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Make me hurt. ¤ Aneurin

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MessageSujet: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyMer 28 Juin - 21:43




Make me hurt.


Le monde n'existait plus. Quand elle chantait, quand ses doigts se perdaient contre les cordes rugueuses de sa guitare folk, il n'y avait absolument plus personne autour d'elle. Daisy était seule sur l'estrade, simplement accompagnée de cet instrument qui l'avait accompagné dans chacun de ses moments d'infortune et dieu qu'elle en avait vécu. Elle hurlait contre le monde qui blessait les âmes rebelles, elle chuchotait pour ceux qui n'avaient plus de voix pour se faire entendre. Avant tout, Daisy parlait d'elle. La jeune femme était bien incapable d'expliquer à autrui ce qui lui était arrivé alors peut être que la musique pouvait l'aider à extérioriser, c'était du moins ce qu'on lui avait dit. La belle York n'était pas certaine d'aboutir à un résultat mais elle continuait à frotter les cordes et à faire virevolter sa jolie voix pour tuer ce silence pesant. Enfin, silence, c'était vite dit étant donné qu'elle se trouvait dans un des bars les plus fréquentés de l'upper west side, une aubaine pour chaque artiste. Daisy, elle, ne le faisait pas pour l'argent, non, elle se produisait pour elle même, pour laisser ses démons s'échapper de sa cage thoracique et ensuite, pouvoir repartir avec le sourire. Ce soir là ne faisait pas exception. Après quelques chansonnettes d'échauffement, voilà qu'elle murmurait les paroles les plus douloureuses qui soient pour elle. Make me hurt. Oui, il avait tenu cette promesse et Daisy avait eu mal. Ce n'était plus le cas aujourd'hui parce qu'Ilan était enfermé loin d'elle mais Daisy n'avait pas oublié. Elle ne le pourrait jamais de toute évidence alors il valait mieux continuer à faire couler les larmes mélodieuses de sa mélancolie dans le silence apaisant d'un bar ému de sa performance.

Daisy ne pouvait plus s'arrêter, même au moment où il ne lui restait plus qu'à enchaîner deux accords. Elle voulait que ce moment dure toujours, que sa voix soit la seule spectatrice de ce décor mais non, elle revint à elle au moment de fredonner la dernière note. Son regard s'ouvrit et elle l'aperçut, lui. Il n'y avait personne qu'elle attendait moins ici, Aneurin était un de ces soldats qui ne pipaient pas un mot et qui vivaient les sessions musicales comme un simple loisir sans conséquence. Daisy ne voyait pas vraiment ce qu'il comptait faire de tout cela, une fois que le plaisir de la nouveauté se serait évaporé. Daisy avait peur, oui, peur de ce regard froid qui l'envoûtait. Ses mains se mirent à trembler alors que des applaudissements se faisaient entendre. Elle posa sa guitare sur son piédestal, fit un sourire timide à l'assemblée avant de s'échapper de l'estrade. Elle sentait ce regard lui faire frissonner l'échine mais elle ne voulait pas se retourner. Non, à la place, la blonde se dirigea prestement jusqu'au comptoir du bar pour commander un verre d'eau salvateur après sa performance. Si elle se sentait bien lorsqu'elle chantait, c'était une toute autre affaire quand tout un tas de personnes l'entouraient, tout un tas d'hommes qui pouvaient tenter de la briser comme Ilan autrefois. Elle voulait s'enfuir, courir, partir mais quand elle se retourna, ce fut le regard glaçant d'Aneurin qui l'accueillit, sa proximité lui faisant tourner la tête mais Daisy ne put que se passer une main tremblante sur le front, reprenant ses esprits pour redevenir l'inaccessible, l'invulnérable York. "Je savais pas que le soldat Evans avait un jumeau..." Son ironie était fatale, sa douleur était pire encore mais Daisy tenta un sourire en buvant une gorgée de son eau. Elle ne savait pas pourquoi elle ressentait ce besoin de se protéger de tout et surtout tout le monde, c'était juste ancré en elle... Encore plus quand un soldat grand et fort se postait devant elle, à lui en couper le souffle.
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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyJeu 29 Juin - 14:51




Make me hurt.


Qui suis-je pour demander le pardon ? Un moins que rien. Une idiotie. Un parasite. Il entourait son poing d’un bandage serré. Quelques compresses d’alcool avaient suffi à arrêter l’écoulement écarlate. Quelques bouts de miroirs avaient incrusté sa chair. Il n’avait presque rien senti. Mais il avait eu soudain envie d’arrêter ce reflet. Le miroir, en bon traitre, lui renvoyait cette image qu’il détestait plus que tout. Cette personne qu’il haïssait de tout son être. Paradoxe malfaisant puisqu’il incarnait ce qui le révulsait. Impossible de se dissocier ni de se défaire de cette enveloppe. Ou l’inverse. Mais c’était passé maintenant. Une balle dans la bouche, il y avait songé. Plusieurs fois. Sans jamais réussir. Alors il se contentait d’accès de colère inutiles. Prenait un malin plaisir à briser ce qui lui restait d’intact. L’immense bâtisse n’était que propreté et calme. Il souillait la torpeur avec ses excès et troublait la décence. On avait peur de lui dans sa propre maison. Pourtant, il tentait de s’arracher de l’obscurité et de se concentrer sur le reste. Sur la lumière. Il n’y parvenait pas. Jamais. Du moins, jamais seul. Sa famille, compréhensive comme toujours. Mais il ne supportait pas être un peu aussi lourd pour les autres. Il voulait celui qui protège pas celui dont on se protège. Alors, comme il ne pouvait aimer plus personne sans risquer de faire du mal, bien que ce ne soit jamais arrivé et que la seule personne qui en avait fait les frais était sa propre personne, il restait seul. Esseulé, constamment dans sa prison en marbre. Las dans le grand canapé de velours. Il contemplait l’immensité de la salle de réception. A présent tout habillé. Sa mère passa par-là, un seul talon aux pieds, l’autre dans sa main. Elle le gratifia d’un baiser sonore sur le front et s’éloigna. Affairée à tout faire en même temps. Comme lui.

C’était l’anniversaire de Iannis ce soir. C’était bel et bien pour cela qu’il s’était habillé au moins trois heures à l’avance et qu’entre temps il avait brisé un énième miroir dans sa salle de bain. Il gardait ses plaques de l’armée contre sa peau, toujours. Mais il prit tout de même soin de les cacher, sous son t-shirt. Vu les trois coups de fils que son meilleur ami venait de lui passer, il devait être l’heure. En marche vers le bar où il l’attendait déjà, entouré d’autres acolytes de l’armée. « C’est la réunion des sous-officiers ou tu n’as vraiment pas d’autres amis ? », lui demanda-t-il avant de le gratifier d’une accolade et d’un joyeux anniversaire chaleureux. Les minutes passaient et déjà il n’avait plus envie de rester. Toute cette foule ça l’angoissait. Ils n’étaient pas tous aussi atteints que lui, mais ils l’étaient. Inévitablement. Angoissé tout à coup, il s’éloigna un peu. Il se concentra sur la musique. Étrangement cela le calma assez rapidement et il comprit bien vite pourquoi. Il leva les yeux pour découvrir cette demoiselle blonde, sa guitare et sa voix charmeuse. Il resta là, à l’écouter longuement et indéfiniment. Il n’en clignait presque plus des yeux. Il reprit conscience des choses quand elle arrêta sa chanson et qu’elle descendit de l’estrade. Elle se tenait un peu trop près de lui, elle ne devait pas l’avoir remarqué. Mais quand ce fut le cas, il ne put s’empêcher de décrocher un sourire amusé. « Oui, on nous confond souvent. Par contre, qui es-tu ? On se connait ? », plaisanta-t-il en haussant un sourcil. Il arrêta son cinéma pour s’adosser contre le comptoir, il la regardait toujours et pencha la tête. « Entre deux sessions de chant avec des militaires tarés, tu traînes dans les bars, donc. Intéressant. » Il bu une gorgée de sa bière. « C’est l’anniversaire de mon meilleur ami, l’illuminé sur la table là-bas. Je t’assure que certaines missions que j’ai faites étaient moins difficiles à supporter que cette soirée. » Il la regardait constamment dans les yeux. Fichue manie de sonder tout le monde.

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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyJeu 29 Juin - 16:24




Make me hurt.


Souvent, elle avait mal au coeur. Plus fréquemment encore, elle se sentait vaciller. Daisy n'était plus la même, elle en avait bien conscience. Il fut un temps où elle aurait sauté sur la moindre occasion pour se retrouver sur une scène, pleine d'ambition, jeune fille dynamique et encore trop naïve pour ne pas finir six pieds sous terre. Ces illusions là étaient bel et bien terminées: la belle York avait peur de tout mais surtout des autres. Elle ne faisait confiance à personne, comme si le mal était partout et viendrait lui voler le peu de foi qu'elle avait encore envers l'humanité. La vérité était violente: les gens lui avaient fait mal. Sa famille, d'abord, l'avait brisée en lui cachant la vérité et Daisy n'avait pu que fuir avant de devenir trop amère et les haïr, tous. Elle avait encore des nouvelles de temps en temps, bien évidemment, mais plus rien n'était comme avant pour la jeune blonde. Son propre sang l'avait trahi et il avait fallu que l'amour vienne la bouleverser encore plus. Pourtant, Daisy avait cru au grand amour, celui qui durait toujours, qui envahissait votre monde de fleurs, de coeurs et de bonheur mais cela aussi avait fini par s'envoler en l'espace d'un clignement des yeux. Ilan, elle l'avait aimé, peut être trop parfois, à s'aliéner quand elle savait que tout était perdu. Après tout, il fallait s'attendre à souffrir quand on choisissait un soldat mais peut être que justement c'était plutôt le soldat qui l'avait choisie, elle. Daisy était au lycée et elle ne s'était pas attendue à croiser ce garçon au détour d'un couloir, encore moins qu'il ne vienne l'accoster pour l'inviter à boire un verre. Le monde d'Ilan avait été aussi simple que cela autrefois et puis, celui-là aussi s'était envolé. Sa douceur, sa tendresse, son humour, tout ce qui faisait de lui la personne que Daisy avait le plus aimé au monde, tout cela était parti remplacé par une colère qui ne la quittait plus. En chantant, la belle Daisy ressentait cette rage sourde qui la prenait encore parce qu'il lui avait volé sa bonté, son courage et son amour propre. Son corps n'avait plus jamais été le même depuis parce que Daisy ne se laissait plus toucher, elle détestait son regard bien souvent et tout cela parce que le malheur d'Ilan avait tué tout ce qu'il y avait de magique dans leur vie à deux. Plus rien de tout cela n'existait: persistait uniquement cette peur aveugle que tout recommence à nouveau. Daisy devait le désirer un peu pour s'être engagée dans une association de soutien aux soldats de retour du front. Qu'attendait-elle en croisant tous ces coeurs brisés au quotidien? Chacun d'entre eux pouvait la blesser sans qu'elle ne s'en rende compte et pourtant, Daisy voulait garder le contrôle. Pour être honnête, elle ne contrôlait rien du tout dans cette situation, elle essayait juste de survivre et surmonter son mal être quasi constant.

Au moins, sur cette planète, elle n'était pas seule à avoir mal. C'était peut être pour cette raison qu'elle aimait rendre visite à ses soldats, pour être témoin de cette douleur qu'il portait au fond de leur coeur. Elle n'était pas seule et ce soir là, Daisy l'était encore moins qu'à l'accoutumée. Les regards portés sur elle la troublaient mais elle réussit tout de même à descendre de son piédestal pour prendre possession de la meilleure place au bar. C'était l'instinct qui l'avait amenée jusque là, c'était l'instinct qui lui avait fait frôlé le bras d'Aneurin en attrapant son verre d'eau. Encore empli d'émotions, le regard de la blonde ne pouvait qu'éviter celui du soldat, son humour sarcastique venant frapper ses tympans alors qu'elle osait enfin lui lancer un regard dédaigneux. "Je ne suis pas sûre, non... On ne s'est jamais parlés en tout cas. C'est Peregrin ton nom, c'est ça?" Ce fut à son tour de relever les sourcils avec un air satisfait parce qu'elle connaissait bien son prénom. Elle n'oubliait aucun nom, surtout pas ceux des soldats qu'elle rendait visite au quotidien. Elle avait besoin de mettre un nom sur leur visage pour absorber leur peine et Aneurin, justement, avait tellement de souffrance à exprimer même s'il ne bougeait pas d'un cil sur son divan en face d'elle lors de leurs sessions. Elle ne comprenait pas ce soldat, pourtant elle ne pouvait jamais s'empêcher de le regarder, comme fascinée par le mystère qu'il constituait. "Pour t'dire la vérité, y a qu'une seule session qui s'fait avec un militaire taré, les autres sont parfaitement équilibrés mais celui là, pas moyen de lui faire sortir un mot. C'à peine s'il bouge sur son divan... Franchement, j'le recommande pas." Evidemment, elle parlait de lui, c'était ce que le regard de Daisy sous entendit mais elle ne dit rien de plus. C'était à lui de parler pour une fois, à lui de s'ouvrir quand Daisy était encore toute troublée par son apparition et son intervention devant un public fasciné. "Vraiment? Pourquoi tu es venu, alors? Et surtout pourquoi tu traînes au bar à me faire la conversation quand ton idiot de copain t'attend sur une table pour une autre tournée? Vous, les soldats, vous êtes vraiment difficiles à suivre..." Daisy jouait la carte de la belle blonde inaccessible et en un sens, elle l'était parce qu'Aneurin lui faisait peur. Elle ne voulait pas qu'il entre dans sa vie, elle ne voulait pas qu'il soit un nouveau soldat intense et fort qui pouvait venir la briser. "Je peux savoir pourquoi tu me quitte pas des yeux comme ça? La dernière fois qu'un gars a fait ça avec moi, il a perdu une partie de ses attributs, tu sais." Elle ne posa pas même un coup d'oeil vers lui en prononçant ces mots, se contentant de siroter la fin de son verre d'eau avec un sourire entendu. A vrai dire, des frissons passaient là où Daisy sentait le regard du brun se poser mais ce n'était pas elle qui le confesserait, clairement pas.
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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyJeu 29 Juin - 22:43




Make me hurt.


Peregrin. C’était le pire nom qu’on pouvait lui donner. Pourtant ça le fit éclater de rire. Cette fille avait un sens de l’humour certain. Bien que ce n’était pas vraiment l’effet recherché, il n’avait pas pu s’en empêcher. Il la regardait avec sa mine boudeuse et son air de défi. Il n’arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi elle se comportait ainsi. Elle n’avait rien à lui prouver. Et il ne doutait absolument pas de son côté tête brulée. Même si d’une certaine façon son petit minois et ses grands yeux la rendaient difficilement menaçante. « Aneurin. », reprit-il en souriant. C’était trop adorable. Aneurin se gifla mentalement. Il était là et s’époustouflait devant les mimiques mignonnes de Daisy et c’était la chose la plus ridicule du monde. Pour une fois, il rompit le contact pour jeter un coup d’œil vers Ianis, histoire de sembler un peu indifférent. Au beau milieu de tous ces sourires qui ne lui allaient pas le moins du monde. Son sourire n’eut pas le temps de disparaitre tandis qu’elle le rembarrait proprement. « Ouais, j’ai entendu parler de lui. C’est parce que la chanteuse ne lui laisse pas en placer une au milieu de toutes ces chansons. », répliqua-t-il en mettant l’une de ses mèches en place. « Du moins c’est ce qu’on m’a dit. », laissa-t-il tomber comme s’il s’agissait d’une confidence. Il attrapa la bière qu’il s’était commandé et bu une gorgée en fixant un point derrière Daisy. Il n’était pas particulièrement doué avec les filles. Non pas qu’il soit maladroit. En réalité, la plupart du temps, il avait très peu de choses à faire. C’était les filles qui parlaient et lui qui souriait, hochait la tête ou non. Aussi simple que cela. Jamais beaucoup d’effort à fournir. Mais il n’avait jamais été dragueur, plutôt du genre à se faire accoster par les autres. Peut-être que ce qui attirait les filles était le fait qu’il ne soit pas à la recherche de quoique ce soit. Il n’avait jamais cherché à séduire à tout prix. Un exception parmi tant d’autres.

Il ne fit qu’hausser à nouveau les sourcils après avoir bu une nouvelle gorgée de bière suite à la remarque de Daisy. Difficiles à suivre ? Un euphémisme pour ce qu’ils incarnaient. Ils n’étaient pas difficiles à suivre. Ils tentaient vainement de s’en sortir. Alors, ils allaient faire la fête alors que parfois ils n’en avaient pas envie. Restaient seuls chez eux à contre-cœur. Certaines personnes vivaient dans le déni, comme Ianis. D’autres dans l’auto-flagellation comme Aneurin. Mais au moins, ils essayaient. Toutes ces frivolités étaient des moyens comme les autres de se dire que la vie continuait. En dépit de tout. En dépit des horreurs qu’ils avaient pu faire. Ils devaient continuer à lutter et à se dire que rien n’importait une fois rentré. Une fois rentré à la maison. Il sourit à nouveau. Décidemment. Il la fixe de plus belle après sa remarque. Juste pour le plaisir. « Il n’y a rien de mal à regarder les gens. Si tu fais ça avec chaque personne qui te regarde, tu vas avoir du boulot. » Il se défendait du mieux qu’il le pouvait. Être sarcastique était sa seconde nature. « Et puis c’est toi qui me parle d’attributs alors que moi je ne fais qu’écouter innocemment de la musique. » Il se félicita intérieurement pour la blague mais il tenta de garder une expression plus que neutre. Il hocha la tête d’un air entendu comme pour appuyer son argument. Et montrer qu’il était plus que fiable. « Et pour répondre à ta question, si je reste c’est par politesse même si je n’ai pas envie d’être là je ne peux pas lui faire ça. Quelque chose te retiens toi ? » Il se détesta presque une seconde après avoir prononcé la fin de sa phrase. Mais d’un autre côté il était impatiente de savoir ce qu’elle allait bien pouvoir lui répondre. Du haut de sa répartie sans relâche et de sa bonne volonté.


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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyJeu 29 Juin - 23:27




Make me hurt.


Il n'était pas comme tous les autres: il ne fuyait pas face à ses remarques cinglantes. Pourtant, Daisy essayait par tous les moyens de l'éloigner, comme tous les autres. Elle ne pouvait pas se permettre d'être attendrie par ses beaux yeux bruns et son stoïcisme feint. Non, si elle agissait ainsi, c'était le début de la fin pour elle. Après tout, la jeune femme avait conscience qu'elle ne résistait pas à tout. Si son moyen de défense, c'était l'attaque, c'était parce que, justement, si elle laissait les gens entrer au sein de son existence, elle avait bien du mal à les quitter après coup. C'était ce qui était arrivé avec Ilan. Même s'il lui avait fait du mal, même si elle l'avait méprisé pour ce qu'il lui avait fait, Daisy l'avait tout de même accompagné lors de son entrée à l'hôpital et elle lui avait fait ses adieux d'une manière plus que particulière, en chanson. Elle l'avait même quitté en laissant une larme couler sur le vieux plancher de l'aile psychiatrique, persuadée qu'elle avait fait le deuil de la jeune femme qu'elle avait été il fut un temps. C'était un bien beau mensonge: Daisy n'avait rien oublié de ce qu'il avait perdu. Elle se souvenait encore de l'odeur de la nouveauté, du parfum qui la baignait dans le jardin familial et des éclats de rire qui plaisaient tant aux jeunes voisins. Daisy, la jolie fleur, rayonnait et tous les regards étaient toujours tournés vers elle. Quelque part, elle aimait cela jusqu'à ce jour là, ce jour où on l'avait bafouée. Sa liberté, c'était ce qui comptait le plus pour Daisy et sa volonté de dire non n'avait pas été respectée, la laissant pantelante sur le sol maudit de son appartement, des traces marquant son corps pour quelques jours mais son esprit pour l'éternité. Voilà pourquoi elle restait fermée aux moindres assauts d'autrui, même des gens qui avaient l'air de ne lui vouloir que du bien. Daisy ne pouvait pas se laisser atteindre par la bonté des autres: ils finiraient par tout lui voler, jusqu'à sa dignité et si elle l'avait déjà perdue une fois, la blonde ne tenait pas à retenter l'expérience. Elle voulait juste qu'on s'éloigne d'elle, qu'on l'oublie et qu'elle oublie elle même qu'il fut un temps où elle attirait tous les regards et elle aimait cela. Aujourd'hui, Daisy était une fleur fanée, une fleur qui ne voulait plus s'épanouir face aux rayons du soleil mais qui préférait s'éparpiller sur un sol terreux et mort depuis longtemps. Aneurin était un danger pour cette petite mort qu'elle s'était construite pour se protéger. Il était dur au mal, résistant à chacune de ses répliques, se contentant de réponses simples quand d'autres auraient rebroussé chemin sans plus de cérémonie.

Seulement voilà, Aneurin n'était pas comme les autres et Daisy le savait pertinemment. Elle avait eu le temps de l'observer lors des quelques sessions musicales qu'ils avaient partagé. Il était un paradoxe, ce mélange de douceur et de violence qui ne pouvait pas la laisser indifférente, cette douleur mêlée au regret le plus intense. Daisy ressentait ce magnétisme qui se jouait d'elle dans la mélodie la plus douce qui s'échappait de ses douces lèvres. Elle avait envie de le prendre dans ses bras tout autant qu'elle avait envie de le faire disparaître et bien sûr, la belle fleur détestait ce sentiment d'impuissance de se retrouver entre deux états totalement contradictoires. "Ane aïe rine... Et ça s'écrit comment? Peregrin, c'était plus facile à retenir..." Il lui avait souri et Daisy ne s'était pas sentie d'attaque à contrecarrer ses plans. Il l'adoucissait et elle avait envie de se gifler que ce soit quelque chose d'aussi simple à effectuer pour un homme comme lui. "Mais peut être que cette chanteuse a une bonne raison pour ça, non?" Daisy avait toutes les raisons du monde de ne pas laisser de place pour le dialogue avec le soldat. Il pouvait l'atteindre, elle le sentait à la manière qu'elle avait de le regarder boire au goulot de sa bière avec cette nonchalance qui le rendait autant attirant que repoussant pour l'aimant qu'elle était envers lui. Non, elle ne voulait pas être celle qui s'intéressait à un autre militaire alors, elle jouait la carte de l'indifférence, de celles qui posaient des questions sans intérêt histoire de faire la conversation plutôt que de chercher à creuser la personnalité du beau brun. "Peut être mais je pense qu'il y a pas mal de femmes qui m'remercieraient, tu crois pas?" Une certaine souffrance apparut dans son timbre de voix à ce moment là, qu'elle camoufla en commandant une boisson alcoolisée au barman. Elle ne voulait plus rien ressentir, c'était bien plus simple que d'être la Daisy réceptive d'antan. "On a qu'à dire que t'es mon plus grand fan alors vu que t'arrêtes même de cligner des yeux quand je chante." Ce constat la fit sourire légèrement et rougir également, ce qui lui valut de boire un shooter pour faire passer l'émotion, luttant contre sa nature profonde curieuse et intéressée par le mystère qui persistait autour d'Aneurin. Forcément, il n'allait pas la quitter aussi facilement, la désarçonnant plus qu'autre chose lorsqu'il relança les débats. "Je... Je n'ai pas fini de me désaltérer, voilà." Et sans même lui laisser le temps de la parer, Daisy fonça vers lui pour subtiliser la bière d'entre ses mains et avaler une longue rasade qui ne la rendit pas plus à l'aise qu'auparavant. "Ce n'est certainement pas parce que j'ai rencontré le jumeau d'un de mes soldats, surtout quelqu'un qui s'appelle Peregrin, Ane aïe rine ou que sais je encore, pourquoi je resterais pour lui faire la conversation, hein?" Parce qu'elle aimait sa présence, qu'il la rassurait et éveillait ses sens tout autant qu'il martyrisait son être et la troublait d'effroi. Daisy croisa les bras en lui tendant sa bière, faisant comme si rien ne s'était passé, comme s'ils étaient loin de partager un doux et électrique regard... Un beau mensonge de la part de Daisy, clairement.
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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyMar 4 Juil - 13:15




Make me hurt.


Heaven only knows where you’ve been
But I don’t really need to know
And you just look so beautiful
It’s like you were an angel

Elle écorchait son nom et écorchait son cœur. Maligne petite nymphette qui le faisait beaucoup trop sourire. Il ne souriait pas, ou souriait peu. Pas grand amateur des expressions faciales les plus vivaces. Il restait souvent stoïque mais qui pouvait bien savoir ce qui ravageait son esprit. L’âme en peine, il tentait de faire passer des messages. Par le regard. Intense, larmoyant ou colère. L’attraction qu’il avait pour Daisy lui donnait presque envie de la demander en mariage. Parce qu’elle le rendait un peu fou et déraisonné. Mais à la fois calme et enfin comblé. Il pencha la tête vers la blonde et fronça les sourcils. « Une bonne raison ? Ah oui et quelle est cette raison, dis-moi ? » Elle semblait s’adoucir. Et ça lui faisait plaisir. Mais il essayait de faire le tri, de ne pas la considérer comme un challenge et de rendre compte de ce qu’elle était vraiment. Il voyait très bien ce à quoi elle jouait. Autrement, elle serait partie depuis longtemps et n’aurait même pas relevé sa présence. Alors, de cette façon, il savait qu’elle l’aimait bien. Il en était certain. Parce que cette connexion ne pouvait ne pas être réciproque. « Je ne sais pas si ‘pas mal de femmes’ ont besoin de te remercier. Elles peuvent se débrouiller toutes seules, tu ne crois pas ? », lui demanda-t-il en passant sa main dans ses cheveux. « Comme toi. » Son sourire s’effaça et il tenta de rester sérieux, le visage de la jeune femme déclenchant  chez lui un sourire quasi-automatique. Il rit encore. C’est plus en une soirée qu’en un an. « Oui, c’est exactement ça je suis ton plus grand fan et tu es mon idole. En vérité, j’ai un t-shirt à ton effigie sous mon pull, je l’ai acheté à l’espace goodies. », il hocha la tête pour légitimer sa phrase.

Il la vit un peu gênée puis enfiler un shooter juste après. Il avait clairement envie de se marrer mais constater qu’elle n’était plus tellement sur la défensive que cela. Et son excuse ne tenait pas la route. Pas une très bonne idée pour elle de se saouler toute seule dans un bar mais au moins, avec lui, elle était en sécurité. C’était certain. Il lui fit les gros yeux quand elle lui vola sa bière, un peu surpris. Il avait une image précise d’elle qui n’était pas celle qu’elle renvoyait ce soir. Mais il aimait bien. « Ça se prononce An-euille-rine. », exagéra-t-il en rapprochant son visage de celui de Daisy. « Ben parce que tu lui fais déjà la conversation en lui parlant d’attributs, d’ailleurs je suis choqué. » Il appuya sa main sur son cœur. « Parce que tu viens de lui voler sa bière. Et que tu l’aimes sûrement bien. » Il attrapa sa bière en effleurant les doigts fins et froids de Daisy. Il n’était pas charmeur, du moins pas par intérêt ou alors il ne le faisait clairement pas exprès. Flirter avec elle lui donnait un peu des ailes. Pourtant, il ne se sentait pas intimidé le moins du monde, motivé par son attraction, sa bouche rouge et ses cheveux blonds. Elle était le coup de foudre qu’il détestait. Les clichés à l’eau de rose et tout ce qui allait avec. Avare de romantisme et d’excès de zèle. Mais pour elle, il serait prêt à devenir cette personne, à devenir n’importe qui. Elle savait lui parler, plus que tout, elle le canalisait.



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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyMer 5 Juil - 19:58




Make me hurt.


Il était rare que Daisy se sente aussi électrisée par quelqu'un. A dire vrai, elle avait tout fait pour l'éviter ces dernières années, peut être même qu'elle s'était protégée de ce genre de soucis depuis qu'elle était une enfant. La belle York n'avait aucune raison de s'attacher aux autres parce que tout le monde l'abandonnait, la trahissait ou lui faisait du mal. Elle n'avait aimé aucune de ces expériences: de ses mères qui n'avaient jamais voulu lui dire la vérité, de ce père qui n'existait que dans ses rêves et de ce cher Ilan qui l'avait brisé. Personne n'était à la hauteur de ce qu'elle tentait de leur apporter et aujourd'hui plus que jamais, Daisy ne regrettait pas de faire son petit bout de chemin seul. Pouvait-on vivre seule pour toujours, néanmoins? La réponse était moins évidente et elle l'était de moins en moins au fur et à mesure du temps qui passait. Daisy sentait parfois le poids de sa solitude se creuser sur ses épaules et elle se disait qu'il y avait pire qu'elle ailleurs. Quelque part, rencontrer tous ces soldats lui permettait de relativiser et de se sentir mieux par rapport au vide béant qui se projetait dans son existence. Aneurin, par exemple, était l'incarnation même de ce malheur. Elle l'avait lu dans son regard parce que s'il y avait bien un élément qui parlait chez lui, c'était bien ses yeux. Le reste de son corps était vide de toute expression la majorité du temps, certainement une technique de défense qu'il avait développé avec le temps mais son regard, lui, ne pouvait pas mentir. A l'intérieur de ses iris brunes, Daisy était en mesure de voir les douleurs qui lui collaient à la peau et qui l'empêchaient d'avancer. Parfois, elle arrivait même à déceler des images: de combat, de haine, de culpabilité, de toutes ces émotions négatives qu'il traînait comme un boulet parce qu'il n'avait pas pu être un soldat idéal sur le front. Aucun d'entre eux n'était à blâmer pourtant, du moins c'était ce que l'expérience d'Ilan avait appris à Daisy. Certes, elle lui en avait voulu pour le mal qu'il lui avait fait mais elle avait réussi à discerner ce qui relevait de sa personne et de son traumatisme. Aneurin ne devait pas être bien différent: il subsistait tout juste, en ayant peu d'espoir sur ce que la vie pouvait lui apporter et pourtant, il conservait leur case de rendez-vous hebdomadaire, sans dire un mot pendant l'heure qu'ils passaient ensemble, se contentant d'écouter... Non d'entendre tout ce qu'il avait besoin de ressentir à travers le son de la guitare et la voix mélodieuse de Daisy. Elle ressentait cette électricité constamment lorsqu'il était là, avec elle et elle détestait cette connexion qu'elle partageait avec lui. La blonde ne voulait rien de tout cela, elle voulait juste conserver une distance raisonnable avec les militaires qu'elle voyait au quotidien... Retomber dans les filets de ce fléau la blesserait plus qu'Ilan encore car, oui, elle sentait que c'était bel et bien possible.

Alors, peut être que renier le nom de l'homme en face d'elle lui permettait de conserver sa santé mentale, de se dire qu'il n'était qu'un étranger parmi une centaine d'autres, rien de plus. Pourtant, Daisy connaissait bel et bien son prénom, elle l'avait maintes fois prononcée avant de se rendre dans son humble demeure et il était évident qu'elle en connaissait toutes les intonations. Elle préférait mentir, se jouer de lui et attendre qu'il la fuie, fatigué des attaques qu'elle lui faisait, gratuitement, juste par peur de se sentir proche de lui. Elle l'était pourtant, plus qu'elle ne l'avait jamais été jusque là, échangeant avec lui sans connaître la réponse à ses questions. "Hum... Peut être qu'elle refuse de te connaître, peu importe les raisons, peut être parce que les soldats ont rien à lui apporter d'autres que leur malheur... Ce ne sont que des suppositions." Pourtant, une part de vérité se montrait dans ces quelques mots. La peur de Daisy se révélait au grand jour: elle avait peur de le connaître, peur de l'aimer, peur de le perdre, peur qu'il la détruise, peur de tout en somme. Elle ne partait pas pour autant, non, restant bien plantée là à écouter la suite de ses dires, un sourire sarcastique aux lèvres. "Certaines, oui, toutes je ne sais pas... Et dans ces cas là, vaut mieux prévenir que guérir, non?" Elle ne releva pas le fait qu'Aneurin avait sous entendu sa force et sa capacité à se défendre, elle rougit juste une seconde avant de se reprendre, persuadée qu'elle ne devait pas lui montrer trop tôt qu'il était capable d'agir sur elle. "Ah ah! Je savais que t'étais celui qui vidais mon stock de goodies... Faut en laisser aux autres, tu sais." Elle osa lui faire un clin d'oeil, un signe qu'elle se déridait un peu avec lui, du moins le premier signe parce que la suite de la conversation n'en était qu'un enchaînement de preuves supplémentaires. "Ane-oeil-rine... C'pas dit que j'retienne, j'suis désolé soldat si j'reviens sur Peregrin d'ici peu." Elle étouffa un rire joueur, le taquiner en l'envoyant sur les roses était certainement ce qu'elle préférait au cours de ses journées. En plus de cela, elle lui volait son alcool et il ne pouvait que remarquer l'implication de ce genre de gestes. "Pffff, n'importe quoi. C'pas parce que j'bois dans ta bière et que j'envisage ta castration que ça y est, j'suis amoureuse de toi. Rêve pas trop, Peregrin." Pourtant, elle avala un autre verre pour faire diminuer son rythme cardiaque, un peu vainement puisque frôler la main d'Aneurin fit frissonner sa peau, contre son gré bien sûr. Il la regardait et Daisy essayait d'éviter ses yeux perçants, croisant les bras pour se débarrasser des fourmis dans sa main. "C'pas bon d'être utopiste quand on est militaire, tu sais? Demande à ton copain là bas..." En effet, son ami venait de se faire gifler par une fille de l'autre côté du bar et Daisy ne put que rire en croisant les yeux d'Aneurin, la douceur marquant ses pupilles bleutées cette fois, attendrie par la beauté de ses traits avant tout.
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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyDim 16 Juil - 19:43




Make me hurt.


Il se demandait parfois, ce qui l’avait poussé à choisir cette vie. Cette vie si lancinante et douloureuse. Rythmée par le son des balles dans ses tympans et l’odeur du souffre. Autrefois, il aurait répondu beaucoup de choses. La patrie, la fierté, l’exploit sportif, le courage, la ténacité. Cet acharnement qui le caractérisait si bien. Son absence de violence dans la vie qu’il traduisait en efficacité extrême de tous les instants. Il aimait la sensation de l’exploit, la gloire du combat, les félicitations et regards pleins d’émotions de ses confrères et consoeurs. Le torse bombé, les poumons gonflés d’orgueil et du sang sur les mains. Le sien, celui des autres. Il se justifiait, il ne regrettait jamais rien de ce qu’il faisait. Puisqu’il appliquait les mesures et les ordres à la lettre. Comme sur du papier millimétré. Et c’était ce qui le caractérisait le plus profondément, l’exactitude et la certitude de savoir ce qu’il le faisait, ce qui le guidait dans la vie et le maintenait la tête hors de l’eau. Alors, quand il avait perdu pieds, soudain tout était parti. Lui, la certitude, l’air d’orgueil dans les poumons. Non pas rongé par le regret mais plutôt par l’absence d’alternative. Les mains rougies par l’incapacité. Un meilleur élément, un meilleur officier. Que pouvait-il espérer de plus après un échec pareil ? Les autres l’appelaient héros, il ne se voyait malgré lui que bourreau. Pourtant, il se répétait sans cesse, pendant ses nuits d’insomnies, qu’il n’aurait pas pu il y avoir d’autre solution que c’était lui et les autres contre le reste du monde. Il pensait aux civils à ces gens dans l’ignorance, à ces enfants sans parents qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Il ne dormait plus Aneurin. Mais ce n’était pas cela le problème. Il n’était pas violent, il lui en fallait beaucoup. Seulement contre lui-même. Et les autres ne devaient pas le craindre.

Le problème était qu’il voyait que Daisy le craignait et qu’elle n’arrivait à s’en défaire. Elle semblait en garder beaucoup pour elle et loin de lui l’idée de la guider sur le chemin de l’aveu. Il ne s’introduirait définitivement pas dans son passé et ses souvenirs douloureux. « D’accord. Alors, je suppose que si elle ne veut pas me connaitre elle peut se payer sa propre bière au lieu de boire dans la mienne ? » Argumentaire humoristique pour oublier un instant qu’elle était bien plus transparente qu’elle ne le pensait. Il en connaissait beaucoup qui avaient pété les plombs comme lui. Mais ils pétaient tous les plombs. Chacun à son niveau. Chacun à sa manière. Certains s’enfermaient dans le mutisme, d’autres dans l’alcool, d’autres dans le désespoir ou se noyaient dans le travail. Et puis d’autres… perdaient toute raison. « Si tu nous trouves tellement désagréable pourquoi est-ce que tu viens chanter pour des soldats perturbés, dis-moi ? Si c’est pas indiscret, je trouve ça paradoxal. », il lui sourit en buvant la dernière gorgée de sa bière. Il fit signe au serveur et lui fit signe pour en commander deux autres. Il en saisit une et la tendit à Daisy, « Tiens, comme ça tu éviteras de voler la mienne. » Il riait à ses plaisanteries comme un gamin. Pour un peu, il en oubliait qu’il était à l’anniversaire de son meilleur ami. Un coup d’œil vers lui qui semblait en grande conversation avec le sexe opposé. Il gardait le silence tandis qu’elle le charriait encore sur son prénom. Il avouait qu’il n’était pas facile à porter. Mais au moins, personne n’avait le même. Du moins, il n’en avait jamais rencontré d’autre. « Cela a l’air si horrible que ça d’être amoureuse de moi ? », lui demanda-t-il en la regardant dans les yeux. Comme d’habitude, il était sûr de ne jamais s’en lasser. Et il ne pouvait s’empêcher de flirter avec elle. Sur de lui comme toujours, il était certain de n’avoir jamais rencontré une fille comme Daisy. Aussi impertinente et tenace qu’elle. Bien qu’au fond, il se doutait que comme tous le monde elle cachait en elle, un océan de secrets. Il suivit le regard de Daisy quand elle attira l’attention sur la gifle que son ami venait de se prendre. Il bu, amusé. « Mais qu’est-ce qu’il nous reste si on nous enlève l’utopie ? La possibilité qu’on perde la vie ? Ou alors la perte des autres ? Le fait qu’on donne la mort pour la mauvaise cause ? Je ne suis pas utopiste, j’ai juste l’espoir que tout aille bien et que je prenne les bonnes décisions. » Il était un peu piqué au vif. Mais il se ravisa, conscient qu’elle ne voulait pas le blesser. Et puis, il n’était pas du genre à s’énerver facilement. « Si j’étais utopiste, je me dirais que tu pourrais être amoureuse de moi et que quelques fois tu resterais après tes sessions de chant. »



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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyMar 18 Juil - 1:07




Make me hurt.


Elle ne savait pas comment guérir de ses blessures, voire même si c'était possible en réalité. Daisy était encore jeune, elle avait l'avenir devant elle, c'était en tout cas ce que tout le monde disait d'elle. La jeune femme, elle, pensait autrement. Elle avait l'impression que son monde s'était écroulé le jour où son petit ami avait décidé de la briser sans en comprendre les raisons. On se remettait de tout, c'était du moins le message que les plus optimistes narraient à qui voulait bien l'entendre. Pour Daisy, la vie avait une échelle de temps définitivement différente. Ce fichu temps passait au compte gouttes, véritable fléau qui a faisait faire du surplace depuis une bonne année déjà. Elle aurait pu se remettre dans le bain, accepter les multiples invitations de ses amies pour se lancer sur ce fichu site de rencontres qui semblait rencontrer un immense succès. Pour la blonde, tout cela n'était qu'un ramassis de conneries innommable et elle ne pouvait même pas envisager de participer à la grande plaisanterie que représentait ce réseau social de l'avenir. Son futur, Daisy ne le voyait pas autrement que seule, chez elle, avec une bonne dizaine de chats et des rêves brisés par une vie vécue dans la tourmente des regrets. Elle avait encore le temps de changer d'avis, que représentait vingt et une années de vie? Très peu de choses dans une vie d'adulte mais Daisy se considérait déjà comme une vieille fille, certainement parce qu'elle était coincée dans une boucle temporelle où Ilan la tuait à petit feu. Pourtant, le monde continuait de bouger autour d'elle, inlassablement et à une vitesse folle quand Daisy était derrière les barreaux blindés de sa prison de verre. Avancer, c'était accepter d'avoir souffert. Accepter que cela pouvait encore arriver si on avait la force de s'ouvrir aux autres. Daisy n'était pas capable de le faire, pas encore en tout cas parce que la peur annihilait la moindre de ses fonctions. C'était exactement ce qui la tiraillait quand Aneurin se retrouvait dans la même pièce qu'elle. Elle le regardait et toute sa volonté se fendillait sous l'intensité de ce regard bruni par les souffrances et le remords. Daisy adorait cela, ces yeux ténébreux qui la perçaient à jour comme jamais d'autres n'avaient pu le faire auparavant. C'était un désir fou et dangereux, voilà ce que la belle York retenait de ces entrevues avec le grand soldat. Elle ne pouvait pas se permettre de retomber dans cette spirale du malheur, de souffrir encore, à en mourir cette fois là.


Alors, pourquoi restait-elle plantée là à écouter les réponses charmantes du beau Evans? Daisy était comme paralysée par le décor, comme si ce bar possédait des facultés extraordinaires, jouant le rôle d'aimant dans cette relation hors du commun. C'était bien cela le coeur du problème, le magnétisme qui la reliait à Aneurin. Elle le repoussait mais ne pouvait pas s'empêcher de lui offrir un regard de quelques secondes supplémentaires, la drogue s'immisçant dans ses veines aussi aisément que la bière qu'elle venait d'avaler à vive allure. Tout cela était une grossière erreur, elle jouait la débutante alors qu'elle savait ce que les militaires étaient... Des hommes dangereux, le danger incarné même avec leurs jolis yeux et leur sourire innocent. Rien n'était naïf chez le jeune Evans, il savait très bien ce qu'il faisait et surtout ce qui agaçait Daisy en vue des réactions qu'elle avait à ses paroles. "Et résister à l'appel d'une bière gratuite? Ce serait trop bête, non..." Elle n'avait pas d'excuses, pas une once d'argument mais elle pouvait encore jouer la carte de l'illusion. C'était son domaine, la magie, les tours de prestidigitateur pour faire croire aux garçons qu'elle ne leur portait aucun intérêt. Aneurin allait certainement tomber dans le panneau et lâcher l'affaire, comme tous les autres, ce qui faciliterait la tâche à Daisy pour être honnête. Il était encore là, à aborder les thèmes fâcheux, ceux qui la troublaient et lui faisait monter le rouge aux joues... Les questions dont elle n'avait pas la réponse, autrement qu'il ne s'agissait que d'une auto mutilation hasardeuse. "Parce que je suis une bonne personne... Que je veux que tout le monde soit heureux et vous, les soldats, vous ne l'êtes jamais quand vous rentrez. Est-ce que c'un défaut de vouloir le bien être de l'humanité? Ce n'est que quelques morceaux de musique, après tout... Juste ça." Se persuader, c'était la seule tactique qu'elle avait encore en posant un sourire trop innocent pour être réel sur ses lèvres. Aneurin ne la connaissait pas, voilà ce qu'elle se disait pour se rassurer. Elle ne lui laisserait pas cette chance, en aucun cas. Néanmoins, elle lui souriait plus spontanément quand il posa une bière entre ses mains. "Merci... De pas me laisser mourir de soif." Essayer de rendre la situation risible, c'était peut être la solution miraculeuse dont elle avait besoin pour éviter des conversations qui pouvaient l'amener sur un chemin risqué. C'était trop tard, Aneurin avait repéré la brèche et elle ne put que cacher son visage dans sa bière, espérant qu'il ait des troubles mnésiques instantanées, une belle utopie. "Je... Je sais pas, je... Je te connais pas alors, faut demander aux filles qui ont été ou sont amoureuses de toi, Peregrin. Parce que t'es un bourreau des coeurs, pas vrai? Ton numéro de soldat mystérieux au regard perçant, ça doit avoir du succès auprès de la gente féminine, non?" Attaquer Evans pour paraître plus crédible et dissimuler ce trouble envahissant au creux de ses entrailles. Heureusement pour elle, la conversation dériva vers un thème plus sérieux qui la fit froncer les sourcils. Il était plus intelligent qu'il ne le faisait croire, c'était peut être l'ultime danger pour Daisy. "T'es un optimiste, Peregrin. C'est beau." Elle ne put pas dire autre chose vu la réplique qui la laissa pantoise, en relâchant presque sa bière dans l'entreprise. "Moi? Pourquoi moi? Je suis qu'une petite blonde avec une guitare... Je vois pas ce qui te rendrait utopiste là dedans. Le monde est tout autour de toi, tu peux pas attendre de quelqu'un comme moi l'amour, c'est..." Magnifique? Troublant? Attirant? "Triste. Toi et moi, Peregrin... C'est surréaliste, tu crois pas?" Et son coeur, pourtant, lui criait tout autre chose. De l'aimer comme jamais personne d'autre n'avait pu le faire. De tout oublier entre les bras d'Aneurin Evans.
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MessageSujet: Re: Make me hurt. ¤ Aneurin Make me hurt. ¤ Aneurin EmptyVen 21 Juil - 9:45




Make me hurt.


Ce qui rendait les choses précieuses à ses yeux ne tenaient pas à des conventions bien établies. Il aimait le détail et la chose déraisonnée qui le faisait devenir tout à coup méticuleux. S’il n’était pas de ceux qui en faisaient des tonnes pour séduire les filles, il ne pensait pas avoir de mal à usurper leur bon sens. Cependant, ce n’était pas pour cela qu’il s’en servait, étrangement et contrairement à ce que ses amis pouvaient bien lui conseiller. Il avait arrêté d’écouter les autres depuis bien longtemps à présent et c’était mieux comme cela. Les décisions. C’était ce qui prenait le plus de place dans sa vie et l’obsédait constamment. Faire le bon choix. Une phrase bateau disait que si on ne choisissait pas il n’y avait pas de mauvais choix. Mais, on lui avait appris à en faire, ce n’était pas dans sa nature de ne rien décider non plus. Alors, il faisait les bons, les mauvais choix et subissait tout ce que cela impliquait. Il n’avait jamais vraiment choisis pour lui. Mais d’avantage pour ce qu’on attendait de lui et de ce que le sens commun lui imposait. Dans sa boite crânienne de militaire convaincu. Il en avait marre de faire attention, de marcher sur la pointe des pieds, de toute régler pour ne pas perdre la tête. Qu’il avait déjà perdue. Il  la retrouvait seulement au son de la voix de Daisy qui sans s’en rendre compte apaisait le flot complètement incontrôlable de ses doutes et ses peurs. Parce que oui, il avait peur, beaucoup trop souvent. Il se demandait pourquoi elle restait avec lui. Que pouvait-elle bien lui trouver ? Puisqu’elle détestait autant les militaires que cela et qu’ils semblaient lui inspirer un dégoût profond. Elle le remercia pour la bière et il ne put s’empêcher de sourire encore, encore, encore. Pour la énième fois. Il ne comptait le nombre de fois où il avait essayé de garder un visage neutre pendant la conversation.

En vain. Comme un idiot, il l’écoutait le malmener avec ses paroles. Et étrangement, comme un masochiste, il aimait ça. « Donc, tu veux le bien des militaires malheureux mais… tu dis qu’on est taré et qu’on apporte que le malheur ? Pas mal comme concept. », se moqua-t-il. Il comprenait bien ce qu’elle voulait lui dire par tous ces subterfuges. Mais, encore une fois, il n’avait pas envie de se lancer dans une conversation sur les militaires complètement fous qui faisaient du mal à leur famille. Donc, elle devait bel et bien avoir vécu quelque chose de traumatisant dans ce domaine. Et s’il y avait bien une chose qu’il ne désirait pas, c’était l’embarrasser et lui faire raconter les détails sordides de sa vie au beau milieu d’un bar, au comptoir. Voilà qu’à présent il s’aventurait sur une pente glissante. Et s’il s‘était attendu à ce que Daisy lui balance sa bière à la tête, il était d’autant plus surpris de la voir rougir. Il détourna la tête un instant, il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, même s’il était clairement flatté de sa réaction. « Parce que tu crois que je m’entraine ? Tu sais comment je suis, je peine à aligner plus de trois phrases à la suite. Et puis, c’est toi qui dis que j’ai un regard perçant. Moi je ne fais rien de plus que de regarder. » Il haussa les sourcils. « Je pourrais dire pareil pour toi. Ton jeu à la guitare, ta petite voix mignonne et ton air farouche, à mon avis, ça fait son effet. Si ça se trouve, c’est toi le bourreau des cœurs, regarde je souffre déjà. » Il fit mine de grimacer en se tenant la poitrine. A son avis. Du moins, plutôt selon l’effet qu’elle lui faisait à lui. La situation prenait tout à coup une autre tournure puisque Daisy commençait à parler de ‘toi et moi’, il avait bien entendu ? Il fronça les sourcils. « Triste ? C’est pas triste du tout. Est-ce qu’au début des séances tu m’as vu une fois sourire ? » Il attendit la réponse évidente. « Et bien depuis que je t’ai entendu chanter j’ai envie de sourire. Donc, non c’est pas triste. » Il venait presque de lui faire une déclaration d’amour à peine cachée mais au point où il en était plus rien n’importait vraiment. Enième gorgée dans sa bière déjà presque vide. « Je trouve pas ça si surréaliste que ça moi. La perspective que ça puisse être bien réel… moi je trouve ça bien.» Il baissa la tête, pour la première fois, il fuyait son regard.



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