|
| i'm sorry if i smothered you. (eden) | |
| |
Auteur | Message |
---|
Invité « Invité » | Sujet: i'm sorry if i smothered you. (eden) Dim 13 Aoû - 22:29 | |
| Son colocataire avait disparu du jour au lendemain. Certains diraient qu’on n’aurait pas pu en attendre moins venant d’un ex-prisonnier, mais Louis sait que Mason n’était pas comme les autres. Il avait atterri là pour une erreur de jeunesse qui n’avait fait de mal à personne, enfermé dans un trou parce que sa famille ne voulait plus en entendre parler. Son colocataire avait été l’un des grands oubliés de la vie. Il était comme lui, se reconnaissait en lui. Pendant un moment, Louis avait vu en lui son unique famille. Son seul point de repère. Il avait eu confiance en Mason, de toutes ses forces. Il avait été déçu, comme toujours en matière de famille – parce que c’est ainsi qu’il considérait le jeune homme. Le Dyer avait disparu, du jour au lendemain, sans qu’il sache réellement pourquoi. Peut-être avait-il trouvé un travail mieux payé ailleurs, à moins qu’il n’ait trouvé une copine ? A quoi bon se tracasser la tête, il ne trouverait sans doute jamais de réponse à ses questions, à moins d’aller le trouver directement, il ne sait trop où exactement. Il ne pouvait que lui souhaiter une belle vie, rien de plus. Heureusement, il n’était pas trop rancunier. Alors il avait attendu plusieurs semaines, malgré les placards vides de Mason, avant de mettre des annonces dans les journaux, pour chercher un nouveau colocataire. Il lui avait laissé cette chance de revenir, avant d’appeler le propriétaire du logement pour lui indiquer son départ. Mais il ne pouvait se permettre de rester là à l’attendre indéfiniment. Il n’avait pas les moyens de payer la totalité du loyer seul et il le savait. La réalité de la vie l’avait rattrapé assez rapidement après sa sortie de prison. Finie la jeunesse dorée et les plateaux repas tout fait, il lui fallait penser à tout et rien à la fois, se gérer lui-même avec le minimum syndical.
L’annonce avait été publiée dans les journaux, sur les réseaux sociaux, placée en agence. Il avait mis toutes les chances de son côté pour se trouver un colocataire le plus rapidement qu’il le pouvait. Mais les candidats venaient à manquer dans ce quartier douteux où les gens passaient généralement en baissant la tête, avec ces appartements aux cloisons fines qui permettaient de tout entendre de ce qui se passait chez les voisins. Alors Louis avait dû commencer à chercher une solution de secours de son côté, un nouvel appartement, une autre annonce postée par quelqu’un qui partageait la même détresse que lui. Il avait commencé à visiter quelques endroits, mais le loyer dépassait son budget alors il avait laissé tomber, préférant abandonner la place à des personnes plus motivées, ayant de meilleurs revenus. Il lui fallait trouver un autre emploi pour gagner un fond plus important. Parce qu’il ne fallait pas croire qu’il restait dans cet appartement parce qu’il y était attaché. Pas après y avoir passé trois mois. Personne ne s’attacherait à un taudis pareil, résidence temporaire de deux anciens prisonniers de la prison de New-York. C’était une solution temporaire qui s’était éternisée. Trop, peut-être. Mais il s’agissait de sa seule solution de survie. Alors il avait bondit de joie en recevant un SMS lui indiquant que quelqu’un était intéressé par son annonce. La date et l’heure de la visite avaient été fixées par message, sans aucun appel. Et quelque part, cela l’importait peu. Personne ne viendrait dans cette partie du Bronx pour faire un braquage ou voler des affaires. Les habitants de ce quartier n’avaient pas un rond, alors difficile de venir y chercher quoi que ce soit. Et s’il s’agissait de quelqu’un venu pour chercher la bagarre ; alors il était suffisamment grand pour se défendre.
En attendant l’heure dite, Louis avait essayé de ranger un peu les lieux, dire de rendre ça un peu plus présentable. Il avait même pris le temps d’aller chez le coiffeur et d’enfiler de nouveaux habits – il n’avait jamais remarqué auparavant que les vêtements pouvaient coûter une véritable fortune – afin de ne pas faire fuir le potentiel candidat dès le premier regard. D’ailleurs, il ne sait pas très bien s’il s’agit d’un homme ou d’une femme qui va venir se présenter à sa porte. Les messages ne laissaient transparaître aucun indice et il aurait trouvé grossier de demander plus de précisions. Sans compter qu’il se fichait bien du sexe ou du genre de la personne face à lui. Une colocation, c’était pour partager les coûts, pas pour s’envoyer en l’air avec le locataire de la chambre voisine. Tout cela lui était bien égal. Alors qu’un coup marqué se fait entendre à la porte – impossible que ce soit les voisins qui aient fait du bruit sans faire exprès, cette fois –, Louis s’empresse de sauter sur ses pieds, lissant ses vêtements du plat de ses mains. « Vous pouvez entrer, la porte est ouverte ! » lance-t-il de sa voix virile, alors que lui-même parcourt l’espace le séparant de la porte d’entrée. Un espace réduit, certes, mais il déteste faire attendre les gens. Et puis, autant se montrer chaleureux dès le départ. |
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Mar 15 Aoû - 3:07 | |
| J'avais cru halluciner lorsque j'avais vu ce nom sur cette annonce. Louis. Il était à New York. On a beau dire que le destin pouvait être effrayant, ici je le trouvais juste ironique. J'avais fait quelques recherches et étais tombée sur la même petite annonce sur les réseaux sociaux. Oui visiblement, c'était lui. Ce visage était le même malgré les années qui étaient passées. Six pour être précise. Ca me faisait bizarre et en même temps j'étais terriblement contente. Je voulais le revoir. Il était sorti de prison, enfin. Je ne m'en étais jamais inquiétée parce que je me sentais responsable bien sur. Comment ça aurait pu en être autrement. C'était moi qui lui avais lancé ce stupide défi. Je ne savais même pas dans quelle prison il avait été envoyé. Je ne pouvais pas passer à côté de l'occasion de le revoir, ce n'était pas possible. Et pourtant, j'avais peur. J'aurai pu passer à côté de cette annonce en plus. Si mon agent immobilier avait été à l'heure lors de notre rendez vous, je n'aurai jamais farfouillé dans ces annonces pour m'occuper. Mais ce nom. Il m'avait juste sauté aux yeux. J'avais passé plus d'une heure devant mon armoire pour choisir ce que j'allais mettre. C'était stupide, je ne cherchais pas à lui plaire. Je connaissais le quartier dans lequel il habitait pour la simple et bonne raison que mon agent m'avait dit que ce n'était pas fréquentable. Je ne comprenais pas trop ce qu'il foutait par là bas d'ailleurs. Enfin, si j'allais le découvrir. Et pour ça il fallait que je me bouge les fesses. Je finis par enfiler un débardeur blanc et une salopette short en jean. Je finis ma tenue par une petite paire de baskets en toile blanches. Pas trop habillé, décontracté, ça irait très bien. Je laissais mes cheveux dégringoler sur mes épaules et mis toutes mes affaires dans un sac à dos en cuir beige. Bon, je ne pris pas grand chose, juste mon paquet de clopes qui ne descendait pas vraiment, mon téléphone, mes papiers et mes clés. Oui, même une péniche ça a des clés. Je souffle un bon coup, me regardant une dernière fois dans la glace avant de partir. L'adresse était notée au stylo sur ma main, pour être certaine de ne pas la perdre. Je ne connaissais pas encore suffisamment la ville pour me déplacer comme ça. J'avais tenté d'imprimer le trajet dans ma tête, n'ayant pas encore d'imprimante pour le prendre sur papier. J'aurai pu tout aussi bien rentrer l'adresse dans mon téléphone et me laisser guider par google maps mais ça aurait été trop simple. Je ne l'utiliserais qu'en cas de dernier recours. Je du quand même demander mon chemin mais je finis par arriver à bon port. Prenant une profonde respiration, je frappais à la porte, souriant pour le moment où il ouvrirait la porte. Sauf qu'à la place de le voir, j'entendis sa voix me demandant d'entrer. C'est ce que je fis, glissant dans l'appartement. Je me retrouvais face à lui, m'arrêtant net. " Tu laisses toujours ta porte ouverte ou bien c'est que tu savais que ce serait ta vieille amie qui serait là ? " Je ne sais pas trop comment me comporter face à lui. J'étais tellement contente de le voir et en même temps toujours aussi honteuse. " Salut ? " Plantée face à lui, j'attendais de savoir comment il allait m'accueillir. C'était compliqué de savoir ce qu'il pensait à cet instant précis.
|
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Mar 15 Aoû - 23:29 | |
| Louis lisse nerveusement ses vêtements. Il sait que le paraître est important lors de ce genre de visite. Il n’est pas un simple agent immobilier faisant visiter un bien à une personne qui n’aura plus jamais à le voir présent à l’intérieur, pour le coup, il tente de vendre un lot qui l’implique également. Et dans une colocation, la première impression a un rôle plus qu’important. Elle est primordiale même. Alors, lorsqu’il entend les coups qui sont abattus sur la porte, le jeune homme ne peut s’empêcher de sentir un sentiment d’angoisse monter en lui, s’infiltrant dans chacune de ses veines, le submerger totalement. Et il n’a tellement pas l’habitude de ce genre de sensation qu’il pourrait facilement s’y noyer. Mais non, il reste fièrement campé sur ses jambes, criant à l’inconnu qu’il peut entrer alors qu’il s’empresse de courir dans un recoin de la pièce pour ranger une dernière petite chose – les rouleaux de papier toilettes qu’il vient d’acheter, on a déjà vu plus glamour – qui ne l’aiderait pas réellement à faire bonne impression dès le premier contact. Il a tout juste le temps d’enfermer le pack dans le placard sous l’évier et de se redresser, qu’il entend une voix venir lui chatouiller les oreilles. « Tu laisses toujours ta porte ouverte ou bien c'est que tu savais que ce serait ta vieille amie qui serait là ? » Il fronce les sourcils. La voix lui semble familière, mais il ne parvient pas à mettre un visage dessus. Mais la seule vieille amie qu’il a sur New York, c’est Jordan. Et dans ses souvenirs, la jeune femme avait une voix plus grave que ça. Mais tout cela remonte à bien trop longtemps. Il n’est toutefois pas très à l’aise à l’idée de la revoir, pas après leur conversation sur MatchMaker. Quoi qu’il en soit, il finit par pivoter sur ses talons pour faire face à la nouvelle arrivante. « Salut ? » Il reste un instant estomaqué par la vision qui s’offre face à lui. Il croit rêver. Il a besoin de se frotter les yeux, de se pincer pour être sûr de ce qu’il voit face à lui. Louis est quasiment persuadé qu’il n’a pas suffisamment dormi la nuit dernière et que son esprit lui joue des tours pour le punir de ce manque de sommeil. Eden n’était plus qu’un avatar, il avait presque oublié qu’elle existait réellement. « Eden ? C’est impossible ! Qu’est-ce que tu fais à New-York ? » On aura vu meilleures retrouvailles, mais Louis est incapable de cacher son trouble. Tout cela est si déroutant, il a l’impression d’être un gamin pris en faute. Son estomac se serre alors qu’il continue de l’observer avec son air bête. Il n’aurait jamais cru la revoir un jour, même s’il n’avait rien perdu de son actualité, notamment en raison de son profil facebook qu’il était parvenu à pirater. Il s’éclaircie bruyamment la gorge, manquant de s’étouffer au passage. « Je t’avoue que j’aurais cru ne jamais te revoir. » Il s’approche du canapé au milieu de la pièce, sur lequel il se laisse tomber sans plus de cérémonie. Il a presque du mal à tenir debout. La tête lui tourne comme ce soir-là, où son père lui a annoncé qu’il avait réglé cette histoire de vol mais qu’il avait pris la décision de le poursuivre en justice. Une sensation qui l’avait poursuivi durant des semaines avant qu’il ne se fasse finalement à l’idée. Il avait bêtement cru qu’il ne ressentirait plus jamais ça. Il s’était bien trompé. « Ça-ça fait un bail qu’on ne s’est pas vus. » lui dit-il, avant de lui intimer d’un signe de tête de venir s’asseoir près de lui. Pas de retrouvailles en fanfare. Pas de sourire jusqu’aux oreilles. Pas d’accolades bienveillantes. Juste ce vertige qui parvient même à le faire bégayer, lui qui garde habituellement son sang-froid face à toute épreuve. |
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Mer 16 Aoû - 0:47 | |
| J'attends qu'il me rejoigne, qu'il me voit. Parce que oui, j'ai fait mon entrée mais il ne m'a pas encore vu. Je me reprends, tente d'attirer son attention. Lorsqu'il me remarque enfin, j'ai plus l'impression d'être un revenant en fait. Parce qu'il me dévisage, m'observe, comme si je n'étais qu'une apparition. Il a l'air.. con. En fait c'était ça. Et moi ça me fait sourire. Parce que c'était ce que je souhaitais aussi. Lui faire la surprise. Même si c'était à double tranchant. J'attendais un instant qu'il reprenne ses esprits. Et sa réaction ne fut pas tout à fait celle à laquele je m'attendais. Enfin, oui, je pouvais m'attendre à un peu de rancoeur mais ça semblait être presque de la haine. Je m'attendais presque à être mise manu militari à la porte à ce rythme. " Ah ben ça fait plaisir... " Je laisse échapper un petit rire pour cacher ma gêne. " J'ai été embauché dans le coin alors je vis ici maintenant. " Je suis presque honteuse de le lui avouer vu sa réaction. Comme si oui, je le gênais. Ce n'était peut être pas une bonne idée que d'être venue le voir visiblement. J'attendais, savoir si je devais partir ou pas. Il se racla la gorge, prêt à me parler à nouveau visiblement. Oui, je voulais savoir ce qu'il avait à me dire. " Moi non plus je t'avoue. Mais j'ai l'impression que ça me fait plus plaisir qu'à toi. " Il prit place sur son canapé et je l'observais faire. Un peu bloquée sur place, rigide, mon corps refusant du moindre mouvement. A part mes bras qui s'étaient refermés sur mon corps, comme pour me protéger d'une quelconque attaque de sa part. Pas forcément agressive, mais s'il me tenait rigueur de son passage en prison, oui, je pouvais me prendre quelques réflexions bien placées en pleine face. Je m'étais assez auto flagellée pour ça, alors il pouvait surement avoir accumulé pas mal de colère à mon égard depuis le temps. " En effet ça fait un bail... " Comme un écho à ce qu'il venait de me dire, ma voix n'était pourtant qu'un murmure. Six ans, quelque chose comme ça. Oui, c'était long. Vraiment. Il m'invita à venir m'asseoir. Bon visiblement j'avais le droit de rester. C'était déjà ça. Même si je n'osais pas trop m'approcher de lui. Je pris place à une distance raisonnable, me tournant vers lui pour pouvoir l'observer. " Je ... Enfin oui je te rassure je ne cherche pas un appartement. J'ai juste vu ton annonce et j'avais envie de te revoir. " Voilà tout, autant être honnête après tout. " Comment tu vas ? " J'ai envie d'en savoir un peu plus sur sa vie actuelle, s'il était enclin à me répondre maintenant.
|
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Dim 20 Aoû - 0:51 | |
| La jeune femme semble être un peu chamboulée par l’accueil que lui réserve Louis. Il faut dire qu’il a eu cette impression de voir débarquer un fantôme et que le sentiment de culpabilité a aussitôt commencé à lui ronger l’être. Au fond, il s’en veut un peu de lui avoir réservé un si piètre accueil. Il se dit qu’elle a déjà trop dû se torturer la tête à son sujet, convaincue qu’il a fini en prison par sa faute, que sa vie est partie en lambeau parce qu’elle l’a mis au défi. Cette mise à distance doit entretenir cette impression et ce n’est pas ce qu’il veut. Parce qu’il sait qu’elle n’est coupable de rien. Elle est la victime de tout ce qu’il fait ; que ce soit les tourments causés par son envoi en prison ou par le faux profil qu’il s’est crée sur matchmaker en empruntant ses traits. Mais en essayant de prendre un peu de recul, il se rend compte qu’elle n’a pas l’air de se sentir si coupable que ça. Elle est entrée dans l’appartement avec le sourire, comme si elle venait retrouver un vieil ami qu’elle avait vu la veille, ni plus ni moins. Et Louis aurait aimé que les retrouvailles se passent ainsi, c’est certain. Mais tout ça, c’était avant cette foutue application, cette chasse à l’homme qu’il avait menée contre son ancienne copine, bien dissimulé derrière les traits d’Eden. Et surtout, c’était avant qu’il se persuade qu’il ne la reverrait plus jamais. « Moi non plus je t'avoue. Mais j'ai l'impression que ça me fait plus plaisir qu'à toi. » Le commentaire est susurré d’une voix grincheuse. En même temps, elle ne pouvait pas vraiment s’attendre à effacer six années de séparation d’un revers de main, comme si la vie de Louis s’était arrêtée pendant tout ce temps. Louis avait été un homme brisé, sans repère ni visite. Il avait recommencé sa vie presque totalement à zéro. Il n’était plus le même homme. Mais Eden reste une grande part de sa vie, qu’elle le veuille ou non. « Non, arrête. Ce n’est pas une question de plaisir. » souffle-t-il du bout des lèvres, sans savoir lui-même ce qu’il s’apprête à dire. C’est son inconscient qui a pris le relai et Louis est relégué au rôle de pantin, qui parle sans même y penser. Et c’est dangereux d’agir ainsi, alors même qu’il s’avère qu’il a quelque chose à lui dissimuler. Bon sang, qu’a-t-il fait ? « C’est juste que contrairement à toi, je ne m’y attendais pas. Alors je suis un peu soufflé. Cette vie là me parait si loin… » Il laisse échapper un soupir. Ce n’est pas totalement faux. Si le canapé n’avait pas été là pour le soutenir, il aurait très bien pu s’écrouler au sol, sans réelle cérémonie. Le Louis qu’il était à cette époque-là n’existe plus, plus vraiment. « En effet ça fait un bail... » commente Eden, sur la réserve. Elle parait déçue de l’accueil. Et Louis aussi aurait été déçu de pareil accueil. Mais elle peut prendre quelques instants pour tenter de le comprendre. Tout cela n’est clairement pas facile même si, dans un sens, il est ravi de la revoir. Elle a toujours été une amie chère à son cœur. Mais il pensait qu’elle avait tiré un trait sur lui, que tout ça, c’était fini. « Je... Enfin oui je te rassure je ne cherche pas un appartement. J'ai juste vu ton annonce et j'avais envie de te revoir. » lui exprime Eden, perchée sur son petit bout de fauteuil, à bonne distance de lui. Comme s’il était un paria. Ce qu’il est certainement à ses yeux. Après tout, la jeune femme est loin d’être dans les conditions pour connaître la prison un jour. Elle doit le maudire d’avoir eu cette décision idiote qui aurait pu la mettre en cause. Elle avait dû le considérer comme une mauvaise personne pour être envoyé parmi ces personnes. En définitive, elle devait avoir des à priori monstrueux et difficiles à cacher. Alors elle aurait mieux fait de ne s’attendre à rien en venant ici. « Comment tu vas ? » demande-t-elle finalement, comme un ultime recours pour se sortir de cette situation plus qu’embarrassante. Louis ignore la question, oubliant son envie de se comporter en parfait gentleman. Ses résolutions s’étaient envolées aussi vite qu’il avait découvert la personne passant le seuil de la porte. « Oh, Eden ! Tu sais très bien que si tu avais eu besoin d’un appartement, je t’aurais accueillie ici sans même te faire payer de loyer s’il le fallait ! Arrête tes bêtises. Comme si ça allait me rassurer ou quoi que ce soit. » Il se redresse, conscient qu’il n’est plus l’heure d’être avachi de la sorte. Il faut qu’il se reprenne et qu’il profite du moment présent, peu importe ce qui se passe au tour. Il enfouit son téléphone au fond de sa poche, dans le but de ne pas avoir le réflexe de le regarder toutes les trente secondes. Il ne manquerait plus qu’elle le voit répondre machinalement à l’un de ses matchs. Ce serait la fin de son petit secret et le début d’une grande colère. Surtout si c’était Jordan de l’autre côté de l’écran. « Mais comme tu vois, c’est assez modeste par ici. Loin du strass et des paillettes qu’on a pu connaître. » Il laisse échapper un léger rire duquel la rancœur est totalement absente. Il s’y est fait à cette situation, même s’il lui arrive encore parfois de ruminer. Au moins, il n’est pas à la rue, c’est ce qu’il faut se dire. « J’espère que tu t’en es sortie mieux que moi. Peut-être même que tu habites dans ces appartements de la taille d’une petite maison, en plein cœur de Manhattan, avec une vue plongeante sur Central Park ? » Il perd légèrement son sourire alors qu’il se rend compte que c’était ce que lui avait demandé Jordan lorsqu’elle pensait qu’il était Eden, sur MatchMaker. Il se mord la lèvre inférieure comme pour se punir, avant de remettre son sourire en place. Il n’est plus question d’agir aussi bizarrement, mieux vaut ne pas attirer l’attention sur son comportement de la sorte. |
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Dim 27 Aoû - 23:40 | |
| Je commence à me sentir de trop par ici. Mais je ne désespère pas. Et puis de toute façon je suis un peu trop soufflée pour bouger pour le moment. Il rebondit sur mes mots, me dit que ce n'est pas une question de plaisir. Que c'était juste cette vie qui lui paraissait si loin. Je souris, timide sourire mais il était présent au moins. " Oui bien loin. " Mais ce n'est pas pour autant que j'ai envie de l'oublier personnellement. Je me détends peut être un peu mais de toute façon, j'ai l'impression que quelque chose bloque encore. Enfin, je me raccrochais à ses mots, au fait que ce n'était que l'effet des retrouvailles. Oui, on va dire que ce n'est que ça. Ca fait un bail, je tente de m'excuser ou plutôt de justifier ma présence. J'ai l'impression d'être retournée des années en arrière mais d'y être plongée dans une sorte de cauchemar. Je sais que ce n'est pas le cas, que c'est bien réel. Je lui explique ce que je fais ici, comme ça peut être que je peux le rassurer. Ce serait plutôt bien. Je sais qu'il a passé pas mal de temps en prison. Mais ce que je ne sais pas c'est ce que ça a pu changer en lui. On dit bien que la prison peut changer un homme non ? C'était peut être ce qu'il s'était passé. Et pourtant, j'avais l'impression de retrouver le même Louis qu'à Los Angeles. Même s'il vivait dans un appartement situé dans un quartier plutôt mal fréquenté de ce qu'on disait. Oui, ça, jamais je n'aurai pu l'imaginer et si on me l'avait dit, je ne l'aurai pas cru. Il fallait que je me retrouve face à ça pour le croire. Je m'en foutais au fond mais le soucis c'est que ça me faisait me poser bien plus de questions que j'en avais déjà de base. Les choses avaient changées c'était certain. Il ne réagit pas à ce que je lui dis alors je décide de changer de sujet, comme ça, on peut peut être parler à autre chose. Je lui demande comment il va, c'est peut être mieux pour commencer. Reprendre au départ cette situation qui semble totalement bloquée. Ca semble lui avoir délier la langue en tout cas. Du coup je me retrouve un peu soufflée par ce revirement. Qui me fait pourtant plaisir. " Je préfère ça. " Je souris, j'essuie comme ça cette gêne dans laquelle j'avais été recluse ces dernières minutes. Il me dit que son appartement est plutôt modeste, je ne peux pas dire le contraire, surtout qu'au fond je m'en fiche. " C'est beaucoup plus chaleureux en tout cas. Je préfère ça je crois. " C'est pas que je n'aime pas le strass et les paillettes mais je pense que j'ai fini par en faire une overdose. En même temps, ce serait plutôt normal. Il me décrit l'appartement dans lequel il me voit et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. " Ce que tu peux être bourré de clichés quand même ! Non, figures toi que je vis sur une péniche à Brooklyn. Et oui, sur un bateau. Mais bon, j'ai vu sur l'eau, ça compenses la vue sur Central Park non ? " Je rigole parce que je sais que c'est étonnant. " Et du coup tu fais quoi ici ? Enfin tu es là depuis combien de temps ? " Je sais même pas où était sa prison. Si ça se trouve il est à New York depuis six ans. Qu'est ce que je peux en savoir. J'ai été bien trop lâche pour m'en soucier avant.
|
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Mer 30 Aoû - 1:25 | |
| Louis met plusieurs minutes à s’habituer à la présence de son ancienne amie au sein de son appartement. Il faut dire qu’il a l’impression de voir surgir un fantôme, un amas de pixels même. Eden, c’était son pseudonyme sur matchmaker, des traits qu’il empruntait en guise de photo de profil, tout au plus. Eden, ce n’était plus quelqu’un de vivant. Clairement pas une jolie blonde capable de débarquer sur son pallier, au beau milieu de New-York. Après tout, elle a toujours été cette enfant modèle – bien plus que lui, à priori –, qui était toujours collée à ses parents. Et si tout le monde finissait bien un jour par prendre son envol, Louis n’avait jamais imaginé que cela lui arriverait à elle. Ou du moins, qu’elle irait moins loin. Pas qu’elle traverserait la moitié des Etats-Unis pour aller s’installer ailleurs. A croire qu’ils avaient tous fait la même chose, fuyant Los Angeles pour venir se réfugier à New York, ville en tout point différente de ce qu’ils connaissaient, mais pourtant tellement semblable. Pourtant, pour certains, cette exode ne s’était pas faite par choix. Louis en était la preuve. Mais il ne pouvait pas simplement rester distant, pas alors que le smartphone dissimulé dans la poche de son pantalon lui donnait l’impression de lui brûlait la peau et que la culpabilité lui rongeait les os, lui dévorait la chair et s’écoulait dans son sang à toute vitesse, pour l’électriser comme un enfant perdu, désorienté. Il n’avait pas l’habitude d’être dépassé par les évènements. Cela ne lui était arrivé qu’une fois et il avait alors fini en prison. Il était hors de question qu’une bavure aussi énorme se reproduise. Alors il lui fallait faire profil bas, se montrer plus accueillant afin de n’éveiller aucun soupçon. C’était primordial. La première chose qu’il lui fallait faire avant de trouver une solution plus durable. « Je préfère ça. » commente Eden, faisant référence à son soudain changement d’attitude. Les deux jeunes gens se sourient. Ils ont cet air gêné et honnête à la fois, de deux amis qui se retrouvent après s’être perdus de vue durant des années. Rien de bien étrange en soi, étant donné la situation. « C'est beaucoup plus chaleureux en tout cas. Je préfère ça je crois. » Elle lâche ça en détaillant l’appartement du regard. Et Louis ne peut s’empêcher de rire. Non pas pour se moquer d’elle, mais parce qu’il est vrai que cela n’a rien à voir avec son ancienne maison, celle d’avant la prison. C’est un endroit qu’il préfère et déteste à la fois. C’est indescriptible, autant que l’ambiance qui règne dans la pièce. « C’est vrai que les mites et les cafards ont quelque chose de plus accueillant que l’odeur de chlore quand tu rentres dans une maison. Mais habituellement, j’évite de le dire pendant les visites, pour pas effrayer les gens intéressés tu vois ? » Il rit à nouveau. Fort heureusement, Eden n’est pas réellement intéressée par une colocation avec lui, alors elle se fiche complètement de savoir que ce genre de bestioles rampe dans son appartement. Et Louis, il se contente d’essayer de les chasser en utilisant toutes sortes de produits. En attendant, il grimace lorsqu’il croise l’un des ces insectes. C’est réellement quelque chose qu’il ne peut pas supporter. « Ce que tu peux être bourré de clichés quand même ! Non, figures toi que je vis sur une péniche à Brooklyn. Et oui, sur un bateau. Mais bon, j'ai vu sur l'eau, ça compenses la vue sur Central Park non ? » répond Eden alors que Louis la taquine sur son lieu de vie à elle. Et il doit s’avouer bluffé. La péniche, ça compense complètement la vue sur Central Park. Sans doute parce que ça la dépasse. « Wahou, je dois t’avouer que je ne savais même pas que c’était possible de vivre sur une péniche ici. T’aimes l’originalité pas vrai ? » Ou alors se faire remarquer, mais ce n’est pas du genre d’Eden. Par contre, ce genre de logement prouve qu’elle jouit toujours de la même fortune qu’autrefois, de la richesse de ses parents. Elle n’a pas subit la même déchéance que lui. Tant mieux pour elle. « Et du coup tu fais quoi ici ? Enfin tu es là depuis combien de temps ? » Louis déglutit. La question qu’il ne fallait pas poser. Celle qui fait frissonner son échine et le glace de l’intérieur. Pourtant, il tente de garder la face, affiche un sourire, même si celui-ci est plus pincé qu’à l’accoutumée. « Oh, ça va faire sept ans. Les six premières années, j’ai visité un autre aspect de New York, un lieu que les gens n’ont pas l’habitude de voir, une vie qu’ils n’ont pas l’habitude de vivre. Et en sortant de là, je suis resté ici. Parce que je n’avais pas d’autre endroit où aller tu vois ? » Plus d’argent, plus de maison, plus de famille. Laissé orphelin par la vie. Il rit légèrement. « Enfin, j’aime les défis. Celui-là en est un autre, n’est-ce pas ? » Il se lève pour s’approcher de l’espace cuisine. Plus pour tourner le dos à Eden et cacher son visage devenu livide que parce qu’il a réellement quelque chose à y faire. « En arrivant ici, j’ai presque oublié mes bonnes manières. Je peux te proposer quelque chose à boire ? » demande-t-il en ouvrant la porte du frigo pour qu’elle puisse voir elle-même ce qu’il est en mesure de lui proposer. Une bouteille d’eau, deux canettes de bière et une brique de lait presque vide, c’est tout ce qu’il a. Tout ce qu’il a les moyens de s’offrir, surtout depuis que Mason est parti. |
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Dim 3 Sep - 21:09 | |
| Je préfère le voir sourire, c'est bien mieux ainsi. Planquer cette gêne du début, qu'il ne reste que nous deux. Et puis ce frein à notre relation. Parce que oui j'appelle ça comme ça. Même si on a été séparés un temps, ça reste la plus belle relation amicale que j'ai jamais connue. C'est compliqué avec mon nom de se faire des amis. On ne sait pas si les gens nous approche pour la renommée de la famille et le fric qu'on a ou pour nous réellement. Surtout à Los Angeles. Ici je passe un peu plus inaperçue heureusement d'ailleurs. Personne n'associe mon nom à Walmart et ça me fait beaucoup de bien. Seuls les fantômes du passé comme lui savent qui je suis. Mais ça ne me dérange pas. " Oh mais c'est bien, tu loues avec animaux de compagnie intégrés ! En plus pas besoin de croquettes ou autres, c'est pas mal comme compromis non ? " Je rigole mais je conçois que ça puisse être compliqué. Enfin, même si j'aime mon indépendance et tout, je ne pense pas être capable de vivre dans ce genre d'endroit. La localisation je m'en fous, mais la présence de bestioles peut me rebuter. Surtout si pendant la nuit on entend les petites pattes sur le sol. C'est juste hyper dérangeant. Enfin, je n'ai pas besoin de me préoccuper de cela. Même si je trouve ça toujours bizarre que lui doive subir ça. Sauf que je ne sais pas comment aborder le sujet. " Mais oui je peux comprendre que ça rebute les gens. Enfin, suffit de bien les cacher et ça devrait passer non ? " J'suis pas du genre à vouloir mentir aux gens mais bon, si t'as besoin d'un colocataire, tu mens non ? Ca a toujours fonctionné ainsi. Mentir pour mieux vendre. Ou cacher la vérité du moins. Je lui explique où je vis ce qui étonne à chaque fois. J'ai l'habitude et je ne m'en lasse pas pour le moment. Ca va surement finir par me souler mais bon. Lui, c'est pas gênant. " Oui, faire comme les autres c'est d'un ennui... " Je rigole légèrement tout de même, je ne suis pas du genre vantarde. Enfin juste un peu. " Mais oui ça se fait, je savais pas non plus, c'est mon agent immobilier qui m'a dégoté ça. Quand elle m'en a parlé je lui ai ris au nez mais quand j'ai visité, j'ai craqué. C'est un peu bizarre au début mais on s'y fait. Au moins je ne suis pas emmerdée par des voisins trop bruyants. " Ah non, ça c'est sur je suis tranquille moi sur ma barque flottante. Je m'inquiète un peu pour lui, enfin, si on peut appeler ça comme ça. Je suis juste curieuse de savoir ce qu'il est devenu. Après tout ce temps, c'est normal non ? Il m'explique me parle, et moi j'écoute. Oui, je comprends bien qu'il parle de la prison mais il n'a pas l'air de vouloir en parler. Alors je ne commenterai pas cette partie. S'il le souhaitait, on pourrait en discuter après mais je comprends qu'il ne le veuille pas pour le moment. " C'est impressionnant comme défi. T'as pas eu envie de rentrer à LA ? " Me reste quand même ce point à comprendre. Parce que déjà venir ici en prison c'était quelque chose mais de rester là, c'était un autre choix. Enfin. Ce n'est que mon avis. Il finit par se lever et me demande si je veux boire quelque chose. Je me tourne vers lui et observe son frigo. Pas grand chose mais une truc m'attire l'oeil. " Je veux bien une bière tiens. " J'attends qu'il me rejoigne avant de continuer mon interrogatoire, parce que c'est comme ça que je vois les choses au final. " T'as toujours vécu seul ici ? " Oui, si ça fait quelques mois qu'il est là, c'est étrange de faire paraître une annonce que maintenant non ? A moins que comme je le pense, son colocataire soit parti.
|
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Mer 6 Sep - 1:05 | |
| La situation a quelque chose de dérangeant parce qu’il s’agit d’Eden et qu’il pensait ne jamais la ravoir. Mais c’est une situation exceptionnelle exactement pour les mêmes raisons. Au fond de lui, il est véritablement ravi de la voir se présenter face à lui. C’était presque inespéré, vu le nombre d’années pendant lesquelles ils s’étaient perdus de vue. Mais cela ne lui en fait pas moins plaisir. C’est juste cette application, matchmaker, qui pose problème. Ça et le fait qu’il se soit servi du visage de son ami d’enfance pour se créer un faux profil. « Oh mais c'est bien, tu loues avec animaux de compagnie intégrés ! En plus pas besoin de croquettes ou autres, c'est pas mal comme compromis non ? » Il laisse échapper un rire qui ne tarde pas à ce joindre à celui d’Eden. Il est vrai que vu ainsi, la situation apparait comme étant terriblement cocasse, drôle au possible. Lui qui a toujours rêvé d’avoir un animal de compagnie à lui mais qui a toujours dû essuyer un refus de la part de son paternel, lui qui n’a plus les moyens d’adopter le moindre animal et de s’en occuper, cela lui ferait vraiment plaisir de pouvoir avoir des animaux de compagnie sans que cela ne dépende de son compte en banque. Manque de chance, les mites et les cafards ne sont pas vraiment ce qui le fait rêver. « Mais oui je peux comprendre que ça rebute les gens. Enfin, suffit de bien les cacher et ça devrait passer non ? » Louis rit une nouvelle fois. Difficile de dissimuler sous le lit ou derrière un coussin ces petites bestioles qui ont tendance à courir partout. Et même lui a fini par en être dégoûté, alors qu’à une époque, il se moquait ouvertement des personnes effrayées par les mygales et autres scorpions. Enfin, cela l’écœurerait sans doute toujours moins. « Je t’avoue que j’ai fini par mettre des pièges et de l’insecticide un peu partout. Même pour moi, ce n’est plus possible. J’ai parfois l’impression de vivre dans une décharge mais bon, il faut le temps que cela fasse effet, j’imagine. » lui glisse-t-il avec un sourire en coin. A proprement parler, il vit dans un taudis. Alors pourquoi le nier ? Sûrement par fierté de se dire qu’il n’est pas tombé si bas finalement, qu’il arrive à se débrouiller seul malgré le fait qu’il n’ait jamais été préparé à ce genre d’existence. Mais personne n’est suffisamment prêt pour être plongé dans la misère, même ceux qui naissent dedans. Pour lui, c’est une certitude. Une évidence. « Oui, faire comme les autres c'est d'un ennui... » plaisante Eden alors que Louis rigole de son goût pour l’originalité en ce qui concerne sa péniche. Il aurait pu mener ce genre d’existence, lui aussi. Mais cette vie est loin derrière lui. Sept années ont passé, cela équivaut à toute une vie pour certains. Sept ans c’est assez pour apprendre à marcher, à parler, à compter, à lire et à écrire. Mais c’est également suffisant pour apprendre à être déchu d’une vie. « Mais oui ça se fait, je savais pas non plus, c'est mon agent immobilier qui m'a dégoté ça. Quand elle m'en a parlé je lui ai ris au nez mais quand j'ai visité, j'ai craqué. C'est un peu bizarre au début mais on s'y fait. Au moins je ne suis pas emmerdée par des voisins trop bruyants. » Louis hoche la tête, admiratif. Il est heureux pour elle qu’elle en soit là aujourd’hui. Il ne pourrait jamais rien lui souhaiter de mal, malgré tout ce qui s’est passé entre eux, tous les non-dits. Dans son esprit, leur amitié est restée intacte même s’ils se sont perdus de vue depuis si longtemps, même s’il ne pensait plus jamais la revoir. Parce que cela reste Eden et qu’ensemble, ils étaient prêts à relever tous les défis. « C'est impressionnant comme défi. T'as pas eu envie de rentrer à LA ? » A croire qu’elle aime parler des sujets qui lui sont difficiles à aborder. Son sourire faiblit un peu, mais il fait en sorte de ne pas le perdre complètement. Il hausse les épaules dans une attitude se voulant désinvolte, alors qu’en réalité, c’est le genre de chose qui lui meurtri le cœur. « Eh bien, j’y ai pensé. Mais je n’avais rien à gagner à retourner là-bas. Ma famille ne veut plus entendre parler de moi, les gens m’auraient regardé de haut parce qu’ils se seraient sentis supérieurs. Avec mes parents en ville, j’aurais eu énormément de mal à trouver un travail. Alors je n’avais pas trop le choix. » Il s’imaginait déjà les commerçants lui demander pourquoi il ne travaillait pas tout simplement dans l’entreprise de ses parents lorsqu’il aurait déposé ses curriculums vitae. Le visage honteux qu’il aurait adopté à chaque fois qu’on lui aurait posé cette question. Non, ça aurait clairement été invivable. « Et puis, je me suis dit que si on m’avait envoyé ici, c’est qu’il y avait bien une raison. Reprendre ma vie là où elle s’est arrêtée, ça ne me paraissait pas totalement dénué de sens. » plaisante-t-il. Mais c’est un rire jaune qui s’échappe de ses lippes. Il se lève alors, pour détourner son visage livide d’Eden. Il refuse qu’elle le voie comme ça. Alors il lui propose une boisson. Le temps qu’il la serve, ça lui donnera l’occasion de se redonner une contenance. « Je veux bien une bière tiens. » Alors Louis sort les deux dernières bières du réfrigérateur et les ramènent sur la table basse. Le décapsuleur y est déjà présent et il ne tarde pas à ôter les capsules de la première bouteille avant de la tendre à Eden. C’est après coup qu’il se rend compte qu’il aurait pu la lui servir dans un verre, mais à vrai dire, il n’a pas de verre à bière non plus. « T'as toujours vécu seul ici ? » finit par lui demander Eden, comme s’il s’agissait d’une question existentielle. Louis secoue la tête alors qu’il porte sa propre bouteille de bière à ses lèvres. « Non, j’avais un colocataire. Mason. On s’est trouvés en prison, on était dans la même galère. Partenaires de cellule. Il a pris cet appart tout seul au départ, moi je pensais retrouver ma copine qui était venue s’installer à New-York pour pouvoir me rendre visite régulièrement. » Il marque une pause, ferme ses paupières. C’est dur de parler de tout ça. Surtout quand on sait que cette histoire a débouché sur son faux profil matchmaker. Putain. Eden est juste à côté de lui. « Cela faisait un moment qu’elle avait arrêté de venir me voir, alors j’aurais dû me douter de ce que ça cachait. Elle considérait avoir rompu avec moi, parce qu’elle avait découvert qu’elle aimait les filles tu vois ? » Il boit une nouvelle gorgée de bière. Et puis une deuxième. Tout le monde sait à quel point il était fou amoureux de cette fille. Alors ça ne devrait pas trop étonner Eden de le voir dévasté par cette rupture, même si celle-ci date d’il y a un an ou presque. « Mason n’arrivait pas à joindre les deux bouts tout seul, alors après ça, on s’est mis en colocation ensemble. Ça paraissait évident. On partageait une cellule puis un appart, c’était la continuité, on savait qu’on s’entendait bien. Le seul truc, c’est qu’il ne pouvait pas partir de sa cellule alors que de l’appart, c’était beaucoup moins difficile. Il a disparu dans la nature du jour au lendemain. » Louis hausse les épaules avant de poser sa bière sur sa table. En vérité, il avait été très déçu de constater la disparition de Mason, qu’il considérait comme étant sa dernière véritable famille. La famille du cœur, celle qui s’était choisi. Mais il ne devait pas être aussi important pour Mason, qui n’avait pas hésité à le planter là sans rien lui dire. |
| | |
Invité « Invité » | Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) Dim 17 Sep - 2:34 | |
| Je préfère rire des choses qui semblent un peu trop sérieuse. Ca a toujours été comme ça. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut être une façon de me protéger qui sait. Oui, c’est surement ce que je fais. Disons qu’avec l’éducation que j’ai eu, j’ai tendance à ne pas trop prendre les choses au sérieux. J’aurai du, mais l’étiquette m’a tellement gonflé que maintenant je préfère ne plus me prendre la tête. Et si il faut tout que je passe par la dérision et bien soit, je le ferai. Je n’aime pas spécialement les insectes de base alors si je pouvais éviter d’en croiser chez Louis, ça m’arrangerait. Mais bon je ne me vois pas faire la difficile ou bien l’emmerder avec mes restes de gamine pourrie gâtée alors que lui devait vivre ici. Ce serait quand même déplacé. Il m’apprend alors qu’il a mis des pièges et de l’insecticide un peu partout. Ca me rassure quand même un peu, j’ai moins de chance de croiser les petites bestioles dans ces conditions. " Ouais c’est résistant ces petits trucs là. " J’aurai pu le plaindre, mais je ne sais pas s’il l’aurait bien pris. Je ne comprends toujours pas ce qu’il fait à dormir ici alors si je lui sors que je compatis ou autre, ça aura plus l’air d’être du foutage de gueule qu’autre chose. Quand on passe à ma vie, je ne sais pas si je suis soulagée ou non. Au moins je ne risque pas de faire une bourde supplémentaire. Je lui explique où je vis, ça l'étonne enfin comme tout le monde. C'est étrange mais on s'y fait. Mais ma curiosité est toujours plus forte que tout. Et j'en reviens à sa présence ici, à New York. Et surtout pourquoi il n'est pas rentré à LA. Je marche sur des oeufs, je le sais. Mais je prends le risque de les faire s'éclater sous mon poids. Je n'aurai qu'à passer un coup de serpillière un peu plus tard. J'ai quand même le coeur qui se sert lorsqu'il me parle du fait que sa famille ne voulait plus lui parler. Au fond, je peux comprendre ça vu que si j'avais fait un séjour en prison, je suis persuadée que mes parents m'auraient fait la même. Enfin... Peut être pas. Je sais pas trop. Du moins, je peux imaginer que ça puisse arriver. Comprendre non. Jamais je ne pourrais cautionner ça. Renier ton gosse de la sorte. " Je pense que c'est peut être mieux comme ça oui. " Même si je sais pas, j'aurai aimé le savoir. Je ne sais pas trop pourquoi. Enfin, toujours ce moment de flottement durant lequel je me sens coupable. Oui, c'est surement ça. Mais c'est compliqué de me l'avouer. Surtout lorsque je me retrouve face à lui. Il m'apprend pour son colocataire. Je grimace. Forcément, il parle à nouveau de prison. Mais ce n'est pas par dégoût ou quoique ce soit, c'est toujours cette connerie de gêne. On arrive au moment où il me parle de sa copine. Et là, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. " Oh bah merde alors. J'ai eu presque la même y'a quelques mois. Ma copine enfin non. Ma fiancée que je découvre à poil dans un lit avec un mec. J'ai pris ça pour une rupture tu vois. " J'en rigole maintenant mais qu'est ce que j'ai pu souffrir à ce moment là. Je ne sais pas si je peux déjà dire que j'ai guéri. Mais en tout cas, j'ai commencé à tourner la page. Il finit par son coloc qui n'est plus là visiblement. Je comprends pourquoi du coup. " C'est dommage. Certaines personnes vivent malle retour à la réalité. " Je me permets de souffler quelques secondes avant de ... je ne sais pas, peut être m'inquiéter ? " Comment ça s'est passé pour toi ? Je veux dire tout ça ? Enfin si tu veux en parler. " Je ne veux pas le forcer non plus mais bon.
|
| | |
| Sujet: Re: i'm sorry if i smothered you. (eden) | |
| |
| | | | i'm sorry if i smothered you. (eden) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |