faire n’importe quelle autre activité intéressante qu’il pouvait y avoir à faire par là-bas. « Pourquoi pas ? Ça ne te tenterait pas d’essayer, tu préfères observer ? » Un peu comme lui avec le yoga, de toute évidence. Il était certain qu’il serait plus doué sur une planche de force qu’en train de s’essayer au yoga lui. Fallait croire que d’un point de vue sportif, ils n’avaient pas les mêmes domaines de prédilection, Tessa et lui. Tant pis, ce n’était pas déterminant dans une relation de couple ça, logiquement, deux personnes pouvaient s’aimer sans pratiquer les mêmes sports. « Tant mieux. » Qu’il répondit à propos des John, il n’allait pas se plaindre si eux, ou les autres gars ne passaient pas leur temps à pleurer parce qu’ils n’avaient pas la chance d’avoir une relation avec Tessa. Au moins, ça lui permettait à lui d’avoir ses chances avec elle et c’était vraiment une chance pour lui. Tant pis pour les autres, ils n’avaient qu’à se réveiller avant. Tant mieux pour lui, parce qu’il était là, tranquillement sur la plage à étaler de la crème solaire sur Tessa. Maintenant qu’elle s’était tournée vers lui, il pouvait passer ses mains le long de ses bras, prenant soin de passer partout, pour ne pas laisser la moindre parcelle de peau exposée aux dangers du soleil. « J’pensais que mon sang de chicano pouvait compenser un peu ça. » Il était né dans un pays où le soleil tapait plus fort qu’à New-York, c’était prouvé que sa peau était plus résistance au soleil que celle de Tessa. Enfin, peu importait sa résistance face au rayons du soleil, il n’allait pas râler, face aux attentions de Tessa, bien au contraire. Il les lui rendait bien, évidemment, alors qu’il fallait bien la protéger du soleil aussi, la partie que son maillot de bain laissait exposée au soleil.
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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyMer 27 Sep - 12:30



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Depuis des lustres maintenant, Tessa n’avait pas pensé à ses vacances ; à ce qu’elle ferait si elle en prenait, à quelles destinations pouvaient l’intéresser tout particulièrement, ou à ce qu’elle pourrait avoir envie de voir, en dehors de ce pays, avant de mourir comme on disait si bien. Difficile de penser à tout ça, quand on n’envisageait même pas de prendre des vacances tout court : par elle-même, elle n’y aurait jamais songé, et pendant trois longues années, ça n’avait même pas semblé être une question se pointant entre Aodren et elle. Il aurait pu partir en vacances à l’époque, pour prendre l’air, se détendre un peu ou n’importe quoi d’autre, que la Dyer ne s’en serait pas préoccupée plus que de mesure : bien évidemment, elle lui aurait sans doute envoyé des messages tous les jours, elle l’aurait appelé régulièrement pour s’assurer que tout allait bien, parce qu’il lui manquerait au quotidien, et parce qu’elle avait bien trop l’habitude de l’avoir dans sa vie, pour même se passer de lui pendant deux, trois semaines, ou même plus longtemps encore. Mais elle aurait accepté, sans l’ombre d’une hésitation, l’idée de voir son meilleur ami partir sans elle vers d’autres horizons ; pourquoi pas, après tout ? Beaucoup de rues de New York avaient dû lui rappeler de bien mauvais souvenirs pendant toute une période après la disparition de James – elle avait elle-même été victime de ce phénomène, de ces sensations de gêne et de peur liées à la disparition du petit garçon, alors qu’en était-il de ses propres parents ? Combien d’enfants aux cheveux noirs, Aodren ou Gina avaient-ils dévisagé devant eux, en se demandant s’il ne s’agissait pas de leur fils ? Tessa l’avait fait, elle, et elle admirait parfois, la résilience avec laquelle le couple avait décidé de rester dans cette ville. L’Adkins avait plein de choses à perdre, à fuir New York : Tessa n’avait pas la prétention d’être la seule personne importante à son existence, évidemment ; certainement pas la plus importante non plus. Y’avait Myra, sa sœur biologique, y’avait ses autres sœurs adoptives, ses mères, cette famille qui lui avait littéralement sauvé la vie et avec laquelle il était très lié. Les Adkins, ils fonctionnaient comme auraient été censés fonctionner les Dyer, à en croire les photos de famille et les paroles qui ressortaient ici ou là dans le voisinage à Trenton : elle avait souvent envié Aodren pour la famille qu’il avait – pas d’une façon jalouse et possessive, plutôt parce qu’il y avait des liens qu’il avait, avec ses mères, avec ses sœurs, qu’elle aurait aimé avoir avec ses propres parents, ou son propre frère. Mais Adam avait fini en prison, et la jeune femme qu’elle était devenue, émancipée dans les rues de New York, n’était pas à l’image de ce que ses parents auraient voulu pour elle – faute de s’assumer, alors, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était un peu se forcer à entrer dans le moule de leur vision idéale, quand elle était en leur compagnie. Pour ses parents, Tessa était une travailleuse appliquée, vivant seule dans l’appartement qu’ils lui payaient, peu fêtarde, avec des amis irréprochables sous tout rapport, hétérosexuelle, et vraiment déterminée à trouver le prince charmant avec lequel elle fonderait une belle famille. Si elle devait tomber enceinte demain, la blonde savait déjà qu’elle entrerait dans un tout nouveau chapitre de sa vie : celui où sa génitrice essayerait de la convaincre d’abandonner sa carrière pour se concentrer sur ses enfants, celui où on essayerait aussi de lui faire comprendre, qu’une belle banlieue un peu campagnarde, c’était quand même mieux pour fonder une famille, que le plein cœur de Manhattan.

Ils n’étaient pas prêts d’en revenir, s’ils devaient apprendre que leur fille s’était entichée d’un gamin qui ressortait des coins pourris du Mexique, les souvenirs chargés de mauvaises images, de ‘mauvais gênes’ qu’ils diraient. Ils tomberaient de haut, en découvrant la belle famille, deux femmes mariées, l’une ayant abandonné son premier époux pour se lancer dans une romance homosexuelle, le tout en adoptant toute une troupe d’enfants, forcément influencés par le déséquilibre familial dont ils avaient été victimes. Tant de préjugés que Tessa n’voulait certainement pas faire entendre à Aodren ; prendre leur temps, alors, ça allait peut-être bien au-delà de juste eux deux, y’avait un brin de lâcheté qui l’avait motivée à vouloir ça surtout. En plein cœur de l’été, au moins, elle en était à ne pas penser à tout ça : probablement que ses préoccupations deviendraient de plus en plus pressantes autour de Thanksgiving ou de Noël, quand elle serait censée aller festoyer avec sa famille, mais que le cœur n’y serait pas, partagé entre les siens, et l’homme qui était désormais son petit-ami. Pour aussi longtemps que ça pourrait durer, Aodren était aussi son meilleur ami de toute manière, la personne qui l’avait le plus soutenu, à New York, dans les galères liées à son travail, ou même quand ses fameux princes charmants l’avaient larguée comme une malpropre. Y’aurait sans doute jamais rien eu pour la rendre plus heureuse, que l’assurance de pouvoir être totalement elle face à ses parents, sans avoir à se confronter à leur jugement : malheureusement, même à vingt-sept ans, Tessa semblait être encore une petite fille qui craignait ce qu’ils avaient à dire d’elle. Penser aux Bahamas ou à Disney World en préparant le reste du voyage, c’était donc mieux pour elle que de se rappeler que le New Jersey n’était pas si loin, qu’ils n’auraient qu’un petit détour à faire pour atteindre Trenton et la maison dans laquelle elle avait grandi. Heureusement, éviter soigneusement ce sujet semblait faire partie des conditions sine qua none pour continuer à prendre leur temps, et c’était très bien comme ça. Au moins, quand elle ne pensait pas à satisfaire ses parents, à comment faire cela ou à ce qu’ils penseraient d’un tel ou d’un tel autre de ses choix, elle pouvait s’concentrer sur elle-même – une tâche qui, somme toute, passait au second plan quand le quotidien pressant de New York dévorait chaque minute de chaque journée. « J’en sais rien… Tu crois que j’suis capable de tenir sur une planche de surf ? » ce fut donc une vraie question qu’elle releva là, sourcils froncés dans un genre d’interrogation qui se répéta en écho dans sa tête ; elle savait ce qu’elle aimait faire dans l’univers bien familier de la ville dans laquelle ils vivaient ensemble, mais voilà que dès qu’ils sortaient de leurs plates-bandes habituelles, il n’y avait pas que sur les crocodiles et les pythons que Tessa avait des doutes. « Peut-être que si j’te regarde faire le premier jour, et que j’vois que tu t’es pas cassé quelque-chose, j’pourrais essayer. » elle rit au moins cette fois-ci, peu désireuse d’utiliser Aodren comme cobaye, quand même. Ils n’étaient pas encore en Californie, alors elle avait sans doute encore beaucoup de temps devant elle pour choisir quoi faire, prendre son courage à deux mains, et sérieusement penser à, pourquoi pas, faire du surf elle aussi. Ça lui semblait beaucoup plus dangereux que la plongée, par exemple. Plus dangereux que le yoga, pour sûr. C’était pas pour rien que les Mindy et les John attiraient tant de leur côté à eux, ils étaient courageux, prêts à oser des choses folles comme ça, quand Tessa, elle, s’asseyait surtout derrière des toiles pour peindre, et n’se sentait même pas de faire son petit yoga sans son tapis très citadin. Tout autant que les raisons de préférer les Mindy à elle lui semblaient évidentes, dès qu’il fut question de l’inverse, elle fut incapable de comprendre les doutes d’Aodren : si elle avait été tentée par l’idée de sortir avec un John, elle s’en serait cherché un. Mais ça semblait tellement loin de tout ce qu’elle aimait chez Aodren, tout ce qui faisait d’elle son ami, et la personne pour laquelle son cœur commençait à faire des choses folles dans sa poitrine, que c’était tout simplement inconcevable de penser à des ‘si’ qui n’avaient pas de sens. Peut-être devaient-ils surtout se contenter d’accepter ça ; d’accepter ce qu’ils semblaient ne pas comprendre venant de l’autre, mais qui leur semblait si facile pour l’autre. Même ici, sous le soleil exotique de Floride, alors qu’elle n’avait pas pris des vacances depuis des années, et que le changement aurait pu lui monter à la tête, Tessa ne voyait qu’Aodren tout comme elle ne voyait que lui, si souvent, dans les rues familières de New York. Quitte à ce que ce soit presque inutile, elle voulait s’occuper de lui, alors, riant à sa remarque, pour mieux arquer un sourcil curieux : « Ta peau de quoi ? » et entre ses rires et ses attentions, alors que sans crème maintenant, ses doigts ne faisaient que caresser son torse, la jeune femme revint l’embrasser, tendre. « Mon expertise de petite-amie me fait dire que t’as vraiment besoin d’être protégé, parce que ta peau est très déshydratée, et qu’elle a besoin de beaucoup d’attentions. » Tessa avait cette façon-là de vendre ses arguments, avec un autre sourire séducteur, un autre baiser papillon, une autre dose de crème qu’elle vint étaler dans la nuque d’Aodren, sur ce qu’elle put atteindre de ses épaules, ses omoplates, pour mieux remonter vers ses bras musclés auxquels elle aimait tant se cramponner. Vraiment, il devait savoir que c’n’était pas une tâche bien dure à laquelle elle se livrait, là, il pouvait bien se laisser tenter, non ?
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Asteria Drake
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyMer 27 Sep - 14:38


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Il avait de la chance sans doute, d’avoir un métier qui lui laissait beaucoup de temps libre l’été. S’il n’était plus parti depuis des années, il avait quand même toujours eu des vacances en été, entrecoupées de quelques cours qu’il continuait de donner, ici et là, pour les élèves qui en avaient besoin pour rattraper leurs examens et des moments qu’il passait à bosser sur des projets de recherche et compagnie. Il n’empêche que dès que l’été arrivait, son emploi du temps s’allégeait de façon considérable et il ne s’en était jamais franchement plaint. Ça lui avait permis de consacré des journées entières à son fils, quand il avait été encore là. Quand Gina, elle, elle avait été au travail, il était resté tout seul avec James et il en gardait évidemment de bons souvenirs. C’était mieux, ces journées où il avait tout son temps pour lui, plutôt que les soirs où le temps qui leur restait avant l’heure du couché avait été terriblement limité et que ça lui avait toujours donné l’impression de ne pas passer assez de temps avec son enfant, les vacances, ça avait toujours été le meilleur remède à ça et ça avait été encore mieux, quand Gina aussi, avait pris des vacances et qu’ils avaient pu se retrouver rien que tous les trois, à aller tranquillement au bord de la plage, ou dans un coin du pays qu’ils avaient pu avoir envie de visiter. C’était pas étonnant qu’après la disparition de James, il ait perdu le gout des vacances. Les voyages avaient semblé sans intérêt et l’emploi du temps trop léger de l’été était devenu un problème, alors même que lorsqu’il ne faisait rien, qu’il était juste chez lui, il avait eu l’impression d’être là, à juste attendre que le temps passe, son esprit focalisé sur tout ce qui n’allait plus dans sa vie. Ça avait été pareil ces dernières années, depuis qu’il habitait avec Tessa, l’été avait représenté cette période stressante, pendant laquelle il était trop souvent seul, livré à ses démons.

Partir cette année alors, ça avait semblé être le meilleur moyen de remédier à ça. Ça avait été une idée qu’il avait eue en tête depuis un moment, une volonté de prendre la fuite pour ne surtout pas se retrouver encore une fois à déprimé sur son sort. Il avait toujours su que dès que Tessa rentrerait du boulot, ça irait mieux, mais en attendant, les heures qu’il passait seul, dans cet appartement à New-York étaient vraiment angoissantes. Il avait eu besoin de cette bouffée d’air frais, de voir des nouveaux paysages, de découvrir de nouvelles choses et il avait eu besoin de Tessa aussi, comme si elle était encore et toujours sa seule accroche pour ne pas sombrer au fond de la misère. Alors, les vacances avec Tessa, c’était l’idéal pour son moral. Les vacances avec sa petite-amie, ça l’était encore plus. Il ne pouvait pas dire qu’il ne pensait pas à son fils, parce que ça il n’y échappait jamais vraiment. Y avait toujours se moment de flottement le matin quand il ouvrait les yeux pendant lesquels la réalité venait s’abattre sur lui. Au moins, le fait d’ouvrir les yeux aux côtés de Tessa, ça rendait ça aussi, beaucoup plus facile à supporter, elle était la première chose qu’il voyait le matin quand il ouvrait les paupières et c’était apaisant. Alors, c’était pas difficile de se dire que ce serait toujours comme ça maintenant, et qu’ils pouvaient faire de projets de prochaines vacances sans avoir l’air complètement fou. « Ouais, pourquoi t’en serais pas capable hein ? » Il la croyait capable de tout lui. Y avait pas de raison après tout. C’était pas comme si lui, s’il montait sur une planche, il allait devenir surfeur professionnel en quelques secondes, ça demandait du temps et de l’exercice, mais y avait pas de raison pour qu’elle en soit incapable Tessa. « On pourra toujours faire ça ouais. » Il en lâcha un léger rire. Si tout ça devait arriver, il espérait vraiment ne rien se casser, pendant les vacances, ce serait quand même sacrément dommage. Mieux valait éviter de gâcher un séjour à cause de blessures, diverses et variées ou d’hypothèse débiles sur des gens nommés Mindy et John qui pourraient se mettre entre eux deux. Lui, il avait l’impression qu’y avait rien qui pouvait se mettre entre eux deux de toute façon. Ils étaient bien ensemble et leur histoire d’amour, elle avait beau être bien récente par rapport à leur amitié, tout se passait très bien et il ne regrettait absolument pas les décisions qu’ils avaient pu prendre ces derniers temps. Ils n’avaient pas à se soucier des autres, y avait qu’eux deux qui importaient. Au moins, ils étaient bien décidés à prendre soin l’un de l’autre, avec cette histoire de crème solaire. « Chicano, c’est comme ça qu’on parle des mexicains aux Etats-Unis. Je crois dans la bouche de certains américains c’est une insulte aussi. » Alors qu’étymologiquement parlant, ça n’avait rien d’une insulte, mais bon, les américains n’avaient aucune difficultés à tourner tout en insulte quand il était question de personnes pas cent pour cent américaines. C’était le genre de débat qui pourrait facilement le motiver dans d’autres circonstances. Maintenant, il n’était pas sûr d’avoir particulièrement envie de défendre ses racines ou de s’étaler sur l’étymologie d’un mot qui pourtant venait du Mexique et que c’était un domaine qu’il connaissait très bien. Avec les mains de Tessa contre sa peau, tout ça n’avait plus d’importance. « Je me fie complètement à l’expertise de ma petite-amie alors. » Qu’elle en prenne soin de sa peau alors, il n’allait certainement pas l’en empêcher et évidemment, il le lui rendait bien, ses doigts vagabondant le long de la peau découverte de ses seins, où il semblait faire vraiment très très très attention à mettre de la crème dans les moindre petit recoins, quitte à même en mettre un peu en dessous le maillot de bain, fallait bien être prudent après tout.
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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyMer 27 Sep - 20:48



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Elle savait Tessa, qu’il y avait sans doute des choses qu’ils fuyaient un peu pendant ces vacances, tout autant qu’ils avaient décidé de les prendre, surtout pour prendre l’air. La vie à New York avait sa propre façon d’se faire, capricieuse et dangereuse : Aodren avait toujours son passif lié à Gina, à leur fils, et au poids laissé dans l’air par la disparition de celui-ci. Est-ce que le brun regardait encore les infos, avec la peur au ventre d’un jour entendre qu’ils avaient trouvé un cadavre d’enfant quelque-part, sans crier gare ? Des années déjà étaient passées depuis la disparition de James ; pourtant, ça devait être une crainte constante – dans un pays dans lequel ils vivaient, ces nouvelles-là semblaient tomber tous les jours. Et qui sait, qui pouvait savoir jusqu’où James aurait pu être emmené, être perdu ou elle n’savait quoi d’autre. Les années circulaient et l’imagination tournait avec : et si Tessa en était là, elle, à s’poser des questions comme ça, qu’en était-il des propres parents de cet enfant, hein ? Elle, de l’autre côté, elle fuyait surtout la pression insidieuse de son travail ; cette situation qui ne changeait pas depuis trop longtemps maintenant, et dans laquelle elle tournait et tournait, tantôt frustrée, tantôt désespérée. C’n’était pas grand-chose, probablement, comparé à la peine que pouvait causer l’indécision, le vide, et le fait de n’jamais savoir quand est-ce qu’on pourrait avoir des réponses à une question terriblement fondamentale : est-c’que Aodren et Gina ne méritaient-ils pas de savoir où était leur fils ? Ce qui lui était arrivé ? Les petits problèmes avaient tendance à prendre le pas sur les longues peines comme ça ; peut-être que ça rendait le quotidien plus facile à gérer, peut-être que ça noyait la peine – Tessa souvent, oubliait que quand le brun la consolait, il avait lui-même des chagrins qu’aucune période de temps, aucune étreinte, aucun mot doux ne pourraient apaiser. Elle s’en était rappelée, un peu subitement, quand à Central Park, il avait parlé du fait qu’il s’était disputé avec Jess à cause de cette histoire : ils n’étaient pas d’accord sur ce qu’il était préférable de faire dans cette situation, comme si l’un ou l’autre pouvait avoir la réponse idéale. La Dyer s’était escrimée à garder un juste milieu tout du long : de toute manière, elle serait bien incapable de prendre parti. Souvent, elle se demandait, souvent, elle était possédée par l’envie de remuer ciel et terre pour obtenir et offrir des réponses aux questions qui surgissaient toujours du néant, sur des petites choses anodines qui lui rappelaient James, ou un temps plus simple, durant lequel il avait fait partie de leur vie. Mais et si c’était des réponses terribles, horribles qu’ils obtenaient, au bout du compte ? Elle n’était pas mère, elle n’était pas la femme qui avait accouché de James et qui l’avait perdu si brusquement, et elle n’voulait certainement pas imaginer quel genre de peines, de traumatismes, de peurs, de colères, ça pouvait créer en une personne. Probablement que si elle ne se focalisait que sur Gina dans toute cette longue histoire, Tessa en arriverait à culpabiliser d’être là avec Aodren, à sourire comme si la vie était belle – pourtant, dans les bons moments, le brun était le premier à dire que c’était parfait, ce bonheur qu’ils avaient tous les deux, et l’aisance avec laquelle il se laissait aller à apprécier la vie quand il était à ses côtés. C’n’était pas du déni, c’n’était pas un effacement total de James ; même sous le soleil brûlant de Floride, alors qu’ils faisaient des plans qui pourraient les emmener aussi loin que les Bahamas, Tessa n’avait pas la prétention d’effacer James de l’esprit de son père.

Elle voulait qu’Aodren soit heureux, était-ce un crime ? Elle l’avait déjà voulu quand ils n’avaient été que des amis, qu’elle avait été la meilleure amie l’encourageant pour son couple, pour sa famille, ou profitant de sa présence dans sa vie, comme quelqu’un qui ne serait jamais amoureux d’elle, et pour qui elle n’avait même pas eu de sentiments d’ce genre. Probablement qu’alors, même si elle n’en parlait pas spécialement, elle voulait penser que le jeune homme trouverait un moyen d’arranger les choses avec sa mère ; peut-être même avec Gina, quand bien même ça semblait difficile, et même si, peut-être bien, que Tessa finirait encore plus jalouse face à cette histoire, que face à n’importe quelle Mindy créée par son esprit provocateur. A vrai dire, elle n’savait pas encore, Tessa, si même dans la famille d’Aodren, on jugeait qu’elle avait un bon rôle, plutôt que celui de l’opportuniste qui profitait du divorce de son meilleur ami ; profiter de quoi, franchement ? Elle n’trouvait pas la réponse, elle, mais peut-être bien que des gens qui se méfiaient d’elle, des gens qui, comme Jessica, préféreraient avoir des réponses et désiraient encore s’accrocher au passé, pouvaient penser les choses de cette façon-là. Tessa, elle ne savait même pas si elle pourrait se défendre de ces accusations ; ça faisait trois ans qu’Aodren et elle vivaient ensemble, trois ans qu’elle n’avait rien tenté, rien pensé de travers – elle n’savait pas franchement, ce qu’elle aurait pu faire différemment. Et elle ne savait pas, évidemment comment, en partageant des moments si intimes, si privés, si réconfortants et honnêtes avec le jeune homme, elle aurait pu ne pas s’éprendre de lui. Qu’on la déteste pour ça, elle s’en ficherait presque bien volontiers ; c’était pourtant, peut-être ça aussi, une crainte qu’elle aimait ne pas affronter, une réalité possible qu’elle repoussait et repoussait, tout autant que l’Adkins, lui, repoussait la perspective d’un face à face avec ses mères. « J’suis sure que je suis presque aussi habile et gracieuse sur une planche de surf, qu’un éléphant sur une poutre. » elle releva en grimaçant à l’adresse du brun, en s’imaginant sur une planche de surf : c’était définitivement facile d’oublier New York et ses préoccupations si prenantes, quand ils étaient à des milliers de kilomètres de leur appartement. Elle pouvait prétendre être gracieuse et habile pour d’autres choses, hein, mais en tout réalisme, elle avait plus de chance de passer sa journée surf couchée sur le ventre ou à tomber dans la mer : et l’échec avait une certaine façon de la frustrer, probablement quelque-chose dont elle n’avait pas besoin en vacances. Elle n’avait pourtant pas envie que Aodren se blesse, rien que pour lui permettre d’esquiver une quelconque tentative à faire du surf ; c’était un pari risqué qu’ils faisaient là, alors, malgré leurs sourires. Elle se préoccupait de lui, son petit-ami ou son meilleur ami, quel que soit leur statut, et il devait bien le savoir, à sentir l’attention avec laquelle elle passait ses mains sur son corps –il ne se privait pas non plus, alors elle était, elle, de son côté persuadée qu’Aodren était vraiment très concerné par le fait qu’elle n’ait pas de coup de soleil accidentel. Ce serait dommage, juste avant Disney ou les Bahamas. « Hm, pas étonnant que j’aie jamais entendu cette expression, alors. C’est juste débile. » la blonde en leva les yeux au ciel, derrière ses lunettes, pinçant les lèvres avec un brin d’agacement non feint : elle n’était pas née, encore, la personne qui se déciderait à insulter Aodren sous son nez à elle. De toute manière, les américains étaient assez stupides pour avoir élu Trump, alors plus rien ne devait la surprendre, techniquement. Elle soupira quand même, lasse ; « Faut quand même admettre que si t’es mexicain d’origines, t’es techniquement plus américain que les gens qui habitent aux Etats-Unis aujourd’hui. » c’était toute l’histoire de la colonisation, des débarquements venus d’Europe, de l’esclavage et de tout ce pan du passé qu’on aimait oublier. Tessa chassa ces songes dans un sourire, peu désireuse de parler politique, racines, ou n’importe quoi de ces conneries dont elle ne se préoccupait absolument pas. Si des idiots n’devaient remarquer d’Aodren que sa peau un peu plus sombre, tant pis pour eux, ils manquaient beaucoup de choses. « Chicano ou quoique ce soit d’autre, ça filtre pas les UV pour autant. » comme si elle lui donnait une leçon de morale, maintenant, agrémenté d’un léger rire, qui mourut bien assez vite dans sa gorge, avec les attentions d’Aodren. Le regard bleu de la blonde suivit ses gestes pendant un moment, observant sans protester toute l’attention qu’il déversait sur sa poitrine – elle n’allait certainement pas avoir de coup de soleil ici, quand bien même son bikini ne semblait pas couvrir grand-chose. « Eh bah, j’vais avoir besoin d’une longue douche à l’hôtel pour me débarrasser de tout ça ; entre la crème, le sable, l’eau de mer... » oui, peut-être que si elle commençait à parler comme ça, ils allaient sauter l’étape de la baignade pour rentrer à l’hôtel comme deux idiots. Ou peut-être que ce serait parce qu’elle se mettait elle aussi à suivre des chemins dangereux, descendant sans hésitation le long de la ligne des abdominaux du jeune homme, jusque vers l’élastique de son maillot de bain à lui.
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyMer 27 Sep - 22:39


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Aodren, il ne regrettait clairement pas d’être venu jusqu’en Floride avec Tessa. Qu’est-ce qu’il aurait fait sinon de toute façon ? Comme tous les étés depuis son divorce, il aurait passé une bonne partie de son temps à broyer du noir, parce que c’était ce qu’il faisait de mieux quand il était tout seul avec rien à faire pour l’occuper et l’été, c’était clairement le moment de l’année où il avait le plus de temps avec rien à faire pour vraiment lui occuper l’esprit. Il pouvait bien trouver quelques activités, pour s’occuper, tout et n’importe quoi, des projets divers et variés qu’il se mettait en tête juste pour s’occuper. Si bien que l’année dernière il avait passé un certain temps à faire du bénévolat dans une association pour les animaux et quand il n’avait pas été là-bas, il avait pris des cours de tir à l’arc, un truc sorti de complètement nulle part et qu’il n’avait pas reprit depuis. A croire que s’il continuait comme ça, il allait finir par passer l’été à prendre des cours de trico avec des mamies, juste parce que c’était largement préférable au fait de rester assis dans son coin à penser à son fils disparu et au fait qu’il n’avait aucune idée de ce qui avait pu lui arriver. Il ne savait pas Aodren, si son fils était mort ou s’il était encore en vie quelque part, peut-être à prier que ses parents viennent enfin à son secours et ce maudit été, c’était le moment où il avait vraiment trop l’occasion d’y penser, quitte à se faire les pires scénarios possible et imaginable dans un coin de sa tête. Au moins, ici, y avait déjà plein de trucs à faire, plein de trucs à voir, pour pas qu’il n’ait l’occasion de réfléchir à tout ça. Y avait Tessa aussi, qui réussissait très bien à lui détourner l’esprit. Elle l’avait déjà très bien fait en tant qu’amie, elle le faisait encore mieux maintenant qu’elle était sa petite-amie.

La Floride était vraiment une excellente idée, ils avaient encore plein de projets, plein de choses à faire ici et il aurait aimé pouvoir rallonger les jours pour que le retour à New-York se fasse dans encore plus longtemps, parce qu’évidemment le temps passait trop vite ici et ils allaient bien devoir rentrer, parce que les patrons de Tessa n’avaient pas été assez généreux pour lui donner beaucoup de vacances. Les pauvres, ça devait être dur de devoir se passer de la fille qui leur apportait leur café pendant deux semaines. Comme s’ils n’étaient pas assez grands pour aller se le chercher tout seul leur café. Il la trouvait bien patiente Tessa, pour ne pas les engueuler une bonne fois pour toute, ses boss. Certes, ce serait risquer son job, mais franchement, elle était dévalorisée dans ce qu’elle faisait et lui, ça l’agaçait. S’il avait pu faire quelque chose pour lui filer un coup de main, il l’aurait fait, malheureusement, l’art n’était pas un domaine dans lequel il avait des contacts, alors il ne pouvait pas faire grand-chose pour elle. Il n’osait même pas lui conseiller de s’énerver contre ses employeurs, parce qu’évidemment, il s’en voudrait, si, parce qu’elle mettait ses conseils à exécution, elle perdait son boulot. Tout ce qu’il pouvait faire alors, c’était la soutenir et lui faire comprendre que lui, il croyait en elle, même si ça ne valait probablement pas grand-chose. Il croyait toujours en elle, même quand il était question de faire du surf. « J’en crois pas un mot. » Il en leva les yeux au ciel, comme pour lui faire comprendre qu’elle disait vraiment n’importe quoi. Il espérait vraiment qu’un jour, ils auraient l’occasion de faire tout ça, qu’il puisse lui prouver à quel point elle avait tort. Il était certain qu’elle pouvait y arriver, puis si elle n’avait pas la volonté, tant pis, il se tenterait au surf lui et elle pourrait faire ce qu’elle voudrait en attendant, ils n’étaient pas obligés de tout faire ensemble de toute façon. « C’est pas censé l’être à la base. »  Au départ c’était surtout un moyen de revendiquer ses origines, parce que certains en étaient fiers, c’était comme ceux qui se disaient ‘latinos’ mais en plus précis parce que ça ne concernait que le Mexique, mais évidemment que le mot pouvait vite sonner insultant dans certaines bouches. « Ça dépend, si ça se trouve mes ancêtres sont les colons espagnols et pas des aztèques. » Il n’en savait rien, ce n’était pas comme s’il avait l’intention de remonter dans son arbre généalogique jusqu’au quinzième ou le seizième siècle pour vérifier ça. « Non, c’est vrai. » Qu’il répondit à Tessa, le sourire aux lèvres, d’un coup, sa peau était vraiment très sensible aux rayons su soleil, alors elle pouvait s’occuper de lui comme il s’occuper d’elle, avec minutie. « Faudrait déjà qu’on arrive à y aller, dans la mer. » Ils étaient en train de s’étaler de la crème depuis un moment et leurs mains se faisaient peut-être un peu trop aventureuses, c’était un peu comme à Central Park, à se lancer sur ce terrain, ils allaient finir par rentrer à l’hôtel plus vite que prévu. « Mais t’en fais pas, quoi qu’il arrive, je t’aiderais aussi pour la douche. » Elle pouvait compter sur lui pour la douche aussi, il prendrait soin de bien nettoyer chaque parcelle de sa peau, comme il prenait soin de bien la recouvrir de crème, là, alors qu’il descendait le long de son ventre.
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyJeu 28 Sep - 1:47



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Depuis le temps qu’elle avait Aodren dans sa vie, y’avait plein de choses anodines auxquelles Tessa n’avait absolument pas pensé. Elle n’avait probablement pas pensé au tout début, qu’ils pourraient devenir amis comme ça ; elle n’avait pas pensé que c’était même possible, de devenir proche de quelqu’un de la sorte. Et pour toutes les fois où elle se demandait pourquoi est-c’qu’elle avait tant besoin de se livrer à quelqu’un, de reposer sur le réconfort d’une tierce personne pour se sentir mieux, il suffisait qu’elle sache que c’était Aodren, à ses côtés, qui la réconfortait ou qui se préoccupait d’elle, pour que ce soit normal d’avoir tant besoin de lui. Il n’la jugeait pas, au moins, contrairement à beaucoup, beaucoup de personnes dans sa vie, ou dans la société en général : ses employeurs ou ses collègues, pour certains, ils n’savaient rien d’elle, ils n’connaissaient pas grand-chose de son passif, de sa façon d’être ou des envies qu’elle pouvait avoir en tête. Et pourtant, à n’en pas douter, pour un oui ou pour un non, ils n’hésitaient sans doute pas à la critiquer dès qu’elle avait le dos tourné. N’était-ce pas la base de plein de rapports, pour beaucoup de gens ? La Dyer elle n’avait jamais été comme ça, elle, et au lycée, on avait presque traité sa nature sympathique comme de la naïveté dont on pourrait abuser. Ses parents lui avaient même dit que c’n’était pas comme ça que la vie marchait, qu’elle devait se reprendre, être une adulte comme si grandir s’apparentait à la quantité d’amertume qu’on avait en soit, avec l’expérience. Les songes noirs et déplaisants qu’elle pouvait porter au quotidien, cependant, ils s’envolaient dès lors qu’elle était à la maison, avec Aodren ; elle avait été assez stupide pour lui parler de ces peurs incontrôlables et irréalistes sur son futur, alors elle n’savait plus vraiment ce qu’elle avait à perdre, maintenant. Et dire qu’il l’avait quand même embrassée après ça, qu’il avait quand même voulu essayer quelque-chose avec elle : pour toutes les fois où elle y avait repensé depuis cette journée à Central Park, Tessa se sentait juste stupide d’avoir dit toutes ces choses. Est-ce qu’elle les pensait vraiment ? Ouais, sûrement. Mais était-ce pour elle-même, ou pour les autres ? Sa mère n’semblait pas être la femme vieillissante gâteuse par excellence, embrassée par le désir d’avoir des petits enfants – mais ça n’l’empêchait certainement pas de sous-entendre que sa fille devait être un genre de calvaire à supporter pour ne pas avoir réussi à garder un homme bien longtemps. C’était de l’humour, c’était juste un petit trait de moquerie de rien du tout qui ne signifiait rien – combien de fois est-ce que Tessa s’était-elle dit ça, sur toutes les petites remarques inconsidérées que ses parents avaient eues à son égard ? Parfois, le cynisme ferait presque dire à la blonde que c’était son frère qui avait eu la vie facile : huit ans de merde en prison, et une occasion en or d’échapper au jugement éternel de leurs parents. Des pensées qu’elle regrettait très vite, quand elle était rappelée au fait qu’ils étaient ses parents, que sa mère l’appelait régulièrement parce qu’elle se préoccupait d’elle, et que si jamais, au pire des cas, elle serait apte à écouter sa fille parler de ses problèmes. Elle l’avait fait pendant une longue époque, quand Tessa avait vécu toute seule au tout début après son arrivée, qu’elle s’était sentie perdue et déstabilisée, seule et déracinée de tout ce qu’elle connaissait : l’indépendance qu’elle avait tant cherchée l’avait transformée en petite fille pleurnicharde qui voulait rentrer à la maison. Irrémédiablement, si elle était toujours là, c’était aussi parce que sa propre mère avait accepté sa décision ; assez pour ne pas lui laisser l’opportunité de baisser les bras, quand bien même ç’aurait pu lui octroyer toute une décennie à lui rappeler ‘qu’elle le lui avait bien dit’.

Certains diraient sans doute que les Dyer avaient une drôle de façon de fonctionner en famille : avec tout le sens critique dont elle disposait, c’était la seule conclusion à laquelle elle était arrivée, Tessa. Elle aimait ses parents, assez pour que leurs petites remarques anodines fassent mal. Et ils l’aimaient eux aussi, persuadés que leurs paroles s’apparentaient à de la bienveillance. Et elle ne savait pas ce qui ressortait de tout ça : Tessa était-elle une jeune femme équilibrée dans tous les aspects de sa vie ? Ou est-c’que sa nature joviale, sympathique, avenante et énergique, n’servait pas à cacher bien des secrets, de ces indécisions et inassurances qui la poursuivaient sans cesse ? Peut-être que le seul à savoir ça était Aodren ; il était le spectateur privilégié du manège que pouvait être la vie privée de Tessa, quand elle rentrait à la maison et qu’elle soufflait un peu. Il avait été au plus bas, lui aussi, quand il avait débarqué chez elle pour trouver refuge et se remettre de son mariage tombé en lambeaux : peut-être n’était-ce donc que naturel, que même en tant que colocataires, quand bien même c’était arrivé si vite et dans de tels moments, ils aient si bien marché. Il était bien le seul qui roulerait des yeux en l’entendant parler comme ça d’elle-même, même s’il n’était question que de surf, d’une tentative à monter sur une planche et glisser sur les vagues, qui n’arriverait peut-être jamais – ils n’y étaient pas encore, en Californie, hein. Dès que septembre reviendrait, la vie reprendrait son cours, et à moins qu’ils aient déjà planifié leurs vies respectives jusqu’à juillet prochain, sans l’ombre d’un doute, persuadés qu’ils auraient encore envie, le temps ou la possibilité d’aller juste surfer, c’n’était pas prêt d’arriver aussi facilement. La seule réponse qu’elle eut face à son roulement d’yeux, fut le silence, mi-gêné ; elle n’avait pas envie de créer un genre de débat, ou même de remuer le couteau dans la plaie de son estime déjà bien instable selon les jours. Il l’avait déjà entendue se traiter de grosse nulle quand quelque-chose n’allait pas, roulée en boule sous une couverture sur le canapé. Il l’avait aussi vue croire en l’impossible – il devait être habitué depuis le temps. « Je tiens à rappeler quand même que l’idée du surf, vient du fait que je dois juger si oui ou non, tu es sexy sur une planche. » avec tout le sérieux du monde, haussant les sourcils d’un air interloqué, Tessa avait, elle, un plan bien net sur ce qu’elle ferait si elle ne faisait pas de surf : ouais, ça se limiterait sans doute à faire la cheerleader pour Aodren, mais hein, si la vue était loin d’être déplaisante, elle ne verrait certainement pas le temps passer. Dans un coin de sa tête, la blonde avait déjà une réponse évidente quant à cette interrogation latente : ouais, elle n’avait pas besoin de particulièrement attendre le jour J où ils pourraient enfin tester le surf, pour savoir si oui ou non, son petit-ami était sexy. Même quand il parlait histoire, sociologie ou racisme, un sujet qui faisait presque tâche entre leurs mains qui se caressaient si attentivement. « Alors ce sont les gens qui sont stupides. » qu’elle haussa les épaules, peu désireuse de chercher plus loin : elle avait été appelée par tous les noms possibles et imaginables, les fois où elle s’était revendiquée bisexuelle. Une de ses petites-amies avait essayé de lui faire gober qu’elle était une lesbienne qui ne s’assumait pas totalement. Un de ses ex masculins, hétéro, n’avait, lui, jamais caché les fantasmes qui tournaient dans sa tête, à l’idée de se payer un plan à trois avec deux nanas, parce que sa copine était bisexuelle. C’était vraiment quelque-chose qu’elle n’avait pas spécialement remarqué, la première fois qu’elle avait rencontré Aodren ; Tessa l’avait trouvé sympa et généreux, bien avant de s’interroger sur ses origines – qu’est-c’que ça voulait dire, au bout d’un moment, de toute façon ? Elle-même, elle ne savait pas vraiment d’où remontait sa famille, plus loin que ses propres grands-parents. Tout ce dont elle pouvait être sure, en tout cas, c’était que c’n’était pas l’ancienne, très ancienne génétique d’Aodren, qui le protégerait des coups de soleil : « Evidemment que tu m’aideras avec la douche. Tu nettoieras tout le carnage que t’es en train de faire… » c’n’était clairement pas un carnage, non, mais elle pouvait bien faire une hyperbole, rien que pour justifier ce qui pourrait venir après, une fois qu’ils seraient à l’hôtel. « T’as raison ouais… tu me retiens trop, j’arrive pas à me lever, alors que pourtant, j’ai vraiment chaud, et je me dis qu’une baignade avec toi, ça doit vraiment en valoir le coup… » et elle égara encore un baiser sur sa bouche, avant de hisser ses doigts sur le visage du jeune homme, pour déposer les restes de crème solaire sur celui-ci : son nez, ses joues, son front, elle le fit avec soin aussi ici, profitant de chaque sensation sous ses mains. Ils ne pouvaient plus faire marche-arrière, maintenant, ce serait vraiment dommage d’avoir mis toute cette crème juste pour rentrer à l’hôtel, hein.
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyJeu 28 Sep - 12:31


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La vie à New-York, elle aurait facilement pu devenir complètement insupportable, dès lors que son fils avait disparu. Parce que chacune des rues qu’il avait à traverser lui avait rappelé son enfant et que les souvenirs étaient devenu douloureux, liés à la certitude qu’il ne reverrait jamais ses enfants. Y avait bien un moment où il les avait détestées, les rues de New-York, mais jamais au point de vouloir partir définitivement. Ça aurait été plus simple pourtant de juste faire ses bagages et partir dans une autre ville, n’importe où, où il ne serait pas hanté par les souvenirs de son fils. Mais New-York, c’était là où il avait fait sa vie depuis des années, c’était là où il avait passé de nombreuses années de sa vie, les meilleures, peut-être, il ne saurait trop dire, parce que peu importait les malheurs qui avaient frappé sa famille biologique, il gardait de bon souvenirs du Mexique, même s’il était né dans une famille plutôt défavorisée. Mais New-York, c’était là où il avait retrouvé Myra, c’était là où il s’était retrouvé dans cette grande et heureuse famille et ça avait bien souvent suffit à lui faire plus ou moins oublier les malheurs de sa jeunesse. Partir en s’éloignant de ses mères, de ses sœurs, ça lui avait bien souvent semblé complètement impossible. Il avait son boulot aussi, il avait de la chance de travailler dans une université comme celle-là, alors ça aurait été idiot sans doute de la quitter pour aller ailleurs, sans avoir la certitude qu’il pourrait retrouver un job aussi bien que celui qu’il avait dans cette ville. Y avait eu ses amis aussi. Tessa surtout qu’il n’avait jamais eu la volonté de laisser derrière lui. Même quand il avait encore été marié à Gina, à voir leur mariage se briser petit à petit, c’était vers Tessa qu’il s’était tourné, encore et encore et elle l’avait toujours soutenu, l’aide qu’elle lui avait apportée lui avait été précieuse, il savait bien que sans elle, il n’en serait pas là.

Tessa alors, elle était devenue essentielle à sa vie, elle l’avait rapidement été à partir du moment où ils s’étaient rencontrée, mais ça s’était très nettement renforcé ces dernières années, encore plus sans doute depuis qu’ils vivaient sous le même toit. Il lui avait dit à Tessa, ce jour là à Central Park : il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle. Ça avait été vrai quand elle n’avait été que sa meilleure amie, c’était encore vrai, maintenant qu’elle était sa petite-amie. C’était peut-être encore plus vrai d’ailleurs, il avait de plus en plus de mal à passer trop de temps loin d’elle. Il était bien content qu’elle ait pu s’octroyer quelques semaines de vacances, pour partir jusqu’en Floride avec lui. Ils étaient ensemble, rien que tous les deux, dans un état différent, à vagabonder d’endroit en endroit, au gré de leurs envies. Ils ne pouvaient pas tout faire pour le moment, ils n’avaient pas assez de temps pour ça. Mais peut-être qu’un jour, ils pourraient partir ailleurs, quelque part en Californie pour apprendre à faire su surf. Il ne pouvait pas imaginer que Tessa serait une catastrophe ambulante, si elle devait se lancer là-dedans. Il ne pouvait pas confirmer ce qu’elle disait alors. Fallait pas compter sur lui, de toute façon, dès lors qu’elle commençait à s’autocritiquer. « Ça veut dire que t’as le droit de juger si je suis sexy ou pas et moi je dois me contenter de te comparer à un éléphant sur une poutre ? C’est pas juste. » Il n’avait pas l’intention de le faire de toute façon. Il n’avait pas besoin de voir Tessa sur une planche de surf pour savoir qu’elle était sexy et qu’elle serait sexy, peu importait ce qu’elle voulait bien dire. Fallait croire que les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, ça les poussait à se défendre. Si lui il n’avait pas l’intention de critiquer les compétences de la blonde, elle, elle semblait bien décidée à défendre ses origines, cela dit, lui au moins il n’autocritiquait pas ses racines, au contraire, il en était plutôt fier. « C’est pas nouveau ça. » Les gens étaient stupides ouais, parce qu’ils insultaient tout le monde et n’importe qui sur tout et n’importe quoi. Il le savait bien lui, il avait été insulté parce qu’il était mexicain, il avait aussi entendu des injures envers ses mères, parce qu’un couple de femmes avec des enfants, c’était évidemment le truc le plus choquant du monde. Tant pis si les gens étaient stupides, ce n’était clairement pas son problème pour le moment, il était trop occupé à prendre soin de la peau de Tessa là. « Je prends bien soin de toi et tu appelles ça un carnage ? C’est vraiment pas gentil. » Son air vexé ne fut qu’à peine crédible, alors qu’il avait toujours son sourire affiché sur les lèvres. « C’est de ma faute évidemment, désolé d’être un petit-ami vraiment attentionné. » Il lâcha un léger rire alors qu’il glissait ses mains le long de ses cuisses maintenant. Fallait bien en mettre partout de la crème et ça prenait du temps de faire les choses bien. « Je pense aussi que la baignade avec toi, ça doit être vraiment agréable. » Ils allaient y aller dans l’eau, ce serait dommage de rater ça de toute évidence. Ils étaient venus à la plage pour ça après tout. Mais il n’était pas question, évidemment, de laisser Tessa partir dans l’eau sans être sûr et certain qu’elle était bien protégée du soleil.
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyJeu 28 Sep - 14:42



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La mer, le sable, l’odeur iodée venant des vagues qui glissaient sur la plage, Tessa ne savait plus depuis combien de temps elle n’était plus allée se prélasser au bord de l’océan. Ses parents n’en avaient jamais été très fans, pour commencer, et plus le temps était passé, plus les vacances s’étaient raréfié, à cause du travail, à cause des études ou d’elle ne savait plus quoi d’autre. A partir de ses dix-huit ans, la jeune fille avait de toute manière été persuadée que tout ce qu’ils lui servaient, c’était des prétextes et des excuses pour ne pas avoir à rentrer dans le vif du sujet : l’absence d’Adam, le vide que ça pouvait créer dans la voiture sur le chemin, ou même dans la vie de tous les jours. Ç’avait presque été anodin et discret quand ils avaient été à la maison : ils s’y étaient adaptés à ça, depuis le temps que le fils ainé était parti faire ses études. Mais dès que l’été arrivait et que personne ne rentrait, c’était tout à fait autre chose. Tessa elle-même avait senti le manque de son propre frère se faire terriblement oppressant : tout autant que ça n’avait fait que renforcer les intentions critiques et protectrices de ses parents, ç’avait également laissé la blonde plus seule que jamais. Adam et elle, ils n’avaient jamais été particulièrement proches comme les doigts de la main, à tout connaître l’un de l’autre - elle l’avait rudement appris, quand elle avait entendu que celui-ci avait été arrêté par la police pour avoir commis un crime stupide, juste pour le fun. Mais dans les bons moments, particulièrement pendant les vacances d’été quand ils avaient tous les deux dû subir les changements d’humeur imprévisibles de leurs parents, ils s’étaient découverts complices, capables de s’amuser ensemble et d’apaiser leurs peines ou leurs agacements respectifs. Elle avait un frère, et du jour au lendemain, il avait disparu : et même si elle, contrairement à Aodren, elle avait toujours su où il était, ce qui lui était arrivé et même pourquoi les choses avaient si brusquement changé, elle avait quand même senti le vide, subi le vide, et décidé que les vacances, finalement, ça n’en valait pas trop la peine. L’été alors, après son arrivée à New York, Tessa avait complètement repoussé la possibilité de partir en voyage avec ses parents : de toute manière, elle n’avait jamais eu à mentir ou à prétendre pour cela. Pour obtenir ses diplômes, la Dyer avait toujours poussé au maximum de ses capacités, remplissant ces semaines de liberté par des stages durant lesquels elle s’était toujours appliquée. Ça n’avait jamais été le MoMa ou d’autres grands musées de la ville, mais des années plus tard, elle savait désormais que là-bas, elle avait certainement mieux été traitée que les supérieurs qui réduisaient son rêve en une condition tout à fait déplaisante. Comme si ses efforts n’avaient servi à rien; au moins, elle n’avait pas eu à subir pendant longtemps, l’instabilité de ses parents pendant les vacances, quand le nom d’Adam était un tabou qui flottait dans l’air. Elle espérait que de son côté, Aodren n’se sente pas comme ça avec elle; qu’il n’ait pas peur de prononcer le nom de James parce que ce serait compliqué, et que ça ferait tourner la conversation autour d’un sujet déprimant. Peut-être était-ce ce qu’il ressentait avec sa famille; ou peut-être était-ce ce qu’il faisait ressentir à sa famille, elle ne savait pas, Tessa, comment interpréter la récente dispute entre le jeune homme et une de ses mères. Etait-ce vraiment son rôle de dire quoique ce soit?

La blonde avait toujours su qu’elle n’avait, de toute façon, pas beaucoup à prétendre dans toute cette histoire autour de James, du mariage entre Gina et Aodren, ou des dommages que toute cette histoire avait pu causer au sein de la famille Adkins. Elle n’faisait pas partie de celle-ci, elle n’avait été rien d’autre qu’une amie faisant partie de la vie de James, rien que pour le gâter et rigoler avec lui - peut-être l’avait-on même jugée trop immature pour faire du baby-sitting quand ils en avaient eu besoin. Aujourd’hui encore, elle n’savait que conseiller à Aodren; elle se doutait, même, que quoiqu’elle dise, ça n’aiderait pas : elle ne pouvait pas et ne voulait pas complètement oblitérer l’existence de son fils à l’esprit de son meilleur ami - et rien que pour ça, alors, il n’y avait pas de réponse idéale pour un jour complètement le débarrasser de son fardeau. Ça faisait partie de lui, et elle l’avait accepté, et peut-être que la moindre des choses, ce serait que sa famille l’accepte aussi; qu’ils ne comprennent pas, qu’ils veuillent faire les choses différemment, c’était leur droit, mais Aodren, pour ses peines, pour cette façon dont son existence toute entière avait été mise sens-dessus-dessous, il méritait de passer en premier. Ici, en Floride, ils ne s’accrochaient pas au passé, au moins; ils parlaient surtout du futur, même si celui-ci n’était pas composé de grands projets comme d’autres couples de leur âge pourraient déjà imaginé une fois qu’ils seraient ensemble - aucun d’eux deux ne semblait être de ce genre. Et pour Tessa, parler de leur histoire, toujours comme ça, toujours intacte, sauve et idéale un an plus tard, c’était déjà une grande révolution qu’elle n’avait pas vu venir : même s’il n’était question que de surf, de si oui ou non elle serait capable de tenir sur une planche à glisser sur les vagues. Elle, elle en doutait, et elle en douterait jusqu’à ce qu’ils essayent : avant le yoga, elle n’avait jamais été particulièrement bonne en sport, du genre à ne pas savoir viser au foot, à se faire écraser par ses concurrents au football américain, ou à ne pas être capable de taper dans la balle en tennis. Des tas de choses très embarrassantes auxquelles Aodren n’avait pas assistées; probablement que ça expliquait alors, la foi qu’il semblait avoir en elle, levant les yeux au ciel face à ses protestations, et persuadé que seule la force de sa conviction pourrait aider. « J’y peux rien, c’est sans doute ce que tu penseras quand on y sera, de toute façon. » répondit-elle donc, haussant les épaules dans un ricanement : heureusement avec le temps, Tessa avait appris à faire dans l’auto-dérision, le seul secours qui lui permettait de n’pas être complètement dégoûtée ou du foot, ou du tennis, ou de n’importe quelle autre activité dans laquelle elle n’était pas particulièrement bonne. On n’pouvait pas être bon en tout, hein? « Mais moi qui croyais que tu voulais faire du surf pour m’impressionner, j’suis déçue si tu sous-entends que j’aurais même pas le droit de regarder... » y’avait plus aucun intérêt, là, clairement; en témoignait sa voix parfaitement bien blasée, malgré le sourire qui restait juste au coin de ses lèvres d’un air malicieux. Oui, c’était une étape indispensable à toute cette histoire de surf, le plaisir des yeux de la jeune femme; elle avait cru que ç’avait été évident, quand même, jusque-là. C’était un peu comme cette histoire de crème solaire, hein, il pouvait prétendre autant qu’il voulait, la principale attraction de cette danse des mains, c’était la façon totalement anodine avec laquelle ils pouvaient se tripoter l’un l’autre en plein lieu public, sans se faire jeter des pâtés de sable dans la tronche. A vrai dire, jusque-là, Tessa avait été tant concentrée sur son petit-ami, ses mains et sa peau à lui, qu’elle n’avait pas porté ses yeux sur qui que ce soit d’autre depuis belle lurette. La plage toute entière pouvait avoir arrêté de vivre juste pour les dévisager d’un air dégoûté, qu’elle n’s’en rendrait même pas compte. « Oui c’est un carnage. Au point que la première chose que j’ferai en arrivant, ce sera prendre une douche. » encore une fois, c’n’était qu’une demi-critique, agrémentée d’une promesse bien meilleure que le simple fait de devoir la toucher innocemment par-dessus son maillot de bain, et ne se limiter qu’à ça; il devait bien le savoir, le brun, non? Si elle n’avait vraiment pas été contente de ce qu’il faisait, elle se serait débrouillée toute seule depuis bien longtemps : après tout, elle était tout à fait capable de se tartiner les seins, le ventre ou les cuisses, de crème solaire. « J’pense qu’on devrait mettre ces hypothèses à exécution, alors. » qu’elle rit après avoir levé une de ses jambes dans les airs, pour bien permettre à Aodren de finir d’étaler de la crème : oh, elle ne se lassait vraiment pas de la caresse de ses paumes contre son épiderme, ni du soin qu’il lui vouait à elle toute entière, mais l’appel de la mer se faisait terriblement tentant. Sans se faire prier, alors, et sans être excessivement retenue par le jeune homme enfin, Tessa se leva réajusta son maillot de bain en lançant une oeillade par-dessus son épaule. « Tu viens alors? Ou tu surveilles nos affaires? » pour le coup, il était presque évident pour Tessa qu’elle préférait se faire voler toutes ses affaires, plutôt que de se baigner toute seule - il pouvait toujours y avoir des bêtes dangereuses, ici; un alligator qui avait dérivé jusqu’au bord des plages, ou quelque-chose comme ça: qu’est-ce qu’ils en savaient, ils ne connaissaient que trop peu la Floride après tout.
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New-York, c’était surtout des grandes étendues de goudron et des buildings à perte de vue. Ils avaient des espaces verts aussi. Central Park en était un parfait exemple, c’était un par gigantesque qui était là, à une vingtaine de minutes de l’appartement dans lequel ils vivaient avec Tessa. C’était toujours agréable, Central Park, surtout l’été, où ils prenaient une couverture pour aller s’installer dessus et prendre le soleil, comme ils avaient pu le faire ce fameux jour de la gay pride, quelques semaines plus tôt. Ça permettait de passer un bon moment au soleil et parfois, ils pouvaient emmener Leia avec eux pour qu’elle se dégourdisse vraiment les pattes en courant comme une cinglée, pour finalement revenir se poser auprès de ses maitres, pour une sieste bien méritée, au soleil. Mais évidemment, la Floride, c’était bien différent de ça. Il y avait aussi des villes bien goudronnées, avec des grands buildings, typique des grandes mégalopoles qu’il y avait ici et là sur le territoire américain. Mais franchement, la mer, la plage, ça apportait une différence au paysage qui était très appréciable. Le sable chaud juste sous leurs pieds était bien plus agréable que l’herbe de Central Park. C’était un tout autre paysage et il devait bien admettre Aodren, que la perspective de faire une sieste allongé sur sa serviette sous le soleil de Floride n’était pas complètement repoussante. Evidemment, ça ressemblait à un genre de perte de temps, parce qu’ils n’étaient pas venus en Floride pour faire la sieste et que l’eau qui s’écrasait sur la plage à quelques mètres à peine était elle aussi bien tentante. Il avait quand même l’impression que la Floride, c’était mieux que New-York, pourtant, il y retournerait à New-York et il n’avait, évidemment, pas l’intention de quitter la ville pour aller s’installer quelque part, au bord de la plage. Après tout, ça devait rendre les vacances moins attirantes, quand on avait la plage à portée, toute l’année.

Le truc si bien avec les vacances après tout, c’était que ça permettait de s’éloigner du quotidien. Il n’avait plus besoin de penser à la fac, au cours qu’il devait donner ou aux copies qu’il fallait corriger, ou au reste des responsabilités qui pouvaient l’attendre à New-York. Il espérait aussi que Tessa n’ait pas encore la tête trop prise par son boulot elle non plus. Elle méritait ses vacances encore plus que lui, vu qu’il semblait bien que le boulot qu’elle se tapait n’était pas à la hauteur de ses attentes. Elle travaillait dans un musée prestigieux, mais fallait croire qu’on lui faisait plus confiance avec la machine à café qu’avec les toiles, pourtant Tessa, elle n’avait jamais fait d’études approfondies sur le café pendant le temps qu’elle avait passé à l’université, mais bien sur l’art. Là au moins, elle n’avait pas besoin de se sentir dévalorisée ou quoi que ce soit, parce qu’elle en était loin, vraiment très loin de son boulot et ce n’était, de toute évidence pas lui qui allait dire du mal d’elle. Non, jamais il ne le ferait, encore moins si c’était pour la comparer à un éléphant sur une poutre. « Nan, jamais je penserai un truc pareil. » Il était formel là-dessus et on ne pouvait pas le faire changer d’avis. Il n’avait jamais pensé de truc pareil sur Tessa quand elle avait été son amie, ce serait quand même bien ironique qu’il se mette à avoir ce genre de réflexions maintenant qu’ils étaient en couple. « Mais si, je te laisserai regarder, t’en fais pas. » Peut-être que ce serait lui alors qui aurait l’air d’un éléphant sur une poutre et tant pis. Le surf, c’était pour s’amuser, lui, il se disait qu’y avait pas de honte à avoir de toute façon. En attendant, ils n’y étaient pas encore à leurs prochaines vacances en Californie, ça relevait d’un futur plus ou moins lointain. Pour l’instant ils étaient là, sur une plage de Floride, en train de se tartiner de la crème solaire dessus. « Bha c’est dommage, parce que c’est la première chose que j’ai l’intention de faire aussi, alors tu seras obligée de partager, même si t’as peur de mes carnages. » Il espérait bien que c’était pas vraiment une contrainte, pour la blonde de partager sa douche avec lui. Ça n’avait pas eu l’air de l’être jusqu’à présent, pour les fois où ils avaient pris des douches ensemble. « Je suis d’accord avec ça. » Qu’ils y aillent dans cette mer alors. Il termina d’étaler la crème sur les jambes de la blonde, avant de se lever après elle, peu désireux, de toute évidence, de rester là à surveiller leurs affaires. Il préféra l’attraper par la main pour s’avancer jusque dans la mer, là où l’eau était plutôt agréable, comme quoi, les plages de Floride avaient vraiment de nombreux avantages. « Alors, la baignade avec moi, à première vue, c’est comment ? » Puisque c’était l’une des hypothèses qu’ils étaient venus vérifier en allant dans l’eau, il avait bien le droit d’avoir la réponse à cette grande question. Lui, à première vue, il l’appréciait déjà, sa baignade avec Tessa. Tant qu’il était avec elle, de toute évidence, tout était parfait.

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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), she is sunlight on the sea. (tessa), she is sunlight on the sea. - Page 3 EmptyVen 29 Sep - 10:42



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L’un comme l’autre, ils ne pouvaient pas dire que les derniers jours avant le départ en vacances avaient été terriblement pénibles: ils n’avaient rien eu de différent du quotidien qu’ils connaissaient si bien, et dans lequel ils nageaient jour après jour. Aodren, lui, avait au moins eu le petit avantage d’être en vacances, ou quelque-chose qui y ressemblait sérieusement dans sa condition: et le travail du côté de Tessa, n’avait pas été particulièrement frustrant ou agaçant, déprimant ou déplaisant. En vérité, de toute manière, le moindre des troubles qu’elle avait pu avoir au cours d’une journée avait été oblitéré par le plaisir de retrouver le jeune homme le soir, dans une situation tout à fait nouvelle. Ils étaient en couple, maintenant, et c’était encore un nouveau statut qui était assez neuf pour éveiller en la blonde une sensation doucement effervescente, comme si les papillons à son ventre ne s’envoleraient jamais complètement. C’était le sentiment typique qu’on ressentait quand on entrait dans une nouvelle relation, non? Mais contrairement à toutes les histoires qu’elle avait pu connaître jusque-là, la Dyer n’avait pas ces ‘moments de pause’ rien que pour elle, où elle rentrait à la maison et oubliait un peu tout, jusqu’à son téléphone où ses messages amoureux restaient sans réponse. Et pour une fois, puisque c’était avec Aodren, elle n’en avait même pas envie, de ces pauses: elle n’avait jamais ressenti le besoin d’avoir un ‘break’ loin de lui, pour quelque raison que ce soit. Bien au contraire, imaginer un temps plus ou moins indéfini sans lui dans sa vie, ce serait ça, la véritable peine à laquelle elle n’était pas préparée. Avant d’être incapable de se défaire de ses baisers, du fait de dormir avec lui, de sentir ses bras amoureux l’enlacer, elle se sentait incapable de se passer de lui tout court: de sa présence, du son de sa voix, et de tout ce qui avait fait leur amitié depuis dix longues années. Évidemment quand même, que même si elle n’avait pas pu avoir ces vacances, elle ne l’aurait pas retenu: en couple ou non, elle lui aurait laissé la possibilité de respirer loin de New York, si c’était ce dont il avait besoin. Probablement que la jeune femme n’aurait, par contre, pas pu lui garantir de le laisser tranquille, de n’pas le harceler de sms quotidiens ou d’appels plus longs que tout ce qu’ils avaient pu connaître jusque-là. Mais elle aurait fait l’effort de subir un quotidien vide de lui, sans pour autant se morfondre ou le faire culpabiliser: pourquoi, après tout? Depuis le temps qu’il était célibataire et qu’il ne prenait quand même pas de vacances loin de la ville dans laquelle son fils avait disparu, Tessa ne pouvait qu’imaginer les raisons plus ou moins logiques le poussant à choisir sa vie ainsi. Elle n’voulait certainement pas en rajouter une couche: peut-être alors que ces vacances qu’elle avait obtenues, étaient les seules qu’elle aurait avant un moment - elle s’était si peu octroyée le luxe de même y penser et de demander à ses supérieurs, qu’elle ne savait même pas, Tessa, si elle n’avait pas été exploitée pendant des années, sans prendre de congés réels. Les seuls écarts qu’elle s’était toujours autorisé, ç’avait été quand elle avait été gravement malade, gangrénée par la fièvre ou les maux divers et variés; comme si quelque repos ou les vacances tout court, étaient un privilège auquel elle n’avait pas droit, pauvre stagiaire qu’elle était, tout en bas de la chaine alimentaire du monde dans lequel elle essayait de grandir.

Avec Aodren, elle ne se sentait pas comme ça, au moins. Et pour tout le temps avant leur départ où elle avait culpabilisé, hésité, ou été poursuivie par une peur incontrôlable de se faire virer parce qu’elle demandait des congés, Tessa ne ressentait plus rien de tout ça désormais. Elle voulait bien croire qu’elle avait laissé ces ressentiments-là à la frontière de la ville, et quand elle repensait à la maison, ses préoccupations se concentraient sur l’appartement, les chats, ou même Leia. Dans un monde idéal, ils seraient tous partis, avec leur chez eux et tout ce dont ils avaient besoin, embarqués dans le coffre; limiter les valises avait été une mission bien compliquée pour la blonde, et plus encore ardue encore avait été la décision de laisser les chats derrière. Elle faisait confiance à la voisine, ouais... mais pas assez pour être complètement déculpabilisée, libérée, et sans une petite pensée au moins quotidienne à l’égard de ces boules de poil qu’ils avaient vues grandir. Peut-être à cause d’elle-même tout autant qu’à cause de son travail, de ses supérieurs ou de ses collègues, la Dyer était bien incapable alors, de savoir quand est-ce qu’ils auraient l’occasion de répéter l’expérience de leur voyage. C’était si bon, pourtant; égoïstement, les désirs qui la possédaient souvent, étaient ceux qui consistaient à suspendre le temps, ne penser à rien d’autre qu’Aodren et elle, exilés dans des coins de monde qu’ils n’avaient jamais vus, et qui pourtant, n’étaient pas si loin de la maison. Oui, elle voulait bien croire qu’ils iraient en Californie, un jour; avec l’espoir que ce soit avant leurs quarante ans, avant que le brun ne se lasse de leur histoire, ou que quelque-chose d’imprévu ne s’mette sur leur chemin, et chamboule la paix idéale qu’ils semblaient ressentir tous les deux, sur cette plage, aujourd’hui. Ils étaient encore jeunes, pas d’quoi se condamner en pensant que ce serait les premières et les dernières vacances qu’ils partageraient comme ça; mais au-delà de spéculer sur les prochaines destinations vers lesquelles ils iraient, la moindre des choses, c’était de profiter de celle où ils étaient, là maintenant. « Jamais dire jamais. » elle protesta pour protester, dans un rire qui prouvait qu’elle voulait presque surtout avoir le dernier mot; elle n’allait pas se préoccuper de ce qu’Aodren pourrait penser en la voyant sur une planche de surf, alors même que c’n’était pas prêt d’arriver. M’enfin, ça n’empêchait pas que peut-être que le jour où ça arriverait, il la détesterait assez pour penser des choses pareilles: un futur hypothétique duquel elle ne voulait absolument pas, mais la vie avait une certaine façon d’faire, assez pour être une vraie salope imprévisible. En toute objectivité, maintenant qu’elle s’était autorisée à ressentir c’qu’elle ressentait, à mettre en voix ces sentiments battant avec son coeur, Tessa ne s’imaginait pas penser d’Aodren autre chose que le fait qu’il était sexy à l’extérieur, et parfait à l’intérieur - attentif, patient, volontaire. C’était pas juste le sexe qui l’avait faite ressentir tout ça; ça n’avait pas été le sexe tout court: non, ces stupides préliminaires organisées entre eux deux n’avaient fait que tout compliquer. Si elle avait ressenti le besoin d’faire comme s’il n’y avait pas de sentiments mêlés à tout ça, ç’avait bien été parce qu’ils avaient été là, brûlant ses lèvres, brûlant sa peau, irradiant chaque parcelle de son être. Il n’aidait pas avec ses mains sur son corps; mais c’était comme le reste, comme si maintenant qu’elle pouvait si clairement être honnête avec elle-même, c’était au moins plus facile à gérer. Tessa pouvait désormais continuer d’être doucement provocatrice, de sourire et de rire, ou de parler tout court, quand les mains du jeune homme se faisaient si baladeuses sur sa peau. « Ouais, je suppose qu’on va devoir trouver un moyen de partager... » qu’elle put relancer alors, sur un ton presque anodin, comme s’ils parlaient de partager un bout de pain pour le repas, et non pas une douche bien agréable pour quand ils rentreraient. Elle préférait largement ces plans-là, bien plus proches et excitants, que ceux qui concernaient un jour prochain, hypothétique et lointain, où ils iraient faire du surf. « J’t’ai dit que j’ai l’intention de tout te faire nettoyer toi-même. » souligna-t-elle, son sourire si casuel se muant en un air malicieux, brillant sur tout son visage. « Avec ta langue. » et Tessa n’avait certainement pas besoin de se forcer pour avoir des images déjà, débordant dans sa tête; ce serait bien facile de perdre le nord et de juste continuer comme ça, pour mieux courir jusqu’à l’hôtel. Mais ils se retrouvèrent à courir vers l’eau au bord de la plage, Tessa entrainée par la main d’Aodren, jusqu’à lui arracher un rire tout ce qu’il y a de plus innocent, défait de la moindre inquiétude ou des petits stress de la vie de tous les jours, si anodine et pourtant si imprévisible. Bien vite, la blonde se retrouva jusqu’aux hanches dans l’eau, et elle n’hésita pas plus longtemps avant de se faire tomber en arrière, son dos embrassant le contact de la mer bien fraîche. « Hmmm, c’est très agréable. » interrompue par la question de l’Adkins, Tessa n’avait certainement plus la prétention de le provoquer ou de plaisanter, elle se sentait parfaitement bien. Mieux encore quand elle tira à son tour les mains du brun pour qu’il vienne jusqu’à elle, qu’il s’immerge lui aussi dans la fraicheur de l’océan sans penser à quoique ce soit d’autre qu’eux deux, les vacances, et tout ce qui allait bien dans la vie.
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