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(evie), nevermind, i see you

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Jonah Reeve
Jonah Reeve
« Admin + queen of hearts. »

pseudo : MARY-W. /marie.
arrivé(e) le : 23/06/2017
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MessageSujet: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyDim 25 Juin - 21:44



there was just something about you
evelyn blake & jonah reeve
we shared a life, we shared a heart. but what we united seems to be breaking apart, it's a haunting pain, goes right to the core. we had blue skies but they came falling down. what happened to us, no cheating hearts and no one did wrong; so why did we break? can't say our love wasn't strong.

Depuis de longues minutes maintenant, l’humeur de Jonah avait lentement progressé de tendue à exécrable; au final, il semblait que les gens autour de lui étaient habitués. Malheureusement pour eux, dans ces moments-là, tout ce à quoi pouvaient se raccrocher ses employés, c’était le désir de garder leur job, de payer leurs factures et de n’pas avoir à finir à chercher un autre boulot d’ici quelques heures. Ils prenaient leur mal en patience - et leur ‘boss’ était somme toute, un mal qu’il fallait savoir gérer. Peu loquace en règle générale, il était impossible pour toute personne à son cercle privé, de savoir de quoi il en retournait; mais là maintenant, son frère cadet n’était même pas dans les parages pour essayer de faire tampon, d’une quelconque façon. Tout autant que les gens autour de lui, alors, le jeune homme prenait son mal en patience; tout c’qu’il pouvait faire, c’était jeter des coups d’oeil réguliers vers l’horloge toute simple qui se trouvait derrière le bar, accrochée au mur. Parfois, elle n’avançait pas assez vite, celle-là; d’autres fois, c’était comme si la journée toute entière s’envolait et s’évaporait de la conscience du Reeve, sans qu’il n’ait rien vu passer. Aujourd’hui était un jour spécial; de ceux où il n’arrivait pas à s’décider: est-ce qu’il attendait depuis trop longtemps ou était-ce tout le contraire? Patienter n’était pas son fort, de toute manière: il était un sportif, impétueux et sanguin et il n’y a pas si longtemps de ça, on aurait même dit qu’il était si habitué à avoir ce qu’il voulait, quand il le voulait et ce, sans avoir à faire le moindre effort, que ça l’aurait presque rendu capricieux. Dans la bataille incessante de sa conscience et de sa perception de la réalité, il était sûr que Jonah, il avait des allures bien capricieuses là maintenant. Il soupirait à intervalles réguliers, à chaque fois que ses prunelles claires étaient forcées d’aller sur un point bien réel et concret, qui exigeait son attention. De l’autre côté, quand il ouvrait la bouche, c’était pour donner des ordres bien précis aux gens qui bossaient sous son service aujourd’hui: tous leurs employés s’accordaient sur le fait que des deux, mieux valait se retrouver à travailler sous les indications du cadet des frères Reeve. Lui, il était plus sympa, plus disponible, et même enclin à lui-même faire des petites blagues, et prendre tout ce qu’il y avait autour d’eux, avec une légèreté immature. Jonah était très loin de c’genre d’attitude, sans conteste; même s’il y avait voulu s’y aventurer à un quelconque moment, la vie, forcément, l’aurait sorti de là à la vitesse grand V. Il avait sa fille, il avait la pleine conscience d’au combien la réalité pouvait être cruelle et toujours insatisfaite des quantités de merde qu’elle pouvait balancer à la gueule de ses pauvres sujets. Jonah n’en était qu’un parmi tant d’autres; parfois, il s’disait que Meika n’commençait pas sur un bon pied non plus: pas à cause de lui, évidemment, mais à cause de sa mère surtout - et plus il se rappelait de ça, plus il était facile de vivre avec la conscience qu’il s’était construite depuis plus d’un an maintenant. Qu’est-ce qu’elle pourrait en faire, leur fille de deux ans et demi, des stupides mails et des jolies cartes postales italiennes que sa mère lui envoyait? Quel était l’intérêt, si ce n’est celui d’apaiser les remords de la jeune femme? C’était trop tard pour ça; et tant pis si Jon’ devait en être le seul juge.

Aujourd’hui pourtant, ses pensées si tortionnaires n’étaient pas dédicacées à sa fille, ou à la mère de celle-ci; pour une fois. Un télépathe capable de lire dans son crâne aurait presque pu trouver le changement rafraichissant: qui pouvait le blâmer? Il suffisait qu’il regarde Meika pour qu’il se rappelle de la réalité de leur vie. Dans sa poche, son téléphone vibra, faisant claquer la réalité juste devant ses yeux: pourquoi est-c’qu’il se construisait tant de scénarios dans la tête, comme s’il n’avait rien d’mieux à faire? Evelyn n’avait même pas encore passé le pas de la porte - des années plus tard, il n’l’avait même pas encore vue, qu’elle habitait déjà chaque parcelle de son crâne. Et pas pour les bonnes raisons; Jonah en était à s’en vouloir, d’l’associer au milieu de ses ressentiments, avec une femme qui l’avait blessé comme Tina. Evie était censée être différente de ça. Evie aurait dû être différente. Le fait était qu’il s’était planté, et qu’en plus, la blonde s’était cassée longtemps avant que Valentina n’y songe: peut-être que s’il fallait être juste, son ex avait même plus de qualités à ce niveau-là, que la jeune Blake qui, elle aussi, était presque partie du jour au lendemain. Mais bon. Fort heureusement, Evelyn n’avait pas abandonné de bébé derrière elle; et puis-... et puis, somme toute, leur relation avait été différente. Ils avaient juste été amis - juste amis, évidemment, parce que quand elle s’était cassée avec un mec à Paris, il était difficile qu’ils soient quoique ce soit d’autre. Paris, Milan; merde, il les faisait fuir loin les femmes. L’histoire dirait pourtant qu’Evie n’était pas partie à cause de lui - ça n’avait rien eu avoir avec lui, mais comme à son habitude, il avait une très bonne capacité à n’penser qu’à lui, dans ce genre de situation. Qui avait-elle laissé d’autre, après tout? Les autres, il s’en fichait bien, et probablement qu’il allait finir par découvrir qu’il avait été le seul con avec lequel elle avait coupé les ponts, avec la distance. Pour il n’savait quelle raison - et il n’saurait jamais; parce que quel était l’intérêt dans l’fait de demander des explications, maintenant? Pour ça aussi, c’était trop tard. Et pourtant, s’il fallait mettre un peu d’honnêteté dans cette histoire, c’était sans doute le premier instinct qui avait poussé Jonah à aller jusqu’au profil d’Evelyn, quand il avait reconnu sa photo. Evelyn Blake. New York. Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui faire pour qu’elle le jarte de sa vie comme ça, au point de n’jamais reprendre contact avec lui, soit à l’autre bout du monde, soit maintenant qu’elle était ici, dans la même ville que lui, dans le même quartier que lui? C’était complètement con; il en avait presque l’sentiment d’être s’est fait faire cocu par une femme avec laquelle il n’avait jamais été en couple. Non, ils avaient juste été amis; somme toute, la trahison existait aussi entre les amis - fallait croire que c’était sans fin. Tina, Evelyn; sa carrière dans le hockey: indéniablement, tous les aspects de cette vie étaient loin. Il pourrait presque en jurer que ç’avait été une autre existence, pour un autre Jonah, dans une autre New York. Un pessimisme acerbe, toujours condamné par l’apparition de Meika sous ses yeux; encore cette fois, en sortant son téléphone de sa poche, en observant la photographie prise il n’y a pas si longtemps, il ne put que s’en vouloir, de regretter un temps où elle n’avait pas existé. Qu’est-ce qu’il serait aujourd’hui, sans Meika? Il aurait sombré, sans aucun doute possible; au jour le jour, c’était sa fille qui lui faisait garder la face: maintenant alors, c’était trop tard, il n’pouvait plus vivre sans elle.

Sur l’écran, il put lire le nom d’Evelyn; un nom sans visage, et pourtant, sur les photos toutes fraiches qu’il avait vues d’elle, il l’avait reconnue instantanément. Maintenant, elle lui semblait juste lointaine; et il avait presque l’allure du gars qui faisait chier, à demander des comptes sans oser l’dire nettement. Dans son message, elle disait qu’elle n’était plus très loin, qu’elle arriverait d’ici quelques minutes: le Reeve était incapable d’savoir si elle avait du retard, si elle était à l’heure ou si, au contraire, elle avait même de l’avance. Avaient-ils vraiment fixé une heure? Impossible d’s’en souvenir, surtout pas alors que ses doigts replaçaient son téléphone dans la poche de son pantalon, et que, dans sa tête, il cherchait désespérément quelque-chose à faire, pour s’occuper pendant ces ‘prochaines minutes’, histoire de n’pas les sentir passer de la façon la plus lente qui soit: ce serait la meilleure façon de l’foutre en boule, juste avant qu’Evie ne se pointe. Il s’occupa en servant quelques verres et quelques plats sortis de la cuisine à des clients; capable même de dégainer ses sourires les plus charmants quand il le fallait. Avec un endroit comme ça, techniquement, il n’aurait jamais eu besoin de s’inscrire à MatchMaker pour trouver l’amour; il n’comprenait définitivement pas la démarche désespérée de Lydia, comme s’il n’avait rien de mieux à faire de ses journées ou de ses soirées. Mais c’n’était que comme ça il semblait, après tout, qu’on pouvait retrouver des amis perdus depuis longtemps - quelle ironie. Une pensée qui remonta comme une éruption chez le Reeve, dès lors que dans un regard hasardeux autour de la salle, il vit qu’Evie était arrivée. Elle n’avait pas changé, il se dit dans les premières fractions de seconde- à ceci près qu’au moins, elle n’avait plus l’air épuisé de l’étudiante en médecine qui essayait de s’adapter à ses ambitions. Pour quelques instants, il aurait presque pu jurer que les années n’étaient pas passées - que c’n’était pas compliqué comme ça; mais ça l’était, évidemment. Une assurance qui se sentit sur lui quand il resta sur place jusqu’à ce qu’elle ne le repère, elle aussi, toujours derrière le bar. Tout ce qu’il put faire pour le coup, c’est lui adresser un vague signe de la main, et s’armer de contenance pour le temps qu’elle mit à venir à sa hauteur. Il fut de l’autre côté du bar avant qu’elle n’arrive, pinçant les lèvres: des choses avaient changé, qu’il se voile la face ou non - ç’avait été facile de lui parler, à Evie, à une époque; maintenant, c’était comme un problème mathématique, de deux poids deux mesures où il devait quantifier et surveiller le moindre mot qui sortirait d’entre ses lèvres. « Hey... » c’est tout ce qui lui vint au premier abord; loin de l’arôme des paroles qui avaient aisément coulé sur sa langue, quand ils avaient été plus jeunes, plus à l’aise, peut-être même plus assurés. Pourtant, il savait déjà sur quoi il voulait enchainer; sur quoi il pourrait enchainer, directement comme ça, histoire qu’elle ne s’évapore pas avant qu’il ait pu avoir des réponses - il en avait un peu marre, de n’jamais avoir de réponse claire, quand les nanas dans sa vie se cassaient, le lâchant comme si c’était si facile. « Alors, t’es plus à Paris. » qu’il dit, comme si c’était plus fort que lui; son regard qui dériva pour une seconde, loin de l’intimité d’eux deux, se retrouvant, était aussi une trahison qu’il ne put maîtriser. C’n’était même pas une question, au fond; elle était en face de lui, sur un site de rencontre - alors ouais, elle n’était plus à Paris, avec le grand amour pour qui elle avait tout lâché. Tout les ramenait à New York, tous les deux; pourtant, il semblait bien qu’ils n’étaient plus ‘eux deux’ comme à l’époque - les choses changeaient, les gens décevaient. C’était l’histoire de sa vie, ça.
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Evelyn Blake
Evelyn Blake
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyDim 25 Juin - 23:26

Sorry to my unknown lover.
jonah reeve & evelyn blake.
I've missed your calls for months it seems Don't realize how mean I can be 'Cause I can sometimes treat the people That I love like jewelry. Cause I can change my mind each day. I didn't mean to try you on, But I still know your birthday And your mother's favorite song.

Ce n’était pas un rencard, évidemment que non. Comme quoi, ça prouvait ce qu’elle savait déjà, ce site de rencontres, il était complètement bidon. Elle ne savait pas ce que c’était. Elle était partie trois ans plus tôt, presque du jour au lendemain. Oh, Mike, il avait parlé de Paris depuis un moment déjà. Il avait prévu de partir pour le boulot et elle n’avait pas cherché à le retenir, elle n’avait pas non plus dit qu’elle partirait avec lui. Elle n’avait pas imaginé, non plus entretenir cette relation, malgré la distance. Elle avait presque su à l’époque, que son histoire avec Mike touchait à sa fin. Comme toutes les autres, elle n’avait été qu’éphémère. Pourtant, sur un coup de tête, elle avait décidé de le suivre, comme s’il représentait sa seule chance de se construire un avenir avec quelqu’un. Mike il était là, il était avec elle et il l’aimait, alors pourquoi est-ce qu’elle aurait dû gâcher ça. Pour son avenir, ses études, ça aurait pu en valoir la peine, pour se voir tenir la chandelle jusqu’à la fin de sa vie entre Jonah et sa petite amie, certainement pas. Alors, elle avait choisi Mike. La solution facile, celle qu’elle avait cru être la bonne quand elle avait été dans les rues de Paris, heureuse et amoureuse et puis fiancée. Elle avait cru qu’elle avait bien fait de partir, mais évidemment, quand elle avait vu son fiancé en train de se taper sa sœur, alors qu’elle, elle était encore en train de se battre pour attacher sa robe de mariée, elle avait compris à quel point elle avait eu tort. Mike n’était pas le bon, Jonah, n’avait sans doute jamais été le bon et peut-être, qu’au final, y avait pas de bon ou qu’elle était à présent juste trop fatiguée pour le chercher. Adieu la belle carrière, adieu le beau mariage et les enfants allant avec, y avait aucun de ses rêves qu’elle avait réussi à accomplir et malgré tout ce que MatchMaker voulait bien faire croire à ses utilisateurs, ce soir, elle n’avait pas gagné un rencard avec son âme sœur.

Ce serait probablement un genre de règlement de compte, qu’elle aurait pu gérer, derrière l’écran de son ordinateur, parce que c’était plus facile comme ça. En face à face, ça le serait forcément moins. Elle était partie trop vite et elle avait coupé les ponts avec lui. Parce qu’elle ne pouvait pas laisser Jonah se mettre indéfiniment entre elle et le grand amour, elle ne pouvait pas revenir vers Jonah comme ça, tout le temps et qu’importait le reste. Pendant combien d’année elle avait fait ça ? Elle n’avait même plus envie d’avoir la réponse à la question, faire le calcul donnait le vertige. Jonah, il avait été le centre de sa vie pendant des années et des années et elle n’avait toujours été que la bonne copine. Et puis quoi ? S’ils étaient restés en contact, elle aurait abandonné Paris bien assez tôt pour venir auprès de lui, parce qu’il avait une fille, parce qu’apparemment, il était de nouveau célibataire et elle, comme la reine des cruches, elle serait revenue pour lui à la seconde où elle aurait appris tout ça. Certes, maintenant qu’elle voyait à quel point son fiancé avait été un connard, elle ne savait pas si rester à Paris avait été mieux. Ce qu’elle savait c’était qu’à l’époque, elle avait été heureuse et ignorer la vie de Jonah, lui avait permis de profiter de ça un peu plus longtemps. Si elle était revenue pour lui, elle n’aurait été que la bonne copine, celle qui aurait volontiers fait du baby sitting pour lui permettre d’aller à tous les rencards qu’il pourrait se trouver sur ce site de merde. Peut-être qu’elle en avait vraiment eu besoin, de l’année qu’elle avait passé loin de New-York, loin de Paris, loin de tout le monde et au cours de laquelle, elle n’avait pensé qu’à elle-même. Ça lui avait permis de se ressourcer, même si le retour à la réalité faisait mal, vraiment très mal. Elle avait foiré sa vie de A à Z et ça avait été bien plus facile à gérer à l’autre bout du monde. Maintenant, ici à New-York, elle n’était, rien d’autre qu’une pauvre fille.

Et la pauvre fille, elle avait passé des heures à chercher la tenue pour ce soir, alors qu’elle savait que ce n’était pas un rencard. Au moins, elle avait toujours ça pour elle. Un dressing bien rempli, cette pièce de son appartement qu’elle chérissait tant et qu’elle finirait par perdre, avec tout le reste, parce que cet appartement était désormais bien au-dessus de ses moyens. Si elle retournait voir son père et qu’elle lui demandait de recommencer à l’alimenter en argent, elle s’en sortirait. Mais elle se savait déjà pitoyable, elle n’avait pas envie de l’être encore plus. Alors peut-être bien qu’un jour elle finirait à la rue, mais au moins, elle pourrait se dire qu’elle avait encore assez de respect pour elle-même, pour ne pas s’abaisser à demander de l’aide à un homme qui n’en avait jamais rien eu à faire de sa tronche. Sa mère quant à elle, Dieu seul savait où elle était allée dépenser l’argent de son énième divorce. Peut-être aux Bahamas avec le nouvel homme de sa vie. Evelyn, elle avait arrêté de suivre depuis un moment maintenant. Finalement, elle avait mis une robe un peu au hasard, simple mais déjà mieux que la tenue de serveuse qu’elle devait porter au quotidien maintenant. C’était presque drôle que lui, il tienne un bar à Brooklyn, alors qu’elle travaillait dans un autre du même quartier. Un truc qu’elle n’avait pas envie de raconter, ni à lui, ni à n’importe qui d’autre. Si ça se trouve, il ne savait déjà, peut-être qu’elle lui avait envoyé un CV quelques semaine plus tôt quand elle était rentrée. Elle soupira, alors qu’elle était arrivée devant le fameux bar, elle hésita presque à rentrer. Peut-être qu’elle devait se barrer, ce serait plus simple que d’affronter son passé et de se voir renvoyer dans la tronche toutes les erreurs de sa vie, tout ce qui faisait qu’aujourd’hui, sa vie, elle la détestait. Elle avait trop souvent fui, alors, elle prit son courage à deux mains pour rentrer dans ce bar. Peut-être qu’elle aurait préféré travaillé ici, ça semblait moins pourri que là où elle travaillait elle. Mais ce n’était pas son rêve non plus. Elle finit par repérer le jeune homme, derrière le bar et s’avança vers lui, pour venir s’installer sur un tabouret juste en face. « Hey. » Qu’elle répondit, dans un sourire presque gêné. C’était triste qu’ils en soient arrivés là, après tout ce qu’ils avaient connu ensemble. Peut-être que c’était de sa faute à elle, parce qu’elle n’avait jamais eu le courage de lui dire ce qu’elle ressentait. C’était trop tard de toute façon. « Non, je suppose que le romantisme Parisien à plus de sens quand on en est loin. » Et quand on ne se faisait pas cocu par son fiancé, aussi. « Je suis revenue y a deux-trois semaines. J’aurais dû prévenir … J’ai juste été pas mal débordée. » Est-ce qu’elle l’aurait fait, une fois que les choses se seraient calmée ? Difficile à dire alors qu’elle avait encore l’impression d’être en plein cœur de la tempête. Dans le fond la vraie question, ce serait de savoir si elle finirait par s’en sortir un jour, elle était profondément dans la merde, sans doute qu’elle ferait mieux de se trouver un deuxième boulot, quitte à devenir stripteaseuse dans un club miteux ou à faire le tapin sur les trottoirs, au lieu d’aller à des rencards matchmaker.
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Jonah Reeve
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyMar 27 Juin - 16:02



there was just something about you
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we shared a life, we shared a heart. but what we united seems to be breaking apart, it's a haunting pain, goes right to the core. we had blue skies but they came falling down. what happened to us, no cheating hearts and no one did wrong; so why did we break? can't say our love wasn't strong.

Comparé au Maine dans lequel il avait grandi, New York avait incontestablement eu l’allure d’un rêve à part entière; Jonah s’était senti défier les lois du monde entier, alors que la nature l’avait fait naître dans les zones froides du Nord du pays, et qu’il avait plié bagages pour se rendre dans la ville la plus cosmopolite qui soit. Près de quinze ans plus tard, la chute était brutale - sans doute que peu de gens dans leurs vies pouvaient prétendre avoir débarqué à la Grosse Pomme avec plein de rêves, pour finalement s’retrouver coincé dans celle-ci. Souvent, c’était le sentiment qui habitait le jeune homme, quand il observait le monde autour de lui, les mêmes rues où les gens défilaient à la même allure frénétique, et le rythme de croisière qu’avait désormais pris son quotidien. C’était loin, très loin des feux de la rampe qu’il avait eu l’habitude de côtoyer. C’était loin, évidemment, très loin, des ambitions qu’il avait eues, et de l’assurance qui avait gonflé en lui avec les semaines, les mois et les années. Ç’avait presque été facile à ses yeux, d’intégrer les Rangers, de s’faire sa place là-bas: dans les hautes zones des États-Unis, il avait presque grandi sur des patins, et sa voie avait semblé être toute tracée. La chute était vertigineuse, et d’une certaine façon, à chaque fois qu’il s’était juré qu’il avait touché l’fond, qu’il n’pouvait que remonter maintenant, l’existence elle-même l’avait un peu plus surpris, et un peu plus attiré vers le néant: qu’Evelyn soit partie, presque du jour au lendemain, presque sans rien expliquer, presque sans même dire au revoir, ç’avait été quelque chose qui avait pu passer. A peu près. A la surprise, l’incompréhension, la perplexité, avait suivi un genre d’acceptation avec laquelle il devait bien faire: elle était partie avec le grand amour, elle avait embarqué dans un avion, destination l’autre bout du monde, complètement à l’opposé du globe. Qu’est-c’qu’il aurait pu faire? Quelques mois après, Valentina s’était révélée être enceinte, et à nouveau, ç’avait été un petit grain de sable le poussant à réadapter ses mécanismes de vie. Alors il avait oublié Evie, il avait écarté les ‘pourquoi’ et ‘comment’ de sa tête, pour se concentrer sur un présent qui avait été on n’peut plus compliqué à prévoir et à apprécier. Ils avaient eu des hauts et des bas, avec Tina; Jonah lui-même devait bien reconnaître d’avoir fait des promesses qu’il n’avait pas tenues, à la fin. A New York, ça lui avait paru être tout à fait possible, qu’ils vivent de ça, qu’ils vivent comme ça; pour lui, cette ville avait toujours été synonyme de possibilités surprenantes, alors il avait fini par s’dire que passer toute sa vie avec la même femme, quand bien même ça n’avait jamais été dans leurs plans, ça pourrait être quelque-chose de pas si mal. Valentina et lui avaient fait l’effort d’apprendre à mieux s’connaître pendant les neuf mois de sa grossesse, que pendant tout l’temps qu’ils avaient passé, à fricoter, à être en couple et à mieux se séparer, pendant les années avant. Ils s’en étaient bien sortis, aurait-il même dit, ce jour-là à l’hôpital, après avoir passé des heures à la soutenir pendant l’accouchement, et alors que leur fille poussait ses premiers cris dans c’monde.

Peut-être aurait-il dû mieux savoir; à trente ans, on n’était carrément pas au bout de sa vie. Peut-être pas à trente-trois ans non plus, mais si à l’époque il avait au moins eu sa carrière pour rattraper les choses, et supplanter le bordel qu’était sa vie personnelle, c’n’était plus le cas, désormais. Ce bar, c’était le rêve de son frère, Matt était celui qui y déversait toute son attention, tous ses efforts et les heures qu’il avait en rab dans sa vie. Jonah, lui, il avait juste écrit un gros chèque pour finir de payer le prêt, et maintenant, il vaquait ici et là, il jouait les patrons quand il le devait, sans pour autant être habité d’une quelconque conviction ou d’un plaisir quel qu’il soit. Il en était là, dans l’bilan de sa vie; au jour le jour, Jonah s’contentait de n’pas trop y penser, comme s’il n’avait que trop bien conscience que s’il s’mettait à réfléchir comme ça, ce serait la fin. Lui aussi, après tout, il avait techniquement les moyens d’embarquer dans un avion pour l’autre bout du monde, s’il le voulait: comme Evelyn, ou comme Valentina quelques deux ans plus tard. Fallait croire que ç’avait été un mouvement de mode à l’époque, quelque-chose que Jonah n’avait jamais vu venir dans les deux cas, et qui lui avait littéralement coupé l’herbe sous l’pied. Peut-être était-ce injuste, alors, que le noeud tordant ses entrailles pour cet après-midi, soit pour la Blake. Ils n’avaient pas de fille ensemble, eux deux; ils n’avaient même rien eu d’autre qu’une amitié, ensemble. Ils s’étaient toujours bien entendus, ils s’étaient toujours bien amusés, et de plus en plus, le jeune homme s’était perdu à la chercher dans la foule de leurs fêtes, il s’était laissé happer parfois, par sa simple présence à elle. Combien de fois avait-il oublié n’importe qui d’autre autour, pour se focaliser sur Evie? Elle avait eu beaucoup d’choses à dire, beaucoup de pression à défaire de ses épaules, à l’époque où elle avait été étudiante en médecine, et que cette vocation avait littéralement dévoré chaque minute de sa vie. Il avait toujours essayé d’la soutenir; c’était sûrement pour ça qu’il n’comprenait pas. Au moins, avec Valentina, s’il était un tant soit peu honnête, il n’serait pas compliqué pour lui d’reconnaître ses fautes: souvent, il n’avait pas été là, et à la toute fin, quand il avait été là, ç’avait été pour semer encore plus la discorde et le bordel entre eux deux, à cause de ses propres frustrations. Qu’est-ce qu’il avait fait à Evelyn, alors? Peut-être que c’n’était pas de lui qu’il était question; après tout, il n’était pas le centre de l’univers. Et la version on n’peut plus officielle, ç’avait été que Mike avait eu une offre pour un job à Paris, et que la blonde était partie avec lui, par amour, parce que c’était normal et naturel dans les histoires qui marchaient bien, et étaient honnêtes et franches. Une énième preuve qui aurait dû leur hurler dans les oreilles, à Tina et lui, qu’ils n’étaient pas c’genre de couple: ils ne s’étaient que rarement jurés quoique ce soit l’un à l’autre, et ils avaient toujours fait passer leurs vies personnelles avant quoique ce soit à deux. La Ries n’aurait jamais embarqué dans un avion pour Paris avec lui, abandonnant ses propres rêves et ses ambitions bien personnelles. Et bien sûr, comme ils s’l’étaient toujours dits, il n’l’aurait pas fait non plus. Non, sa vie, ç’avait été les Rangers, le hockey, l’évidence toute tracée sur laquelle il avait focalisé toute son attention, comme un taureau aveuglé à tout le reste. Quelques cinq ans plus tard, voilà où il en était. Mais somme toute, si Evie se retrouvait là, si elle était sur MatchMaker tout court, peut-être alors que l’histoire lui avait prouvé à elle aussi, qu’elle s’était plantée. Quel beau bilan, de deux choix d’existence diamétralement opposés: il n’avait rien laissé tomber pour Valentina, ou même pour Meika, mais finalement, le destin lui avait forcé la main. Et Evelyn, elle, elle avait tout lâché pour les gens auxquels elle tenait, mais il fallait croire qu’ils n’avaient pas été à la hauteur de ses espoirs et de sa dévotion. Difficile, de s’rendre compte que la vie pouvait basculer d’un extrême à l’autre, comme ça, si vite.

Il pouvait encore la revoir, là, dans les tribunes pendant un match- parfois, elle venait même encore habillée de la tête aux pieds avec sa tenue d’interne. Ça le faisait doucement sourire, d’croire qu’elle avait été si obnubilée par l’envie de venir le soutenir dans ses propres rêves, qu’elle n’pensait même pas à passer par chez elle pour se changer. Peut-être bien qu’à chaque fois, elle avait fini tout pile pour pouvoir arriver pour le match, et que le choix avait été évident pour elle, entre la décence, et lui. Peut-être qu’il extrapolait, et que c’était juste qu’elle avait été tête en l’air. Jonah avait construit tous les scénarios dans sa tête, parfois sans même s’en rendre compte; parfois, coupable évidemment, de s’concentrer sur la blonde, alors même que leurs relations avaient toujours été claires et limpides. Il avait été tant habitué aux femmes qui laissaient clairement entendre leurs intentions, que bien sûr, il avait été persuadé qu’Evelyn n’était pas de toutes celles-là; elle avait été en couple, après tout, et l’histoire lui avait prouvé raison, au Reeve. Mike, Evelyn l’avait assez aimé pour renoncer à bien des choses pour lui. Comme quoi. Il n’savait pas qui était revenu de tout ça; était-ce l’Evelyn d’autrefois qui lui faisait face? Y’avait de fortes chances qu’il n’ait plus grand chose du Jonah pour qui tout avait été facile et évident; ils étaient tombés assez bas, pour que ce soit un site de rencontre stupide qui les fasse se retrouver, ça devait forcément dire quelque-chose. Le romantisme, alors, c’n’était pas la première chose qui lui était venu en tête, quand le nom de Paris avait glissé entre ses lèvres, au moment de la dévisager, Jon ne put que serrer les dents, d’un air contrit. Devait-il être désolé, qu’elle soit là, célibataire, rattrapée par des désillusions qui semblaient si évidentes sur son visage? C’était difficile de compatir comme ça, quand il semblait bien que c’étaient ces mêmes envies de romantisme qui l’avaient faite se casser si vite, sans aucune forme de procès, la dernière fois qu’ils s’étaient vus. C’était égoïste, d’prétendre avoir eu un mot à dire sur toute cette histoire - mais quand même, un au revoir en bonne et due forme, ça n’lui aurait pas écorché la gueule. « Okay. » il répondit, l’image d’une fausse acceptation; son regard se détournant de lui-même, lorsqu’il lâcha juste ce mot aux justifications de la blonde: était-il censé la croire quand elle disait que ça n’faisait que deux semaines, grand max, qu’elle était là? Il n’savait plus, Jonah, et pourtant, il n’avait jamais cru qu’il se retrouverait un jour, à dévisager Evelyn comme une inconnue qui pouvait dire des mots trompeurs, juste pour endormir sa prudence. Peut-être qu’elle allait repartir bien assez tôt; il avait entendu dire que Milan, c’était pas mal aussi, surtout pour les nanas qui étaient subitement prises par une envie d’embarquer pour un voyage indéfini, destination le plus loin possible. Peut-être avait-elle été débordée aussi, au moment de partir, et que c’était censé justifier quelque-chose de l’époque; bizarrement, pour ça, le jeune homme se sentait déjà avoir besoin de plus - même quatre, cinq ans plus tard, la pilule ne passait pas. Surtout pas quand elle était si réminiscente de tout c’qu’était sa vie désormais. « T’as le temps pour rester, au moins, même si t’es débordée? » et même s’il tenta un vague sourire contrit, probablement plus faux qu’il ne l’aurait voulu, Jonah ne sut dire sur l’instant, s’il venait là de balancer une critique sarcastique, ou juste une question, sans particulière arrière-pensée. De toute manière, pourquoi est-c’qu’il voulait qu’elle reste? Pour lui-même le concept était bizarre; toute cette histoire était bizarre. Il aurait pu, juste ignorer l’alerte du site, reconnaître Evelyn et s’contenter de rester sur ses choix à elle: quand elle s’était cassée, ou quand elle était revenue sans lui en toucher un mot. Normalement, ça devait vouloir dire quelque-chose, qu’elle ait ainsi décidé de l’virer de sa vie: à défaut d’chercher à s’y faire une place à nouveau, Jonah n’pouvait pourtant, s’empêcher de croire qu’il avait droit à des explications. Même Valentina lui en avait filé - elle avait essayé, en tout cas; mais qui sait, peut-être bien qu’Evelyn n’en avait même pas, que c’était juste la vie. Au bout d’un moment, il n’savait plus, lui.
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Evelyn Blake
Evelyn Blake
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyMer 28 Juin - 1:04

Sorry to my unknown lover.
jonah reeve & evelyn blake.
I've missed your calls for months it seems Don't realize how mean I can be 'Cause I can sometimes treat the people That I love like jewelry. Cause I can change my mind each day. I didn't mean to try you on, But I still know your birthday And your mother's favorite song.

Evelyn, elle n’avait jamais vraiment voulu partir à Paris comme si c’était un rêve qu’elle avait eu depuis toute petite et que ça avait fini par guider son choix. Elle avait voulu devenir médecin elle, elle avait pensé à sa carrière presque avant tout le reste. Pourtant oui, elle avait rêvé aussi du grand amour, d’un beau mariage, avec des enfants et tout ce qui allait avec. Mais elle avait voulu être médecin avant tout, alors le reste, elle aurait juré que ça pouvait attendre. Le reste ça aurait pu attendre des mois, des années, le moment où elle aurait eu le courage enfin de dire à Jonah ce qu’elle ressentait pour lui, ou le moment où il interpréterait enfin tous les signes qu’elle n’avait de cesse de lui envoyer. Peut-être qu’elle aurait dû se montrer plus entrepreneuse, plus directe, comme les fille New-Yorkaises qui savaient ce qu’elles voulaient et qui n’y allaient pas avec le dos de la cuillère. Elle n’était pas comme ça elle, alors elle avait attendu, des années et des années comme si un beau jour, Jonah allait se réveiller et se dire que de toutes les filles de New-York, c’était elle qu’il voulait. Elle avait été juste complètement idiote, la fille qui rêvait de trucs sans jamais se donner les moyens de les obtenir. Elle avait voulu l’homme de ses rêves sans jamais lui dire clairement, elle avait voulu devenir médecin sans terminer son internat et maintenant elle voulait garder son bel appartement de Brooklyn sans avoir les moyens de le payer. Elle était juste la fille la plus débile de la planète. Elle avait tout perdu maintenant, Jonah, sa belle carrière et bientôt ce serait le tour de son appartement, si seulement elle ne trouvait pas un moyen de payer ses factures. Evelyn, elle avait toujours cru pouvoir faire sa vie mieux que tout le monde, mieux que son père, mieux que sa mère et puis finalement, le seul truc qu’elle avait fait mieux que les autres, c’était qu’elle avait mieux raté sa vie que les autres, rien dont elle pouvait être franchement fière.

Elle avait honte de sa vie, honte de ses choix et honte de ses erreurs. Il lui semblait que ce serait plus simple de n’affronter personne appartenant à son passé, pour ne pas être vue comme la pauvre fille qui avait foiré sa vie. Elle était ridicule, sa vie était ridicule et elle s’en rendait encore plus compte depuis qu’elle était tombé sur Jonah sur MatchMaker. C’était la pire ironie du sort que le site décide de la caser avec lui en particulier après qu’elle ait fuit le pays avec la volonté d’enfin passé à autre chose. Y avait toute une partie d’elle qui se disait qu’elle avait bien fait, quand elle voyait la vie du jeune homme maintenant. Il avait eu un bébé avec cette fille et peut-être bien qu’ils n’étaient pas ensemble, mais ils avaient eu un bébé ensemble et elle aurait été la pauvre cruche qui avait gardé la petite pendant que ses parents allaient souffler un coup en allant manger quelque part ou quand ils auraient voulu un peu de calme pour s’envoyer en l’air. Elle aurait été celle qui aurait dû se mettre à croire en son histoire avec cette nana parce que c’était ce que faisait les amis. Elle n’aurait pas juste pu lui dire de la larguer parce qu’elle, elle était amoureuse de lui. Il avait gagné au change de toute façon. Même dans l’optique improbable que les sentiments qu’elle avait pour lui aient été réciproque, si elle lui avait révélé ça, ce fameux soir et qu’il avait décidé de partir avec elle, il n’aurait pas sa fille de toute évidence. Alors ouais, qu’elle soit partie, c’était peut-être la meilleure chose qu’elle avait fait pour tout le monde, pendant au moins quelques temps. Au moins, elle, elle avait eu le droit de se dire pendant quelques temps qu’elle pourrait être heureuse avec un homme qui semblait l’aimer, elle avait cru qu’elle allait se marier et à un moment, elle avait même fini par se dire que Mike, il pourrait être le père de ses enfants. Elle n’avait rien de tout ça aujourd’hui, plus personne qui l’aimait, pas de mari, pas d’enfants, mais au moins, elle y avait cru pendant un temps, autrement qu’en se voilant la face et en faisant les yeux de biches devant Jonah.

Elle avait foiré sa carrière pour ça, elle avait arrêté son internat parce qu’elle voulait le beau mariage et les bébés et qu’à force de courir après Jonah, elle aurait fini par être ménopausée avant qu’il ne se passe quoi que ce soit entre eux. Lui, il était trop occupé à se taper des mannequins et à leur faire des bébés et elle ne pouvait même pas lui en vouloir, après tout, c’était pas de sa faute, à Jonah, s’il n’avait vu en elle que sa meilleure amie. Elle ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir eu pour elle les mêmes sentiments qu’elle avait eus pour lui. C’était pas de sa faute, c’était de la faute à personne. Mais elle avait eu le choix à un moment, entre attendre après un homme qui avait une petite-amie et qui n’avait – apparemment – pas de sentiments pour elle, et partir avec un homme qui l’avait, pendant un temps aimée. Ça avait été précipité avec Mike, elle avait attendu le dernier moment pour lui dire qu’elle partait avec lui. Mais elle l’avait choisi lui, parce qu’y avait eu que lui dans le fond à choisir. Elle ne savait pas trop ce que MatchMaker leur voulait alors, si ce n’était de faire remonter ses sentiments à la surface pour qu’elle se noie dedans alors même que Jonah lui, il avait toutes les raisons du monde de la détester maintenant. Elle avait fait des tas d’erreurs dans sa vie, mais elle n’était pas non plus complètement stupide et elle le connaissait bien, Jonah, alors elle put deviner qu’il était faux son sourire et sa réplique elle ressemblait presque davantage à une critique qu’à autre chose. « Ouais, j’ai réussi à libérer ma soirée. » Et peut-être qu’elle n’aurait pas dû, peut-être qu’elle aurait dû faire des heures supplémentaires histoire d’avoir un peu plus d’argent à la fin du mois pour régler ces maudites factures. Mais elle était là, parce qu’il lui avait demandé. « Je suis désolée d’être partie comme ça. Je pensais pas partir avec Mike quand il m’a annoncé qu’il avait eu ce job en France et puis au dernier moment, je me suis dit que peut-être que je devrais tenter ma chance avec lui, parce qu’il m’aimait. » Alors elle était partie à Paris avec lui, même si c’était totalement insensé, c’était même pas comme si elle avait été en couple avec lui depuis longtemps. Personne n’aurait plaqué sa vie pour un homme qu’elle fréquentait depuis à peine quelques mois. Elle, elle l’avait fait et elle ne savait pas si Jonah avait vraiment envie de les entendre, parce qu’indéniablement, il avait joué un rôle important et insoupçonné, dans son choix. Maintenant qu’elle était là, elle pouvait bien lui expliquer tout ce qu’il voulait, c’était pas comme si elle avait encore quelque chose à perdre de toute façon.
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Jonah Reeve
Jonah Reeve
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyMer 2 Aoû - 20:33



there was just something about you
evelyn blake & jonah reeve
we shared a life, we shared a heart. but what we united seems to be breaking apart, it's a haunting pain, goes right to the core. we had blue skies but they came falling down. what happened to us, no cheating hearts and no one did wrong; so why did we break? can't say our love wasn't strong.

Il n’pouvait pas prétendre être parfait, Jonah ; ouais, il avait plein de défauts, il avait souvent fait des choses à sa façon, têtu et borné, déterminé à avoir raison, souvent. C’avait été cette ambition qui lui avait sauvé la peau, quand il aurait pu s’effondrer cent fois, entre son équipe de hockey, dans son petit bled du Maine, et les New York Rangers. Fallait avoir des nerfs en acier, pour faire du sport à haut niveau, pour tenir à c’point au fait de vivre de son rêve, de ce en quoi on excellait tout particulièrement : il n’avait jamais été stupide, Jon, il aurait pu faire de grandes études, s’il en avait eu la patience et le caractère. Mais à dix-huit ans, il avait plié bagages de chez sa famille, pour se lancer dans une carrière que peu de gens autour de lui avaient approuvée, soutenu surtout par des non-dits qui n’avaient pas été chargés d’beaucoup d’espoir. Finalement, à New York, y’avait eu toute une période, après son arrivée, où il avait fonctionné en solo, n’comptant que sur ses convictions à lui, son caractère de merde, et ses capacités qui étaient toujours récompensées. Probablement que s’il n’s’était pas planté, le rêve aurait duré plus longtemps ; ironiquement, ç’avait été ce même caractère de chien qui avait poussé le Reeve à aggraver ses blessures, et ruiner sa carrière. Ouais, alors, il en avait des défauts ; impulsif, colérique, parfois, il s’énervait injustement dans sa vie d’tous les jours, et seule Meika était là pour en subir les conséquences, alors qu’il tournait en rond comme un lion en cage, prisonnier d’un quotidien plus frustrant qu’il n’pourrait l’admettre. Quoiqu’il advienne, il s’était toujours estimé loyal ; plus loyal que c’que certaines personnes n’pourraient mériter : l’esprit d’équipe, c’était important dans le hockey. Et quand bien même il avait été une enflure, parfois, couchant avec des filles sans jamais plus leur donner signe de vie, vivotant au rythme de ses caprices et d’ses envies de l’instant, il avait appris à valoriser l’amitié. Au moins ça. Et souvent, quand il avait ressassé les dernières années d’son parcours de vie, Jonah s’était juste rappelé au fait qu’Evie, il aurait pu être un con avec elle aussi : il les avait vus, ces regards intimidés qu’elle avait eus vers lui – tous les deux, ils avaient même obéi aux lois universelles des plus grands clichés qui soient. Alors il aurait pu, lui mentir, lui faire monter la tête jusqu’à la foutre dans son lit, comme si sa vie toute entière n’était qu’un immense tableau de chasse, varié et différent tous les jours. Il n’l’avait pas fait, principalement parce qu’il avait valorisé la blonde en tant qu’amie – tout court – pendant des années et des années. Il avait eu tort, manifestement ; peut-être bien que les clichés n’étaient que ça, juste des illusions qui n’survivaient pas bien longtemps dans le réel, et Jonah s’était planté dès le début, sur les intentions de la Blake. Pourquoi est-c’qu’elle s’était tant accrochée à lui, à leur amitié ensemble, si ç’avait été pour qu’tout se termine comme ça s’était terminé ? Peut-être l’arrogance avait-elle gouverné à une époque, les réactions que le jeune homme avait eues à l’égard de cette frustrante tournure des choses : dans sa vie si privilégiée à New York, il l’avait fait si souvent, d’rentrer dans la vie de quelqu’un, pour en sortir quelques temps plus tard, sans crier gare et sans s’donner la peine de donner le moindre signe de vie, après coup. Une vraie histoire de karma, diraient certains ; Jonah, lui, c’qu’il n’comprenait pas, c’était comment, parmi toutes les personnes qu’il avait eues dans sa vie, ç’avait pu être Evelyn, qui lui avait fait ça. Comment ç’avait pu s’passer comme ça ? Les gens qu’il lâchait, lui, au détour d’une envie nouvelle, d’une conquête toute fraiche la nuit suivante, ç’avait été par indifférence. C’était ça, la réponse, alors ? La clé du mystère, qui entourait le départ de la blonde, son silence pendant des années et des années, et l’fait tout con qu’elle n’ait même pas pris la peine de faire un signe, quand elle était revenue ?

Qu’est-c’qu’il était censé y voir, lui ?! Jonah s’escrimait à n’pas accueillir son ancienne amie avec trop de brutalité, mais les questions, elles étaient là, omniprésentes et chargées d’injustice, de hargne, d’incompréhension. Il n’avait pas voulu faire ça sur un stupide site de rencontre, ou par téléphone interposé : pendant combien d’temps exactement, Evie avait-elle complètement pris la fuite de c’qu’elle avait fait, se cachant derrière la distance et quelque autre prétexte que ce soit ? C’était aussi c’que faisait Valentina, hein ; quand elle s’aplatissait en excuses dans ses mails et ses lettres, incapable pourtant de dire ces mots à haute voix. Il la connaissait, pourtant, Evelyn – il l’avait connue, du moins ; et peut-être aurait-il pu croire à une époque, que tout c’qu’elle faisait, tout c’qu’elle avait fait, n’avait été que le résultat d’un choix stupide et avec lequel elle avait été trop mal à l’aise pour reprendre contact, ou même garder celui-ci avec lui. Qu’avait-il fait pour qu’ils en arrivent là ? Qu’est-c’qu’il lui avait fait, à elle ?! Pour qu’elle passe, subitement, de l’amie omniprésente, disponible et déterminée à aider, à quelqu’un qui l’avait traité comme s’il n’était qu’un moins que rien, et n’méritait même pas un regard en arrière ?! Et pourquoi est-c’que le sentiment d’injustice n’avait eu de cesse de grandir, pendant tout un temps, en lui ? L’eau avait coulé sous les ponts, et même plus que ça depuis : pourtant, face à une Evelyn de vingt-neuf ans désormais, le Reeve était incapable d’prétendre avoir oublié, pardonné, ou fait son deuil de quoique ce soit. Il avait pourtant, avancé dans sa vie dans bien d’autres domaines ; beaucoup d’choses avaient changé à New York, depuis le jour où la Blake avait embarqué dans son foutu avion pour dégager à l’autre bout du monde. Il avait changé, lui-même : pourtant, la colère, l’incompréhension étaient restés comme des points de suspension à leur histoire, qui n’avait jamais été finie. Finie ? Peut-être était-ce l’opportunité idéale aujourd’hui, qu’Evelyn soit définitivement débarrassée d’lui, sans avoir besoin de fuir de l’autre côté de la planète, ou d’se planquer dans les rue de New York, comme si ç’avait été son pire cauchemar que de le voir. Lui, il pourrait aussi dire à MatchMaker d’aller s’faire foutre avec leurs matchings automatiques, leur dire de l’laisser tranquille, et de n’pas venir remuer le couteau dans la plaie, de longues années plus tard. C’était presque cynique, pourtant ; Jonah avait été persuadé, à mesure que le quotidien avait repris sa course, qu’il avait au moins progressé, qu’il avait passé l’éponge, sur certaines choses en tout cas. Il n’s’était jamais autant trompé sur lui-même qu’en imaginant qu’il pourrait passer outre la déception et le malaise. Alors qu’il avait envie d’aller droit au but, il s’rendait soudainement compte que l’avoir invitée dans un lieu public, qui plus est un endroit duquel il n’pourrait pas se casser au gré de son envie sur l’instant, avait été une mauvaise idée. Il avait quand même préféré ça, au fait d’l’inviter chez lui, ou d’aller chez elle ; quel était l’intérêt d’ça ? Ils s’étaient invités l’un chez l’autre quand ils avaient été amis, quand ils avaient été proches – quand ils avaient été quelque-chose. Maintenant, c’était du passé : ils étaient des inconnus qu’un putain d’algorithme foutait ensemble, et qui se rencontraient dans un bar bien public, histoire d’être sûrs que rien n’tourne au drame.  Et puis, maintenant qu’il y réfléchissait, d’toute manière, il n’avait rien envie d’lui dire à Evie – il n’avait pas envie d’lui raconter sa vie, d’lui parler de Meika, d’lui parler de Valentina et d’faire comme s’il en avait quoique ce soit à foutre de c’qu’elle, elle avait pu construire à Paris, ou de pourquoi elle était de retour à New York, après tout c’temps. Elle n’avait pas senti l’besoin de savoir, elle n’avait pas senti l’besoin de partager quoique ce soit ; pendant des années et des années, alors ce s’rait bien hypocrite de la part de la blonde, que d’prétendre que c’était injuste, la distance froide qu’il y avait entre eux, aujourd’hui. C’était d’sa faute à elle, ça.

Est-c’qu’ils perdaient leur temps, alors ? Les réponses, il aurait dû les avoir des années plus tôt, avant qu’elle n’parte. Il les aurait méritées à cette époque, déjà ; parce qu’il n’lui avait rien fait, vraiment rien, pour qu’ils en soient là aujourd’hui. Qu’est-c’que ça lui apporterait de savoir, maintenant ? C’était comme un combat entre conscience et fierté qui s’jouait là ; Jonah, toutes les emmerdes récentes dans sa vie, il les vivait plutôt mal, malgré les apparences. Et Evelyn, n’avait malheureusement été que l’premier coup de poignard dans une suite de longues attaques contre lui. Il était tombé bien bas en quelques années, et souvent, il aurait eu besoin d’elle. Il aurait eu envie qu’elle soit là. Personne n’avait pris sa place depuis l’temps, personne n’avait eu la prétention d’arriver à la cheville de la Blake, en matière de lien aisé et naturel, de moments de confidence faciles, et de confiance aveugle. Ouais, l’ironie voulait qu’il lui avait fait confiance, comme il avait fait confiance à bien peu d’gens dans son existence ; à son frère, à sa sœur, à une poignée d’amis, et Evelyn. Avait-elle un jour pensé l’inverse ? Est-c’qu’ils avaient eu un problème, tournant et tournant entre eux, qu’il n’avait lui-même jamais remarqué, et avait causé toutes ces merdes ? C’n’était pas à lui d’penser comme ça, s’rappela-t-il, Jonah, au moment de détourner le regard encore, dès qu’Evie ouvrit à nouveau la bouche. Pour dire quoi ? Encore la même soupe de mots qui n’voulaient rien signifier, et au fond, n’aidaient en rien. « Pourquoi tu passes ton temps à t’excuser, hein ? » il demanda, ç’aurait presque pu être bienveillant, comme s’il cherchait à dire qu’elle n’en avait pas besoin, comme si les relations humaines pouvaient être simples comme ça, que c’n’était ‘pas grave’ et qu’il n’lui en avait jamais voulu. Ce serait le pire mensonge qui soit. Mais pourquoi est-c’qu’elle continuait d’parler comme ça, comme si elle avait besoin subitement, après tout c’temps, qu’il comprenne et sache, et lui pardonne ? Okay, donc elle avait coupé tout contact avec lui parce qu’elle avait suivi un mec à l’autre bout du monde. Est-c’que garder contact avec lui et suivre Mike n’aurait pas été compatible, ou quoi ? Il n’demandait pas la lune – juste d’pas être pris pour un con ; et comme la blonde à côté de lui était définitivement en train de l’prendre comme le roi des imbéciles, il était bien difficile pour Jon d’contenir l’agacement qui grandissait en lui. C’n’était pas pour rien qu’il tapotait nerveusement sur le bois du bar, ou que ses prunelles cherchaient si souvent une évasion, le plus loin possible d’Evelyn. « J’suppose que t’as aussi une explication sur le silence, en plus du départ impromptu. » quoique, peut-être qu’elle n’avait jamais passé son temps à construire des excuses, puisqu’elle n’avait jamais eu l’intention de l’revoir ; quel gros con, ce MatchMaker, à la foutre au pied du mur comme ça – il n’pouvait pas prétendre être dans une meilleure position, lui, les entrailles serrées de la sorte, dans un gros nœud lourd à porter. « Quoi ? Internet en France c’est si différent qu’envoyer un mail entre la France et les Etats-Unis, c’est impossible ? La France avait coupé le wifi ? » il basculait clairement dans les paroles trop vraies, trop cruelles, trop colériques. Jonah se forçat alors à souffler, encore une fois, ses yeux cherchant n’importe où un quelconque secours, à cette situation. C’était lui qui l’avait voulue cette rencontre aujourd’hui ; mais tout ce qui précédait ça, leur malaise, leurs peines et la hargne latente sous les mots, c’n’était pas d’sa faute à lui. Il s’disait surtout que c’était une réaction normale ; c’était la seule réaction qu’il était capable d’avoir lui. « Qu’est-c’que j’t’ai fait, hein, Evie, pour qu’t’en aies rien à foutre comme ça ? » la question était sortie, et Jonah la regretta instantanément – il n’voulait pas entendre la réponse, il n’voulait pas s’rendre compte que c’était si vrai et si palpable. Elle était partie, et elle avait très bien vécu comme ça. Il se retrouva donc à serrer les dents, à déglutir l’amertume collée à sa langue. « Laisse tomber. T’aurais pas dû venir. J’aurais pas dû t’contacter. J’sais même pas pourquoi tu t’es préoccupée d’venir. » comme s’il changeait d’avis comme de chemise : mais lui, pendant tout l’temps qui était passé depuis le départ de la blonde, il avait eu l’temps de s’en construire, des scénarios, des idées, des songes bien négatifs. Maintenant, il découvrait qu’il n’voulait pas y être confronté, en fait.
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Evelyn Blake
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyJeu 3 Aoû - 15:30

Sorry to my unknown lover.
jonah reeve & evelyn blake.
I've missed your calls for months it seems Don't realize how mean I can be 'Cause I can sometimes treat the people That I love like jewelry. Cause I can change my mind each day. I didn't mean to try you on, But I still know your birthday And your mother's favorite song.

Des années plus tôt, partir à Paris avec Mike, ça avait semblé être le choix plus évident. Evelyn, à cette époque, elle avait eu l’impression d’être perdue, entre ce que son cœur voulait et tout ce qu’elle était capable d’obtenir. Peut-être que c’était injuste pour Mike et pour ceux qu’elle avait pu fréquenter avant lui, de n’avoir été qu’un choix par défaut, mieux que rien, mais pas aussi bien que celui qu’elle aurait vraiment voulu. Partir à Paris avec Mike alors, ça avait au moins été une façon de mieux se comporter vis-à-vis de lui, d’arrêter de le prendre pour le lot de consolation, parce que Jonah lui, il était accroché au bras d’une mannequin, face à laquelle Evelyn n’aurait, de toute façon, jamais fait le poids. Tout ce qui avait pu se passer après, le mariage, l’adultère et compagnie, ça prouvait que Mike n’avait pas été le bon pour elle, mais au moins, elle lui avait laissé sa chance au lieu de le laisser vivre dans l’ombre d’un autre. On le lui avait souvent reproché à Evie, quand elle avait été en couple, de faire passer Jonah en premier et sans doute qu’à Jonah lui-même, quand elle avait annulé tout ce qu’elle avait de prévu pour venir auprès de lui, elle ne lui avait jamais dit tout ce qu’elle laissait derrière elle, comme si tout le reste, ça n’avait pas d’importance. Elle en avait annulé, des rendez-vous, divers et variés, pour Jonah, elle avait échangé certaines de ses gardes, quitte à s’enchainer plus de quarante-huit heures d’affilées à l’hôpital pour être certaine qu’elle pourrait être là pour son match. Sa vie entière, au bout d’un moment, elle avait tourné autour de Jonah, alors ouais, elle avait bien eu besoin de partir à Paris, de couper les ponts avec le jeune homme, pour qu’il arrête d’être le centre de son monde, là où elle, elle semblait n’être que la bonne copine sur qui il pourrait toujours compter, quand il courrait après tous les mannequins de la ville.

Evidemment qu’elle avait été jalouse des conquêtes de Jonah, probablement même de celles qu’il n’avait jamais rappelé, quand bien même au moins, elle avait pu se dire qu’elle avait plus d’importance qu’elles aux yeux du jeune homme. Mais qu’est-ce qu’elles avaient de plus qu’elle toutes ces nanas hein ? Pourquoi il les avait remarquées elles au milieu de toute une foule alors même qu’il ne la voyait pas elle ? Peut-être qu’elle était trop petite, pas avec de longues et belles jambes, pas assez bien formée ou qu’elle ne se mettait pas assez en valeur. Elle n’en savait rien, elle avait douté de tout venant d’elle, à force de voir les autres filles de la vie de Jonah. Elle en avait eu aussi des histoires, des trucs qui n’avaient jamais duré bien longtemps, alors qu’à l’époque, elle courrait vraiment après l’amour et les belles et longues histoires. Mais rien n’avait duré, sans doute parce qu’elle n’avait jamais été complètement honnête avec les personnes qu’elle avait pu fréquenter. Au moins, elle avait essayé avec Mike, elle avait le mérite de ne pas être celle qui avait tout foiré avec lui. Pour la première fois de sa vie, sans doute, elle pouvait au moins se dire que cette fois, ce n’était pas de sa faute, parce qu’elle avait enfin réussi à laisser Jonah derrière elle. Il avait fallu tout un océan de distance et un silence qu’elle s’était acharné à maintenir mais elle avait réussi. Ça avait été dur évidemment, Jonah il lui avait manqué plus que n’importe qui dans cette ville et il n’avait pas idée du nombre de fois où elle avait pu avoir envie de lui parler. Mais pour une fois dans sa vie, sa raison l’avait emportée sur son cœur et si Mike n’avait pas décidé de s’envoyer en l’air avec sa sœur, elle serait mariée et peut-être même qu’elle aurait des enfants et toutes ces choses qu’elle avait voulues à un moment de sa vie.

Il n’avait jamais su Jonah, ce qu’elle pouvait ressentir pour lui, parce qu’elle ne l’avait jamais dit et fallait croire qu’elle ne savait pas se montrer aussi avenante que les nanas qu’il pouvait fréquenter. Maintenant, peut-être que c’était trop tard pour sauver quoi que ce soit de ce qu’ils avaient pu être. Aujourd’hui, elle avait perdu tous ces trucs si importants dans sa vie, alors que Jonah n’en fasse plus partie non plus, ça semblait être logique. Elle se disait qu’elle aurait fini par le recontacté, un jour, quand elle aurait été prête à le faire, peut-être quand elle aurait enfin réussi à assumer les échecs de sa vie. C’était pas le cas aujourd’hui et de tout New-York, il avait été le seul, face auquel elle n’avait pas eu envie de passer pour une raté, pourtant, c’était ce qu’elle était, une pauvre fille qui avait foiré chaque détail de sa vie, peu importait les efforts qu’elle avait pu faire pour s’en sortir. Au moins si Jonah la détestait, elle n’aurait plus jamais à se soucier de voir ses relations tomber à l’eau parce qu’elle accourait vers lui à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Elle ne s’inquiétait plus vraiment de ses relations, convaincue que de toute façon, tout ça ce n’était pas fait pour elle. Elle soupira, aux propos de Jonah, peut-être qu’elle n’aurait pas dû venir, ou qu’il n’aurait pas dû l’inviter, s’il n’avait pas envie d’entendre ce qu’elle avait à dire. « Non, j’en ai pas ‘rien à foutre de toi’ Jonah. » C’était bien ça le problème, tout ce qu’elle ressentait pour lui, c’était à l’origine de ses choix. « C’est pour ça que je suis partie et que j’ai pas donné signe de vie. Parce que sinon, je serais pas restée là-bas, j’aurai fini par revenir, pour toi. » Pour lui, ouais et ce peu importait le gars qu’elle avait été censée épouser. « Fallait que j’arrête de t’aimer toi, pour pouvoir l’aimer lui. » Elle en avait eu le cœur brisé, évidemment, presque autant qu’elle avait eu le cœur brisé à chaque fois qu’elle avait vu Jonah avec une autre fille, alors que lui, il n’avait jamais été sur le point de l’épouser. « T’as probablement raison, j’aurais pas dû venir. » Ouais, parce que maintenant qu’il était en face de lui, elle sentait son cœur qui s’emballait bêtement dans sa poitrine, comme ça avait toujours été le cas quand il s’agissait de Jonah, elle le détestait ce cœur, elle aurait voulu pouvoir l’arracher de sa poitrine pour s’en débarrasser. Il avait toujours battu pour le mauvais type et évidemment, qu’il recommençait comme ça dès qu’elle était en face de lui. Sauf que voilà, il semblait bien qu’il la détestait Jonah maintenant, alors si c’était juste pour se faire engueuler qu’elle était venue ici, elle préférait encore être ailleurs. Alors elle récupéra son sac avant de faire demi-tour dans le bar. De toute évidence, il ne voulait pas plus de ses excuses que des explications, alors s’il l’avait faite venir juste avec l’espoir qu’elle reste bien sagement en face de lui à se faire parler comme ça, il devait bien se douter que ça n’allait pas être possible. En plus, bientôt, ça allait être de sa faute si elle était là, alors que c’était lui, qui l’avait invitée.
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Jonah Reeve
Jonah Reeve
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyVen 8 Sep - 14:55



there was just something about you
evelyn blake & jonah reeve
we shared a life, we shared a heart. but what we united seems to be breaking apart, it's a haunting pain, goes right to the core. we had blue skies but they came falling down. what happened to us, no cheating hearts and no one did wrong; so why did we break? can't say our love wasn't strong.

Il se souvenait bien, Jonah, de la façon dont les choses s’étaient faites. Un beau matin, Evelyn avait embarqué dans un avion, direction l’autre bout du monde, sans demander son reste et sans l’annoncer à qui que ce soit. Qui que ce soit ç’avait été en tout cas, la première impression avec laquelle le Reeve avait été laissé ; un genre de choix impétueux, difficile à imaginer en accord avec la jeune femme qu’il avait connue jusque-là. Elle avait fait tout ça pour son Mike, il paraissait, c’était l’histoire qui était ressortie de tout ça, des contacts qu’il avait eus avec d’autres gens, des amis en commun qu’il avait contactés, et des rares informations qui avaient pu remonter jusqu’à ses oreilles. Peut-être avait-il été complètement con, hein, d’s’attendre qu’à défaut qu’les choses aient été faites dans les règles de l’art, un genre de lien entre la blonde et lui subsisteraient, malgré les kilomètres et les brusques changements que le départ d’Evie allait forcément précipiter. Les semaines devenant mois, les mois devenant années, tout ça lui avait prouvé qu’il s’était juste planté, sans pour autant recevoir la moindre explication quant aux réalités qui s’écrasaient subitement dans son monde, et dont il devait subir et essuyer les conséquences, en solo. Est-c’qu’il avait été complètement idiot, hein, d’imaginer que la Blake et lui, ils étaient amis ? Est-c’qu’il avait été aveugle, même, au point de n’pas voir qu’Evie serait prête à embarquer dans un putain d’avion, direction la France, pour ce fameux Mike qu’elle avait si souvent éludé ? Qu’est-c’qui s’était passé, hein ?! Et à la fin, en apprenant que certains n’avaient pas tant que ça perdu contact avec la blonde, en découvrant que quelque-part, la vie continuait de suivre son cours, presque inchangée malgré les océans qui séparaient les amis perdus, Jonah avait été forcé d’avancer, hein. Avec le peu d’infos qu’il avait eus. Avec le rien du tout d’explications que son amie avait daigné lui donner. Difficile de n’pas se sentir être le centre de la farce, quand c’était ce que les éléments semblaient désigner : et au vide, avait succédé la rancœur, une rancœur qui était devenue, avec le temps comme beaucoup d’choses du passé dans la vie de Jon, une colère avec laquelle il n’savait pas quoi faire, au quotidien. La présence de Meika dans sa vie le forçait à rester concentré sur l’avenir – porter l’autrefois comme fardeau n’était alors, évidemment, pas la meilleure chose qui soit. Valentina ou Evelyn, les jugements à peine masqués de ses parents, Jonah aurait bien eu envie d’se passer de tout ça, tiens ; ça semblait trop demander. Sa mère ne pouvait s’empêcher de larguer des petites piques, des remarques acerbes, que Meika finirait elle-même par comprendre, d’ici quelques temps, grâce à l’âge, à l’esprit qu’elle développait assez vite, indépendante et vadrouilleuse à sa guise. Il n’voulait certainement pas que sa fille se coltine les remarques stupides que sa grand-mère n’pouvait pas combattre ; des histoires débiles de mariage, de peut-être que ça au moins, ç’aurait sauvé leur couple, et aurait empêché Valentina de se casser comme une ingrate, jusqu’en Europe. Putain, à force, elles allaient toutes lui faire détester chaque pays de c’coin-là du monde ; entre Evie qui avait été tant obnubilée par la France qu’elle en avait oublié l’existence d’ses amis – de Jonah lui-même, en tout cas – et Tina qui aimait tant l’Italie qu’elle crachait volontiers sur des mois et des mois de vie de sa propre fille, ouais, l’Europe, c’n’était pas sa destination d’cœur, pour l’heure. New York était déjà assez difficile à vivre comme ça ; il errait dans les rues ici comme un membre du commun des mortels, ses rêves et ses ambitions n’existant que dans un autrefois duquel il n’arrivait pas tellement à s’débarrasser non plus.

Par orgueil alors, il avait cru qu’il arriverait à s’démerder aujourd’hui ; qu’peut-être avoir des réponses, lui permettrait de complètement larguer ce temps révolu, avec lequel ils n’pouvaient plus rien faire. Ce stupide MatchMaker s’était planté, clairement – normal qu’un algorithme informatique n’soit pas capable de reconnaître deux personnes au passé trop lourd, mais quand bien même ils auraient pu être compatibles dans leurs envies, leurs désirs, leurs rêves, leur façon d’vivre à une époque, maintenant, ils n’avaient plus rien en commun. Jonah, il essayait surtout d’se persuader que l’Evelyn qui l’avait complètement sorti d’sa vie n’avait rien en commun avec celle avec laquelle il avait entretenu une amitié faite de confiance et d’confidences, pendant des années et des années. A la naissance de Meika, après sa blessure, après l’départ de Valentina – il n’pouvait pas vraiment calculer le nombre de fois où il aurait eu besoin d’elle dans sa vie. Etait-ce égoïste ? Etait-ce égoïste, hein, d’vouloir avoir un proche à côté d’soi, dans les moments difficiles ? Il aurait été là pour la blonde aussi, si elle le lui avait demandé – avait-il été un si mauvais ami, hein, pour qu’elle s’casse sans le moindre regret, n’soit jamais rattrapée par la moindre culpabilité, ou une quelconque pitié qui lui donnerait l’courage de décrocher son téléphone pour faire quelque-chose de constructif ?! Pourtant, il dirait Jonah, qu’il n’avait pas envie qu’de tels sentiments soient le centre d’leur histoire – ç’avait été naturel et simple, sans grandes questions et sans complication, à une époque, entre eux deux. Avoir besoin d’Evelyn dans sa vie n’avait pas été quelque-chose qui lui prenait la tête, et multipliait les questions à son esprit ; elle avait été là, immuable et irremplaçable, point barre. N’avait-elle jamais eu la même impression, avec lui ? Qu’est-c’qu’il n’avait pas fait, hein, pour qu’elle puisse penser l’contraire ? Ouais, à défaut d’avoir eu la chance d’pouvoir ouvrir sa gueule pour dire les choses, Jonah avait cultivé et cultivé ces questionnements pendant un temps infini – même si le bar autour d’eux était relativement nouveau, même si beaucoup d’choses avaient changé, dans leurs vies apparemment, et dans la grande New York autour d’eux, le jeune homme, lui, il stagnait à un temps qu’il aurait préféré n’jamais voir exister. C’était pareil avec Tina et finalement, Jonah s’découvrait surtout le désir de n’plus chercher, n’plus essayer. Il galérait déjà assez avec le présent qui était bien là ; Meika méritait mieux qu’un père qui broyait du noir plus qu’il n’voulait l’admettre, elle méritait mieux qu’un homme qui n’vivait qu’à moitié, s’accrochant à des lambeaux de doutes et de rêves qui n’avaient plus d’raison d’être. Ces songes avaient motivé ce face à face avec Evelyn, bien plus que n’importe quel désir de réécrire le monde, refaire l’histoire, et agir comme si rien n’était jamais arriver. Il n’pouvait pas. Il n’pourrait jamais faire comme ça. Et si elle le connaissait encore un tant soit peu, la Blake n’devrait pas être surprise alors, de voir la conversation s’envenimer si vite, et tourner en sa défaveur. A force d’ressasser les mêmes impressions brûlantes, Jonah n’s’était pas imaginé s’faire marcher sur les pieds en fermant sa gueule, durant leur rencontre. Il n’savait pas, alors, à quoi elle s’était attendue Evie : il n’se souvenait pas avoir été particulièrement hypocrite en lui parlant, prétendant qu’ils pourraient reprendre là où elle avait tout laissé, comme si les années n’étaient pas passées, et l’incompréhension et la peine n’s’étaient pas entassé. Elle n’aurait pas pu, dans aucun monde possible et imaginable, s’retrouver face à un Jonah qui n’avait pas d’compte à demander, qui s’défilerait, ou même serait un tant soit peu, physiquement, capable d’feindre une assurance qu’il n’avait plus avec elle, depuis trop longtemps.

Mais non, elle n’en avait pas rien à foutre de lui, qu’elle disait; le scepticisme, cultivé pendant bien longtemps, lui fit lâcher un ricanement acerbe, à Jonah. Peut-être bien s’était-il déjà fait toutes les idées possibles et imaginables sur la question, et que rien de c’que dirait Evelyn n’pourrait le convaincre. D’toute manière, il avait plutôt été d’avis qu’les actes souvent, importaient plus qu’les mots; ce qui trahissait la blonde alors, c’était la façon dont elle était partie, sans s’retourner, sans hésiter, comme si y’avait rien qu’elle laissait ici. Les années n’avaient rien changé à ça, les épreuves non plus, les galères non plus. Il avait été obligé d’assurer face à tout ça, seul, parce que sa meilleure amie s’était cassée sans prévenir et sans s’préoccuper de c’qu’elle pouvait laisser derrière elle. Et tant pis pour elle, si d’l’autre côté du monde, Evie avait elle aussi, dû vivre des choses bien difficiles toute seule; il aurait pu être là pour elle tout autant, si seulement elle en avait eu quelque-chose à foutre. C’était trop tard, inutile, stupide; il voulait qu’elle parte maintenant, Jonah, plus que jamais conscient que de toute manière, il n’y avait plus rien à dire qui en valait la peine - ce qu’il avait encore sur le coeur, ç’aurait valu la peine qu’il le dise des années plus tôt. Maintenant, ça ressemblait presque à des attaques vaines qui ne feraient que remuer le couteau dans la plaie - et il vivait déjà assez comme ça, sans s’en rajouter une couche. Ils s’entendaient sur ça, au moins; MatchMaker, c’était une erreur - ils n’auraient qu’à trouver l’option pour s’bloquer l’un l’autre, ça n’changerait pas grand-chose de ce qu’était devenue leur histoire, depuis bien longtemps désormais. Alors dès que la blonde commença à pousser plus avant ses ‘explications’, Jonah ne put qu’être mis devant elles; il en fronça les sourcils, d’abord, prêt à tout envoyer balader avec son cynisme et des répliques acerbes pour faire renoncer à la Blake de chercher plus loin. Elle avait vécu pendant des années à Paris, un quotidien avec ses hauts et ses bas sans avoir ne serait-ce que besoin d’reprendre contact avec lui - dans les meilleurs moments d’sa vie ou dans les pires, alors franchement, qu’est-c’qu’elle en aurait à foutre que maintenant, le Reeve n’soit aucunement réceptif à ce qu’elle pouvait dire?! Pourtant, il se retrouva à la dévisager bien assez vite - pris de court, plus qu’il n’pourrait l’admettre. Plus qu’il n’voudrait l’admettre, avec c’qui lui restait de soupçons d’arrogance et de hargne à l’égard de la jeune femme. Evelyn était déjà en train de partir, pourtant - bon débarras, aurait-il eu envie de totalement s’convaincre, coinçant sa langue entre ses dents, fixant ostensiblement le comptoir de bar contre lequel il était toujours appuyé, assis sur son tabouret. C’est l’agacement, bien plus que le désespoir ou à l’opposé, un espoir stupide, qui le fit se relever, abandonnant son rôle au bar pour aller jusque dans la rue, et retrouver une Evelyn qui n’était pas partie si loin - ça ressemblait à un vieux cliché, l’seul truc qui les sauvait, c’était l’fait qu’y’avait pas un rideau de pluie leur tombant sur la gueule, sans doute. « Tu manques franchement pas d’nerfs d’dire des choses pareilles, hein! » non franchement, ils n’avaient pas l’allure de vieux amoureux des films bidons qui lui faisaient lever les yeux au ciel, au Reeve. Dans sa voix, c’était la hargne rancunière lovée en lui depuis trop longtemps qui vibrait, avant tout l’reste; dans son regard, c’était l’incompréhension et la colère qui fusillaient la blonde du regard. Il avait bien fallu que quelque-chose remplace la trahison, les peines, le vide, et tout c’qu’Evie avait le culot d’appeler de ‘l’amour’. « Alors c’est quoi ton histoire, hein?! Qu’c’était tellement insoutenable d’être honnête qu’t’as préféré t’casser?! Qu’j’suis le genre de type qui t’aurait envoyée balader en s’foutant d’ta gueule?! » le pire, c’était qu’il n’s’était jamais foutu de sa gueule, à elle parmi toutes les autres - ironiquement, ça voulait dire qu’ouais, il n’avait pas couché avec elle comme avec d’autres, comme si ça n’signifiait rien et qu’il pouvait facilement vivre avec ça! « C’est comme ça qu’tu vis avec c’que t’as fait?! En t’disant que c’est d’ma faute, parce que t’as jamais été capable d’être honnête avec moi, ou avec toi-même?! » bientôt, ça allait être d’sa faute si elle s’était faite tromper juste avant son mariage, par un type qu’elle avait manifestement suivi sans aimer. Ça allait être d’sa faute à lui, si elle avait abandonné ses études comme une idiote, juste parce qu’elle était incapable d’faire la part des choses! Il avait déjà assez à faire avec ses propres conneries et leurs conséquences - il n’avait certainement pas b’soin de porter le fardeau de la vie d’Evelyn en plus du reste. « Devine quoi. J’t’aurais jamais demandé d’revenir, si c’était c’que t’avais voulu. Tu m’as juste laissé l’choix de rien, tu m’as juste rien dit! Alors t’as qu’à t’dire c’que tu veux, faire en sorte qu’ce soit tout ma faute, mais c’que t’as pas dit, c’qu’y s’est jamais passé parce que t’es partie, c’qu’y est arrivé à cause d’tes choix, c’est ta responsabilité, pas la mienne. » et il n’savait même pas c’qui aurait pu arriver! Il n’avait même pas pu y réfléchir, il n’avait même pas eu l’temps de savoir c’qu’il voulait, d’savoir c’qu’il avait dans sa vie. Ouais, rien n’valait le fait, subit et imprévu, d’perdre quelqu’un pour se rendre compte d’son importance. Il avait retenu la leçon, c’était pas pour autant qu’il avait envie d’retenter l’expérience. Surtout alors même qu’la vie jour après jour, était déjà assez difficile comme ça.
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Evelyn Blake
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptySam 9 Sep - 12:43

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Elle regrettait nombreux de ses choix Evelyn, partir en France, ça avait été une lente descente vers l’enfer. Ça avait eu des avantages, elle ne pouvait pas le nier. Peu importait comment les choses s’étaient terminées avec Mike, pendant un moment avec lui, elle avait été vraiment heureuse et avec l’océan la séparant de Jonah, ce n’était pas elle qui s’était fait larguée par Mike parce qu’elle aurait été selon lui, trop proche de Jonah. Il ne devait même pas savoir, le Reeve, combien de ses histoires avaient pu se terminer parce ses compagnons ou compagnes, s’étaient sentis menacés par sa présence dans sa vie. Au moins, partir en France avec Mike, ça avait permis à la blonde de construire une vraie histoire à laquelle elle avait fini par croire et Mike, elle l’avait aimée, au point de vouloir l’épouser. Cette histoire de mariage, ça n’avait pas été un choix par défaut, elle ne s’était pas dit que, faute de pouvoir épouser Jonah, elle allait épouser Mike histoire de ne pas se retrouver toute seule toute sa vie. Non elle avait vu la façon dont ses deux parents, se mariaient et divorçaient comme si ça n’avait pas d’importance. Elle ne savait pas vraiment ce qui avait motivé son père, mais elle savait que sa mère s’était plus souvent mariée pour de l’argent que par amour. Elle ne voulait pas être comme ça Evelyn, alors si elle avait dit oui à la demande de Mike, c’était pas en se disant qu’elle n’aurait jamais mieux de toute façon, c’était qu’elle avait été amoureuse de lui, qu’elle avait aimé sa vie à ses côtés et qu’elle était prête à construire toute sa vie à ses côtés. Elle avait été heureuse comme ça et ça n’aurait jamais été le cas si elle était restée à New-York à attendre désespérément après un homme qui ne semblait pas la remarquer de la façon dont elle aurait aimée être remarquée.

Elle avait essayé de le lui dire à Jonah, elle avait tenté de lui parler un certain nombre de fois, mais y avait toujours eu quelque chose pour l’arrêter. Et s’il lui répondait juste qu’elle n’était que son amie ? Fallait admettre que ça aurait été la réponse la plus frustrante, la plus blessante qu’elle aurait pu recevoir pour tout le courage qu’aller dire à Jonah qu’elle l’aimait. Elle se souvenait encore très bien de ce soir-là, alors que Mike lui avait annoncé depuis peu qu’il devait partir en France et qu’elle lui avait clairement dit qu’elle ne viendrait pas avec lui. Ce soir-là, elle s’était le moment alors, de parler à Jonah, qu’elle ne pouvait pas laisser partir Mike sans assumer les vraies raisons qui la poussait à vouloir rester à New-York. Alors, elle était venue à son match, même si elle avait des heures et des heures à l’hôpital, qu’elle avait été complètement crevée, elle était venue, elle venait tout le temps. Elle s’était dit qu’elle allait tout lui dire à l’issue de ce match et elle n’avait qu’à peine prononcé quelques mots qu’il s’était mis à embrasser cette nana, bien foutue, bien sexy, mannequin, là où elle, elle n’était qu’Evelyn, la pauvre fille qui s’était pointée devant lui avec son espèce de blouse bleue qui lui venait de l’hôpital, les cheveux en vrac et des grandes cernes sous les yeux. Comment est-ce qu’elle était censée rivaliser franchement ? Elle n’était pas le genre de fille qui complexait sur son physique, mais ce soir-là, tout particulièrement, ça lui avait donné l’impression de se prendre une bonne baffe dans la gueule. C’était sans doute aussi frustrant que s’il avait du lui dire qu’elle se faisait des films et qu’il ne se passerait jamais rien entre eux, de plus que ce qu’ils avaient déjà. Elle était rentrée chez elle, elle avait pleuré un long moment et rapidement après ça, elle avait dit à Mike, que finalement, elle allait venir avec lui en France.

Qu’est-ce qui ce serait passé, si elle avait quand même parlé ce soir-là ? Déjà, il aurait fallu qu’il s’éloigne de cette gonzesse, parce que clairement, elle n’aurait pas pu dire à Jonah qu’elle était amoureuse d’elle si sa petite-amie avait été collée à lui. Mais en plus, elle avait du mal à s’imaginer qu’il aurait pu larguer son mannequin pour elle. Elle n’aurait peut-être même pas voulu qu’elle le fasse. Elle n’était pas le genre de fille à vouloir se mettre entre deux personnes. Toute cette histoire s’était peut-être juste horriblement mal assemblée, que les hasards faisaient que rien n’était arrivé au bon moment. Mais ce qu’elle savait Evelyn, c’était que pendant un temps, elle avait été vraiment heureuse avec Mike et qu’il avait dû être assez heureux avec Valentina pour finir par avoir un bébé avec elle et même si c’était un imprévu dans leur histoire, de ce qu’elle avait pu voir sur les photos de MatchMaker, il avait l’air vraiment heureux avec sa fille. Alors, il gagnait au change. Elle n’aurait pas dû venir jusque là, ce soir, ça avait été une erreur. Pourquoi est-ce qu’il l’avait invitée hein ? Pour avoir des explications ? Il avait bien dû savoir à l’avance qu’y avait une forte probabilité pour que ça ne lui plaise pas, alors si c’était juste histoire de passer ses nerfs sur elle, elle n’avait pas besoin de ça Evie, elle aurait mieux fait de rester à bosser. Elle s’était vite éloignée et elle avait été trop vite arrêtée par la voix de Jonah qui lui arracha un soupire avant qu’elle ne se retourne vers lui. « Oh, j’avais bien prévu de te parler, juste avant que cette nana parfaite se pointe pour t’embrasser ! » Elle n’avait pas eu l’occasion de la connaitre plus que ça cette fille, mais par principe, elle la détestait, elle en était affreusement jalouse et elle aimerait bien savoir pourquoi elle, elle s’était barrée, alors qu’elle avait tout eu pour elle. Jonah, un bébé, tout ce qu’Evie elle aurait voulu. Quelle connasse cette fille. « Au mieux quoi ? Tu l’aurais larguée pour moi ? Au pire tu m’aurais fait comprendre que j’étais que ton amie ! » Aucun de ces choix n’avaient été acceptable et puis de toute façon puisqu’il semblait que c’était une histoire d’honnêteté, si y avait vraiment eu une chance qu’il ait envie d’être avec elle, il lui aurait dit au lieu d’aller se taper tous les mannequins du coin non ? Si ce n’était pas le cas, ce qu’il disait, ça ressemblait quand même pas mal à l’hôpital qui se foutait de la charité. Alors ouais, si elle avait été honnête, elle se serait juste manger un râteau en pleine tronche et que ce soit dit en se foutant de sa gueule ou gentiment, ça lui aurait quand même définitivement brisé le cœur. « Je serais revenue pour toi, même si tu l’avais pas demandé j’aurais accouru au moindre petit truc, comme je l’ai toujours fait et Mike aurait juste été un mec de plus à me larguer par jalousie. » Au moins, cette fois, ça avait été elle qui l’avait larguée, par rage plus que par jalousie, parce qu’il l’avait trompée, avec sa sœur, le jour de leur mariage alors à ce niveau-là, c’était même plus de la jalousie. « T’en fais pas, j’sais très bien que tout ce qui m’arrive maintenant, c’est parce qu’un beau jour j’ai décidé de me barrer. J’ai pas besoin de toi, ni de personne d’autre pour me le rappeler ! » Elle était partagée entre la volonté de se dire qu’au moins, elle avait été heureuse pendant un temps et que les voyages qu’elle avait enchaînés après sa rupture avec Mike avaient été fantastique et les regrets, parce qu’elle avait tout perdu en partant, Jonah, ses rêves, son fric et voilà qu’elle se retrouvait presque à la rue, plus seule que jamais, avec un boulot de merde. Jonah n’avait certainement pas besoin de lui rappeler que c’était ses propres choix qui l’avait conduite là, elle le savait, elle en souffrait déjà bien assez comme ça.
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Jonah Reeve
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyLun 11 Sep - 12:29



there was just something about you
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we shared a life, we shared a heart. but what we united seems to be breaking apart, it's a haunting pain, goes right to the core. we had blue skies but they came falling down. what happened to us, no cheating hearts and no one did wrong; so why did we break? can't say our love wasn't strong.

Il devait bien y avoir quelque-chose à même d’expliquer pourquoi les choses dégénéraient, comme ça, sans crier gare, d’un jour à l’autre. Jonah avait essayé de chercher, faute de mieux, d’abord quand Evelyn avait quitté New York sans lui en toucher un mot, et puis quand Gabriella avait embarqué dans un avion, direction l’Italie, sans un regard en arrière. Il ne pouvait pas encore exactement quantifier quelles blessures Meika gardait de tout cela ; il savait surtout que sa fille grandissait sans sa mère aujourd’hui, parce qu’un beau jour, la jeune femme avait plié ses bagages en parlant d’une opportunité en or, impossible à refuser pour un stupide magazine, dans une des villes les plus lointaines qui soient. C’n’était pas bien différent avec Evie, hein ; au moins, ce qui avait pu un tant soit peu le consoler, ç’avait été que la blonde, elle, elle n’lui avait pas abandonné un gamin sur les bras, qu’elle n’avait pas été jusque-là dans l’abandon pur et dur. Y’avait eu que lui, il semblait bien, qui avait été victime de la brusque décision de la Blake, et du silence qui avait suivi derrière : après tout, avait-elle arrêté de contacter sa famille aussi ? D’autres de ses amis ? Des rares gens avec lesquels il s’était donné la peine d’en parler avant de bien comprendre le message, Jon avait surtout retenu qu’eux, ils avaient su ce qu’Evie avait voulu faire, et ils avaient gardé contact avec elle, d’une façon ou d’une autre. Ils étaient au vingt-et-unième siècle, après tout, et même s’il n’était pas le type le plus chevronné en informatique, le Reeve savait malgré tout, qu’ils n’auraient pas manqué d’moyens pour ne pas complètement réduire leur amitié à néant : mails, téléphone, skype, n’importe quoi. N’importe quoi d’autre qu’un stupide site de rencontre, qui n’avait eu aucun remord à afficher ‘New York’ comme localisation pour la jeune femme – parce qu’évidemment, il avait aussi fallu que ce soit comme ça qu’il apprenne que sa meilleure amie était revenue des années plus tard, dans la ville qu’elle avait quittée comme une voleuse. Mais elle avait des bonnes raisons de n’pas lui avoir parlé, ouais ; tiens, il n’les avait pas particulièrement retenues, probablement par orgueil, parce qu’il était juste égoïste et qu’il avait bien l’droit de l’être, compte-tenu des circonstances. Après tout, pourquoi devait-il se sentir concerné par le fait qu’elle soit overbookée, ou qu’elle ait eu plein d’choses à faire ? Ses galères, Evie avait décidé d’arrêter d’les partager avec lui, sans aucune explication, sans justification, sans bonne raison – encore, s’il avait été un parfait connard qui s’était foutu de sa gueule, s’il avait même laissé passer cette impression un jour, à trente-trois ans, il aurait été en âge de s’remettre en question. Bordel, il serait celui qui s’aplatirait en excuses maintenant ; il aurait même essayé pendant toutes ces années qu’ils avaient passées d’un bout à l’autre d’cette foutue planète. Mais non, il n’avait rien fait d’mal, pour une fois, le Reeve était défait de toute culpabilité – et ce qu’il découvrait de prime abord, c’était que l’fait d’être innocent, n’aidait pas des masses à mieux digérer une situation comme celle-ci. C’était pas comme si Evelyn avait eu assez d’respect ou d’égard pour lui, pour clairement dire les choses, à l’époque ou aujourd’hui, qu’est-c’que ça pouvait bien changer, hein ?! Alors ouais, comme deux cons, ils étaient là, au milieu de c’bar, à se demander pourquoi ils s’étaient donnés la peine d’essayer de s’revoir – Jonah, regrettait, il regrettait plus qu’il n’aurait jamais cru regretter quoique ce soit entre eux deux. Et rien qu’ça, ça voulait sans aucun doute en dire beaucoup.

C’était un truc qu’on pouvait voir venir, l’fait de s’prendre un gros poing dans la gueule à cause des circonstances, quand on suivait une carrière comme la sienne. Y’avait plein d’autres sportifs qui se retrouvaient, leur carrière avortée à cause d’une putain de blessure qui arrivait sans prévenir – un tout petit rien, qui ruinait littéralement tout le reste. Mais les trahisons venant des autres, d’ces rares personnes desquelles il avait décidé de vraiment s’entourer, ça, c’était d’un autre niveau. Et ouais, il avait été assez con pour n’rien voir venir, il avait été assez aveuglé par son affection pour Evelyn, pour s’retrouver à tomber de haut, parce qu’un beau jour qui avait ressemblé à tous les autres, il avait découvert que la jeune femme était partie dans un pays étranger filer le parfait amour avec l’homme de sa vie ou il n’savait plus quoi. Bah voyons, Mike, l’homme idéal pour elle ? Ouais, Jonah aurait bien pu lui sauvegarder tout l’effort d’y croire et de préparer un mariage, à Evie – évidemment que c’type n’avait pas été fait pour elle. Mais qu’est-c’qu’il en avait à foutre, hein ? Trois ans et quelques plus tard, il n’avait certainement pas envie de s’préoccuper des petits chagrins d’amour de son ancienne amie – à quoi bon ? Elle avait bien dû s’trouver d’autres potes, d’autres amis qu’elle avait peut-être eu la décence de n’pas larguer comme s’ils n’avaient rien signifié. Qu’ils se chargent, eux, de la prendre en compassion, qu’ils s’chargent eux, d’lui dire qu’elle méritait mieux que Mike de toute façon, qu’il n’était qu’un con, et qu’elle allait s’en sortir. Est-ce qu’elle avait vraiment cru que ce serait ce qu’ils retrouveraient, tous les deux, aujourd’hui ?! Et pourquoi ? Parce qu’un site débile les avait poussés sur la route l’un de l’autre ? Ouais, c’était pas pour autant que Jonah s’révélait être soudainement un Saint tendant la joue gauche à tous les cons qui essayaient de l’mettre à terre. Il n’avait pas l’temps dans sa vie pour Evelyn aujourd’hui ; pas l’temps pour faire comme si le temps n’était pas passé, comme si les épreuves n’s’étaient pas empilées l’une après l’autre, sans qu’elle n’soit là. Il avait tout surmonté sans avoir besoin d’elle – ou à défaut d’avoir eu bel et bien espoir qu’elle puisse être à ses côtés, il avait dû faire bon gré mal gré, avec la condition qu’elle leur avait imposés. Ouais, elle, et personne d’autre. Lui, il avait toujours été à New York, quand bien même prendre la fuite avait été une option à laquelle il avait bien pensé à une époque : quitter cette ville aurait pu rendre son échec moins cuisant, et il s’était même dit qu’au moins, Meika pourrait grandir dans un coin paisible comme c’qu’il avait connu, lui. S’il ne mettait plus très souvent les pieds dans le Maine, il n’en restait pas moins qu’là où il avait grandi, il gardait de bons souvenirs, qu’il partageait avec son frère et sa sœur aujourd’hui – si seulement Meika pouvait avoir un dixième du bonheur quotidien qu’il avait connu à cette époque, alors peut-être que ça voudrait dire qu’il n’foirait pas tout, en solo tel qu’il l’était. Aujourd’hui, si Gabriella n’voyait pas sa fille grandir, c’était à cause d’elle-même, parce qu’elle avait tant aimé sa carrière de merde qu’elle avait été prête à la poursuivre dans un pays étranger, sans sa fille pour l’encombrer. Alors ouais, merde, si Evelyn elle était seule comme une idiote, si elle s’retrouvait confrontée à un Jonah chargé d’une incompréhension muée en rancœur, c’était d’sa faute à elle – parce que lui, clairement, il n’aurait pas pu faire mieux que c’qu’il était devenu aujourd’hui. Il n’aurait pas pu passer outre le vide béant que la Blake disparaissant d’son quotidien, avait laissé derrière elle, sans aucun état d’âme.

Et tant pis vraiment, si elle les avait eus, logés dans ses entrailles, ces états d’âme desquels il n’avait rien vu, et qui ne l’avaient jamais poussée à être un tant soit peu décente avec leur situation. Ouais, au bout de trois ans, il voulait juste s’en foutre complètement, comme s’il avait vraiment tourné la page – pourquoi maintenir quoique ce soit ? Ce qui avait survécu à ce temps et à cette distance, c’était d’la colère et de la hargne plus que n’importe quoi d’autre. Pas de quoi faire le déplacement, ou s’accrocher comme s’il y avait quoique ce soit d’autre à sauver. Pour ce qu’ils essayaient plus ou moins, elle n’arrangeait clairement pas son cas, Evelyn, avec c’qu’elle avait à dire pour défendre son cas. Il s’en retrouva, Jonah, à lâcher un soupir exaspéré, haussant les épaules avec un ‘mais qui putain ?!’ au bord des lèvres, avant de s’rappeler de Gabriella. Ouais, ça remontait à si longtemps maintenant, c’était pas comme s’il avait une image exacte de tout ce qui s’était passé – outre le fait qu’il savait bien que c’était l’une des dernières conversations qu’ils avaient eue, Evie et lui, et qu’elle n’lui avait certainement pas parlé de Paris, de départ imminent, et qu’elle n’lui avait pas dit au revoir, pour c’que ça valait. Parfois, il s’était même demandé s’il n’avait pas perdu la boule, et oblitéré toute une partie d’cette conversation en particulier, au point d’oublier l’annonce qu’elle lui aurait faite sur son départ prochain. Mais non ; c’était tout con comme ça, la blonde n’avait rien dit, et visiblement maintenant, c’était d’sa faute à lui ! « T’es sérieuse franchement ?! » c’est tout c’qu’il put lâcher en ressassant cette période-là de leur vie – il n’savait pas s’il devait en rire, ou s’il devait légitimement culpabiliser de n’pas avoir pensé et surpensé ces quelques secondes d’entrevue entre eux deux, au point d’arriver aux conclusions, soi-disant évidentes qui auraient pu complètement bouleverser le cours de leurs vies, d’leur histoire, et de tout à la fois. « J’te signale que d’nous deux, la personne qui était en couple, c’était pas moi. » est-c’qu’elle oubliait ce détail, peut-être ?! Ou sous prétexte que trois ans plus tard, elle semblait sous-entendre que ça n’avait pas été comme ça, il aurait dû l’voir comme si ça crevait les yeux, pour toutes les fois où elle avait parlé d’son précieux Mike, le tout, avant de tout lâcher par amour, parce que ç’avait été pur et vrai et évident comme ça. Clairement, c’était lui, qui un jour s’était fait embrasser par Gabriella sous son nez, qui avait réduit leurs chances à néant ! Et tant pis s’il n’avait rien à lui répondre sur les ‘au pire’ et les hypothèses de ce qui aurait pu être, si elle avait ouvert sa bouche, si elle avait été un tant soit peu honnête avec lui. Parce qu’elle n’l’avait pas été, elle avait préféré s’casser, présumant de tout, parce qu’apparemment, lui avait été censé saisir les signes de c’qu’elle ne disait pas, pendant qu’elle, elle avait été obnubilée à transformer des faits desquels elle n’connaissait rien. Peut-être bien, après tout, que s’il n’avait jamais présenté Gabriella à sa meilleure amie, c’était pour des raisons évidentes ; ces mêmes raisons qu’Evelyn n’avait absolument pas vues ou envisagées. De toute manière, elle avait attendu une chose précise de lui – le reste, apparemment, ça n’avait pas valu la peine. Pas même qu’elle fasse preuve de décence à son égard, qu’elle s’en préoccupe d’une quelconque façon, ou qu’elle essaye d’sauver les apparences. Face à Evelyn maintenant, il ne put qu’encaisser le coup, pinçant les lèvres, détournant le regard – fallait l’faire, quand même, pour être jalouse des nanas qu’il avait sautées sans le moindre égard, au point d’délaisser ce qu’ils avaient eu, tous les deux. « T’as raison, ouais. Etre plus rien pour moi maintenant, c’est carrément mieux que c’qu’on avait avant. » elle n’méritait pas moins que cette gifle dans la gueule – il n’avait plus vraiment envie d’écouter ses arguments, d’toute façon, serrant les mâchoires comme il l’avait si souvent fait, à force de n’pas pouvoir clairement dire c’qu’il pensait, aux gens qui partaient d’sa vie sans oser l’regarder dans les yeux, au moins une dernière fois. « Peut-être que t’as fini par zapper qu’pour toutes les fois où t’accourais pour moi, c’était réciproque. Peut-être que ça t’arrange surtout, d’voir les choses autrement. » alors merde, pourquoi est-c’qu’elle lui parlait comme si elle lui avouait qu’elle avait sacrifié toute sa vie, tout son futur, pour sa gueule à lui ? C’n’était pas le cas ; c’n’était pas une responsabilité qu’il allait porter à sa place – ses choix, c’était elle qui les avait faits, soi-disant pour d’bonnes raisons, parce que s’casser, tout abandonner, elle avait jugé que c’était mieux que d’peut-être s’casser les dents sur ce qu’elle avait pensé d’lui. Elle n’avait finalement pas eu une très haute estime de lui – fallait juste qu’ils s’parlent pour qu’il s’en rende compte, Jonah. C’était chose faite désormais. « Fais ta vie comme tu veux, Evie. Pense c’que tu veux. J’ai pas l’intention d’te demander quoique c’soit, ou d’vouloir quoique ce soit d’toi. Au moins, la prochaine fois qu’ta vie tournera mal, ce sera pas indirectement d’ma faute. » il avait abdiqué depuis longtemps, tiens. Mais quand même, Jon avait sous-estimé, l'ampleur de "sa faute" dans toute cette histoire. Qui sait, un jour elle allait dire que les insécurités qui avaient conduit Mike à la tromper avec sa propre sœur, c’était à cause d’lui, d’leur amitié à eux deux, ou une connerie du genre. Il n’avait pas spécialement envie d’entendre ça, le Reeve, et lui, il avait trop de choses omniprésentes dans sa vie aujourd’hui, pour se préoccuper du passé.
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Evelyn Blake
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MessageSujet: Re: (evie), nevermind, i see you (evie), nevermind, i see you EmptyLun 11 Sep - 18:40

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jonah reeve & evelyn blake.
I've missed your calls for months it seems Don't realize how mean I can be 'Cause I can sometimes treat the people That I love like jewelry. Cause I can change my mind each day. I didn't mean to try you on, But I still know your birthday And your mother's favorite song.

Y avait eu un moment dans sa vie Evelyn, où elle s’était rendu compte qu’il fallait qu’elle choisisse entre ce qu’elle voulait dans sa vie et Jonah. Evidemment que dans l’idéal, elle n’aurait jamais eu à faire un choix pareil. Mais l’histoire s’était répétée, encore et encore et y avait bien un moment où elle avait été obligée d’admettre que ce qui paralysait sa vie sentimentale, c’était Jonah. Certainement pas lui en tant que personne, parce qu’il était décidé à l’emmerder. Non, c’était tout ce qu’elle, elle avait pu ressentir pour lui qui avait précipité ses précédentes histoires vers l’échec. Elle l’aimait Jonah et tout ce qu’elle était pour lui, c’était sa meilleure amie et certes, c’était un lien qu’elle avait chéri et dont elle avait eu besoin dans son quotidien. Mais y avait un moment où même ça, ça devenait difficile à gérer. D’un côté elle essayait en vain de rencontrer l’homme ou la femme, qui enfin, ferait changer son cœur de direction et de l’autre, elle foirait chaque petit début d’histoire, parce qu’y avait personne qui valait mieux dans ce monde que Jonah. A la longue, ça ressemblait surtout à un cercle vicieux dans lequel elle avait été coincée. Elle avait essayé de tout dire à Jonah, mais le fait été qu’elle était bien lâche comme fille et dès qu’elle sortait de sa zone de confort, elle paniquait facilement. Elle avait toujours été comme ça Evelyn, plus facilement habile avec tout ce qui lui demandait de pousser à fond son cerveau et beaucoup moins dès qu’il était question de bien gérer les relations humaines. Elle n’était pas non plus introvertie, du genre à paniquer dès qu’elle se retrouvait en face de quelqu’un, nan, elle était même plutôt ouverte, mais la complexité des relations humaines restaient un truc qu’elle n’arrivait pas à gérer et de toute évidence, elle avait préféré la fuite plutôt que le risque de se prendre un bon gros râteau dans la tronche.

Elle avait su ce qu’elle voulait, Evelyn. Elle n’en était plus très sûre aujourd’hui. Mais à l’époque, elle avait voulu réussir un peu ce qu’elle entreprenait, elle avait été cette fille naïve qui rêvait d’un beau mariage, une belle histoire, quelques enfants et évidemment dans tout ça, elle avait voulu sa grande en florissante carrière. Elle avait fait des choix à cette époque là, les mauvais sans doute, mais elle avait cru que c’était la meilleure chose à faire, pour elle-même et ce qu’elle voulait dans la vie. Evidemment que c’était égoïste, guidé par ce qu’elle avait voulu elle en ignorant un peu le reste, mais peut-être que c’était important aussi, à un moment dans sa vie de poursuivre ses rêves. Elle n’avait pas toujours cru en son histoire avec Mike, toujours pour les mêmes raisons, parce que c’était pas avec lui qu’elle la voulait son histoire et puis quand il lui avait dit qu’il devait partir en France pour le boulot, ça avait été terminé pour elle. Au début, elle n’avait jamais eu l’intention de le suivre, elle avait sa vie à New-York, ses études et tout ce qui allait avec et y avait eu Jonah, évidemment. Cette histoire de France, elle était née avec la frustration qui lui tordait les tripes alors que le monde entier n’avait de cesse d’essayer de lui faire comprendre que si elle voulait son beau mariage et ses bébés, il fallait qu’elle arrête de courir après Jonah comme une idiote. Parce que lui, il préférait les mannequins bien sexy, qui n’avaient pas besoin de tricher avec leurs dix centimètres de talons pour avoir l’air grande et bien foutues. Jonah, il ne lui avait jamais donné l’impression de vouloir les même choses qu’elle de toute façon ou alors il ne s’était jamais confié à elle sur ses rêves romantiques, naïf et tout ce qu’elle elle avait pu balancer à qui voulait l’entendre, peu importait qu’on lui dise qu’elle était trop exigeante, qu’elle en voulait trop et qu’au bout d’un moment elle ne pourrait pas tout lier. A la fin, elle n’avait rien du tout de qu’elle avait voulu à l’époque, elle avait bien tout foiré, mais elle y avait cru, au moins à un moment.

Maintenant, elle en était là, de retour à New-York, avec rien du tout. Pas de mari, pas d’enfant, pas de belle carrière, même plus de meilleur-ami et pas beaucoup d’amis parce qu’elle n’avait pas beaucoup entretenu ses relations, surtout l’année passée, alors qu’elle avait vagabondé d’une ville à une autre, d’un pays à un autre en oubliant un peu tout le reste. Ça au moins, ça représentait une période de sa vie qu’elle avait vraiment adoré. Elle n’avait jamais été vraiment seule, elle en avait rencontré du monde, ici et là, dans les pays qu’elle avait visités et puis elle était repartie, bien rapidement vers un autre endroit avec d’autres gens et jamais elle ne s’était sentie aussi libre dans toute sa vie qu’à ce moment là. Maintenant, elle était de retour à New-York, dans cette ville qu’elle avait l’impression de détester, avec ses problèmes sous lesquelles elle croulait et les conséquences de ses actes à essuyer. Ça lui donnait encore plus envie de repartir, indéniablement, elle était certaine qu’elle serait mieux à l’autre bout du monde qu’ici à s’engueuler avec Jonah. Qu’est-ce qu’il voulait qu’elle lui dise de toute façon ? Elle avait merdé, elle était une pauvre conne, si c’était ce qu’il pensait d’elle, qu’il le lui dise, qu’ils en restent là, au moins, ça leur éviterait de perdre leur temps. « Non, je l’étais pas, il allait partir en France, alors … Mais peu importe, j’ai jamais été la fille la plus courageuse du monde, alors comment tu voulais que je rivalise contre ça ? » Ça, sous-entendu les nanas au physique parfait qui venaient l’embrasser après ses matchs, avec qui il allait fêter sa victoire après en l’invitant elle, sans jamais se dire qu’elle n’avait pas forcément envie de tenir la chandelle entre lui et Miss parfaite. Ouais, c’était de la jalousie pure et dure et elle en était tellement jalouse de cette meuf qu’aujourd’hui elle se disait, par principe que c’était une pauvre conne, pour avoir eu tout ce qu’elle elle aurait voulu et ne plus être dans le coin. Il ne serait pas sur ce stupide site de rencontre hein, s’il filait encore l’amour parfait avec cette nana-là. Elle ne valait probablement pas mieux que cette fille Evelyn, elle en avait bien conscience, mais elle était aussi affreusement jalouse, alors ça suffisait pour qu’elle pense que cette fille avait été pire qu’elle. Elle soupira, de toute façon à quoi il servait ce débat, si elle n’était plus rien pour lui hein ? Apparemment, le plus rien, il n’avait pas voulu l’ignorer quand ce site débile avait décidé de les foutre ensemble. Une réflexion qu’elle garda entre ses mâchoires serrées. » J’ai jamais dis ça. Ce que j’ai dis c’est que je voulais être plus que ton amie, et que j’ai jamais réussi à le dire et que j’ai préféré partir en France que d’avoir à te regarder avec une autre. J’dis pas que c’est de ta faute, c’était mon choix et c’était pas le bon. J’étais jalouse et frustrée et je voulais une vraie relation avec quelqu’un sans qu’il finisse par me jeter, soit disant parce que je m’investissais plus auprès de toi qu’auprès de lui. » C’était ce qu’on lui avait souvent répété ça, elle, elle avait rajouté le ‘soit disant’ parce que cette excuse l’avait toujours agacée, mais le fait été qu’au moins, Mike, il n’avait jamais eu l’occasion de lui dire ça. Elle pouvait presque se vanter d’être celle qui l’avait larguée, si seulement elle en était fière, c’était loin d’être le cas. «  J’ai dis, que c’était pas de ta faute. Enfin bref. J’sais même pas à quoi ça sert tout ça. T’as été assez clair sur ce que tu pensais de moi alors bon. » Si elle n’était rien pour lui, autant qu’il retourne à son bar, il se faisait du mal à rester là en face d’elle. C’était même pas qu’il ne pouvait plus l’encadrer pour ce qu’elle était, non, il avait dit qu’elle n’était plus rien, alors pourquoi est-ce qu’il s’était seulement donné la peine de la contacter sur ce site ? Il aurait mieux fait de l’ignorer et au moment où elle, elle aurait eu le courage de venir lui parler – elle aurait bien fini par le faire, en son temps – il l’aurait snobée et au moins il ne serait pas là, à se prendre là tête pour rien.
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