Jonah Reeve « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W. /marie.
arrivé(e) le : 23/06/2017
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| Sujet: (gabriella), cold to the core Lun 18 Sep - 12:02 | |
| cause i’m overcome in this war of hearts Les messages de Gabriella était encore comme un rêve – ou peut-être était-ce qu’il espérait, plus qu’il n’était prêt à le reconnaitre. Sur le moment, ç’avait fait l’effet d’une bombe, foutant le bordel dans sa vie, perturbant le rythme régulier qui composait son quotidien avec Meika ; la déflagration fallait croire, aurait pu complètement tout chambouler. Il en avait conscience plus que jamais, maintenant qu’il se retrouvait seul à s’occuper de sa fille : quoiqu’il puisse arriver, de préoccupant, merdique ou agaçant ces derniers temps, Jonah avait dû garder en tête l’assurance que sa fille, elle, elle serait toujours là, et qu’elle aurait toujours besoin de lui. Il tenait bon comme ça, et ce jour-là n’avait pas été bien différent ; malgré les théories qui avaient pu se construire dans son crâne, le jeune homme avait quand même dû faire comme si de rien n’était avec la petite, lui sourire, jouer avec elle, lui parler comme si les jours se succédaient, exactement de la même façon. Dans les bonnes périodes, Meika ne pensait absolument pas à sa mère – elle ne la réclamait pas, elle ne pleurait pas plus longuement qu’à l’habituel, elle ne semblait pas plus fatiguée, plus triste ou plus à la recherche d’une personne qui était sortie de sa vie depuis bien trop longtemps. Il y avait un lien, ouais, entre une mère et son enfant, il semblait presque que c’était un des arguments de la Reise, comme si c’était censé jouer en sa faveur, l’fait que bien qu’elle l’ait portée pendant neuf mois dans son ventre, elle ait quand même abandonné sa fille au profit d’un job débile à l’autre bout du monde. Jonah n’était pas convaincu – lui qui était déjà de nature plutôt méfiant, récalcitrant et rancunier, quand ça pouvait toucher si près de son cœur, c’était encore plus compliqué. Avec ses sms à la con, ses emails lâches envoyés depuis l’autre côté du globe, Gabriella n’avait jamais eu la moindre idée d’au combien son départ avait pu peser ; sur Meika plus que sur n’importe qui d’autre – et si en grandissant, ça devenait un vrai problème, hein ?! Et si d’toute manière, le retour de la jeune femme n’était que quelque-chose de temporaire, un autre caprice, une autre ambition venue comme ça ? Il n’voulait pas savoir, Jon, si d’ici quelques mois Gabriella serait à nouveau prête à sortir de la vie de sa fille sans crier gare, si son job était toujours si important qu’écraser les cœurs des autres n’était, finalement, pas si terrible que ça. Elle n’avait, qui plus est, définitivement pas choisi la bonne période pour faire son grand retour ; le Reeve était las, tiraillé entre ses trop récents souvenirs de son face à face avec Evelyn, des idées débiles qui lui faisaient parfois prendre son téléphone, comme s’il avait le besoin ou le devoir de s’excuser de quoique ce soit auprès de la blonde. C’n’était certainement pas à lui d’chercher quelque absolution qui soit vis-à-vis de la relation qu’ils avaient perdue ; c’qu’il avait dit à la blonde, il le pensait sans détour, et ç’avait souvent été des songes qu’elle lui avait imposés, à cause de la distance et du silence qu’elle avait créés entre eux deux.
Aussi dégueulasse cela pouvait-il paraître, alors, Jonah s’disait que dans l’échelle de la connerie, peut-être bien que Gabriella était un p’tit peu mieux qu’Evie. Quoique. La Blake n’avait pas abandonné de gamine d’un an et demi à peine derrière elle, elle n’avait pas abandonné toute une vie stable et sérieuse, qui, quoiqu’elle puisse en dire, aurait dû exiger d’elle, assez d’engagement pour qu’elle essaye, au moins. Les seules fautes d’Evelyn, ç’avait été d’partir sans rien dire, de n’jamais plus donner de nouvelles, d’agir avec cet égoïsme destructeur qui lui avait brisé le cœur, à lui, pendant qu’elle, elle avait semble-t-il, était obnubilée juste par ses propres peines. Il n’avait pas plus envie de revoir Gabriella qu’il n’avait eu envie de revoir Evelyn : pourtant, dans les deux cas, il s’retrouvait à abdiquer. Pour cette fois au moins, il n’commettait pas l’erreur d’organiser un tête à tête avec la brune, dans le bar qu’il possédait avec son frère ; Zach avait fini par entendre parler des mésaventures que Jonah avait connues quand il s’était disputé en pleine rue avec son ancienne meilleure amie – et quand bien même il n’avait pas été moqueur ou cruel, le simple fait que ça se sache, déplaisait fortement au jeune homme. C’était trop compliqué cette histoire, trop déplaisant, trop blessant ; il avait fallu que ce stupide MatchMaker décide de faire chier ; depuis, tout ce que Jon pouvait faire, c’était parier sur son orgueil pour passer à autre chose. Alors, peut-être qu’en fait, Gaby revenait à point nommé ; elle l’énervait assez pour que sa hargne vis-à-vis d’Evelyn passe au second plan – avec tout ça pourtant, sa bonne humeur commençait à se faire de plus en plus rare, ce qui n’était pas pour rendre son rôle de père célibataire un tant soit peu plus facile à affronter au jour le jour. Est-ce que Gabriella en avait seulement conscience, de ça ? A lire ses messages, c’était comme si elle pouvait revenir du jour au lendemain, exigeant de voir sa fille, et n’attendant des autres rien d’plus qu’ils se plient à ses volontés – comme si Jonah allait venir la bouche en cœur, lui coller Meika dans les bras, et être cool avec l’idée de la lui confier. Pour ça, faudrait seulement qu’il lui fasse encore confiance, à la brune ; aussi sévère cela pouvait-il paraître, c’n’était pas prêt d’arriver. Au cas où soudainement, Gabriella ait l’idée de larguer leur fille dans la rue, parce qu’elle aurait vu une offre d’emploi qui l’intéresserait ou qui sait, des chaussures italiennes trop clinquantes. Ouais, c’était comme ça qu’il pensait ; comme ça qu’il n’pouvait s’empêcher de penser, porté et motivé par sa rancœur. Meika méritait mieux que ça, et l’entrée en matière de son ex n’avait pas aidé. Elle n’pouvait pas, juste annoncer qu’elle était à New York, qu’elle voulait venir, qu’elle voulait faire comme si de rien n’était – en attendant, sa précieuse fille, soi-disant ‘toute sa vie’ avait grandi, avait évolué et changé, en apprenant à connaître de nouveaux visages, et en côtoyant des nourrices et des baby-sitters bien plus que sa propre génitrice. Et c’n’était d’la faute de personne d’autre que celle de Gabriella ; était-elle seulement capable d’s’en rendre compte de ça, entre ses fameux prétextes pour racheter sa cause, comme si ça pouvait être si facile ?
Aujourd’hui alors, Meika n’était pas là ; en plein milieu de la journée, elle était à la crèche de toute manière, et lui il était censé être au boulot. Heureusement qu’il était son propre patron, hein, parce qu’entre ses éclats de colère et son absentéisme, il n’serait pas bien capable de garder un vrai job dans un bar, pendant très longtemps. C’n’était pas ce qu’il voulait faire, quoiqu’il en soit, alors pourquoi prétendre s’en préoccuper ? S’il y avait une chance de pouvoir réunir Meika avec sa mère, il voulait la saisir, aussi sévère semblait-il être au premier abord ; les ressentiments qu’il éprouvait pour Gabriella, il espérait qu’ils ne déteignent jamais sur leur fille. Il la voulait heureuse, équilibrée, épanouie, défaite du chagrin de perdre quelqu’un parce que cette personne s’était cassée, sans rien dire et sans demander son reste. Alors ouais, pourquoi pas ; mais ce n’serait pas aujourd’hui, pas comme ça, pas aussi facilement. Souffrir quelques tête à tête avec lui, rien qu’pour s’expliquer, peut-être même pour s’engueuler, c’n’était pas si terrible, non, si à la fin elle pouvait retrouver sa fille ? Le Reeve en tout cas, n’avait pas l’intention de juste ramener Meika face à sa mère, avec la menace encore latente qu’un beau jour, Gaby recommence, reparte sans se retourner, et ruine à nouveau tout ce qui avait pu faire d’eux trois, une famille. Les efforts, ils n’devaient pas venir de lui, quand bien même il en avait déjà fait – peut-être qu’elle pourrait le remarquer, Gabriella, même s’ils ne vivaient plus dans le même appartement qu’ils avaient partagés ensemble. Jonah avait eu besoin de changer d’air, d’faire changer d’air à Meika, et même de s’trouver un coin qui lui correspondait plus à lui. Loin de Manhattan, au moins, il avait presque pu prétendre zapper son passé perdu ; et puis, Brooklyn était, à son humble avis, mieux, même pour sa fille. Il avait fait des efforts, alors, ouais ; déjà en donnant cette adresse à Gabriella, et puis en rangeant à peu près, même si la présence de Meika tous les jours dans cet appart’ était plus qu’évidente. On n’pouvait pas prétendre ne pas avoir d’enfant, qu’on le veuille ou non – peut-être une leçon que Gaby allait devoir apprendre, avec le temps. Il avait fini de ranger depuis quelques temps déjà, habitué à devoir se presser et à devoir faire dans la logistique, quand on frappa à la porte – normalement, c’était Gabriella, qui allait faire une entrée fracassante dans sa vie, encore une fois. En un an, l’Italie n’avait pas semblé la changer tant que ça ; c’est la première conclusion qu’il eut, en l’observant, mâchoires serrées, juste après avoir ouvert la porte. C’était comme Evelyn – elle était exactement comme dans ses souvenirs, et pourtant très lointaine, à cause du temps qui était passé depuis, et des ressentiments qui n’avaient pas manqué de s’empiler avec lourdeur. « Salut. » qu’il dit, bien trop conscient qu’il n’pourrait pas être poli bien longtemps si ses nerfs ne tenaient pas – un peu comme quand il avait été en face de la Blake, et que les sarcasmes, la rancœur et l’ironie avaient trop vite débordé dans sa voix ou ce qu’il avait dit. Pour l’instant alors, il en pinça les lèvres, Jonah, se forçant à un silence qui devait être poli, pour mieux faire signe à la jeune femme d’entrer. « Alors t’es vraiment là, hein. » voilà déjà que cette phrase semblait être à double-tranchant ; ouais, il n’avait pas forcément voulu y croire, il s’était peut-être même dit qu’elle allait embarquer dans un autre avion entre hier et aujourd’hui, avec un autre bon prétexte. Mais non, elle était venue ; pourtant, tellement d’choses avaient changé, entre eux, dans la vie, qu’il n’savait pas encore quoi faire de ça. |
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