(alysha) on ne peut dire la perte, on peut seulement la ressentir.

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on ne peut dire la perte, on peut seulement la ressentir.

Ton genou était mis à rude épreuve depuis que tu avais eu ton accident. Tu n’avais pas réellement ralenti le rythme sur tes entraînements de danse. Tu ne pouvais t’empêcher de continuer à faire comme avant. Tu dansais jusqu’à l’épuisement. Tu dansais jusqu’à ce que ton genou ne tienne plus. Souvent, tu le regrettais le lendemain matin et pourtant, ça ne t’empêchait pas de continuer. Heureusement, tu avais trouvé une super kinésithérapeute depuis que tu avais débarqué à New York. Tu la voyais souvent, trop souvent peut être vu que ça signifiait que ta blessure n’allait pas mieux. À force côtoyer Alysha, tu avais créer une relation solide avec elle. C’était devenu comme une autre grande soeur à tes yeux. Tu parlais beaucoup avec elle, tu lui avais parlé de ton accident alors que tu le faisais avec peu de personne. C’était facile de parler avec Alysha. Ce n’était donc pas à contre coeur que tu te rendais à ton rendez-vous médical. Pourtant, c’était bien le genre de chose que les gens n’aimaient pas en général. Au fil des années, tu avais pris tes habitudes quand tu allais à ta session de kiné. C’était devenu un rituel, quelque chose qui te faisait sentir bien pour quelques jours. Tu entrais dans le cabinet de la jolie brune tout sourire comme à ton habitude. « Salut toi ! Comment vas-tu ? » Tu t’installais prête à souffrir pour aller mieux ensuite. Alysha faisait vraiment du bien travail avec toi et tu étais certaine que si tu te mettais à écouter ses recommandations un jour, il n’y avait aucuns doute à se faire concernant le fait que ton genou se porterait mieux et très rapidement. Mais bon, tu étais une vraie tête de mule qui n’en faisait qu’à sa tête. Tu serrais les dents quand elle manipulait ton genou. Tu avais l’habitude de tout ça et pourtant, la douleur restait toujours présente. La douleur était tout le temps là. Elle ne t’avait plus quittée depuis quatre ans. Certains jours étaient moins pire que d’autres, mais elle ne disparaissait pas complètement. Probablement qu’elle ne partirait jamais. « Ça te dit d’aller grignoter un morceau à la fin de la séance ? » Si Alysha était ta kiné, elle était aussi ton amie. Ça te semblait donc normal de lui proposer une telle chose, de passer un petit moment ensemble rien que pour discuter. Puis, tu étais sa dernière patiente donc tu savais bien quand elle n’avait pas la possibilité de refuser. Ou alors, si elle te disait non, elle allait devoir se heurter à tes yeux de chat potté.

EXORDIUM.

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Assise à un des bureaux tu comtemplais la grande pièce devant toi. Tu regardais les patients réapprendre à marcher, d'autres à réutiliser leur bras ou leur main. Tout ça te remplissait d'espoir. C'était dingue que toi, une femme destinée à mourir, aide d'autres personnes à revivre, en quelques sortes. Tu sentais que tu avais trouvé ta place, ta vocation, et même si tu étais consciente que les jours t'étaient comptés, tu étais heureuse de pouvoir participer à tous ces petits miracles. Tu posa les yeux sur la fiche de rendez-vous et comme d'habitude, l'heure de Cody allait arriver. Tu te levas et te dirigea dans une des salles d'examens et tu attendis cette petite écervelée pour qui tu étais très attachée maintenant. Elle avait été une de tes premières patientes et pendant les séances forcément un lien s'était créé, tu t'étais attachée à cette fille. Tu irais même jusqu'à la considérer comme une petite soeur. C'est alors que Cody entra. "C'est moi le médecin, c'est moi qui devrait te demander comment tu vas !" répliquas-tu en souriant. D'ailleurs si tu pouvais éviter de dire comment tu allais tu le faisais. Tu n'aimais pas mentir alors esquiver les questions était ton meilleur atout. "Allez, installes-toi que je puisse m'y mettre." Pendant que Cody se mettait sur le fauteuil et dénudait son genou tu te lavais les mains. "Désolée j'ai les mains un peu froides aujourd'hui." Un effet secondaire de la tumeur. Ta circulation sanguine faisait parfois des sciennes, mais rien d'alarmant. Tu posas les mains sur son genou et l'examina sous tous les angles. Du coin de l'oeil tu voyais que Cody serrait les dents. Tu soupiras. "Tu sais que si tu continue comme ça ton genou va finir par lâcher définitivement hein ? Je sais que tu ne veux pas arrêter la danse Cody mais pour ça il faut que tu reposes ton genou parce qu'un jour tu finiras par ne plus pouvoir danser du tout." Tu le lui répétais à chaque fois et jamais elle t'écoutait. Mais le problème c'est que tu tenais à elle, et au delà de ton rôle de médecin tu t'inquiétais pour elle. Tu ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose de mal. Tu manipulas son genou, le pliant et dépliant lentement puis en montant et descendant sa jambe. Tu refis la même manipulation mais en lui mettant des poids à la cheville. Il fallait faire travailler les muscles de sa jambe. C'est alors que Cody te proposa d'aller grignoter quelque chose après la séance. Avec le temps elle était devenue ton amie et il n'était pas rare que vous sortiez manger ou boire un truc au café du coin. "Seulement si tu me promet de ne plus forcer sur ton genou jusqu'à notre prochaine séance. Deal ?" demandas-tu à la jeune fille en avançant la main pour sceller le "contrat".

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Te faire manipuler le genou n’était jamais une partie de plaisir vu que cela s’avérait douloureux même si ça agissait pour ton bien. Probablement que tu aurais arrêté depuis longtemps si tu étais tombée sur un kinésithérapeute bien moins sympa que ce que pouvait l’être Alysha. Tu ne te serais plus rendue à tes séances et tu l’aurais regretté au vu des douleurs que tu ressentais toujours. Heureusement, ça n’avait pas été comme ça que c’était déroulé les choses. Tu étais tombée sur Aly, une super médecin. Elle te grondait parfois sur le fait que tu abusais à forcer sur ton articulation alors que tu ne devais pas. Pas autant. Elle te faisait cette leçon de moral encore une fois aujourd’hui. La pauvre allait finir par en avoir assez de te répéter tout le temps les mêmes choses. Au bout de toutes ces années, son discours n’avait pas changé. Tu essayais de te raisonner, d’écouter ses conseils mais au final, tu n’en faisais qu’à ta tête. « Mais non tu fais un super travail alors il va tenir. Puis, je fais pas exprès. J’oublie tout quand je danse, j’oublie que j’ai mal au genou. Même si je regrette le lendemain. » Tu haussais les épaules, lui disant ça comme tu pouvais le dire à chaque fois. Tu ne faisais pas exprès de ne pas écouter ses recommandations. C’était tout simplement plus fort que toi. Ton instinct te poussait à danser encore et encore. Tu oubliais tout ce qui t’entourait et tu dansais jusqu’à ce que tu sois trop fatiguée pour continuer. Par chance, tu n’avais plus la même endurance qu’avant donc tes séances ne s’éternisaient pas. Tu n’étais plus capable de danser pendant deux ou trois heures comme tu le faisais avant ton accident. Maintenant, au bout d’une heure, voir une heure et demi, les signes de fatigue se montraient et tu devais t’arrêter. Tu suivais avec application tous les exercices que te faisait faire Aly. Tu te montrais une élève appliquée pendant les séances. Ca compensait au moins un peu ce que tu ne faisais pas à l’extérieur. Même si les mouvements étaient douloureux, tu ne te plaignais pas. Tu prenais sur toi et tu faisais ce que l’on te demandait. Puis, plus tu t’appliquais et plus le temps passerait vite. D’ailleurs, tu proposais à ton amie d’aller manger un morceau après cette session. Ton estomac n’avait pas mangé depuis le midi, il fallait très vite le remplir à nouveau. Tu souriais à l’attente du deal que te proposait Alysha. Ce n’était pas forcément une idée qui t’emballait. Si tu lui donnais ta parole, tu t’engagerais à la respecter. Tu tenais toujours tes engagements et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. « On peut avancer notre prochaine séance à demain alors ? » Tu souriais malicieusement alors que tu plaisantais, trouvant une façon de rendre le deal moins compliqué. « Mais bon ok, je vais faire attention. J’dirais à mon copain qu’on remet les cours de hip hop à plus tard. » Tu terminais ta phrase en serrant la main de la brune, scellant ainsi le deal. Tu allais faire attention jusqu’à ton nouveau rendez-vous, remettant ton apprentissage de figures acrobatiques à plus tard.

EXORDIUM.

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Tu regardais Cody t'expliquer une énième fois qu'elle ne faisait pas attention, que quand elle dansait elle oublait son genou. Et au fond tu comprenais ce qu'elle voulait dire. Même toi tu arrivais à oublier cette grosseur dans ton cerveau qui poussait un peu plus chaque jour. Tu arrivais à oublier ça quand tu étais avec ton mari ou des amis. D'ailleurs ça les dépassait que tu puisses rester aussi joyeuse, toujours pleine de joie de vivre, alors que ton temps était compté. Alors tu comprenais ce qu'elle voulait dire. A la fin de la séance elle te proposa de sortir, tu proposa un deal - pour que Cody fasse attention à son genou jusqu'à la prochaine séance - et elle accepta. Tu ne savais pas si elle réussirait à se contrôler mais tu étais contente qu'elle essaie au moins de se prêter au jeu. "Parfait !" répliquas-tu en lui serrant la main. "Donc pas d'acrobaties, d'appui prolongé sur le genou ou autre d'accord ? Et si tu veux quand même danser, je vais te donner une attelle. Tu pourras danser mais ça réduira les impact sur ta jambe et ça restreindra un peu tes mouvements. Mais je le répète: aucun appui sur ton genou !" Tu te levas et la laissa te rejoindre à ton bureau. Tu rédigeas une petite note pour qu'elle puisse avoir son attelle dernier cri spécial danseuse qui ne s'arrêtera pas tant que son genou n'est pas en miettes. Et pendant que tu fermais le cabinet, Cody partit chercher son attelle. Tu rangeais les dossiers, vérifiai à quelle heure était ton prochain rendez-vous demain, tu posais ta blouse sur le porte-manteau, tu éteignis les lampes, verrouillais le bureau et saluais tes collègues avant de descendre au rez-de-chaussée. Ironique quand même que la rééducation se fasse au troisième étage. Heureusement il y avait un ascenseur. Tu attendis alors que Cody revienne, dans le hall. Tu n'attendis pas longtemps ton amie. Elle revenait vers toi, avec l'attelle prescrite. "Allez, allons-y. Je mangerais bien une bonne part de gâteau au chocolat. Ou de tarte au citron, j'ai pas encore décidé !" Tu lui souris et l'attiras dans le café au coin de la rue, un grand café qui vendait patisseries, sandwiches, cafés, chocolats... tout ce dont on pouvait rêver quand on avait un petit creux. "Gardes nous une table, je vais aller commander. Tu veux quoi ?" Une fois qu'elle t'eu dit ce qu'elle voulait tu partis faire la queue, tu te pris un Cappuccino au lait de coco avec une part de gâteau au chocolat. Tu pris aussi la commande de Cody et vint t'installer à la table qu'elle avait choisi avec toutes vos petites gourmandises. "On va se régaler ! Bon alors dis moi, à part vouloir détruire ton genou quoi de neuf dans ta vie ces derniers temps ? Je t'ai entendu dire "mon copain" tout à l'heure, comme dans... "petit-copain" peut-être ?" demandas-tu avec un petit sourire malicieux.

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Ne pas danser du tout semblait être une option impossible. Tu avais besoin de te débarrasser de ce surplus d’énergie que tu avais en toi. Ce deal proposé par Alysha était vraiment difficile pour toi. Heureusement, elle semblait te connaitre suffisamment pour savoir que tu n’arrêterais pas totalement de danser. L’attelle serait là pour soutenir ton genou pendant que tu danserais. Ça allait aussi t’empêcher de faire des choses trop compliquées. Il fallait le reconnaitre que cette optique ne t’enchantait pas des masses. Mais bon, il fallait parfois faire des concessions. « Promis, je forcerais pas. Je prendrais pas appui sur mon genou et je ferais un peu plus attention. » Tu t’engageais à tenir cette promesse que tu faisais à la kinésithérapeute. Tu ne savais pas si réellement ça changerait quelque chose à ton genou. Tu avais depuis longtemps accepté le fait qu’il ne se soignerait pas entièrement et que tu aurais des douleurs. Tu avais appris à vivre avec. Tu avais suivi la brune à son bureau avant de prendre l’ordonnance pour aller chercher ce dont tu avais besoin jusqu’au prochain rendez-vous. Tu ne perdais pas une seconde à la suite pour aller la chercher pendant que ton amie fermait son bureau. Le rendez-vous était donné dans le hall. Tu récupérais l’attelle avant de rejoindre rapidement Alysha qui t’attendait. Tu souriais alors qu’en la rejoignant elle te faisait part de ses hésitations. « T’as qu’à prendre les deux si vraiment tu peux pas te décider. » Après tout, un excès de temps en temps n’était pas si mauvais. Du moins, tu le voyais comme ça et tu craquais souvent. Tu la suivais jusqu’à l’intérieur du café prête à t’installer à n’importe quelle table libre. « Un ice tea et un brownie s’il te plait. » Alysha partait passer la commande et tu t’installais pour l’attendre patiemment. Elle ne tardait pas à te rejoindre et tu la remerciais. « C’est certain ! Ces pâtisseries ont l’air délicieuses ! » D’ailleurs tu ne perdais pas une seconde pour commencer à manger ton gâteau. C’était effectivement un régal. Tu riais à ces questions. Elle avait bien entendu ce que tu avais dit par rapport à Alwin. « Oui, comme dans petit-copain. » Tu souriais malicieusement avant de boire une gorgée de ta boisson. C’était une nouveauté pour toi que d’être en couple. Forcément Aly ne pouvait que relever puisque c’était bien le genre de chose que tu n’avais jamais dit avant. Tu te sentais suffisamment à l’aise avec la brune pour lui parler de ce genre de choses. « Ça fait que quelques jours que l’on est ensemble. »

EXORDIUM.

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Cody avait l'air tellement heureuse et sereine ! Elle riait, elle avait un petit-ami, tout semblait rouler pour elle et tu ne pouvais pas être plus heureuse pour elle. Tu t'étais attachée à Cody et tu voulais être sûre que tout irait bien pour elle quand tu ne serais plus là. Tu avais encore du temps devant toi, plus beaucoup certes, mais assez pour ne pas avoir de regrets. La seule chose que tu devais décider c'était si oui ou non il fallait que tu le dise à Cody. Tu ne voulais pas qu'elle soit triste ou affollée ou quoi que ce soit, pourtant tu avais l'impression que ne pas lui dire c'était la trahir en quelques sortes, lui mentir. Tu ne voulais pas que du jour au lendemain tu ne sois plus là et que quelqu'un lui annonce à ta place que tu étais décédée. Il fallait que tu lui dises. Mais comment ? C'était encore une grosse question. Tout en réfléchissant à ça tu continuais la conversation, la cherchant à la faire un peu plus parler de sa vie et de son copain. "Ouh, allez dis moi tout, je veux tout savoir. Comment il s'appelle, comment vous vous êtes rencontrés ? C'est un danseur né lui aussi ?" Tu la regardais en souriant doucement, tu l'écoutais te raconter sa vie, tu étais heureuse pour elle et tu t'en voulais déjà d'être sur le point de lui annoncer ta maladie. "J'ai... j'ai quelque chose à te dire aussi." commença tu d'un ton plein de gravité. Rien qu'à t'entendre on comprenait que tu ne plaisantais pas. "Je te le dois je pense. Je ne veux pas que tu le découvres au... au moment venu ou par quelqu'un d'autre. Et je ne veux pas que tu crois que enfin je sais pas." Tu t'embrouillais. C'était un des effets de la tumeur, mais présentement c'était surtout un effet de ta grosse révélation. "Je suis malade. J'ai une tumeur au cerveau, et c'est inopérable." Tu n'avais fait que sous-entendre le fait que ton espérance de vie n'était plus ce qu'elle était, tu ne te sentais pas encore de lui dire que dans un an environ tu ne serais plus là.

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Ça faisait depuis plusieurs jours que tu étais sur ton petit nuage et tu n’en redescendais pas. Tu ne pouvais pas après les deux parfaits rendez-vous que tu avais passé avec ton petit-ami. Tu étais d’ailleurs très heureuse de parler de lui avec Alysha. Elle faisait partie des premières personnes à qui tu en parlais. « Il danse à la même salle que moi, on s’est croisé souvent pendant les entrainements sans réellement se parler. Il est venu ensuite me parler sur Matchmaker, on a programmé un entrainement de danse ensemble pour le lendemain et au final ça s’est fait super naturellement. » Tu souriais alors que les images de votre première soirée te revenait en tête. Tu étais tellement heureuse dans ta vie en ce moment que tu n’étais pas préparée mentalement à ce qu’Aly allait t’annoncer. Personne n’était jamais préparé à ça. Tu redescendais vite sur Terre au vu du ton qu’elle employait. « Qu’est-ce qui se passe ? » Tu étais inquiète pour ton amie. Si elle avait commencé comme ça, ça devait être grave. Tu la laissais poursuivre, tes sourcils se fronçant alors que tu avais du mal à comprendre où elle voulait en venir. Alors, tu la laissais continuer sans dire un mot. Le choc de la nouvelle te faisait perdre l’usage de la parole pendant de longues secondes, presque une minute. Non, elle ne pouvait pas être malade. Elle avait l’air d’aller si bien. Elle avait toute la vie devant elle. Non ce n’était pas juste que ça lui tombe dessus. Ce n’était jamais juste pour personne de toute façon. Elle était inopérable. On ne pouvait pas lui retirer Cette tumeur resterait là, dans son cerveau à jamais. Tu comprenais bien le sous entendu. Tu comprenais bien qu’elle ne pourrait pas vivre avec ça sur la durée. Et, si elle ne pouvait pas vivre avec et qu’on ne pouvait pas lui retirer, c’était qu’elle était condamnée. Ton souffle se coupait alors que tes pensées le formulaient dans ton crâne. Non tu ne voulais pas y croire. « Mais, tu vas pouvoir vivre avec ça hein ? Ils vont bien trouver un traitement un jour ou ils vont développer des techniques pour te l’enlever et tu seras guérie ? Enfin, j’sais pas j’y connais rien en médecine. Mais, il peut pas y avoir aucune possibilité… » Le déni. Tu voulais te convaincre qu’elle ne serait plus là un jour. Pas si tôt. Elle était jeune, elle avait la vie devant elle. Elle devait vivre. Ils devaient trouver un moyen pour qu’elle ai un avenir. Un avenir plus long que ce qui lui était promis.

EXORDIUM.

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Ce que tu pouvais t'en vouloir de devoir faire du mal à Cody comme ça... Mais tu n'avais pas le choix, tu ne pouvais pas la laisser devant le fait accompli. Tu l'imaginais venir à votre séance habituelle, elle toute contente de te raconter ses nouvelles aventures pour qu'on lui dire que tu étais décédée. Tu ne pouvais pas imaginer une chose pareille, c'était trop horrible. Tu avais fait le bon choix en lui en parlant. C'était la meilleure chose à faire de toute façon, alors il fallait juste attendre. Cody allait passer dans les même phases que tout le monde. Le déni, la colère, le marchandage, la tristesse, l'acceptation. En général tout venait un peu d'un coup, c'était toujours très dur d'apprendre ce genre de nouvelles. Tu la voyais qui paniquait un peu, qui s'accrochait encore à un espoir que tu pourrais vivre avec cette tumeur logée dans ton cerveau. Tu posa ta main sur la sienne pour qu'elle se calme. "Non c'est impossible de l'enlever, elle est logée disons là où il y a toutes les informations qui font ce que je suis. S'ils l'enlèvent peut-être que je pourrais vivre mais c'est pas sûr il y a beaucoup de risque pendant l'opération. Mais si je survis je serais un légume, je n'aurais plus de conscience, ce ne serait plus moi." Tu avais plus ou moins le choix entre attendre un an, peut-être un peu plus et profiter de ce qu'il te restait à vivre ou te faire opérer et être plus ou moins en mort cérébrale. Le choix avait été vite fait. Tu voulais profiter et pour l'instant tu le faisais bien. Tu avais épousé Ruben, vous êtes partis en lune de miel, tu as fais de la randonnée dans des endroits insolites, tu as nagé avec des dauphins et nourri des requins. Tu profitais de ta vie, de ce qu'il te restait au moins. "Il fallait que je te le dises, je sais que c'est... difficile à accepter mais... Je l'ai fais. Il me reste un an à vivre à peu près maintenant et je le vis bien. C'est pas l'idéal certes, mais tu vois je me laisses pas abattre, je vais bien. Enfin moralement je veux dire." Tu t'inquiétais pour Cody. Tu ne savais pas trop comment elle allait réagir, ça te faisait tellement de peine ! Elle était comme la petite soeur que tu n'as jamais eu et ça te déchirait le coeur de lui avoir avoué, mais c'était mieux ainsi. "Ca va aller ?" lui demandas-tu inquiète.

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C’était dur à avaler comme nouvelle ce que venait de t’avouer Alysha. Ca faisait mal et la première chose était que tu ne pouvais pas y croire. Tu ne pouvais pas imaginer une seule seconde que son temps à vivre était compté, que chaque jour passé était en quelque sorte une petite victoire sur la maladie. Mais, il y aurait un jour ça allait être la tumeur qui gagnerait. Tu avais cet espoir un peu fou que des traitements soient développés d’ici là, qu’elle puisse être opérée. Après tout, c’était la seule chose à laquelle tu pouvais te rattacher. Tu ne pouvais pas te faire à l’idée qu’elle allait mourir. Sa main sur la tienne te calmait légèrement. Ce n’était pas grand-chose mais c’était déjà ça. Le peu d’espoir que tu avais, s’envolait avec ses paroles. Elle était en train de te confirmer ce que tu avais redouter. Ils ne pouvaient pas lui enlever, du moins pas sans que ce soit sans conséquences. Tu te mordais la lèvre pour ne pas craquer. C’était vraiment dur à encaisser tout ça et pourtant, tu ne pouvais pas craquer. Tu ne voulais pas qu’elle culpabilise, elle avait déjà suffisamment à gérer avec tout ça. Tu hochais la tête en silence parce que tu n’étais pas capable de prononcer le moindre mot. Tu allais avoir besoin de quelques secondes avant de retrouver l’usage de la parole. Tu écoutais toujours avec attention Alysha. Elle semblait aller bien. Du moins, elle allait bien moralement. Elle était forte, vraiment très forte pour réussir à vivre une vie plus ou moins normale alors qu’elle savait que celle-ci ne durerait pas. La question qui te trottait en tête, c’était : « pourquoi elle ? » Elle était si jeune, elle avait tellement de choses à vivre. Et puis, pourquoi la maladie devait-elle tomber sur les gens ? C’était des questions qui resteraient sans réponses. Des questions inutiles qui ne changeraient jamais le cours de l’histoire. Elle te demandait si ça allait, tu tâchais de t’en convaincre en hochant la tête. Tu ne voulais pas qu’elle subisse ta tristesse en plus de tout ça. « Oui… Je crois… » Tu regardais tes doigts, te concentrant sur ta respiration pour essayer de calmer tes inquiétudes. C’était bien compliqué. Tu étais confrontée pour la première fois à cette situation et tu ne savais pas comment réagir. Tu étais triste et en colère une fois de plus contre l’univers pour tout le malheur qu’il pouvait causer. Elle avait qu’un an à vivre. Putain c’ était terriblement court ! On ne pouvait pas faire grand-chose en si peu de temps. « J’aimerais tellement faire quelque chose pour t’aider… » Oui, tu aurais voulu faire n’importe quoi pour empêcher que ça arrive. Ou du moins, que ça le repousse le plus loin possible. Malheureusement, tu restais impuissante face à tout ça.

EXORDIUM.

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Tu te souvenais du jour où tu avais appris pour la tumeur comme si c'était hier. Tu ne pouvais pas nier que ça avait été un choc, et c'était un euphémisme. Tu avais fait un malaise en pleine rue, dans le Queens ou Brooklyn ? Tu ne savais même plus, tu ne savais même plus ce que tu faisais là-bas à vrai dire. Ta tumeur te causait quelques problèmes de mémoire. Quoi qu'il en soit on t'avait emmenée à l'hôpital le plus proche. Là-bas on t'avait fait subir plusieurs examens ainsi qu'une IRM au cas où tu aurais une hémorragie interne ou traumatisme crânien. C'est là qu'un médecin est venu, une petite rousse, pour t'annoncer que tu avais une tumeur au cerveau. Tu n'avais pas réagi, tu étais restée impassible comme si tu n'arrivais pas à assimiler l'information. Tu lui avais dis D'accord. Je suppose que je vais devoir prendre rendez-vous pour les possibilités de traitement. Tu avais pris rendez-vous, était rentrée chez toi. Ce n'est qu'une fois rentrée que tu t'étais effondrée. Dans la salle de bain, en regardant ton reflet dans le miroir tu avais fondu en larmes, tu avais eu du mal à respirer. Puis tu avais entendu Ruben entrer et tu avais pris une douche pour te calmer et cacher que tu avais pleuré. Tu avais attendu presque deux semaines pour le lui avouer. Deux semaines où tu étais restée en plein déni. Et puis il t'avais demandée en mariage, tu avais alors pris conscience que tu allais mourir, que tu allais l'abandonner... Tu avais voulu le protéger et puis au final tu avais avoué à Ruben pour la tumeur, et il t'avait redemandé de l'épouser. C'était à partir de ce moment là que tu avais décidé de profiter de la vie tant que tu en avais encore l'occasion, que tu avais accepté que tu allais mourir. "Tu m'aides déjà." répondis-tu, bienveillante à l'égard de Cody. "Tout ce que je veux c'est profiter de la vie, continuer à sortir, à rire, à passer de bons moments, créer de jolis souvenirs. Alors ne te retiens pas d'accord ? Ne me traites pas comme une malade et s'il y a un truc que tu veux dire ou quoi n'hésites pas. Je sais que c'est difficile de faire comme si de rien n'était mais... " Tu ne savais pas comment terminer ta phrase. Tu voulais simplement que les choses soient "normales" et bien sûr ce n'était pas une chose aisée dans ces conditions mais bon, tu ne souhaitais rien de plus. Bien sûr tu rêvais d'un remède miracle, mais les progrès médicaux n'étaient pas aussi avancés. "Je veux juste me sentir... normale."

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