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| (tessa + event 1), this is where it starts tonight. | |
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Asteria Drake « Admin + queen of hearts. » pseudo : sweet poison (anaïs).
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| Sujet: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Jeu 29 Juin - 19:42 | |
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We light it up in the darkest hour. tessa dyer & aodren adkins Aodren, il ne s’était jamais posé de question sur son orientation sexuelle. Il avait toujours été attiré par les femmes, c’était une certitude qu’il avait depuis qu’il avait passé le cap de l’adolescence et qu’il avait connu ses premières histoires d’amour, ses premières expériences sexuelles, des trucs qu’il fallait mieux oublier maintenant, parce que l’eau avait coulé sous les points et fallait bien avouer que les premières fois étaient loin d’être fantastiques. Aujourd’hui, il avait la certitude d’être cent pour cent hétérosexuel et qu’y avait rien qui viendrait changer ça. C’était d’autant moins difficile de douter de ça dès qu’il se retrouvait dans la même pièce que Tessa, alors qu’il se sentait attiré vers elle bien plus qu’il ne le devrait sans doute. Il pourrait se demander alors ce qu’il faisait à la gay pride, surtout avec Tessa. Il avait beaucoup de respect pour cette communauté et pour cause, il avait été élevé par un couple de femmes, mais il n’était peut-être pas forcément à sa place ici. Plus il y pensait, plus il se disait que c’était l’endroit idéal pour que Tessa puisse draguer, rencontrer une fille qui lui plairait et peut-être l’amour au passage. Si elle devait tomber amoureuse d’une autre fille, ce serait certainement pas le fait que ce soit une fille qui représenterait un problème. Au fond de lui, garçon ou fille, il n’avait juste pas envie de voir Tessa avec quelqu’un d’autre. C’était bien égoïste comme façon de penser, un genre de jalousie mal placée, alors que Tessa n’était pas sa petite amie. Elle était sa meilleure amie et tout ce qu’il devrait vouloir pour elle, c’est qu’elle soit heureuse et évidemment qu’il le voulait. Mais, dès qu’il l’imaginait avec quelqu’un d’autre, il avait ce poids qui venait s’imposer au fond de ses tripes et ce n’était certainement pas juste pour Tessa. Elle ne lui devait rien de toute façon, les termes du ‘deal qu’ils avaient ensemble étaient assez clairs et si elle les avait posés tels quels, c’était bien pour une raison.
Alors, puisqu’il n’était que son meilleur ami, il pouvait bien l’accompagner jusqu’à central park aujourd’hui et la soutenir si elle devait faire de nouvelles rencontres, parce qu’eux deux, c’était juste une histoire de transition, un truc qu’ils pouvaient entretenir tant qu’ils n’avaient pas trouvé le grand amour. Il ne savait pas si celui de Tessa pouvait être dans le coin, mais sans doute que ça devait valoir le coup d’essayer. Il était certain qu’elle avait plus de chance de rencontrer quelqu’un ici que sur un site de rencontre. Il n’y croyait pas franchement lui à MatchMaker, peut-être que c’était pas que Tessa était la seule fille à qui il avait parlé sur le site que ça semblait pas beaucoup l’aider à faire de nouvelles rencontres. Il avait abandonné Tessa dans un coin, juste le temps d’aller leur chercher deux verres de bière. Il avait croisé un type sur la route qui lui avait tenu la jambe un peu trop longtemps, comme quoi, c’était vraiment l’endroit idéal pour faire de nouvelles rencontres, quand on était pas hétéro, sans doute. Il avait quand même réussi à se débarrasser de l’homme en question avant d’aller retrouver Tessa. Il avait presque craint, sur le chemin du retour, de retrouver Tessa en train de galocher une autre fille. Une vision qui aurait probablement pu être aussi sexy qu’injustement blessante, alors, même s’il ne devrait pas, il eut quand même un sentiment de soulagement, en la retrouvant aussi seule qu’il l’avait laissée. Il lui tendit l’un des verres qu’il avait ramenés. « Désolé d’avoir été si long. Je crois que j’ai tapé dans l’œil d’un autre type et c’était pas mal embarrassant. » Il n’avait pas su trop quoi lui dire à ce pauvre gars, il avait été pris de court, il aurait pu s’y attendre pourtant vu l’endroit où ils étaient. Enfin, vu qu’il n’avait pas l’habitude de se faire draguer par des filles à tous les coins de rue, il n’avait pas cru qu’il finirait par se faire draguer par un mec. Fallait croire qu’à défaut de ne pas plaire aux filles, il plaisait aux hommes, il était peut-être temps qu’il la revoie, son orientation sexuelle alors. « Si ça se trouve j’ai plus de chance d’avoir mes trois rencards satisfaisants avec ce type qu’avec une fille. » Quoi que, il n’était pas sûr que ce soit forcément très satisfaisant pour lui, comme c’était les filles qu’il aimait, mais c’était vraiment le calme plat dans sa vie. Y avait personne, y avait que Tessa et la situation lui convenait sans doute plus qu’elle ne le devrait. Peut-être qu’en vérité, il était persuadé qu’y avait qu’avec Tessa, qu’il réussirait à les avoir, ses trois rencards satisfaisants.
Dernière édition par Aodren Adkins le Mar 29 Aoû - 18:49, édité 2 fois |
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Rafe Hollins « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W./marie.
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Ven 30 Juin - 4:11 | |
| so many words we're not saying Quand on galérait à faire sens de certains sentiments, de certaines émotions, ou de faits physiques contre lesquels on n’pouvait pas lutter, y’avait quelque-chose de spécial, dans l’fait d’associer le mot ‘Pride’ à toutes ces choses. Face à sa famille, ce n’serait jamais de la fierté ou de l’orgueil que Tessa ressentirait si elle devait leur avouer sa ‘nature’ de bisexuelle: est-ce que ses parents pousseraient le vice à croire qu’elle était malade, qu’elle était victime d’une malformation, imposée par mère nature et frappant toute leur famille comme une honte? Au fond, elle ne savait pas, la blonde, et elle poussait le vice, à vrai dire, à espérer qu’ils se contenteraient de la juger en silence, armés d’un air déçu et d’un scepticisme acerbe qu’ils balanceraient régulièrement. C’était ainsi qu’ils parlaient de son travail au musée; c’était ainsi qu’ils parlaient du fait qu’elle soit encore célibataire, et c’était ainsi qu’ils parlaient de certaines expériences à New York, qu’elle ressassait auprès d’eux, dans l’espoir de voir quelque acceptation éclairer leur visage. Le seul réconfort de Tessa dans tout ça, c’était qu’ils parlaient d’elle, au moins; contrairement à Adam, refoulé au rang des oubliés, des noms qu’on n’prononçait pas et des mensonges qu’on construisait de toutes pièces pour excuser son absence, et son statut de fantôme, impossible à enlever des vieilles photos de famille. Mais ce n’était pas parce qu’il était à jamais inscrit sur des photographies encadrées dans la grande maison familiale, qu’il avait encore quelque légitimité que ce soit, dans leur famille. La petite soeur n’était pas mieux placée que leurs parents; pour suivre leurs indications à eux, pour n’pas se les mettre à dos elle aussi, pour n’pas risquer de passer du mauvais côté de la barrière, Tess n’avait jamais rendu visite à son frère, en prison. Elle l’avait logé à la même enseigne que leurs géniteurs; elle n’était pas mieux qu’eux, au fond, et il n’y avait pas de meilleur endroit que celui-ci, aujourd’hui, pour lui rappeler ça. Les trois quart du temps, elle n’s’assumait pas face à ses parents. Et le reste du temps, elle se sentait alors presque hypocrite de prendre place au milieu d’une manifestation qui prônait l’acceptation, l’ouverture d’esprit, la générosité, l’égalité - toutes ces choses qui manquaient drastiquement dans la vie qui entouraient les Dyer et leurs secrets. Heureusement, elle n’était pas venue, aujourd’hui, avec ses parents. Heureusement, à plus grande échelle, elle n’vivait pas avec la croyance qu’un jour, elle pourrait venir jusqu’ici, avec ses parents. Peut-être bien que ça allait même au-delà d’elle; il y avait des clichés incessants, qui tournaient sur les gays, sur les lesbiennes, sur les Pride tout court; et ses parents seraient les parfaits phénomènes, amenés dans ce monde-là contre leur gré, qui agiraient avec l’esprit le plus fermé et hermétique qui soit. Tessa avait appris à vivre avec eux. Elle avait appris à vivre sans eux, surtout; ne leur livrant que des demi-vérités - ils ne savaient même pas qu’elle vivait avec un homme. Au début, elle s’était dit qu’ils se feraient des idées: leur fille de bientôt vingt-cinq ans, se posant enfin avec un homme, parce qu’évidemment, au vingt-et-unième siècle, une femme avait besoin de se marier pour vivre normalement. Elle s’était presque dit que ses parents seraient incapables d’comprendre l’idée de meilleurs amis, entre un homme et une femme. Ou même le fait qu’un homme et une femme, à l’approche de leurs trente ans, puissent juste vivre ensemble, en colocation. Pour l’coup, peut-être qu’ils auraient eu raison, de n’pas y croire; peut-être auraient-ils mieux su qu’elle - c’était ce que Tessa en arrivait à s’dire, quand son regard suivait Aodren pendant trop longtemps, alors qu’il s’éloignait progressivement, à la recherche de bière.
Elle ne savait même pas pourquoi elle lui avait parlé de la Pride. Elle ne savait même pas pourquoi il avait accepté de l’accompagner, comme ça, si aisément, sans qu’elle ait besoin de faire sa moue triste ou lui promettre qu’y’aurait un bon barbec, de la musique, et plein de gens amusants et sympas. Elle ne savait pas pourquoi elle était là, tout court. Aodren n’s’associait en rien à la communauté LGBT, et pour toutes les fois où Tessa avait été à la Pride, ç’avait été avec la nette intention de s’amuser - vraiment s’amuser. Sur cette herbe, elle avait galoché et tripoté une fille y’a deux ans, elle avait dansé, elle avait bu, elle avait même fumé, un peu de substances illicites qui n’faisaient pas de mal. Sa toute première Pride, ç’avait été avec Sofia, évidemment; et depuis, fallait quand même admettre que ç’avait été son rituel: il y avait des gens en couple qui venaient, il y avait des gens mariés, même, qui venaient - c’n’était pas nécessairement un rassemblement de débauchés en plein air. Bien sûr. Et tout autant qu’elle avait été pleine d’entrain avant d’arriver, habitée des pieds à la tête par tous les souvenirs qu’elle avait ici, parmi ces mêmes gens, maintenant, elle était dans son coin, les genoux repliés contre sa poitrine, assise sur la couverture qu’Aodren et elle avaient amenés, à tripoter l’herbe verte plutôt qu’une nana. En plus de ça, elle comptait les minutes qui passaient, surveillait régulièrement sa montre, parce qu’ils n’pourraient pas rester longtemps - à la maison, les chatons auraient besoin qu’on s’occupe d’eux, bien assez vite. Et tout autant qu’elle n’avait pas pu passer à côté de l’occasion de faire partie de la Pride encore cette année, Tessa y était extérieure; on n’était pas venu lui parler encore, et elle n’avait parlé à personne, elle ne s’était même pas levée de son petit coin à elle, pour même essayer. Non; puisqu’Aodren était venu avec elle, c’était avec lui qu’elle voulait passer son temps - alors elle s’retrouvait à plus souvent sonder la foule autour, à la recherche de sa silhouette à lui, plutôt qu’à la recherche de n’importe qui ou n’importe quoi d’autre. Au bout d’un moment, pourtant, elle se fit aborder: par une fille qui s’agenouilla à sa hauteur, lui offrit du maquillage. Tessa se retrouva bien assez tôt avec un drapeau prônant sa bisexualité, dessiné sur sa joue avec ses belles couleurs bien voyantes - heureusement, elle n’avait pas peur de tomber sur ses parents dans un coin de Manhattan. Elle sourit à la fille en remerciements; d’un air plus contrit qu’à l’habituel et évidemment, qu’elle sut que c’n’était pas ce que sa vis à vis avait cru obtenir: l’offre de peut-être, lui filer son numéro de téléphone, alla jusqu’au bord des lèvres de la blonde, mais elle ne la mit jamais à haute voix. Elle la laissa partir, retournant dans ses pensées solitaires. Et tout ça pourquoi? Elle savait très bien, pourquoi. Ou du moins, y’avait une partie d’elle qui savait; une autre partie d’elle, qui n’était pas du tout prête à assumer quoique ce soit. Et tout autant qu’un genre d’inquiétude coulait sur son visage dès qu’elle était seule, aussitôt qu’Aodren revenait, le naturel suivait bien assez vite, et Tessa s’retrouvait à nouveau, dénuée de tout doute, dénuée de toute crainte, à juste vouloir chérir ce qu’ils avaient. Parce que si elle parlait, y’avait une décente chance qu’ils aient moins que tout ça; qu’elle ruine leur amitié, ou la confiance, ou l’évidence entre eux deux. Si elle disait quelque-chose, juste pour mieux s’faire refouler, elle savait qu’elle aurait trop mal pour-... pour elle n’savait quoi, à vrai dire. Seraient-ils encore capables de vivre ensemble? Et les soirées nachos? Et les cocktails? Et les fois où elle pouvait se serrer dans ses bras, parce qu’elle avait des crampes d’estomac à cause de ses règles, ou quand elle était triste ou épuisée à cause de quelques mésaventures? Peut-être n’était-ce là que des pensées égoïstes - Tessa avait été là pour lui, aussi, pourtant, et évidemment qu’elle s’demandait si elle en serait encore capable, s’il devait rejeter son coeur déjà trop offert. Elle soupira pour elle-même, alors, reprenant contenance lorsque Aodren s’assit à côté d’elle, sans qu’elle ne l’voit venir: bordel, finalement, elle n’avait pas été si attentive que ça. Elle aimait juste s’torpiller l’esprit. Comme d’habitude, pourtant, il suffit d’une phrase, lancée par le brun, pour qu’elle sourit, d’un air narquois, abandonnant là ses pensées défaitistes. « Oh wow, j’vais finir par croire que t’as perdu tout ton game... ça devrait être flatteur de s’faire draguer, même par un mec. » et elle dit ça, haussant les épaules, comme si elle, elle le faisait bien, s’laisser draguer par les mecs. Et pourtant, gay ou non, ils étaient tous pareils parfois, avec leurs mauvaises phrases pour ‘pécho’. Se redressant un peu sur elle-même, pour enfin se tourner vers Aodren et lui prendre le verre de bière qu’il avait ramené pour elle avec le sien à lui, elle le remercia dans un sourire, un ricanement flottant dans l’air; « Est-c’que ça veut dire que tu vas changer de bord, alors? » demanda-t-elle, d’un air narquois, suivi de près par une expression qui pourrait presque laisser croire qu’elle se sentait menacée. Comme si elle en avait le droit, tiens. Et puis, la vie de beaucoup d’gens seraient plus facile, si on pouvait activer ou désactiver son orientation sexuelle à souhait. « Au cas où, y’a aussi des gens qui sont là juste pour discuter, tu sais... » faussant un air choqué, Tessa se moqua gentiment d’Aodren: elle doutait qu’il se fourvoie ainsi sur ce qu’était de la drague, et ce qui était juste une conversation triviale, mais bon, avec eux qui envoyaient des signaux à double-sens, c’était parfois facile de s’perdre. « Tes mères vont venir, tu crois? J’suis sure que notre couverture est assez grande... » remarqua-t-elle, comme si avoir la présence d’une tierce personne pourrait aider; pourtant, parfois, quand elle parlait avec Elizabeth, Tessa se retrouvait confrontée à ses propres craintes et ses propres contradictions, chose qui n’était pas aisée pour elle. Mais, si Aodren voulait voir sa famille, elle n’allait pas s’y opposer hein, c’était elle qui l’avait trainé là, alors qu’il n’avait que peu d’intérêt à s’trouver dans le coin. |
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Ven 30 Juin - 15:16 | |
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We light it up in the darkest hour. tessa dyer & aodren adkins Soutenir le mouvement LGBT, c’était naturel pour Aodren, il avait été adopté par un couple de femme et il leur été tellement reconnaissant qu’il avait toujours eu une profonde admiration pour elles et le couple qu’elles pouvaient former. Il n’avait jamais été du genre à juger qui que ce soit pour une histoire de sexualité, c’était d’après lui complètement débile. Il avait subi les remarques de ceux qui qui ne comprenaient pas qu’un couple de femmes puissent avoir le droit d’adopter des enfants. Techniquement de toute façon, officiellement, il n’avait longtemps que qu’une mère, puisque l’adoption homoparentale n’avait été autorisée qu’à peine une quinzaine d’années plus tôt. Mais, ça n’avait jamais empêché les gens de l’insulter, lui et ses sœurs à cause de leur famille, et les parents des autres gamins, ils avaient aussi eu la critique facile, comment des gosses pouvaient être parfaitement équilibrés en ayant aucun repère masculin ? Ce qu’il savait lui, c’était que dans la famille d’accueil où il s’était retrouvé avant d’être adopté, y avait eu une mère qui n’avait rien à foutre des gamins qu’elle avait eu sous son toit et un père qui les frappait au moins pas de travers, alors, deux femmes, deux hommes, un homme et une femme, y avait probablement pas de schéma qui valait mieux qu’un autre. Lui, il aimait sa famille comme elle était et parfois, il regrettait son père, sa mère, la vie qu’ils avaient eu au Mexique, quand bien même ils n’avaient clairement pas roulé sur l’or, mais ça ne changeait en rien l’affection qu’il avait développé pour Elizabeth et Jessica. Elles lui avaient appris à respecter les autres qu’importait leurs différences, alors, même s’il n’était pas vraiment un membre de cette fameuse communauté, venir aujourd’hui passer un peu de temps ici, c’était un moyen comme un autre de montrer son soutien et puis c’était fun, fallait bien l’admettre, c’était probablement mieux que de rester tout l’aprèm à glander sur le canapé, ou de s’occuper de ses cours, quand bien même ça, il n’aurait pas le choix de s’y coller, à un moment ou à un autre.
Pour l’instant, il pouvait encore se dire qu’il avait bien assez le temps pour penser à ça, en plus c’était bientôt les vacances d’été, la plupart des étudiants allaient partir alors, et malgré les sessions qui continuaient, il aurait forcément plus de temps pour tout bien préparé. Arrivé à cette période de l’année de toute façon, les étudiants passaient plus de temps à prévoir leurs vacances qu’à écouter ce qu’on pouvait leur raconter. Alors, il avait bien le droit de passer son samedi ici plutôt qu’à bosser pour des étudiants qui s’en fichaient de toute façon. En plus, ils n’avaient pas tant de temps que ça devant eux, parce qu’ils allaient devoir retourner s’occuper des chatons que Tessa avait ramené à la maison, qui n’avaient toujours pas de noms parce que c’était un sujet à débat entre eux deux. Peut-être qu’il devrait la laisser en appeler un ‘Amiral Snuggle’ si ça pouvait lui faire plaisir, après tout, c’était pas ses chats à lui techniquement. Lui il avait déjà Leia, sa chienne. Au moins, il ne s’était pas pris la tête pour choisir le nom. Ils se prenaient plus la tête pour les noms des chats qu’il ne s’était pris la tête avec sa femme à la naissance de leur fils. Enfin, ça le faisait rire, cette histoire de nom de chat. Il avait laissé la blonde quelques minutes, juste le temps d’aller chercher de la bière et maintenant il était de retour à ses côtés, assis sur la couverture qu’ils avaient ramenée. « Peut-être que ça devrait être flatteur, mais c’était juste embarrassant. » Il n’avait clairement pas l’habitude de se faire draguer par des hommes, il ne se faisait pas non plus draguer par toutes les filles qui passaient, ou peut-être qu’il était tellement à la ramasse qu’il ne remarquait pas forcément quand on lui faisait des avances. Enfin, là, ça avait été vraiment embarrassant, rien de plus. « Non, je crois quand même que je vais rester fidèle à mes convictions. » De toute façon, c’était pas un choix qu’il pouvait prendre comme ça, c’était pas parce qu’il se disait qu’il allait devenir gay, qu’il allait se mettre à trouver les autres types attirants. Y avait rien à faire, il préférait définitivement les courbes féminines et moins il voyait de pénis dans son quotidien, mieux il se portait. « Je sais, j’ai aussi parlé à des gens qui n’étaient pas intéressés par mon cul. » Y avait des mecs qui parlaient aux femmes avec encore moins de délicatesse que le type qui lui avait parlé, alors évidemment qu’il savait que ce n’était pas que des types comme ça qu’on croisait dans le coin. « Je sais pas. Peut-être qu’elles sont trop occupées à faire des magouilles dans mon dos hein. » Il haussa les épaules. Il avait quand même un peu de mal à digérer les décisions de Jessica, celles qu’elle avait prises sans lui en parler et alors même qu’il avait explicitement dit qu’il ne voulait plus qu’on continue des recherches qui ne faisaient que remuer un couteau dans une plaie béante et encore bien douloureuse. Est-ce que ça faisait de lui le pire père du monde ? Peut-être bien, mais il avait vécu trois ans avec une femme qui n’avait vécu que pour ça, et qu’il avait soutenu, envers et contre tout, peu importait l’épuisement, alors peut-être qu’il en était devenu égoïste, mais au moins, il avait l’impression que ça allait mieux dans sa vie, alors évidemment qu’il voulait s’accrocher à ça. Il leva les yeux vers Tessa pour regarder le dessin qu’elle avait sur la joue, qu’elle n’avait pas eu quand il était parti. « C’est mignon. » Qu’il déclara, un sourire sur les lèvres, avant de glisser ses doigts sur la joue de la blonde, juste en dessous du dessin, il les attarda probablement trop longtemps, contre sa peau, avant de finalement laisser retomber sa main, ses doigts rejoignant ceux qui étaient déjà accrochés à son verre de bière. |
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Sam 1 Juil - 1:21 | |
| so many words we're not saying Elle ne savait pas, Tessa, pourquoi elle avait parlé de la Pride à Aodren, avec la ferme intention de lui demander de l’accompagner. Peut-être avait-ce été un caprice inconscient qu’elle avait eu au tout début, alors que les jours approchaient irrémédiablement de la date idéale, pour cette fête en plein coeur de Central Park. Rien que par égoïsme, elle n’avait pas eu envie d’y aller toute seule; c’n’était pas si amusant que ça, la Pride, en solo. C’était comme une fête avec plein de gens, au fond; et Tessa dans les fiestas de ce genre, elle avait surtout eu l’habitude d’être la fille sympa, célibataire et ouverte d’esprit, qui sympathisait avec tout le monde, et ne refusait que très rarement le contact d’un inconnu qui l’abordait de façon un tant soit peu sympathique. Comme un poisson dans l’eau, la petite fille qui avait grandi dans le New Jersey, était capable de se mêler à des foules, à s’y faire des copains ici et là, et à se graver dans les mémoires. Probablement que ç’aurait été facile pour elle, de répéter l’exploit cette année encore; si elle avait été solo, elle aurait sûrement engagé la conversation avec quelqu’un depuis belle lurette, et même si elle était restée dans son coin, cette fille qui était venu quelques minutes plus tôt, aurait sans conteste accroché son attention. La blonde aurait fait autre chose que rester muette, vaguement sourire et vaguement rougir sous le regard intense de l’inconnue; peut-être que la maquilleuse serait restée dans les parages, parce que Tessa se serait même amusée de ses exploits en art. Elle aurait bien eu envie d’avoir un autre drapeau dessiné sur la cuisse, juste au niveau de son short, ou peut-être sur le bras, sur le pied. A d’autres endroits. Aussi gauche et intimidée semblait-elle être, parfois, aspirée dans toute sa splendeur juste par un contact avec Aodren, habituellement, la drague n’était pas quelque-chose qui lui faisait peur. Avec cette fille, ç’aurait été clair; ç’aurait été du flirt, de l’amusement, une copine avant toute chose, et peut-être quelque-chose d’autre après, au fil de la soirée. Une relation éphémère qui serait entrée et partie de sa vie aussitôt dit, aussitôt fait. Une amitié qui aurait été nette et précise, sans complication. Tout ce qu’elle n’avait pas avec le jeune homme, là maintenant; non, concernant Aodren, Tessa s’posait beaucoup trop de questions. Il était un ami trop précieux pour qu’elle risque quoique ce soit; et elle s’interrogeait beaucoup trop sur le pourquoi du comment pour être un tant soit peu spontanée. Pourtant, tout entre eux, avait démarré de la démarche la plus spontanée et stupide qui soit; Tessa avait juste eu envie de le consoler, qu’il se sente mieux - elle avait voulu voir briller dans son regard des éclairs malicieux, pendant qu’il souriait d’un air narquois, amusé et flatteur. Peut-être avait-elle voulu exister aussi. Peut-être avait-elle eu, elle-même, une soif d’aventure qui aujourd’hui, s’retournait complètement contre elle. Alors au beau milieu de la Pride, elle était là, encore, sur sa couverture, avec Aodren, qui pourtant, n’était pas un membre de la communauté LGBT, n’avait pas de drapeau prônant sa bisexualité inscrit sur la joue, et avec lequel, parfois, dans sa tête, la blonde passait d’un extrême à l’autre. Du chaud au froid; de l’assurance, au doute. Et c’n’était pas la faute du brun, tout ça, bien sûr; elle n’avait pas envie de s’lever pour aller faire connaissance avec qui que ce soit d’autre: non, Tessa, elle avait été assez stupide pour lui parler de la Pride, pour lui demander s’il voulait venir, et pour trop bien comprendre pourquoi elle avait fait ça - elle n’avait pas envie de rentrer avec qui que ce soit d’autre que lui ce soir, elle n’avait pas envie que ce soit même une possibilité, une bouteille lancée à la mer en signe de désespoir. Alors, elle était là, avec Aodren, à n’pas savoir quoi dire, mais à savoir c’qu’elle ne voulait pas faire, surtout.
Elle était contente qu’il soit là, Aodren; à vrai dire, ça faisait au moins une personne dans son entourage, ‘hors de la communauté’, qui acceptait cette part d’elle-même. Évidemment, il n’avait pas eu besoin d’elle pour s’ouvrir l’esprit et voir les choses différemment; il avait été élevé par ce que Tessa voyait être les deux femmes les plus tenaces, courageuses et admirables qui soient. Parfois, elle s’disait qu’elle aurait bien voulu grandir dans cette famille, elle aussi; avec les Adkins, les barbecue, les fêtes, les dialogues semblaient plus aisés qu’avec sa propre famille. Tessa, elle aimait tout autant qu’elle détestait ce décalage: c’n’était pas juste qu’elle se sente si mal, si incapable d’être elle-même avec ses propres parents, mais c’était comme ça. Aodren, Myra, et tous les autres, ils avaient connu d’autres moments malheureux et difficiles. Tessa, elle, elle avait grandi dans un monde privilégié - fallait bien qu’y’ait un mauvais côté à tout ça, pour équilibrer la balance de la vie. Quoiqu’il en soit, ils s’en sortaient plutôt bien, tous les deux, non? Au moins en apparences, ils étaient capables d’être tous les deux, sur un même carré de couverture, sans que ce n’soit excessivement bizarre et malaisant; la Dyer n’avait pas envie que les choses tournent de la sorte un jour entre eux. Par lâcheté, peut-être par sécurité alors, elle se taisait tout court, du coup, et c’était très bien comme ça. C’était très bien pour eux deux du moins, surtout alors que plus l’temps passait, plus le sillon d’Aodren dans son coeur semblait s’enfoncer profondément. Heureusement, elle n’en était pas encore à jalouser un type inconnu qui avait pu explicitement le draguer - selon les moments, selon le scénario de leur tête à tête, Tessa aussi, parfois, elle pouvait s’autoriser à le draguer, Aodren. Sous le couvert d’un jeu, sous le couvert de leur ‘deal’ et tout ce qu’il incluait; ironiquement, c’était facile comme tout, et ça lui donnait plus chaud, plus de désir, plus de papillonnements au creux du ventre, que ça n’le devrait, si c’était juste un ‘jeu’. Les premières impressions de ce type, quelles qu’elles aient été, elles avaient été à sens unique; probablement que s’il était revenu en disant qu’il s’était fait draguer par une nana, qu’il avait eu son numéro en plus, elle aurait une tête tout à fait différente. Elle le savait, Tessa, alors elle ne fut pas surprise de sentir une chape de plomb écraser ses entrailles à cette pensée. C’était une crainte qui vivait tous les jours en elle; Aodren se baladait dans la rue, il sortait, il travaillait, il était sur MatchMaker - à tout moment, elle pouvait passer à côté de tout, et elle n’avait aucune idée de comment elle pourrait gérer ça. « Il est parti maintenant, t’inquiète pas. » elle charria encore son meilleur ami, dans un sourire; la tentation de lui proposer d’aller se bécoter sous le nez de ce type pour lui faire bien passer le message, brûla les lèvres de la blonde, avant qu’elle ne se rétracte - ç’aurait été encore plus stupide que le reste. Depuis combien d’temps, est-ce qu’elle construisait tout un tas de fantasmes sur les lippes du jeune homme? Elle savait qu’elles lui faisaient ressentir tout un tas de choses au creux de ses cuisses - mais ses baisers, elle n’les connaissait pas, et elle s’était construit tellement, tellement d’idées, tellement d’images. Certainement une chose dont elle aurait honte de parler - la toute première chose de toute sa vie, sans aucun doute. « Ahhh, les convictions d’homme hétéro, c’est une cause dure à défendre, ça. » ne put-elle s’empêcher de se moquer, arquant un sourcil, dans un ricanement digne d’une adolescente de lycée. C’était l’endroit idéal pour se moquer de ça; ici, tout le monde défendait des convictions complexes et dangereuses, même - alors Aodren n’était certainement pas le plus mal loti, même s’il se faisait draguer ouvertement en allant chercher des bières. Il le savait assez pour n’pas être vexé par sa phrase, évidemment; elle s’en fichait tout autant qu’il soit hétéro, qu’il s’en fichait qu’elle soit bisexuelle. Tessa, elle n’jugeait pas grand-chose, pas beaucoup de gens; elle n’était moralement pas meilleure que qui que ce soit, et elle avait passé trop de temps avec des gens qui prétendaient le contraire. La réponse du jeune homme vis à vis de ses mères, alors, la surprit; pour le coup, elle n’savait pas de quoi il parlait - parce qu’elle n’avait pas demandé, ou parce qu’Aodren n’avait pas voulu lui en toucher un mot? Avant que la question ne lui vienne, la blonde fut prise de court par le contact des doigts de son ami contre sa joue; déferla en elle, toute la troupe des clichés romantiques. Des pieds à la tête, les papillonnements, le battement raté du coeur au fond de sa poitrine - les yeux, grands ouverts, trahissant des vagues d’incompréhension, d’affection et d’inquiétude qui dansaient en elle comme une mer nerveuse. Un peu comme une jeune fille en fleur, qui était touchée pour la toute première fois; peut-être était-ce parce qu’elle n’avait jamais ressenti ça, le doute, gonflant à la même vitesse que l’affection. « T’aimes bien? » la question sembla presque niaise sur ses lèvres, alors qu’elle souriait, passant une de ses mèches derrière son oreille, comme une parfaite idiote. « C’est-... une fille qui m’l’a fait; là-bas, elle passe un peu chez tout le monde. » se justifia-t-elle, comme si elle le devait: elle était arrivée et partie le temps qu’Aodren aille chercher deux verres de bière, alors quand même, y’avait pas de scénarios excessifs à construire, même avec une vaste imagination. « Alors... c’que t’as dit sur... sur tes mères... Y’a un problème? » c’n’était pas juste un désir de changer de sujet qui la prit; maintenant que la main du jeune homme avait quitté le contact de sa peau, c’était comme si le cerveau de Tessa pouvait à nouveau fonctionner. Quelle imbécile. Elle savait que l’amertume du jeune homme cachait quelque-chose - de grave, d’important pour lui; et même s’il était venu pour elle aujourd’hui, elle était là pour lui, aussi, tout le temps, quoiqu’il advienne. |
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Asteria Drake « Admin + queen of hearts. » pseudo : sweet poison (anaïs).
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Sam 1 Juil - 14:32 | |
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We light it up in the darkest hour. tessa dyer & aodren adkins Ça avait été une évidence pour lui de venir jusqu’à Central Park avec Tessa. Il serait allé n’importe où avec la blonde, sans doute, si elle le lui avait demandé. Ici au moins, alors même que ça semblait être l’endroit idéal pour faire tout un tas de nouvelles rencontres, il se disait que Tessa n’allait quand même pas l’abandonné à son sort pendant qu’elle irait bécoter une autre fille. Il devrait peut-être l’encourager à aller vers les autres et au lieu de ça, il espérait en silence qu’elle ne le laisse pas tout seul dans son coin pour aller vers d’autres personnes. Il était jaloux quand il s’agissait de Tessa, alors même qu’il savait qu’il n’était pas dans ses droits. La blonde ne lui appartenait pas de toute évidence. Il n’avait jamais eu la prétention d’avoir une propriété quelconque sur qui que ce soit, même pas sur Gina, peut importait qu’ils aient passé neuf ans de leur vie ensemble. Mais y avait quand même une histoire de fidélité qui naissait dans les couples et il semblait presque qu’il attendait ça de la part de Tessa, alors même qu’ils n’étaient pas en couple. Lui, il savait qu’il n’avait pas la volonté d’aller voir ailleurs et pourtant, des fois, il passait ses heures sur MatchMaker à regarder des profils de filles, sans oser faire le premier pas pour autant. Parce qu’il pensait encore à Tessa. Il se disait bien souvent qu’il devrait aller vers d’autres femmes, ne serait-ce que pour aller de l’avant, plutôt que de rester focaliser sur Tessa, parce que ce serait mieux pour elle, comme pour lui. Au moins, il ne risquerait pas, un beau matin de lui piquer une crise de jalousie complètement insensée parce qu’il la découvrirait en train de boire son café en compagnie d’un autre type ou d’une autre nana. Il se savait ridicule aujourd’hui, à se dire que, tant qu’il était là, elle n’allait pas le lâcher pour quelqu’un d’autre. Peut-être qu’il aurait dû refuser son invitation du coup, mais il avait trop envie d’être avec elle pour agir de la sorte.
C’était débile, ils étaient tout le temps ensemble, ou presque. Ils se croisaient quand ils se levaient le matin, ils prenaient leur petit-déjeuner ensemble, avant de quitter leur appartement où ils se retrouvaient bien assez vite le soir, alors ils pouvaient bien passer un peu moins de temps ensemble, ça les ferait probablement moins ressembler à un couple. Mais il l’aimait bien lui, cette situation. Elle lui permettait de se voiler la face et au moins, quand il était en face de Tessa, il réfléchissait un peu moins à toutes les conséquences que leur histoire pourrait bien finir par avoir, sur le lien qu’ils avaient tissé au fil des années. Elle était sa meilleure amie et il ne voulait surtout pas la perdre, pas à cause d’une histoire de cul qui serait devenue beaucoup plus que ça, au fil des moments qu’ils passaient tous les deux. Il aurait dû rester à l’appartement alors aujourd’hui, ça aurait été le truc le plus logique à faire et il aurait même dû espérer que Tessa profite de son absence à ses côtés pour rencontrer quelqu’un et même être prêt à s’enfermer gentiment dans sa chambre, si jamais elle décidait de ramener cette personne dans leur appartement. Mais, rien que d’y penser, il sentait son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. C’était idiot, il le savait, mais il n’arrivait pas à faire autrement et c’était certainement pas le gars qui venait de le draguer qui allait l’aider à aller de l’avant au contraire, ça lui donnait d’autant plus envie de rester aux côtés de Tessa, histoire d’éviter d’autres situations embarrassantes. « Ouf, je suis sauvé alors. » Il rigola légèrement, heureusement, il n’avait trouvé la situation qu’embarrassante, pas angoissante, au final, il avait dit à l’homme en question qu’il n’était pas intéressé et il était parti sans faire d’histoire. Il rigola de nouveau, aux mots de la blonde. « Ouais, hein. Encore, j’ai de la chance, je suis pas d’origine américaine, imagine comme ça aurait été compliqué pour moi sinon. » L’homme blanc, hétérosexuel, américain, menait forcément une vie bien compliquée dans ce monde, une ironie certaine, alors qu’il était bien placé pour savoir que c’était courant que ce genre de types soient privilégiés en toutes circonstances. C’était bien ce genre de types, qui étaient les premiers à juger les autres, sur leur couleur de peau, leur religion, leur sexualité ou même pour un vagin et une paire de sein. Ses convictions d’hétérosexuel n’étaient certainement pas à défendre, ça ne voulait pas dire pour autant qu’il ne comprenait pas le combat de ceux qui défilaient aujourd’hui. Il n’avait pas de drapeau à se faire dessiner sur la peau aujourd’hui alors, rien à défendre pour lui-même, mais défendre les autres, semblait être un combat qui en valait la peine à ses yeux. Au moins, elle pouvait être certaine Tessa qu’il ne la jugeait pas sur son orientation sexuelle et qu’il ne l’avait jamais fait. Elle était bisexuelle, et alors ? Alors qu’il la regardait, les doigts posés contre sa joue, il aurait juré qu’elle était parfaite en tout point, de toute façon. « Ouais, j’aime beaucoup, même. » Il ne savait plus s’il parlait du drapeau qu’elle avait sur la joue, qui n’était finalement qu’il rectangle rose, violet et bleu, ou s’il parlait de Tessa elle-même, alors que son regard s’était perdu dans ses yeux avant de se poser sur ses lèvres et de finalement vite se détourner vers ailleurs, vers le reste de la fête, ses doigts retournant sur son verre de bière. « Peut-être qu’elle en propose aux filles qui lui plaise. » Il reposa son regard vers elle, un léger sourire sur les lèvres, si c’était le cas, alors Tessa avait peut-être laissé filer une bonne opportunité et lui, en son for intérieur, il se disait que c’était pas plus mal. Il avala une gorgée de sa boisson avant de hausser les épaules. « Je sais pas trop. Peut-être que c’est moi qui sur-réagit. » Il ne savait plus trop, finalement, peut-être que c’était lui le méchant dans l’histoire, celui qui abandonné définitivement son propre fils, parce que c’était plus facile pour lui et qu’il s’attendait à ce que tous les autres s’en remettent à sa décision. « Jess, elle a continué les recherches pour … » Il ne termina pas sa phrase, comme si prononcer le nom de James, ou juste dire ‘mon fils’ ça représentait une douleur insoutenable. « Peut-être que c’est moi le problème, que je suis juste égoïste de penser que tout le monde devrait accepter ma décision sans broncher. » C’était ce qu’il avait attendu de ses proches, c’était cette différence de point de vue qui avait détruit son mariage et peut-être que dans l’histoire, c’était lui pauvre con, le pire père de la planète, celui qui avait laissé tomber pour reprendre sa vie en mains, alors que les autres gardaient espoir. C’était un peu ce qu’il ressentait depuis qu’il avait parlé avec Jessica. Ça faisait six ans quand même, est-ce que ça faisait de lui une ordure de se dire que ça ne servait plus à rien ? Il ne s’était jamais remis autant en question que depuis cette conversation avec sa mère. |
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Dim 2 Juil - 4:37 | |
| so many words we're not saying Surévaluer une situation, tourner un problème dans tous les sens, c’n’était pas l’habitude de Tessa - oh, elle n’s’estimait pas particulièrement stupide ou quelque-chose dans c’genre là, merci bien, mais elle avait toujours aimé la simplicité des contacts et des moments spontanés. Naturelle, franche comme ça, c’était ce qui la décrivait le mieux, elle; elle ouvrait facilement ses bras aux autres pour leur prouver une affection évidente et honnête. Elle était chaleureuse, douce, compréhensive, et directe; Tessa n’mentait pas. Ou pas des masses, du moins; souvent, quand elle pensait à ses parents ou quand elle passait un moment en leur compagnie, elle se savait avoir l’allure d’une personne totalement différente de la blonde pimpante qui naviguait dans les rues de New York. Ils n’pourraient pas comprendre, qu’elle se disait. Et eux, ils étaient des habitués du mensonge; ils n’aimaient pas en être victimes, de toute évidence, mais partout autour d’eux, les Dyer avaient eu pour habitude d’en parsemer ici et là, pour fuir une situation qui leur déplaisait. Leur fils n’avait jamais atterri en prison, il était parti voyager à l’étranger pour s’émanciper, et obtenir un travail, tout à fait honnête et recommandable. Leur fille, elle, avait été «à Columbia» et cette simple mention avait toujours suffi à assez impressionner les gens pour que ses géniteurs n’aient jamais à ajouter qu’elle y était pour étudier l’art. Tant bien que mal, Tessa en était quand même arrivée à être fière de ce qu’elle faisait. Peut-être. A défaut d’en être particulièrement chargée d’orgueil, elle vivait, heureuse et relaxée, nageant quotidiennement dans un domaine qui l’inspirait, la faisait rêver, et la motivait. Quelque-chose que bien peu de gens pouvaient prétendre, dans le monde actuel; mais la blonde aurait été folle de croire que ce simple fait - son bonheur à elle - puisse être quoique ce soit qui rendrait ses parents fiers. Même son histoire avec Aodren, elle n’savait pas ce qu’elle en faisait. Ce qu’elle en ferait, si ça devait un jour être-... ce elle ne savait quoi, qu’elle n’osait pas nommer. Est-ce qu’elle serait un jour capable de raconter à ses parents, qu’cette histoire quelle qu’elle soit, était née des années plus tôt, parce que Tessa et lui vivaient sous le même toit depuis belle lurette maintenant, quelque-chose qu’elle leur avait déjà caché, alors même qu’ils payaient le loyer de l’appartement, techniquement. Est-ce qu’elle serait capable de s’enfoncer plus encore, en disant qu’un beau jour, il était rentré d’une mauvaise journée, il avait eu un rencard plutôt déplaisant, et il lui était soudainement venu à l’idée, à elle, de lui proposer de le consoler en batifolant? Rien que le fait d’imaginer leur fille, à genoux dans la cuisine, en train de faire tout un tas de choses bien explicites à un homme, était une image que ses parents fuiraient comme la peste, quitte à l’abandonner, elle, sur le bas-côté. Mais peut-être au fond, que c’était aussi quelque-chose qu’Aodren n’aurait pas particulièrement envie de raconter dans sa famille à lui, non? Peut-être alors, que sa famille à elle, n’était pas si dysfonctionnelle, si bizarre, si compliquée et froide. Combien de fois s’était-elle dit ça, Tessa? Pourtant, à l’instant t de se confronter avec ses parents, d’avoir une conversation téléphonique avec eux, ou d’entendre qu’ils venaient passer quelques jours à New York, elle se dégonflait, et devenait presque une toute autre personne. Aodren n’avait jamais assisté à toute cette farce - personne n’avait jamais assisté à toute cette farce, parce que Tessa avait développé un vrai talent, pour séparer ces deux vies, quand bien même elles envahissaient si souvent son esprit, et se faisaient là, si régulièrement bataille. Comme quoi, peut-être était-elle plus menteuse qu’elle n’voulait bien l’admettre.
Sans doute même, que c’était ce qui la poussait dans cette situation, avec le brun, à n’pas savoir quoi dire pour quelques secondes frivoles, avant de s’escrimer à reprendre la face. Elle avait toujours été spontanée avec ses sentiments, pourtant; Tessa, elle ne savait pas faire semblant d’aller bien quand en vérité, elle allait mal. Elle n’savait pas cacher ses secrets, enterrer ses malaises et étouffer dans l’oeuf, ses peines. Alors probablement qu’Aodren devait être sûr à chaque fois, que tout allait bien, que tout était évident - parce qu’elle déversait toute son énergie, dans l’effort de maintenir, entre son coeur et son esprit, l’évidence de ce qu’ils avaient là. Elle n’pouvait pas le perdre, c’était tout ce qu’elle savait, Tessa. Ça, et le fait qu’y’avait trop de choses dans leurs vies respectives, peut-être la vie d’Aodren surtout, pour qu’ils soient quoique ce soit de sérieux. Comment pouvait-elle exister à ses yeux, autrement que comme la meilleure amie, quand c’était un rôle qu’elle avait revêtu depuis sept ans maintenant, alors même qu’il avait été marié à l’époque, accroché à une femme qu’il avait connu depuis le lycée, et avec laquelle il avait eu un enfant? C’n’était pas quelques séances de préliminaire, de l’amusement léger et inconscient, des blagues et leur complicité totalement amicale, qui allaient changer quoique ce soit, si? Elle était persuadée, Tessa, qu’elle sur-interprétait chaque caresse du bout des doigts, chaque regard, chaque moment où ils se perdaient, dans la présence l’un de l’autre. Dans l’évidence de la réalité, ils en étaient toujours là; juste colocataires, juste à s’amuser quand ça n’allait pas, et à faire comme si de rien n’était l’instant d’après, juste à être amis. Elle était juste, aussi, en plus de tout ça, une parfaite idiote qui n’arrivait pas à faire la part des choses. Peut-être alors qu’elle aurait dû filer son numéro à la fille au maquillage, comme ça, ç’aurait presque pu lui permettre à Tessa, d’avoir encore une parcelle de son coeur, sauve de l’inconscience qui l’habitait, quand il était question d’Aodren. Mais non, elle était con jusqu’au bout. Un instant, ils en étaient aux rires, sur des sarcasmes évidents, la blonde glissant un; « C’est eux qui s’plaignent le plus, alors qui sait... » en parlant des hommes hétérosexuels et blancs de ce monde, un regard complice l’amenant à se perdre dans les prunelles du jeune homme. Et l’instant d’après, elle sentait son coeur gonfler contre ses côtes, juste à cause d’un contact de la part de son vis à vis - rien de sexuel comme ils connaissaient de plus en plus, rien de passionné ou désespéré comme ces fois-là; un vrai geste tendre dont il en avait le secret, et qui semblait avoir un tout autre impact désormais. Tessa aurait pu léviter au-dessus du sol pendant plusieurs secondes, que ça n’aurait pas été différent. Il aimait beaucoup, qu’il disait - et c’était comme s’il disait qu’il l’aimait beaucoup, elle. Quelle conne, sérieusement. Sous le prétexte d’observer la fille au maquillage, Tessa reprit contenance, haussant les épaules; « Peut-être ouais... » c’est tout c’qu’elle put dire, alors même que ç’aurait été flatteur de savoir qu’elle lui plaisait à cette fille. Comme ce serait flatteur, d’savoir qu’elle plaisait à Aodren; pas juste pour son corps ou leurs amusements à eux. Mais ça, c’n’était peut-être pas pour cette vie-là. « Au moins, tu peux m’assurer qu’elle m’a bien fait un drapeau. T’aurais réagi différemment si ç’avait été, genre, une bite. » quelle belle vague tentative à faire de l’humour, qui la fit ricaner vaguement, avant qu’elle ne se reprenne. Elle était douée pour changer de sujet, pour fuir une réalité trop évidente dans son coeur; y’avait rien de mieux pour tuer la romance, que de parler des problèmes. Et évidemment qu’il en avait, des problèmes, Aodren; l’entendre parler de son fils, lui rappela au moins, à Tessa, qu’il avait eu une femme, une famille, une vie construite comme ça y’a pas si longtemps, et qu’à côté, leur histoire décousue et bizarre, elle n’pouvait pas valoir grand-chose. De la façon la plus égoïste qui soit, alors, la Dyer en était aussi à détester tous ceux qui ramenaient James dans le présent, comme une plaie béante qui ne se refermerait jamais. « Quand mon frère a fini en prison... mes parents ont décidé de comment j’devais gérer ça. On en parlait plus, et point barre. » admit-elle, sachant très bien c’que ça faisait aussi, de n’pas pouvoir vivre comme ça. Elle comprenait la peine des autres, d’ceux qui voulaient encore s’accrocher, probablement était-ce pour ça qu’elle détestait l’fait qu’elle n’pense qu’à elle, quand il était question d’un pauvre gamin qui s’était fait enlever. Faute de mieux, elle se mit à tripoter l’herbe, Tessa, ses yeux accrochés à ça; « J’pense que-... t’as raison, de faire comme ça. Si c’est ce dont t’as besoin... c’que tu veux. Si t’es fatigué, si tu dois avancer. N’importe quelle raison... » ce serait injuste, de lui dire qu’il était une mauvaise personne parce qu’il avait besoin, pour son bien être à lui, d’respirer. Ce serait comme tout ruiner entre eux deux, s’il n’avait pas pour elle les mêmes sentiments qu’elle avait pour lui; à défaut, Tessa n’disait juste rien, parce qu’elle savait que sa réaction, organique et viscérale, serait injuste. « Mais... peut-être que c’est aussi... normal, que Jess, ou Gina, ou n’importe qui... choisisse de faire ça différemment. Tant qu’elles essayent pas de t’entrainer dedans. » dans un haussement d’épaules, encore, Tessa eut au moins assez de courage à nouveau pour se tourner vers lui. « J’aurais-... dû, j’aurais voulu, aller voir Adam, moi. Maintenant, il est j’sais pas où, et j’le verrai probablement plus jamais. Si Jess fait quelque-chose dont elle a besoin, c’est pas-... dans ton dos, ou contre toi. Si tu fais c’dont t’as besoin c’est pas-... en étant une mauvaise personne. » parce que Tessa, elle n’pouvait pas dire que ses parents avaient été de mauvaises personnes; elle les avait vus se battre pendant des mois contre la justice. Ils avaient payé tous les avocats possibles, ils avaient assisté à tous les procès, ils avaient essayé. Aodren avait essayé aussi. L’emprisonnement d’Adam avait créé des plaies définitives dans sa famille, Tessa les avait vues, Tessa en avait été victime elle aussi. Elle savait, qu’y’avait pas de réponse idéale, au moins. |
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Dim 2 Juil - 14:21 | |
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We light it up in the darkest hour. tessa dyer & aodren adkins Il n’avait jamais vraiment su comment gérer la disparition de son fils, Aodren. Est-ce qu’y avait vraiment quelqu’un qui savait comment gérer ça de toute façon ? Il en doutait fortement. Lui il avait été angoissé les premières heures, mais il avait cru que ça allait s’arranger, ça avait été facile au début de penser qu’il était juste parti quelque part, poursuivant un animal, ou intrigué par quelque chose et qu’il avait fini par s’égarer, parce qu’il avait été encore bien jeune et que se perdre dans les rues de New-York en étant adulte c’était facile, alors en étant enfant, ça l’était forcément encore plus. Il s’était perdu et la police aurait dû le retrouver facilement. Puis, les heures étaient devenues des jours entiers et c’était la colère qui avait pris le dessus, il leur avait dit un certain nombre de fois, aux flics qui s’occupait de l’affaire qu’ils n’étaient qu’une bande d’incapables. Aujourd’hui, il savait bien qu’ils avaient fait de leur mieux, mais à l’époque, ça avait été bien difficile à admettre. Au fil du temps, il s’était resigné lui, il avait fini par admettre que c’était fini, qu’ils ne le retrouveraient pas. Il était resté aux côtés de Gina, il avait écouté ses théories, il l’avait suivi dans ses idées et à chaque fois, ça avait su réveiller ce petit bout d’espoir qui subsistait au fond de son cœur, pour mieux le briser à la fin. L’espoir, ça avait fini par devenir la chose la plus difficile à supporter, puisqu’il avait toujours été réduit à néant bin trop rapidement. Maintenant, ça faisait six ans qu’il avait perdu son fils et il lui manquait encore tous les jours, il ne l’oubliait pas, évidemment. Mais admettre que c’était fini, ça avait été pour lui la meilleure chose à faire pour arrêter de se faire du mal. Il avait eu besoin de ça pour que sa vie soit moins douloureuse et ça marchait assez bien, alors il n’avait pas l’envie de se replonger là-dedans à nouveau.
Il avait eu de la chance d’avoir Tessa. Elle l’avait soutenu pendant toute cette période de sa vie et quand il lui avait demandé s’il pouvait rester chez elle, parce qu’il venait de quitter sa femme, elle avait accepté, elle l’avait hébergé chez elle et au fil des semaines qui s’étaient enchainées, il était resté dans cet appartement avec elle. Il était bien situé, pas trop loin de l’université dans laquelle il travaillait, alors dans le fond, chercher ailleurs aurait été ridicule et puis, plus proche de l’université, les loyers étaient trop chers pour qu’ils puissent se permettre de payer le loyer tout seul. Vivre avec Tessa, ça avait plein d’avantages, dont le principal était sans doute qu’il vivait avec Tessa. Elle était sa meilleure amie, elle était cette présence essentielle à sa vie, celle qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre. Pas elle, en plus de tout le reste. Il avait trop besoin d’elle pour ne pas se retrouver de nouveau au fond du trou. Alors, il ne savait pas où ils allaient tous les deux. Y avait des trucs qu’il avait envie de dire, des choses qu’il voudrait faire et pour lesquelles il se retenait, parce que ce n’était pas dans leur contrat. Mais il savait au fond de lui, qu’il voulait plus qu’une histoire de cul avec Tessa, il voulait être plus que son meilleur ami, plus que le type qui viendrait l’embrasser au creux des cuisses quand ça n’allait pas et il voulait évidemment qu’elle soit plus que la fille lui proposant une petite gâterie dès qu’il avait le moral au plus bas. Mais pour l’instant, ils n’étaient que ça. Deux amis au beau milieu d’une manifestation LGBT, à boire de la bière en discutant de tout et n’importe quoi. Il lâcha un léger rire à sa remarque. « Ouais, c’est clair. » C’était toujours ceux qui avaient tous les privilèges qui se retrouvaient à se plaindre d’un oui ou d’un non. Tant pis pour eux, sans doute qu’ils n’étaient que des idiots. Lui, il était fier de tout ce qu’on pouvait lui reprocher, que ce soit sa couleur de peau, l’accent qu’il avait quand il parlait ou encore le fait qu’il ait été élevé par deux femmes. Tessa aussi, elle devrait être fière de ses différences, fière de ce drapeau dont elle portait les couleurs sur la joue, contre sa peau qu’il avait trouvé si douce, quand il avait posé ses doigts dessus. Il avait déjà caressé d’autres parties de son corps, beaucoup plus intimes et pourtant, ce simple contact contre sa joue semblait avoir eu raison de tous ses sens. L’autre fille alors, elle aurait eu raison d’être intéressée par Tessa, parce que c’était vraiment une personne formidable et que c’était elle qu’il aimait beaucoup lui, pas seulement ce dessin sur sa joue. Une réflexion camouflée par son rire suite aux propos de la blonde. « Ouais, c’est sûr que si tu avais eu une bite sur la joue, j’aurais pas trouvé ça très beau. » Ça aurait pas été très sympa de la part de l’autre fille de lui dessiner ça sur le visage, ça ressemblait plus au genre de blagues que des mecs un peu bourrés pouvaient se faire. Heureusement elle n’avait pas ça sur la joue. Evidemment qu’après, la réflexion qu’il avait fait sur ses mères, elle n’était pas passée complètement inaperçue. Il aurait pu lui en parler plus tôt, à Tessa, l’autre soir quand il était rentré après ça, mais fallait croire qu’il avait besoin de temps pour assimiler tout ça, ou que c’était vraiment devenu un réflexe de ne pas en parler. Les propos de Tessa semblaient lui prouver qu’il avait tort dans sa façon de réagir « Ouais, je suppose que ça se fait pas, d’imposer son choix aux autres. » Tessa elle aurait dû avoir le droit d’aller voir son frère et Gina, elle avait le droit de continuer à chercher, même si ça ruinait complètement sa vie. Jessica aussi, sans doute qu’elle avait le droit de faire ce qu’elle voulait. « Mais à chaque fois que cette histoire revient sur le tapis, j’ai l’impression que tous les efforts que je fais pour m’en sortir son à recommencer de zéro. » Alors, si elles tenaient vraiment à continuer tout ça, le mieux, ce serait encore de faire en sorte qu’il n’en sache rien du tout. Maintenant, il avait juste l’impression qu’on venait tout juste de rouvrir cette plaie qu’il essayait peu à peu de refermer. « Peut-être que Jessica, elle pourrait t’aider à le retrouver ton frère. » Il haussa les épaules, elle lui devait bien ça Jessica, alors qu’elle venait juste de recompliquer les choses pour lui et au moins, elle aiderait quelqu’un qui voudrait l’être. « Au moins, elle utiliserait pas ses ressources dans le vent. » Il haussa les épaules. « Ça fait six ans alors, je pense qu’elle recherche un cadavre, pas mon fils. » Il ne savait pas s’il était juste pessimiste ou réaliste, mais six ans, quand même, quelles étaient les chances, franchement ? « Sans réponses, au moins, j’arrive encore à me dire que ça a été rapide, qu’il a pas souffert, alors, ça m’va comme ça … Et si on vient me démonter cette idée que je me suis faite, je suis pas sûr de pouvoir l’encaisser. » Son fils était mort, c’était ce qu’il avait fini par admettre pour se sentir mieux. Il se mentait peut-être à lui-même avec les idées qu’il avait là-dessus, mais c’était bien que qui lui permettait d’avancer un peu plus facilement. « Et même s’il est en vie … six ans c’est long et … » Il soupira. Il ne savait pas si c’était convenable de dire qu’il valait mieux qu’il préférait que son fils soit mort, juste après sa disparition, plutôt qu’il ait souffert ces dernières années. C’était ce qu’il ressentait et il ne savait pas si ça faisait de lui un connard ou quoi mais à en juger le monde autour de lui qui ne laissait pas tomber, ça donnait quand même cette impression. Il se racla la gorge comme pour ravaler les sanglots qui menaçaient de prendre le dessus, avant de se mettre à fixer le ciel, comme si lever la tête ça pouvait l’empêcher de se mettre à pleurer, c’était l’un des trucs inévitables dès qu’il parlait de cette histoire. Alors il préférait encore tout refouler et ça non plus, il ne savait pas si c’était forcément mieux, enfin, le déni du quotidien, ça semblait quand même pas trop mal pour alléger les peines. « Désolé, j’avais pas prévu de plomber l’ambiance. » Il lâcha un léger rire qui sonnait plus faux qu’autre chose, mais finalement, la pauvre Tessa elle devait regretter d’être venu avec lui à cette fête, parce que c’était censé être joyeux pas se terminer dans les larmes. |
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Dim 2 Juil - 19:00 | |
| so many words we're not saying Quels que soient les torts de sa famille, la Dyer avait conscience d’avoir grandi dans un univers qui n’lui avait que rarement semblé particulièrement hostile, cruel ou dangereux. Ses parents, malgré leurs choix, avaient toujours été attentifs, aimants à leur façon; s’ils payaient son loyer, c’n’était pas comme un moyen de pression à exercer sur elle à chaque fois qu’elle essayait de faire les choses comme elle l’entendait. Non, évidemment. Ses géniteurs n’devaient même pas avoir conscience des actes qu’ils accomplissaient, des phrases qu’ils lâchaient, et de l’impact de tout cela autour d’eux. Elle se souvenait encore aujourd’hui, de la bataille que ç’avait été, de s’trouver un appartement; ses parents avaient été méfiants de la plupart des quartiers les moins chers des alentours, et évidemment, ils avaient dit qu’ils étaient prêts à mettre le prix, pour que leur fille soit en sécurité, et bien logée, sans pour autant à avoir passé deux heures par jour dans les transports en commun. Ils l’avaient aidée à déménager, ils lui avaient fait des cadeaux pour son nouvel appartement et la plupart du mobilier qui s’y trouvait, avait été le résultat d’une longue période de prospection, pendant tout l’été, qu’elle n’aurait pas pu accomplir sans ses parents. Tessa, elle n’connaissait pas les traumatismes de la vie des autres, comme Aodren, par exemple; elle n’avait jamais vu sa mère morte, après qu’elle se soit suicidée, elle n’avait pas été victime du ‘système’ et l’histoire disait que même si elle avait dû s’y trouver, toute petite fille, blonde aux yeux bleus qu’elle avait été, elle n’serait sûrement pas restée très longtemps dans les foyers d’accueil. Quand on voyait Tessa, comme un papillon butinant dans le monde, il était difficile de la plaindre: au premier abord, pour commencer, fallait la connaître depuis un moment pour même l’entendre souffler le nom d’Adam, l’histoire tragique de sa vie, la péripétie dont on n’parlait pas, chez les Dyer. Ça n’avait pas mené sa famille à la rue, ou à galérer pendant des années; non, ç’avait été un secret qu’ils avaient enterré, et la vie avait continué, la fille cadette au centre des attentions, sans vraiment l’avoir demandé. Probablement que si elle avait pu avoir tout c’qu’elle voulait, comme ça, ç’avait été à cause de l’emprisonnement de son frère: les études d’art, le déménagement à New York, ses petites envies frivoles, c’n’était rien, comparé à un crime à main armée qui avait conduit au tribunal. Au premier abord, aussi, on aurait bien du mal à dire qu’elle avait vingt-sept ans, Tessa; c’était même difficile pour elle de s’rendre compte qu’à son âge, même Aodren avait été marié, engagé dans une relation sérieuse dans laquelle il avait eu un enfant. D’penser qu’il avait eu à traverser tout ça; pourtant, elle avait été là, déjà présente dans sa vie à cet âge-là, mais ç’avait été comme s’ils avaient toujours navigué dans des mondes différents, elle, un peu trop immature, et lui, toujours trop mature. C’était à peine s’ils s’retrouvaient vraiment, pour de bon, maintenant qu’ils passaient du temps à s’amuser ensemble, à vivre ensemble, et même à... à ce elle-ne-savait-quoi, ensemble. Avant, elle avait juste été la meilleure amie, amusante et énergique, qui amenait la positivité comme un soleil amènerait la lumière dans la vie de quelqu’un. Ou peut-être n’était-ce qu’une impression qu’elle avait toute seule, ça; peut-être avait-elle toujours cette allure de gamine, à l’intérieur, à l’extérieur, pour Aodren et pour le reste du monde. Y’avait pas trente-six façons d’expliquer qu’elle en soit là, à vingt-sept ans - au bout d’un moment, c’était bien parce qu’elle le voulait.
Parfois, elle se sentait coupable, d’agir comme si elle était la victime de la vie; comme si c’était illégitime que ses parents jugent ses choix de vie. Qui à vingt-sept ans, avait encore un semi-travail, semi-payé, semi-valorisé? Qui à vingt-sept ans, s’permettait encore de vivre avec l’argent de ses parents, dépendant des versements réguliers de ceux-ci pour payer le toit qu’elle avait au-dessus de la tête? Qui à vingt-sept ans, s’lançait dans une histoire inutile, désespérée et stupide, avec un homme anciennement marié, qui avait probablement mieux à faire de sa vie, que s’encombrer de l’immature Tessa, dont les songes n’allaient ni vers le concret, ni vers la famille, ni vers le futur? C’était bien parce qu’elle n’avait pas du tout pensé au futur, qu’elle s’retrouvait comme ça, à batailler avec ses remords, à s’trouver stupide et ridicule quand elle frissonnait presque sous le contact d’une caresse de la part d’Aodren, pour s’rappeler l’instant d’après que, hey, c’n’était pas comme ça. Une fille comme ça, elle n’avait probablement pas beaucoup d’conseils à donner à qui que ce soit; certainement pas sur la vie, sur les grandes histoires de celle-ci, ou des trucs qu’elle n’avait même pas connus elle-même. Elle avait essayé de compatir avec Aodren, mais à part être désolée, elle n’pouvait pas faire grand-chose - peut-être parce qu’y’avait pas grand-chose d’autre à faire, ou peut-être parce qu’elle n’était pas la bonne personne pour ça. Comparer ce qui était arrivé à sa famille à lui, à ce qui était arrivé à Adam, c’était comme comparer la deuxième guerre mondiale avec une bagarre de quartier, elle pensait; au moins, Adam où qu’il soit, il était majeur, vacciné, responsable de ses choix et de ses actions. Le fils d’Aodren, il avait été juste un gamin, disparu, volatilisé, et il suffisait d’allumer la télé pour que tous les scénarios les plus noirs, les plus cruels et les plus dégueulasses, n’se créent d’eux-mêmes dans l’imagination. Même Tessa, à un moment, elle s’était laissée aller à imaginer, à penser, à cauchemarder; alors qu’est-c’que ça devait être pour le jeune homme. Ou pour Gina. Ou pour Jess. Au fond, cette histoire, elle avait touché et touchait encore beaucoup plus d’gens qu’Aodren lui-même; et c’était presque à trop grande échelle, et trop sérieux pour que Tessa ait quoique ce soit à offrir comme conseil, ou même comme parole réconfortante. Maintenant, c’était comme si elle avait tourné dans une impasse, alors même qu’elle avait eu l’espoir d’prendre une autoroute pour arrêter de regarder Aodren comme une conne trop stupide et romantique. C’était trop tard pour Adam; peut-être aussi que c’était trop tard pour James - Tessa, elle n’arrivait pas non plus à comprendre ceux qui devaient s’accrocher, ceux qui préféreraient encore construire des images horrifiantes dans leur tête, plutôt que d’essayer d’faire leur deuil. Peut-être que c’était ce qui foutait Aodren et elle dans cette situation; ils n’parlaient pas des choses, ils n’allaient pas bien loin dans la réflexion, ça leur suffisait et du coup, Tessa s’retrouvait à s’poser plus de questions qu’elle ne le devrait. « T’en fais pas. » qu’elle dit, consciente qu’elle avait participé à plomber l’ambiance tout autant; après tout, quand il avait balancé la première réplique cinglante au sujet de sa mère, elle n’avait pas pensé que ce serait sur tout ça. Mais évidemment que c’était sur tout ça; toujours le présent d’Aodren, cette vie-là à lui, avec Gina, avec leur mariage, avec leur fils. Elle soupira pour elle-même Tessa, encore, le temps de se tourner vers Aodren, poser sa main sur la sienne, et laisser ses doigts remonter le long de son bras alors qu’elle s’approchait, pour s’asseoir à côté de lui, et poser sa tête sur son épaule, dans une à peu près étreinte, à peu près tendre. « On a pas besoin de parler, si tu veux. » et la blonde ricana avec légèreté, faute de mieux; elle n’pouvait pas rembobiner jusqu’à s’éviter elle-même de poser cette question, sur Jessica et tout ça. Alors au mieux, tout c’qu’elle pouvait faire, c’était humer son parfum à lui, lui faire savoir qu’elle était là, comme elle avait toujours été là, à chaque mésaventure de cette histoire, sans plus compliquer quoique ce soit. |
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Asteria Drake « Admin + queen of hearts. » pseudo : sweet poison (anaïs).
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Dim 2 Juil - 20:27 | |
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We light it up in the darkest hour. tessa dyer & aodren adkins Il n’avait pas eu une vie facile Aodren et bien souvent dans son malheur il se disait qu’il avait quand même eu beaucoup de chance. Sa mère était morte juste sous son nez, son père, devait l’être aussi, quelque part au Mexique, coincé dans les magouilles qu’il avait eues à l’époque. Après ça, il avait été séparé de sa sœur cadette et il avait connu les pires foyers d’accueil, à croire qu’on en avait pas grand-chose à faire de la tronche du pauvre gamin mexicain qu’il avait été. Il devait déjà s’estimer heureux qu’on l’ait placé dans le système plutôt que de le renvoyer sans autre forme de procès dans son pays. Tout ça au moins, ça lui avait permis d’être adopté par Jessica et par Elizabeth, là-bas, il avait retrouvé sa sœur, il avait eu une nouvelle famille, plusieurs autres sœurs dont il était proche et qu’il aimait vraiment de tout son cœur. Il était heureux d’avoir une famille comme ça. Il ne troquerait sa famille pour rien au monde. Il l’avait toujours pensé, même quand des types un peu chiants s’étaient permis de l’insulter à cause de ça. Il avait reçu une excellente éducation dans cette famille et peut-être que des fois, ça avait été un peu compliqué parce qu’il avait été le seul homme au milieu de six femmes. Il s’estimait quand même heureux d’avoir hérité de cette famille. Il avait cru qu’elle s’arrêterait là, la liste de ses malheurs et pourtant, il avait perdu son fils, comme ça du jour au lendemain, on le lui avait arraché et personne n’avait jamais réussi à le retrouver. Ça faisait six ans aujourd’hui. Ça faisait longtemps, beaucoup trop longtemps alors il ne savait pas pourquoi aujourd’hui ils auraient plus de chance de le retrouver que six ans plus tôt. Il était habité d’un pessimisme certain, quand il s’agissait de cette histoire et il n’avait plus envie de passer ses journées à être complètement désespéré. Il voulait tourner la page, passer à autre chose, pourquoi pas même envisager de fonder une nouvelle famille, un jour. Mais ce serait pas possible tant qu’on lui rebalancerait cette histoire en pleine tronche.
Ça n’avait pas été l’intention de Jessica, il le savait bien, mais est-ce que tant qu’elle continuerait, ça ne risquait pas de se reproduire, encore et encore ? Maintenant, il ne savait qu’elle continuait ses recherches, alors il avait l’impression qu’il ne pourrait plus arrêter d’y penser, que c’était là, dans un coin de sa tête et à chaque fois qu’il retournerait dans la maison familiale, il aurait peur de retomber sur un énième dossier concernant son fils. Il ne voulait pas prendre ce risque, alors peut-être bien qu’il viendrait moins souvent ou qu’il ne s’improviserait plus de visite comme ça, choisissant d’attendre qu’on l’invite, histoire d’être sûr qu’elles auront pensé à tout bien rangé, qu’il ne tombe pas là-dessus par hasard. Il n’avait appris que très récemment et dès lors ça semblait redéfinir tous ses choix de vie. C’était ce qu’il avait cherché à fuir en quittant Gina et il se retrouvait de nouveau plongé en plein dans ce cauchemar et il ne savait déjà plus comment s’en sortir. C’était pour ça qu’il ne voulait pas en parler de tout ça. Il ne voulait pas être plongé encore et encore dans cette histoire qui le déprimait, à juste titre, sans doute. Ils étaient venus à cette fête pour s’amuser, avec Tessa et il avait l’impression d’avoir complètement plombé l’ambiance. C’était pas de sa faute à la blonde, elle n’aurait pas pu deviner que les choses allaient aussi mal tourner, quand elle avait posé sa question. Il savait qu’elle n’avait pas pensé à mal, elle avait juste agi en amie qui s’inquiétait. Il esquissa un léger sourire à l’adresse de la blonde, avant de passer sa main contre ses yeux, histoire d’en essuyer les quelques larmes qui étaient venues se glisser aux coins de ses paupières. Il remonta sa main contre le dos de la jeune, pour lui rendre cette étreinte qui lui donnait soudainement l’impression de pouvoir respirer beaucoup plus facilement. Il lâcha un léger rire à sa remarque. « Merci. » Qu’il répondit dans un premier temps, parce qu’il avait l’impression qu’y avait que Tessa qui le comprenait vraiment, qu’elle était la seule à ne pas insister et à ne pas lui dire qu’il avait besoin d’en parler, qu’il fallait qu’il s’ouvre au lieu de refouler tout ça. Elle devait bien être la seule qui comprenait son choix, son abandon et son envie d’avancer au lieu de rester coincer là, toujours dans cette même situation affreusement déprimante. « Qu’est-ce que tu as à me proposer, du coup, si on parle pas ? » Si la question pouvait être pleine de sous-entendus, dans le fond, il ne savait pas vraiment si ça en était un. Il était bien, juste là à enlacer Tessa, il ne demandait rien de plus que ça, pouvoir la serrer dans ses bras. |
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Rafe Hollins « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W./marie.
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| Sujet: Re: (tessa + event 1), this is where it starts tonight. Lun 3 Juil - 4:16 | |
| so many words we're not saying Elle connaissait, Tessa, les paroles habituelles que les gens se vendaient, pour gérer les problèmes qui se présentaient sur leur route. On s’disait que ça n’arrivait qu’aux autres; comment est-c’qu’on pouvait atterrir, un beau jour, à avoir perdu un enfant, celui-ci s’étant volatilisé dans la nature, comme dans les films noirs ou les séries policières? A la fin de l’épisode, la plupart du temps, l’histoire s’terminait bien. Six ans plus tard, pour Aodren, pour Gina et pour leur fils, l’histoire n’avait rien eu de bien. Mais comment auraient-ils dû voir venir quoique ce soit, de tout ça? Tessa elle-même, alors qu’elle avait été à des dizaines de kilomètres de tout ça, juste une amie du couple, juste la blonde sympa qui parfois, faisait du baby-sitting de James pour débarrasser les parents, s’était demandé ce qu’elle aurait pu faire différemment. Les phrases qu’Aodren avait pu se dire, la jeune femme s’disait qu’elle les avait eues aussi: pour James, peut-être, parce qu’elle l’avait aimé quand même, ce gamin, le fils de son meilleur ami; et aussi pour son propre frère à elle. Plus jeune, même à dix-huit ans tout juste, alors qu’Adam avait été à l’Université, trop cool pour elle, presque, elle s’était dit que probablement, si elle lui avait mieux parlé, si elle avait eu un meilleur rapport avec lui, elle aurait pu saisir des signes avant-coureurs. Ou peut-être aurait-il préféré passer du temps avec elle, plutôt qu’avec sa bande de loseurs; il n’serait alors jamais tombé dans cette histoire de vol à main armée, et il n’aurait jamais fini derrière les barreaux. Et les questions, les hypothèses, les reproches à peine voilés, avaient également lentement mais sûrement empoisonné sa famille; à vingt-sept ans, Tess avait la conviction que ses parents étaient encore mariés par respect de la tradition, plus que parce qu’ils étaient amoureux, proches, complices, ou quoique ce soit de ce genre. Elle savait à quoi ça ressemblait alors, un mariage désastreux, ou des histoires tristes qui bouffaient littéralement l’oxygène partout autour d’elles. Parfois, quand elle pensait à avoir un enfant à elle, l’esprit de la Dyer allait jusqu’à James: et s’il lui arrivait la même chose, avec son enfant à elle? Si le monde n’était fait que de ça, de gens hostiles mêlés dans la foule de New York, prêts à bondir sur les enfants qui étaient ici ou là? Et si, elle aussi, elle n’était pas une mère assez attentive, pour que son enfant n’finisse pas par s’envoler de la surface de la terre? Elle avait, bien souvent, admiré Aodren et Gina pour la force qu’ils avaient; peut-être de façon différente, peut-être en traitant le sujet de manières diamétralement opposées, même. Mais tant bien que mal, ils étaient encore debout, à lutter, à survivre malgré ce qui leur était arrivé. Ça n’devait pas être facile, de perdre un enfant, et Tessa elle se savait, sans aucun doute, loin d’être aussi forte que son meilleur ami, la femme qu’il avait épousée, ou ses parents à elle. Elle, elle avait une facilité déconcertante à réussir à n’pas trop penser aux choses; comme ça, elle ne s’encombrait pas de trop de peines, du moins, en apparences, en surface comme ça. Il en avait eu besoin, Aodren, à une époque, quand partout autour de lui, les visages avaient été la manifestation de la peine la plus intense; Tessa, elle avait essayé d’faire autrement - mais le fait était, que toute cette histoire n’avait pas de réponse idéale, et que James, il ferait toujours partie de la vie d’Aodren - comme une cicatrice dans son passée, ou une plaie sans cesse réouverte, un lien à ce passé-là en particulier, qui écrirait toujours son futur. Et Tessa, elle n’était qu’un tout petit grain de sable dans la foule de gens qui l’entouraient, ceux-là qui avaient tous une réaction différente, un impact différent.
Sur cette couverture, à court de mot, elle se disait qu’elle n’avait sans doute pas servi à grand-chose; elle avait juste amené le sujet, comparé la disparition de James à son histoire à elle, qui n’avait pas grand-chose à voir avec tout ça. Adam, où qu’il soit, était un jeune homme, intelligent et plein de ressources; il avait fini en prison, il n’avait pas littéralement disparu, avec le monde entier pour seule limite. Et si elle s’inquiétait autant pour un homme majeur et vacciné, qui pouvait prendre ses propres choix, qu’est-ce que c’était quand il s’agissait d’un enfant? Elle se souvenait, avoir stressé comme pas possible pendant les fameuses vingt-quatre premières heures; et puis les quarante-huit, et puis la semaine entière. Parfois, elle avait levé le nez partout dans la rue, sondé tous les visages qu’elle croisait, comme si elle avait besoin de trouver un coupable, et de bien retenir sa tronche. Comme si c’était vital à c’point. Et elle n’avait même pas été un parent; elle avait été la fille qui s’était pointée à l’hôpital, quelques jours après la naissance de James, tout sourire, avec plein de cadeaux, et son immaturité à elle, qui faisait d’elle une «nourrisse» plutôt acceptable, mais certainement pas une jeune femme avec une vraie fibre maternelle. Peut-être qu’aujourd’hui, ici, elle le prouvait bien; tout ce qu’elle avait à offrir, c’était une étreinte, se consolant elle-même tout autant qu’elle consolait Aodren; elle n’pouvait être que désolée d’avoir amené ce sujet de conversation sur le tapis, d’avoir poussé le brun jusqu’aux larmes - de le voir les essuyer vaguement avec une main, comme si ça lui permettait d’faire taire le fait évident que quoiqu’il en dise, quoiqu’il fasse, c’était toujours là, très présent dans la vie de tous les jours. Peut-être n’avançait-il pas autant qu’il le pensait; peut-être n’en avait-il pas autant envie qu’il le pensait. Ou peut-être était-ce la faute de tous les autres; Jessica, Gina. Tessa, elle n’était pas psy, elle savait juste qu’Aodren et elle avaient plaisanté sur les mecs hétéros et les bites dessinées sur le visage, quelques minutes plus tôt, et que ç’avait été bien plus plaisant, parce qu’il avait souri, et qu’elle aimait quand il souriait. Pourtant, déjà en quelques phrases, Tessa les sentait s’orienter vers une autre voie dangereuse - celle-là même qu’elle avait cru fuir en parlant de Jessica; y’avait pas meilleur tue-l’amour, tue-tension-sexuelle, que d’amener une discussion sur les parents, hein. Mais toujours la tête logée contre son épaule à Aodren, la blonde ne put que pincer les lèvres, avant de forcer un rire à passer sa bouche, relevant les yeux pour observer son vis-à-vis; « J’avais vraiment aucune arrière-pensée. » elle admit, donc, d’un air narquois comme si c’était une façon provocante de répondre à sa question. « Alors... j’ai rien d’particulier à proposer. Juste-... n’pas parler... » le ridicule la fit rire, finalement, alors qu’elle collait littéralement son visage contre le tee-shirt d’Aodren, humant bien contre son gré, le parfum qu’il portait sur lui. Son parfum à lui, si familier, enivrant; de plus en plus un repère dans tous les moments de sa vie. S’ils avaient été à la maison, le sous-entendu de la question du brun aurait été on n’peut plus clair, et même pour ça, Tessa n’aurait certainement pas résisté à lui proposer de ‘batifoler’, parce que c’était comme ça qu’ils géraient la plupart de leurs obstacles, en ce moment. Mais ils étaient dehors - pas si loin de la maison, techniquement; mais dehors quand même, en public. « On peut toujours regarder les gens, et essayer de deviner leur vie. » faute de mieux, elle proposa ça, dans un autre ricanement digne d’une adolescente niaise, gênée, prise sur le fait. Tessa ne put que noyer ses vaines tentatives dans son verre de bière; le concert, le feu d’artifices, tout ça, c’n’était pas avant des heures, alors ils étaient plutôt mal partis. |
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