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| (valentina), cold to the core | |
| Auteur | Message |
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Jonah Reeve « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W. /marie.
arrivé(e) le : 23/06/2017
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| Sujet: (valentina), cold to the core Ven 2 Mar - 2:21 | |
| cause i’m overcome in this war of hearts Les messages de Valentina étaient encore comme un rêve – ou peut-être était-ce qu’il espérait, plus qu’il n’était prêt à le reconnaitre. Sur le moment, ç’avait fait l’effet d’une bombe, foutant le bordel dans sa vie, perturbant le rythme régulier qui composait son quotidien avec Meika ; la déflagration fallait croire, aurait pu complètement tout chambouler. Il en avait conscience plus que jamais, maintenant qu’il se retrouvait seul à s’occuper de sa fille : quoiqu’il puisse arriver, de préoccupant, merdique ou agaçant ces derniers temps, Jonah avait dû garder en tête l’assurance que sa fille, elle, elle serait toujours là, et qu’elle aurait toujours besoin de lui. Il tenait bon comme ça, et ce jour-là n’avait pas été bien différent ; malgré les théories qui avaient pu se construire dans son crâne, le jeune homme avait quand même dû faire comme si de rien n’était avec la petite, lui sourire, jouer avec elle, lui parler comme si les jours se succédaient, exactement de la même façon. Dans les bonnes périodes, Meika ne pensait absolument pas à sa mère – elle ne la réclamait pas, elle ne pleurait pas plus longuement qu’à l’habituel, elle ne semblait pas plus fatiguée, plus triste ou plus à la recherche d’une personne qui était sortie de sa vie depuis bien trop longtemps. Il y avait un lien, ouais, entre une mère et son enfant, il semblait presque que c’était un des arguments de la Riese, comme si c’était censé jouer en sa faveur, l’fait que bien qu’elle l’ait portée pendant neuf mois dans son ventre, elle ait quand même abandonné sa fille au profit d’un job débile à l’autre bout du monde. Jonah n’était pas convaincu – lui qui était déjà de nature plutôt méfiant, récalcitrant et rancunier, quand ça pouvait toucher si près de son cœur, c’était encore plus compliqué. Avec ses sms à la con, ses emails lâches envoyés depuis l’autre côté du globe, Valentina n’avait jamais eu la moindre idée d’au combien son départ avait pu peser ; sur Meika plus que sur n’importe qui d’autre – et si en grandissant, ça devenait un vrai problème, hein ?! Et si d’toute manière, le retour de la jeune femme n’était que quelque-chose de temporaire, un autre caprice, une autre ambition venue comme ça ? Il n’voulait pas savoir, Jon, si d’ici quelques mois Tina serait à nouveau prête à sortir de la vie de sa fille sans crier gare, si son job était toujours si important qu’écraser les cœurs des autres n’était, finalement, pas si terrible que ça. Elle n’avait, qui plus est, définitivement pas choisi la bonne période pour faire son grand retour ; le Reeve essayait tant bien qu'mal de reprendre sa vie en mains, de faire table-rase d'un autre passé bien douloureux, qui l'avait déjà fait vociférer et crier de colère. C’n’était certainement pas à lui d’chercher quelque absolution qui soit vis-à-vis de la relation qu’ils avaient perdue, qu'il s'disait ; c’qu’il avait dit à la blonde, il le pensait sans détour, et ç’avait souvent été des songes qu’elle lui avait imposés, à cause de la distance et du silence qu’elle avait créés entre eux deux. Mais il avait également accepté d'essayer de retrouver leur amitié- d'donner une chance à la jeune femme, peu importait ce que ça pouvait signifier. Niveau relationnel, alors, il oscillait déjà dans une situation bien bizarre, où on semblait attendre de lui des efforts qui étaient plus compliqués à faire, que ce qu'Evelyn pouvait imaginer. Il était rancunier comme ça, Jonah.
Aussi dégueulasse cela pouvait-il paraître, alors, Jonah s’disait que dans l’échelle de la connerie, peut-être bien que Tina était un p’tit peu mieux qu’Evie. Quoique. La Blake n’avait pas abandonné de gamine d’un an et demi à peine derrière elle, elle n’avait pas abandonné toute une vie stable et sérieuse, qui, quoiqu’elle puisse en dire, aurait dû exiger d’elle, assez d’engagement pour qu’elle tente, au moins. Les seules fautes d’Evelyn, ç’avait été d’partir sans rien dire, de n’jamais plus donner de nouvelles, d’agir avec cet égoïsme destructeur qui lui avait brisé le cœur, à lui, pendant qu’elle, elle avait semble-t-il, été obnubilée juste par ses propres peines. Il n’avait pas plus envie de revoir Valentina qu’il n’avait eu envie de revoir Evelyn : pourtant, dans les deux cas, il s’retrouvait à abdiquer. Pour cette fois au moins, il n’commettait pas l’erreur d’organiser un tête à tête avec la brune, dans le bar qu’il possédait avec son frère ; Zach avait fini par entendre parler des mésaventures que Jonah avait connues quand il s’était disputé en pleine rue avec son ancienne meilleure amie – et quand bien même il n’avait pas été moqueur ou cruel, le simple fait que ça se sache, déplaisait fortement au jeune homme. C’était trop compliqué cette histoire, trop déplaisant, trop blessant ; il avait fallu que ce stupide MatchMaker décide de faire chier ; depuis, tout ce que Jon pouvait faire, c’était parier sur son orgueil pour passer à autre chose. Alors, peut-être qu’en fait, elle revenait à point nommé ; elle l’énervait assez pour qu'il n'pense pas à Evelyn, ni avec rancoeur tenace, ni avec nervosité – avec tout ça pourtant, sa bonne humeur commençait à se faire de plus en plus rare, ce qui n’était pas pour rendre son rôle de père célibataire un tant soit peu plus facile à affronter au jour le jour. Est-ce que Tina en avait seulement conscience, de ça ? A lire ses messages, c’était comme si elle pouvait revenir du jour au lendemain, exigeant de voir sa fille, en n’attendant des autres rien d’plus qu’ils se plient à ses volontés – comme si Jonah allait venir la bouche en cœur, lui coller Meika dans les bras, et être cool avec l’idée de la lui confier. Pour ça, faudrait seulement qu’il lui fasse encore confiance, à la brune ; aussi sévère cela pouvait-il paraître, c’n’était pas prêt d’arriver. Au cas où soudainement, Valentina ait l’idée de larguer leur fille dans la rue, parce qu’elle aurait vu une offre d’emploi qui l’intéresserait ou qui sait, des chaussures italiennes trop clinquantes. Ouais, c’était comme ça qu’il pensait ; comme ça qu’il n’pouvait s’empêcher de penser, porté et motivé par sa rancœur. Meika méritait mieux que ça, et l’entrée en matière de son ex n’avait pas aidé. Elle n’pouvait pas, juste annoncer qu’elle était à New York, qu’elle voulait venir, qu’elle voulait faire comme si de rien n’était – en attendant, sa précieuse fille, soi-disant ‘toute sa vie’ avait grandi, avait évolué et changé, en apprenant à connaître de nouveaux visages, et en côtoyant des nourrices et des baby-sitters bien plus que sa propre génitrice. Et c’n’était d’la faute de personne d’autre que celle de Valentina ; était-elle seulement capable d’s’en rendre compte de ça, entre ses fameux prétextes pour racheter sa cause, comme si ça pouvait être si facile ?
Aujourd’hui alors, Meika n’était pas là ; en plein milieu de la journée, elle était à la crèche de toute manière, et lui il était censé être au boulot. Heureusement qu’il était son propre patron, hein, parce qu’entre ses éclats de colère et son absentéisme, il n’serait pas bien capable de garder un vrai job dans un bar, pendant très longtemps. C’n’était pas ce qu’il voulait faire, quoiqu’il en soit, alors pourquoi prétendre s’en préoccuper ? S’il y avait une chance de pouvoir réunir Meika avec sa mère, il voulait la saisir, aussi biaisé semblait-il être au premier abord ; les ressentiments qu’il éprouvait pour la jeune femme, il espérait qu’ils ne déteignent jamais sur leur fille. Il la voulait heureuse, équilibrée, épanouie, défaite du chagrin de perdre quelqu’un parce que cette personne s’était cassée, sans rien dire et sans demander son reste. Alors ouais, pourquoi pas ; mais ce n’serait pas aujourd’hui, pas comme ça, pas aussi facilement. Souffrir quelques tête à tête avec lui, rien qu’pour s’expliquer, peut-être même pour s’engueuler, c’n’était pas si terrible, non, si à la fin elle pouvait retrouver sa fille ? Le Reeve en tout cas, n’avait pas l’intention de juste ramener Meika face à sa mère, avec la menace encore latente qu’un beau jour, Tina recommence, reparte sans se retourner, et ruine à nouveau tout ce qui avait pu faire d’eux trois, une famille. Les efforts, ils n’devaient pas venir de lui, quand bien même il en avait déjà fait – peut-être qu’elle pourrait le remarquer, Valentina, même s’ils ne vivaient plus dans le même appartement qu’ils avaient partagés ensemble. Jonah avait eu besoin de changer d’air, d’faire changer d’air à Meika, et même de s’trouver un coin qui lui correspondait plus à lui. Loin de Manhattan, au moins, il avait presque pu prétendre zapper son passé perdu ; et puis, Brooklyn était, à son humble avis, mieux, même pour sa fille. Il avait fait des efforts, alors, ouais ; déjà en donnant cette adresse à la Riese, et puis en rangeant à peu près, même si la présence de Meika tous les jours dans cet appart’ était plus qu’évidente. On n’pouvait pas prétendre ne pas avoir d’enfant, qu’on le veuille ou non – peut-être une leçon que Tina allait devoir apprendre, avec le temps. Il avait fini de ranger depuis quelques temps déjà, habitué à devoir se presser et à devoir faire dans la logistique, quand on frappa à la porte – normalement, c’était Valentina, qui allait faire une entrée fracassante dans sa vie, encore une fois. En un an, l’Italie n’avait pas semblé la changer tant que ça ; c’est la première conclusion qu’il eut, en l’observant, mâchoires serrées, juste après avoir ouvert la porte. C’était comme Evelyn – elle était exactement comme dans ses souvenirs, et pourtant très lointaine, à cause du temps qui était passé depuis, et des ressentiments qui n’avaient pas manqué de s’empiler avec lourdeur. « Salut. » qu’il dit, bien trop conscient qu’il n’pourrait pas être poli bien longtemps si ses nerfs ne tenaient pas – un peu comme quand il avait été en face de la Blake, et que les sarcasmes, son sale caractère et l’ironie avaient trop vite débordé dans sa voix ou ce qu’il avait dit. Pour l’instant alors, il en pinça les lèvres, Jonah, se forçant à un silence qui devait être poli, pour mieux faire signe à la jeune femme d’entrer. « Alors t’es vraiment là, hein. » voilà déjà que cette phrase semblait être à double-tranchant ; ouais, il n’avait pas forcément voulu y croire, il s’était peut-être même dit qu’elle allait embarquer dans un autre avion entre hier et aujourd’hui, avec un autre bon prétexte. Mais non, elle était venue ; pourtant, tellement d’choses avaient changé, entre eux, dans la vie, qu’il n’savait pas encore quoi faire de ça. |
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Invité « Invité » | Sujet: Re: (valentina), cold to the core Dim 4 Mar - 22:13 | |
| cause i’m overcome in this war of hearts Ça y est, elle s'est enfin décidée. Un soir, alors qu'elle était en train de regarder un documentaire sur le cosmos, elle a été frappé d'un choc électrique. Mais qu'est-ce que tu fous, Val, bon sang. Elle perdait son temps, elle allait se faire manger par sa propre culpabilité, Jonah allait la détester encore plus qu'il ne doit déjà la détester et elle loupait toute la croissance de Meika parce qu'elle avait trop peur de mettre sa fierté de côté et de se prendre la claque de la vie qu'elle méritait. En bref, les documentaires sur le cosmos sont très inspirants. Et Valentina a passé le reste de sa soirée à écrire et ré-écrire un message pour Jonah. C'est ironique, un peu, maintenant qu'elle est payée pour écrire des articles. Mais recontacter le père de sa fille, qu'elle a fuit et qui ne lui parle plus depuis un an, c'est complètement différent que de parler de la dernière couleur à la mode ou pourquoi il faut suivre cette tendance. Là, il était plus question de perdre trente minutes pour savoir comment le saluer, avec des recherches très approfondies sur les dictionnaires de langues pour connaître la base de chaque mots, toujours en pesant le pour et le contre selon le contexte. Elle s'est arrêtée sur « Salut Jonah, » with a comma after dearest. Pas juste salut, au cas où qu'il n'ait plus son numéro. Qu'il sache que ce message lui est destiné et ne l'ignore pas. L'heure suivante, Val l'a passé entre le salon et la cuisine, pour ouvrir et fermer ses placards avant de se rendre compte qu'elle n'a pas faim mais qu'elle est juste stressée ; entre le salon et la salle de bain, pour aller compter ses cheveux blancs parce qu'elle est justement stressée ; entre le salon et sa chambre, pour se dire que non, elle ne va pas repousser à demain cette fois. Et oui, techniquement, elle envoie un message avec son portable ce qui implique l'utilité qu'il peut se déplacer partout. Mais elle n'a pas encore assez de courage pour ça. Comme si Jonah pouvait sentir qu'elle était sur le point de le contacter, comme s'il allait l'appeler et qu'elle allait devoir affronter ses responsabilités plus vite que prévu. Quelques minutes devant la fin du documentaire sur le cosmos, puis son message est finalement écrit. « Salut Jonah, c'est Valentina. Je suis de retour à New York, est-ce qu'on pourrait se voir ? » Elle n'a pas précisé pourquoi, parce que cela lui semblait logique. N'a pas laissé tout le texte d'explication et d'excuses quant à son départ et son retour. Ils auront le temps de faire ça, de vives voix. Elle n'a pas osé aborder le sujet Meika, préférant compter sur l'implicite de son message. Une fois le message envoyé, Valentina attend quelques autres minutes, ensuite. Pour voir si Jonah lui répond. Mais il est tard, et à sa place elle ne répondrait pas de suite même si elle voyait le message. Alors c'est plus pour aller se morfondre sur son sort que pour se reposer qu'elle va retrouver son lit, ce soir là. Au moins soulagée d'avoir enfin fait le premier pas pour se rapprocher de sa fille. Le lendemain, son alarme la tire d'une nuit plutôt agitée. Pas de réponse de Jonah, mais Lise qui lui a déjà envoyé deux messages. Elle pousse un soupir, tente de ne pas penser à son estomac qui se tord pour se lancer dans un semblant de routine. C'est lorsqu'elle passe les portes du magazine que son téléphone vibre à nouveau. Elle s'empresse de le regarder, ignorant la politesse de ses collègues. Cette fois, c'est Jonah. Elle ignore si elle a envie de crier de joie ou de fondre en larmes. Mais parce que c'est une adulte responsable, ou quelque chose comme ça, elle pense à garder un visage serein et à ne pas avoir l'air trop perturbée. Elle gagne son bureau, répond à ses collègues, prend en note ses responsabilités de la journée. Intérieurement, elle s'en fiche pas mal de tout ça. Jonah a accepté de la voir, et c'est tout ce qui importe. Elle se sent sotte d'avoir attendu si longtemps pour lui envoyer un message, même si elle sait que sa réponse positive ne représente pas son état d'esprit. « J'ai un rendez-vous important cet après-midi, mais je vous ai fini l'article que vous m'avez demandé. » Même si elle a eu son nouveau boulot grâce à son nom et surtout grâce à Lise, elle tient à être un élément essentiel pour le magazine, Val. Son rédacteur en chef lui donne le feu vert pour qu'elle parte, et elle ne se fait pas prier. Elle repasse à son bureau pour prendre ses affaires, adresse les politesses à ses collègues curieux et reste mystérieuse quant à son départ précipité. Jonah a déménagé à Brooklyn. Ça aussi, ça lui fait un petit pincement au cœur. Elle s'en fiche qu'il ait quitté l'appartement qu'ils partageaient, peut-être en aurait-elle fait autant à sa place, mais quitter Manhattan... C'est sans doute parce qu'elle y a toujours vécu et qu'il n'y a rien de mieux pour elle, mais Val est un peu vexée. Elle a l'impression que Jonah n'a pas compris ce qu'il y a de mieux pour Meika. Puis s'auto-flagelle un peu en se rappelant que c'est elle qui est partie, qu'elle n'a pas son mot à dire là-dedans. Si elle voulait ce qu'il y avait de mieux pour Meika, elle n'avait qu'à rester. Jonah est libre de faire ce qu'il veut, après tout. Elle a tout de même assez confiance en lui pour l'éducation de leur fille, elle ne serait pas partie sinon. Ou du moins, pas seule. Val est prête à affronter ses reproches, maintenant. De toute façon, elle ne peut plus reculer. La brune prend une grande inspiration avant de frapper à la porte de l'appartement de Jonah. Elle craint quelques secondes que ce se ne soit pas la bonne adresse, ou qu'il ne vienne pas y ouvrir. Mais elle n'a pas le temps d'envisager une réaction à ses craintes que la porte s'ouvre, et Jonah apparaît. Elle se fige, oublie de respirer. Elle n'avait pas oublié à quoi il ressemblait, mais elle était devenue si effrayée à l'idée de le voir qu'elle avait oublié à quel point il était... Normal ? Humain ? Il n'a rien d'effrayant en apparence, Jonah, même avec son air sévère. Et le voir dans l'encadrement de la porte, même s'il n'a pas l'attitude la plus accueillante qu'il soit, lui rappelle combien elle a aimé cet homme un jour. Que fut un temps il était l'une des plus belles choses qui lui soit arrivée, mais que la vie et ses propres décisions s'y sont mis en travers. Les regrets viennent se mélanger aux remords, son rythme cardiaque s'emballe un peu et Valentina est incapable de réagir. Heureusement, lui semble apte à, et la sauve d'un embarras supplémentaire. « Salut. » Salut, donc. L'idée qu'il ait fait des recherches pour savoir quel est le meilleur terme à utiliser défige un peu la brune. Elle se redresse, semble reprendre vie. Elle essaie un bref sourire. « Salut. » Qu'elle répond, même. « Je peux entrer ? » Elle demande, plus pour remplir les formalités qu'autre chose. Ils ne vont pas discuter sur le pallier. Et s'il ne souhaitait vraiment pas la voir, il ne l'aurait pas invité chez lui mais plutôt dans un lieu public. Maintenant, ça risque d'être plus compliqué pour la mettre dehors. Il lui fait signe de rentrer, ce qu'elle fait avec une timidité qui se transforme vite en curiosité. Elle ne sait plus vraiment où sont leurs limites, leur proximité partagée auparavant. Elle n'a pas envie de passer pour une malotrue, à regarder partout, ni de l'agacer s'il en vient à croire qu'elle est là pour le juger et récupérer sa fille. Elle n'est pas là pour ça, Val. Elle n'est pas non plus là pour effacer cette dernière année et reprendre leur relation là où ils en étaient, comme si rien ne s'était passée. Elle est assez lucide pour savoir que ce n'est pas possible, que ça va être compliqué mais elle est prête à essayer. Pour elle-même, pour lui s'il le souhaite, pour Meika surtout. L'absence de sa fille est d'ailleurs vite remarquée. Elle ne sait pas si elle dort dans une pièce à côté où si elle n'est vraiment pas là, mais elle ne fait pas la remarque. Jonah a décidé de se présenter à elle ainsi, pour commencer, alors elle suit ses règles. « Alors t’es vraiment là, hein. » Valentina sent les reproches dans sa voix, reproches mérités. Elle se permet de poser son sac et son manteau contre une chaise avant de se tourner vers lui. Il a toute son attention, elle est prête à entendre tout ce qu'il a à lui dire. Et en vue de son silence persistant de l'année passée, elle imagine qu'il en a beaucoup, des choses à dire. « Je ne comptais pas partir pour toujours, Jonah. » Elle essaie d'avoir un ton calme, posé. Pour ne pas lui donner l'occasion de s'agacer tout de suite. Même si elle a des tords, lui aussi. Elle n'a pas envie que leur rencontre se transforme en un procès, pour savoir qui de l'un ou de l'autre en a le plus. C'est pour ça qu'elle ne lui demande pas pourquoi Meika n'est pas là, ni ne l'accuse de ne pas avoir répondu à ses mails lorsqu'elle était en Italie. Pas tout de suite. « Je suis rentrée il y a deux semaines, si tu veux tout savoir. Ma mère a pris sa retraite, et j'ai pris sa place au magazine. » Elle aurait aimé en faire une plaisanterie, de cette nouvelle. Mais elle n'est pas certaine qu'il le prenne bien, elle va encore passer pour une opportuniste qui ne pense qu'à sa carrière. Et c'est le cas, sans doute un peu, mais elle se refuse à n'être que ça à ses yeux. « Je suis désolée de ne pas t'avoir contacté avant, j'avais beaucoup à faire et... Et j'avais peur, en toute honnêteté. » Elle préfère être franche, pour qu'il comprenne qu'elle n'a rien à lui cacher. « Est-ce que... Tu vas bien ? Et Meika ? » C'est la première vraie question qu'elle se permet de poser. Question qui, aussi vague et fausse puisse paraître, lui importe réellement. Elle ne serait jamais partie si Jonah allait bien dans un premier temps. Si elle allait bien également, s'ils étaient heureux tous les deux. Le silence que Jonah lui a infligé était assez difficile, parce qu'il a marqué la fin de quelque chose entre et parce qu'elle ne pouvait pas savoir réellement comment allaient les personnes qui comptaient le plus au monde pour elle. |
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