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(tessa), thanksgiving.

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Asteria Drake
Asteria Drake
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MessageSujet: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyDim 5 Nov - 20:33


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Thanksgiving. Ce n’était plus son jour préféré depuis longtemps, mais il semblait bien que cette année, ça l’était encore moins. Comme ça tombait toujours le quatrième jeudi du mois de novembre, ça tournait toujours autour de la date d’anniversaire de son fils et tant qu’il avait été son fils, ça n’avait jamais été un problème. Mais depuis sa disparition, toute cette période était devenue compliquée. Le jour de l’anniversaire de James, était toujours incroyablement douloureux, les semaines d’avant n’étaient pas faciles, l’idée de célébrer une fête de famille peu de temps avant ou après son anniversaire, ce n’était pas évident non plus. Cette année, cette fameuse fête tombait pile le jour de l’anniversaire de James, alors c’était encore moins supportable. Qui est-ce qu’il était censé remercier aujourd’hui, franchement ? Et pourquoi remercier quelqu’un pour quoi que ce soit aujourd’hui, alors que tout ce qu’il voyait c’était que son fils, qui aurait dû fêter ses dix ans aujourd’hui, c’était plus là. Le pire, c’était qu’il se souvenait très bien que dix ans plus tôt, Thanksgiving était tombé un vingt-deux novembre et là, il avait pu remercier tout le monde, n’importe qui, Dieu même s’il fallait en arriver là, parce que dix ans plus tôt, Thanksgiving avait été écourté parce que Gina avait perdu les eaux et quelques heures plus tard, dans les heures très matinales du vingt-trois novembre, il avait eu un fils et même si ça avait été un accident, survenu trop tôt dans sa vie, ça avait quand même été le plus beau jour de sa vie. Dix ans plus tard, il détestait Thanksgiving tout autant qu’il détestait la date d’anniversaire de son fils. Il n’avait certainement pas envie de célébrer quoi que ce soit, au moins sa famille savait très bien que plus le quatrième jeudi du mois tombait proche du vingt-trois novembre, mois il était d’humeur à célébrer Thanksgiving, alors puisque cette année, ça tombait le jour-même, personne ne devait s’attendre à un miracle.

Il en avait mit du temps à sortir du lit ce matin, c’était rare qu’il y reste autant de temps, mais aujourd’hui, clairement  la motivation ce n’était pas ça. Il avait bien volontiers fait genre qu’il dormait bien profondément quand Tessa s’était levée, même si y avait de fortes chances qu’elle ait très bien su qu’il était plus occupé à ressasser ses vieux souvenirs qu’à dormir et qu’elle s’était contentée de respecter son choix. C’était férié aujourd’hui alors il avait bien le droit de glander au lit. Il avait quand même fini par se lever, parce qu’il avait dit qu’il irait voir sa famille pour le déjeuner et même s’il avait longtemps hésité à annuler il avait quand même fini par se bouger. Il avait embrassé Tessa  pour la saluer, il avait évidemment prétendu qu’il allait bien, avait de partir sous la douche, encore trop longtemps sans doute, comme s’il avait bien envie de perdre don temps aujourd’hui, si bien qu’il était presque en retard quand il avait enfin quitté l’appartement pour partir en direction de chez ses parents. Bien vite, il regretta presque d’être venu, c’était comme si on cherchait à prendre des pincettes avec lui et comme c’était toujours tendu avec Jessica, ça n’aidait pas. Ce n’était pas le bon jour pour parler de ce qui n’allait pas entre eux de toute façon. Il ne s’attarda pas longtemps de toute façon, prétextant qu’il devait retrouver Tessa, ce qui techniquement été vrai, puisque s’il rentrait à l’appartement, il retrouvait Tessa à moins que cette dernière sois sortie, elle en avait bien le droit après tout. Il aurait voulu être de retour à Venise, ça avait été si facile, d’oublier tout le reste, là-bas. Là, c’était New-York, c’était les mêmes rues qu’il connaissait trop bien, la maison de ses mères dans laquelle ils avaient des tonnes de souvenirs de Thanksgiving quelques un, pas assez, avec son fils. Pour le peu de temps qu’il était resté là-bas, il avait déjà rempli trop de fois son verre de vin pour que ce soit une bonne idée de continuer. Pourtant, arrivé sur le parking il resta un moment dans sa voiture, à laisser filer le temps, comme pour être sûr de rentrer après un délai raisonnable pour un déjeuner de Thanksgiving. Au passage, peut-être que ça se verrait moins que ce qui l’avait le plus intéressé dans ce repas, ça avait été la bouteille de vin. Au moins, il avait ramené sa voiture sans avoir d’accident, c’était qu’il n’avait pas tant picolé que ça. Il lâcha un soupire quand il poussa enfin la porte de sa voiture pour remonter à l’appartement. « Hey. Je suis rentré. » Evidemment qu’il était rentré, il n’avait pas besoin de le dire pour qu’elle s’en doute. Il hésitait presque à prétendre aller faire une sieste juste pour retourner glander au fond du lit, mais ça ne semblait pas très raisonnable, ça donnait surtout l’impression qu’il faisait la gueule et peut-être qu’il faisait la gueule ouais, mais pas à Tessa, elle le savait hein, que s’il n’était pas très bien luné, ce n’était pas de faute à elle ? Sans doute ouais, elle connaissait bien son histoire après tout. Est-ce que c’était pour ça qu’elle était restée là au lieu d’aller passé Thanksgiving avec ses parents ? Rien qu’à se poser la question, il se sentait coupable, il ne voulait pas qu’elle soit restée là rien que pour lui. Elle avait dit qu’elle avait du travail pourtant, alors qu’il la retrouvait dans la cuisine, il avait bien l’impression que son travail s’apparentait à préparer à manger. « Quand tu as dis que tu avais du travail, c’était pas franchement ce que j’imaginais. » Ce n’était pas une critique, juste un constat. « Elle apprécie ton travail. » Qu’il commenta en reposant la chienne par terre avant qu’elle ne saute  sur le comptoir pour aller chercher ce qu’elle pouvait se mettre sous la dent. Ça m’empêcha pas le petit bout de chien d’aller se poser à côté de Tessa parce qu’elle avait très bien compris que c’était vers la cuisinière qui fallait aller pour avoir des chutes. C’était qu’elle était pas bête cette chienne, il pourrait presque en être fier, si ça ne témoignait pas aussi des mauvaises habitudes qu’il avait pu lui donner en l’éduquant.
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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyLun 6 Nov - 0:19

my poor heart aches with every step you take
Laisser les autres respirer, ce n’était pas son domaine d’expertise, à Tessa. Elle était plutôt volontiers pot-de-colle, à demander à une personne si ‘tout allait bien’, toutes les deux minutes. Peut-être était-ce un moyen de compenser ce qu’elle avait toujours connu, elle, dans sa jeunesse ; on l’avait volontiers laissée de côté, ignorée parfois, dirait-elle-même, quand il était question de ses sentiments, ou des mal-êtres qu’elle pouvait éprouver, aussi stupides étaient-ils. Jamais elle n’avait parlé de peines de cœur avec sa mère, ‘des garçons’ et de ses problèmes avec ses copines ; il avait bien semblé que ça n’avait jamais été l’une des prédispositions de ses parents. A vingt-sept ans, peut-être bien qu’elle compensait : elle n’aimait pas les non-dits, les impressions qui flottaient dans l’air de façon déplaisante et avec lesquelles elle était censée faire, comme si de rien n’était. Et l’oppression de sentiments pareils, elle la ressentait plus vivement aujourd’hui que jamais : pourtant, dès la veille au soir, quand elle avait inspecté l’écran de son téléphone, elle avait su que cette journée allait être compliquée. Pour Aodren, pour beaucoup de gens dans l’entourage de celui-ci. Et pour elle également, mine de rien. Elle se souvenait bien être allée à l’hôpital ce jour-même du vingt-trois novembre, incapable d’penser que c’n’était même pas sa place de ‘juste amie’ de rendre visite à un couple qui venait tout juste d’avoir un bébé : est-ce qu’il y avait une règle de politesse, affirmant que le premier jour après la naissance d’un enfant, seulement la famille était autorisée ? Tessa y avait bien pensé à l’époque, mais ses doutes s’étaient bien assez tôt dissipés. Et elle se souvenait de James, tout bébé, des photos qu’elle avait prises d’Aodren avec son fils, de la famille au complet, le cadeau qu’elle avait amené et qu’elle avait été bien contente de dégoter – déjà à cette époque-là, la Dyer, ç’avait été tout ou rien et elle avait toujours tout donné, à l’Adkins et aux gens auxquels elle tenait. Peut-être que la vie avait voulu lui faire comprendre que c’était une mauvaise idée, surtout quand les choses tournaient aussi mal ; mais comment aurait-elle pu n’pas être là pour lui, quand le brun était venu frapper à sa porte, après son divorce ? Ca n’avait jamais été une option pour Tessa ; elle avait accepté son meilleur ami sous son toit, avec tous les bagages qu’il pouvait avoir, pesant sur ses épaules. Et si ç’avait toujours été évident en tant qu’amie, c’était comme si en ce vingt-trois novembre, la Dyer s’était demandée s’il attendait d’elle qu’elle fasse quelque-chose de différent. Ce matin, il n’avait pas daigné ouvrir les yeux pour la regarder quand elle s’était réveillée, il n’lui avait pas parlé non plus, préférant faire comme s’il était profondément endormi, rien que pour rester sous sa couette. Et c’était compréhensible… c’était compréhensible, hein ? Il n’avait pas encore été levé, Aodren, que Tessa avait déjà eu cette question oscillant entre son cœur et sa tête, les souvenirs de leur ‘dispute’ encore trop frais. Comme à c’moment-là, à croire que si elle faisait un pas de travers, tout pouvait partir en vrilles : était-ce une impression avec laquelle elle était censée vivre, quel que soit le jour qu’ils étaient ? Elle n’pouvait s’empêcher de s’dire que c’était injuste – qu’elle n’avait rien fait, elle, pour que la situation dans la vie du jeune homme soit comme ça. Et elle se rappelait aussi qu’elle comprenait – qu’elle s’doutait que c’était difficile, qu’elle l’avait vu dans des états terribles à cause de toute cette histoire ; qu’peut-être, l’ignorer de bon matin et être mal luné, c’n’était pas si grave que ça.

Mais tout autant qu’elle avait préféré ne pas aller chez ses parents cette année, elle avait aussi opté pour ne pas accompagner Aodren dans sa famille à lui. Peut-être qu’il préférait comme ça. Peut-être aurait-il secrètement voulu qu’elle l’accompagne pour le soutenir, au moins. Et peut-être qu’il lui en voulait pour ça. Son esprit était capable d’aller loin, à la blonde, s’transformant alors en une imagination débordante, malheureusement ancrée dans une réalité qui avait bel et bien été là. Il avait été vexé par c’qu’elle avait dit par sms, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait été honnête et franc à ce sujet : il avait juste fait la gueule, sans qu’elle n’comprenne pourquoi, avant d’elle-même crever l’abcès. Mais pour le coup, quand il se leva enfin, elle ne posa pas la question, elle n’souleva pas les préoccupations qui gravitaient dans sa tête : non, elle le laissa faire c’qu’il avait à faire. Peut-être se fit-elle moins bavarde qu’à l’accoutumée : malheureusement, il semblait bien qu’aujourd’hui, maintenant, peut-être parce qu’ils étaient en couple et non plus juste des amis, ça se sentait tout particulièrement que Tessa, elle prenait des pincettes pour tout ce qu’elle faisait ou ce qu’elle disait. La conversation fut donc limitée, jusqu’à ce que le brun n’parte en direction de la douche : et même si elle vit l’heure défiler bien vite, elle ne dit rien, là non plus. Il partit en retard, sans aucun doute, mais au moins il ne manqua pas de déposer un baiser sur ses lèvres avant de quitter l’appartement : un geste tout simple, qui ne manqua pas pourtant, de faire palpiter comme un fou heureux, le cœur de la jeune femme. Le reste de sa journée, elle l’occupa à préparer Thanksgiving ; ou quelque-chose qui y ressemblait. Quelque-chose qui avait surtout l’allure d’une soirée ‘romantique’ – ou un tant soit peu dans c’genre-là – entre Aodren et elle, plutôt qu’à une fête de famille où la nourriture débordait des plats. Et à défaut d’avoir invité quinze personnes pour le dîner, elle avait opté pour un coquelet, plutôt qu’une dinde toute entière qu’ils seraient obligés de jeter, parce qu’ils n’étaient pas des ventres à pattes à ce point. Elle avait quand même mis un soin tout particulier à préparer la farce, et faire toutes ces choses dégoûtantes auxquelles on devait se livrer, pour Thanksgiving. Agrémentées de pommes de terre mises en purée, d’une tarte au potiron, de pois, de polenta – et d’un gâteau pour le dessert. Cuisiner au moins, l’avait aidée à se vider la tête pour les longues heures qui passèrent, entre l’heure à laquelle le brun partit, et celle à laquelle il revint : avec tout ça, ses projets un tant soit peu concrets de se changer pour au moins sortir le grand-jeu à ce niveau-là, n’étaient restés qu’au stade de projet. Au lieu de ça, elle arborait ce qui était surtout de vieux jeans, et un tee-shirt trop large pour elle, qu’elle n’avait pas eu peur de salir. Le tout, agrémenté d’un chignon sacrément parti en vrilles, et de mains encore sales, quand elle entendit la porte s’ouvrir. « Heyy. » lança-t-elle par-dessus son épaule, encore bien occupée, quand Aodren arriva à sa hauteur. Ce qu’elle remarqua en premier, c’est le chien, qui gesticulait dans les bras de son maître : et dire que jusque-là, les chats s’étaient contentés de pioncer à côté d’un coin chaud ou sur une couverture, voilà que Leia ramenait de l’action. Mais elle appréciait son travail, il semblait ; c’était déjà ça, non ? Le songe la fit sourire, quand bien même elle ne put s’empêcher de se retourner vers le jeune homme pour le dévisager. « Et toi ? Tu l’apprécies ou ça te fait peur ? » elle plaisantait, bien sûr ; peut-être avait-elle oublié que toute cette nourriture pourrait bien assez tôt finir à la poubelle toute entière, parce qu’Aodren déciderait qu’il n’voulait pas fêter quoique ce soit, et qu’elle se retrouverait toute seule, incapable de juste manger, juste apprécier Thanksgiving, en solo. Oui, peut-être qu’elle aurait dû y penser. « J’espère que t’as pas trop mangé… » la voilà soudainement gênée, à balancer un bras autour d’elle, le regard ailleurs, fuyard ; elle avait quand même cuisiné tout ça, hein, avec ses petites mains, et la bonne expertise qu’elle avait en cuisine. Peut-être bien qu’au pire, y’aurait toujours Leia pour apprécier c’qu’elle avait fait… Encore maintenant, devant le fait accompli, Tessa essayait encore de s’convaincre que c’était pas grave, au pire.
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Asteria Drake
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyLun 6 Nov - 22:46


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Malgré les années qui s’étaient écoulées depuis qu’il avait perdu son fils Aodren, y avait toujours des moments pendant lesquels c’était vraiment difficile à gérer. Il se disait pourtant au quotidien que ça allait mieux maintenant, qu’il faisait sa vie petit à petit et qu’il ne s’en sortait pas trop mal. Pourtant, le chagrin, il était encore là, ancré dans son cœur et il n’arrivait pas à complètement s’en défaire. C’était normal dans le fond, c’était de son fils dont il était question après tout. Son fils, qu’il avait aimé de tout son cœur et qu’on lui avait cruellement arraché. Ce serait peut-être plus simple s’il pouvait être sûr à 100% qu’il était mort. Mais là, qu’importait ce qu’il essayait de se répéter pour se convaincre d’aller de l’avant, y avait toujours une part de doute qui subsistait en lui. Il était souvent partagé entre le besoin de savoir ce qui était arrivé à son fils et la crainte que la vérité soit trop dure à supporter. Ce n’était vraiment pas facile à gérer. Au moins, maintenant qu’il avait divorcé, il se sentait un peu mieux. Avec Gina, ça avait encore plus compliqué les choses, parce qu’il avait voulu être là pour elle, il avait voulu la soutenir, l’aider et il avait eu besoin qu’elle fasse la même chose pour lui en retour, mais ça ne s’était jamais passé comme ça. Il s’était senti particulièrement seul, quand il avait été avec elle et il n’avait fait qu’enchainer les échecs, ce qui était tout aussi douloureux que le reste. Depuis son divorce au moins, il s’était concentré sur lui-même et c’était peut-être égoïste, mais ça lui avait fait du bien. Au moins, en venant habité chez Tessa, il n’avait plus eu cette lourde impression de solitude, parce qu’elle, elle l’avait écouté, elle l’avait consolé et elle s’était toujours bien débrouillée pour lui changer les idées, quand ça n’allait vraiment pas.

Peut-être alors, qu’il aurait dû savoir qu’il pouvait compter sur elle aujourd’hui et qu’ainsi, il n’était pas obligé de s’éterniser au fond du lit à prétendre être en train de dormir alors qu’il n’avait qu’à peine fermer l’œil de la nuit. Ce n’était pas parce que Tessa était sa petite amie aujourd’hui que ça changeait grand-chose non ? Il s’était toujours reposé sur elle quand ça n’allait pas et ça n’avait pas changé, mais ça avait été plus simple sans doute à l’époque de s’enfermer un moment dans sa chambre, porte close avant de trouver le courage d’enfin sortir. Maintenant qu’il partageait le même lit, ça donnait plus facilement l’impression qu’il ne voulait pas s’intéresser à elle. Ce n’était pas le cas, c’était juste qu’il avait besoin d’un peu de temps pour se remettre les esprits en place. Un peu de temps ouais, même si ça l’avait foutu en retard pour le repas que ses mères avaient organisé et qu’en plus d’arriver à la traine, il était parti bien avant le dessert, sans avoir mangé grand-chose mais en ayant presque vidé une bouteille à lui tout seul. Il n’avait pas beaucoup supporté l’ambiance familiale aujourd’hui, alors retrouver celle de l’appartement ça l’aidait déjà un peu. Il n’avait pas l’intention de snober Tessa, au contraire, il était allé la retrouver dans la cuisine. Après avoir lâché Leia, il se reprocha quand même un peu de la blonde pour venir l’embrasser, c’était habituel maintenant entre eux, quand ils partaient, quand ils rentraient, des fois même quand il allait juste chercher le courrier, il l’embrassait en partant et de nouveau quand il remontait. « J’apprécie aussi. » Qu’il répondit à la question de Tessa. Il n’était pas encore effrayé par la bouffe de toute évidence et il avait confiance en ses talents de cuisinière, alors, il appréciait le geste, elle n’avait pas à s’en faire. Il trouvait ça franchement de sympa de sa part, d’avoir fait tous ses efforts alors qu’y avait eu quand même beaucoup de chance pour qu’il s’enferme dans son coin toute la journée. Il n’allait pas le faire, pas parce que Tessa avait fait la cuisine, mais surtout parce qu’il ne voulait pas qu’elle garde un mauvais souvenir de leur premier Thanksgiving en couple. « Nan, ça va, j’ai pas trop mangé. » Quasiment pas même, avec un peu de chance il aurait un peu plus d’appétit ce soir, il l’espérait, il fallait bien qu’il fasse honneur à la cuisine de sa petite amie après tout. « Alors, c’est quoi le menu du coup ? » C’était une bonne façon d’esquiver les sujets compliqués de se concentrer sur la nourriture. Il avait encore l’ambition de se dire que ça allait aller, qu’il allait tenir le coup toute la journée, qu’il pouvait bien faire ça au moins pour Tessa, alors parler de bouffe, c’était très bien, même si ça pouvait donner l’impression qu’il refoulait tout le reste, ce qui n’était clairement pas qu’une impression mais vraiment ce qu’il était en train de faire. Mais, c’était mieux pour tout le monde, qu’il se disait, sans être capable de dire si oui on non, c’était vraiment le cas. Mais c’était Tessa et elle méritait mieux, pour un premier Thanksgiving en amoureux que de passer sa soirée à sécher ses larmes.
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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyJeu 9 Nov - 10:56

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Depuis un moment maintenant, Tessa avait accepté l’fait de ne pas toujours pouvoir aider Aodren ; elle s’était faite aux imprévus, aux difficultés, aux évidences qui ne partiraient peut-être jamais. La disparition de James, l’impossibilité de savoir, d’avancer, de faire quelque deuil que ce soit, étaient tant de facteurs qui continuaient d’hanter la vie du jeune homme, quoiqu’il fasse – et peu importait avec qui il était. Ce matin, elle avait dû tout particulièrement, se répéter ces évidences, encore et encore, pour ne pas prendre trop à cœur, des choses qui ne devraient pas l’être. C’était toujours aussi difficile, de le voir souffrir, aussi insidieuse sa peine était-elle – bordel, elle le connaissait depuis assez longtemps pour qu’il n’ait pas besoin de crier, de taper dans les murs ou de rester amorphe, pour qu’elle s’rende compte que quelque-chose n’allait pas. Ouais, c’était devenu une habitude, qu’elle avait acceptée depuis belle lurette. Depuis même avant qu’il n’habite avec elle. Quand beaucoup d’autres avaient eu des avis bien tranchés sur la question, sur ce qu’il fallait faire dans toute cette histoire, sur ce qu’il était ‘acceptable’ ou non de faire, Tessa, elle, avait été l’élément neutre par excellence. Elle avait essayé d’l’être en tout cas, bien consciente qu’elle-même, si elle devait s’retrouver dans une situation de ce genre, elle perdrait complètement pieds. Non, elle n’avait aucun conseil à donner à Aodren, aucune idée géniale pour qu’il se sente mieux, aucun mantra pour l’aider à tourner la page – devait-il même tourner la page ? C’était difficile de savoir – difficile d’encaisser, aussi. Parce que ouais, aussi égoïste cela pouvait-il paraître, elle aurait aimé que cette journée soit comme beaucoup d’autres qu’ils avaient connues, encore récemment ; Thanksgiving ou non, elle aimait toujours les bons moments avec son petit-ami – rien que les matins où ils se réveillaient dans les bras l’un de l’autre, et où ils avaient au moins le temps d’apprécier l’instant, sans avoir à soupeser chaque minute qui passait. Et ils auraient pu avoir tout un tas de projets pour le reste de la journée, ou peut-être rien du tout en tête, ils se seraient alors contentés de rester tous les deux, sous une couverture bien confortable, tandis que l’hiver approchait bien trop vite, à New York. Heureusement, elle ne s’était pas fait d’illusions, la blonde – rien que parce qu’elle aurait pu aller voir ses parents pour l’occasion, elle avait eu connaissance de la date de Thanksgiving cette année, déjà au mois de septembre. Et évidemment que le vingt-trois novembre avait tout de suite fait tilt dans sa tête. Ce matin, alors, elle ne s’était pas levée avec des espoirs surdimensionnés, des envies trop ambitieuses ou extravagantes : ce n’était pas pour autant qu’elle avait juste plié bagages, choisissant l’oppression de l’atmosphère de Trenton à celle qu’il pourrait y avoir dans cet appartement. Ça pouvait presque ressembler pour beaucoup, à choisir entre la peste et le choléra ; des parents chargés de jugement, ou un petit-ami plus froid et distant qu’à l’ordinaire. Pour Tessa, le choix avait été évident - peut-être stupide, peut-être incompréhensible, même pour le jeune homme – mais quitte à dépenser son énergie dans quelque-chose de pas forcément plaisant, autant que ce soit pour une bonne cause. Quelque-chose et quelqu’un qui lui tenaient vraiment à cœur. Leurs critiques, ses parents pouvaient très bien les garder à l’esprit pour Noël, ou Nouvel An, ou pour la prochaine fois qu’ils se verraient – qu’ils s’en rendent compte ou non, qu’ils fassent tout ça de façon consciente ou inconsciente, ils ne manquaient jamais de verve, dès qu’elle ouvrait la bouche pour raconter quoique ce soit de son quotidien à New York.

Mine de rien alors, passer une bonne partie de la journée à cuisiner, avait été un bon moyen de dépenser ces heures de répit. Evidemment, elle n’avait pas obtenu son vendredi, alors dès le lendemain déjà, elle n’aurait qu’à retourner au travail – pas de quoi lui laisser beaucoup de marge de manœuvre. Mais peut-être que c’était mieux comme ça. Il fallait bien qu’Aodren passe un peu de temps avec sa famille, malgré les choses qui avaient pu se passer récemment, et les disputes encore irrésolues entre lui et certaines autres personnes. Depuis le temps, beaucoup de choses avaient changé – eux deux, ils étaient partis en vacances déjà deux fois en l’espace de quelques mois, chose qu’ils n’avaient jamais faite en dix ans à s’connaître, rien qu’ça. Et Aodren avait eu une appendicite, et la rentrée n’avait pas manqué de drainer toute leur énergie ; pourtant, chez les Adkins, demeuraient des problèmes auxquels Tessa préférait ne pas être mêlée – elle n’avait rien de constructif à amener, en témoignait l’inutilité des quelques paroles qu’elle avait déjà eues, à ce sujet. Elle n’savait pas, non, c’qu’il était préférable de faire, s’il y avait une solution magique, ou s’il devait même y avoir une quelconque autorité, dictant aux autres ce qu’ils devaient faire. Mieux avait-il valu, alors, pour plein de raisons, qu’elle ne se retrouve pas à la table de chez sa ‘belle famille’, aujourd’hui – est-ce que quelqu’un là-bas, savait pour eux deux, d’ailleurs ? Certes, ils avaient parlé de prendre leur temps ; mais peut-être bien que ça rajoutait, en plus, une bonne raison à la colonne des arguments pour le ‘non, ça aurait été bizarre de toute manière’. Quoiqu’il en dise, Aodren en rentrant, Tessa, elle, estimait avoir passé sa journée de façon constructive – c’était Thanksgiving, et elle n’aurait pas pu s’imaginer passer cette journée en mangeant un vieux plat cuisiné sans faire le moindre effort. Beaucoup diraient pourtant, que cette fête n’était qu’un vaste mensonge national, de pratiques barbares transformées en un genre de ‘célébration’ qui n’avait aucun sens : mais dans le New Jersey, à la table de la maison où elle avait grandi, chez les Dyer, on avait toujours eu à cœur de célébrer Thanksgiving dans la tradition la plus américaine qui soit. A ce point-là, c’était une déformation génétique qui serait toujours là, en la blonde, quel que soit le jour de novembre où ça tomberait. Elle espérait quand même que ça n’criait pas ‘distraction’ ou ‘j’ai mieux à faire que te soutenir’, ou n’importe quel message qui pourrait être interprété, potentiellement, peut-être, de leur situation depuis ce matin. Elle était restée sur le côté, pour lui, parce qu’il en avait besoin, parce qu’elle, elle avait interprété que c’était c’qu’il lui avait fait comprendre, en gardant les yeux obstinément fermés, ce matin même. Mais elle n’s’en fichait pas ; et ce Thanksgiving, quelle que soit sa date, il n’était pas censé effacer toutes les fois où elle lui avait dit, montré et prouvé, qu’elle était là pour lui. Elle était là s’il voulait venir l’embrasser, ouais, s’il voulait faire comme si de rien n’était ou s’il voulait parler – peut-être refoulait-il tout, comme il l’avait sans doute fait avec sa famille – ça revenait toujours à la même chose, la même question. Est-c’que ça changeait, parce qu’ils étaient en couple, maintenant ? « Bien. Parce que Leia apprécie aussi les crottes sur le trottoir et la vieille pâtée industrielle alors-… » et même si elle riait, même si elle plaisantait, Tessa était toujours chargée de questionnements, sur eux deux, sur aujourd’hui – la cuisine elle-même n’avait pas exorcisé tous ses démons. Ni le potentiel épuisement né de tous les efforts qu’elle avait déversés dans ses petits plats. Elle préféra, comme Aodren, se concentrer sur ça, pivotant sur ses pieds pour un peu admirer le travail, et le bordel qu’elle allait bien devoir nettoyer. « Le menu est très traditionnel, hein. Bon, j’me suis dit qu’une dinde, ce serait un peu beaucoup, même pour nous, et même si Leia est partante pour nous débarrasser des restes, qu’on l’veuille ou non. » et voilà qu’elle parlait beaucoup ; « Alors j’ai plus ou moins adapté tout ça avec un coquelet, et puis y’a une tarte au potiron. Des légumes, des pommes de terre… » Thanksgiving avait au moins pour effet de lui faire oublier la bonne – très bonne – cuisine italienne qui lui manquait tant ; elle était redevenue une fière américaine, obsédée par tout ce qui faisait le monde qu’elle avait toujours connu. « Et le dessert. » qu’elle releva d’un air mystérieux, pinçant les lèvres en se retournant vers le brun pour lui sourire. Elle pouvait facilement s’laisser emporter, et elle savait bien que sa bonne humeur n’était qu’à moitié – voire moins encore – reçue, aujourd’hui. « Alors ? Tout le monde va bien, chez toi ? » demanda-t-elle, quand même soucieuse de savoir comment ils allaient, dans la famille d’Aodren. Les Adkins-Hobbs l’avaient souvent accueillie, que ce soit à Thanksgiving ou à d’autres occasions – parfois, elle s’était demandée si elle n’était pas plus proche, plus apte à parler avec une des mères de son meilleur ami, plutôt qu’avec sa propre mère. Elle n’avait même pas encore parlé à ses propres parents, d’ailleurs, comme si c’n’était pas si urgent que ça – pourtant, elle finissait bien par appeler tous les ans, mine de rien.
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyJeu 9 Nov - 17:43


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Il avait pris l’habitude, de célébrer Thanksgiving depuis qu’il était en Amérique Aodren, c’était une tradition à côté de laquelle on ne pouvait pas passer chez les Adkins-Hobbs. Ça avait toujours été très important pour ses mères, même si lui, au départ, fallait bien avouer qu’il n’avait pas forcément compris le principe. C’était pas forcément quelque chose qu’on célébrait au Mexique et ça n’avait clairement pas été dans les habitudes de sa famille que de se mettre à table pendant des heures et des heures comme on pouvait le faire dans ce genre de célébration. Même noël au final, ça n’avait rien à voir à ce qu’il avait connu plus jeune, alors même que dans sa famille biologique, ça avait été une fête religieuse avant tout. Il avait connu les messes de noël et tout ce qui pouvait aller avec, avant d’arriver aux Etats-Unis où c’était surtout une fête familiale et où on n’avait pas jugé bon de l’emmener à l’église. Il n’avait de toute façon jamais demandé à y aller, à l’église. Après tout, noël chez les Adkins-Hobbs, ça avait été bien mieux que noël chez les Alvarez. En changeant de pays et de famille, il avait forcément connu beaucoup des choses nettement différentes, auxquelles il s’était vite habitué. Thanksgiving, ça en faisait partie et il avait longtemps eu beaucoup d’enthousiasme à l’idée de célébrer cet événement en compagnie de sa famille. C’était différent depuis la disparition de James, encore plus parce qu’il était né dans cette période là son fils et que les souvenirs qui remuaient dans son crane à cette période de l’année ils étaient heureux, c’était des beaux souvenirs mais ils étaient devenus affreusement douloureux depuis quelques années et il arrivait juste à la conclusion que c’était encore un anniversaire que son fils ne pouvait pas célébrer, parce qu’il était Dieu seul savait où, mort ou vivant, il n’en savait absolument rien lui.

D’habitude, il se répétait assez souvent qu’il était mort, pour presque réussir à s’en convaincre et ça l’avait toujours aidé dans sa volonté de se reprendre en mains. C’était probablement égoïste et peut-être que ça faisait de lui le pire père du monde, mais il n’y avait qu’en se disant que son fils était mort, qu’il pouvait avoir assez de volonté pour abandonner les recherches, arrêter d’enchainer déception sur déception, faux espoir sur faux espoir. Au bout d’un moment, c’était juste trop dur à supporter, au moins, quand on se disait qu’y avait pas d’espoir, on ne se retrouvait pas de nouveau confronté à la déception. Sauf que dans cette période de l’année, y avait tous les doutes qui remontaient en surface et rendaient le quotidien encore plus difficile. Qu’était-il arrivé à son fils ? Est-ce qu’il était mort ? Est-ce qu’il était vivant ? Est-ce qu’il attendait, depuis six ans qu’on vienne le retrouver et que personne ne venait pour lui ? Ouais, s’il devait être en vie quelque part, il devait avoir l’affreuse sensation que ses parents l’avaient complètement laissé tomber. S’il était encore en vie, qu’est-ce qu’il subissait au quotidien ? S’il était mort, est-ce qu’il avait souffert avant ? Dans les moments où les questions étaient là et difficile à faire taire, c’était impossible de faire sa vie comme il la faisait d’habitude. Alors il avait eu du mal à se lever ce matin, il avait eu du mal à supporter le repas avec sa famille et il avait l’envie de se remettre au lit, comme si ça pouvait vraiment l’aider. Il se disait des fois que la seule chose qui pourrait l’aider dans ces périodes, ce serait une bonne dose d’antidépresseurs et pourtant, il n’avait jamais foutu le pied chez le psy. Est-ce qu’il le devrait ? Peut-être bien, mais fallait croire qu’il n’avait pas envie de tenter l’expérience. « Ouais, son avis ne vaut pas grand-chose. » Leia n’était pas difficile avec la nourriture, évidemment, c’était un chien après tout et ils avaient tendance à être des bon mangeurs ceux-là. Il écouta attentivement le menu énoncé par la blonde, typique de Thanksgiving et pourtant, déjà moins écœurant que celui qui avait été servi chez ses mères et pourtant, il appréciait toujours les bons petits plats qu’elles pouvaient préparer. « Ça a l’air d’être un super dîner de Thanksgiving ça. » Il esquissa un léger sourire, qui ne pu que s’élargir avec cette histoire de dessert. « Tant de mystères autour du dessert, c’est intéressant. » Probablement qu’avec les sous-entendus qu’y avait là-dedans, il aurait pu lui proposer de passer directement au dessert, si seulement il avait eu un peu plus l’esprit à ça aujourd’hui. Probablement que ce soir, un vrai dessert au sens classique du terme, ça lui suffirait à Aodren. Il soupira légèrement à la question de Tessa, avant de hausser les épaules. « Ouais, tout le monde va bien. Je crois. » Il ne pouvait pas vraiment affirmer en réalité, pas parce qu’il n’avait pas été très attentif aux autres, mais parce que c’était typiquement le jour où on le caressait dans le sens du poil et personne ne semblait oser se plaindre de quoi que ce soit et ce n’était pas l’esprit de Thanksgiving qui voulait ça. « T’sais c’est un peu comme si fallait que tout aille bien, tout soit parfait comme si ça pouvait effacer le reste, alors si y avait quelque chose qui n’allait pas, personne n’a osé le dire. » Et en plus de ça, il avait eu le droit aux regards furtifs qu’on voulait discrets et qui ne l’étaient pas forcément, comme si on surveillait qu’il n’allait pas s’effondrer, comme ça, sans crier gare. Peut-être que c’était juste lui qui interprétait tout de travers, parce que ce jour là, il avait du mal à faire autrement, mais tout avait l’air faux dans ce genre de repas à présent. C’était peut-être lui le seul à prétendre que ça allait dans le fond, alors il ne pouvait probablement s’en vouloir qu’à lui-même pour ces impressions qu’il avait. Au moins, ça le ramenait toujours vers Tessa, comme si c’était plus facile avec elle, comme si rien ne sonnait jamais faux avec elle.
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyMar 14 Nov - 2:15

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Thanksgiving, ça lui faisait toujours penser à la famille, à Tessa. Evidemment. Qui est-ce qui ne pensait pas à ses proches, quand l’année revenait sur cette fête qu’on célébrait généralement avec tous les gens à qui on tenait, et dont on avait toujours besoin de se rappeler ? Elle était une fille chanceuse, elle ; aucun de ses parents n’était mort de façon tragique, ils étaient même encore mariés, il n’y avait pas de crise dramatique ayant un jour fait exploser le diner de Thanksgiving à coup de secrets et de coups de gueule dont tout le monde se serait bien passé. A vrai dire, techniquement chez les Dyer, aucun repas de ce genre n’avait été synonyme de mauvais souvenir : il y avait même eu un temps après son départ de la maison familiale, où la blonde avait aimé saisir toutes les occasions pour rentrer, retrouver ses parents et le confort délicieux de la maison dans laquelle elle avait grandi. Et ils avaient toujours été attentifs à ce qu’elle se sente bien – oui, sa mère était le genre de personne à s’assurer qu’elle avait bien assez chaud pour dormir, tout en ne se rendant pas compte des répliques cinglantes et assassines qu’elle pouvait balancer, sur les choses qu’elle jugeait de façon trop sévère. Son père n’était pas bien différent, à toujours lui avoir donné des petits noms affectueux, à la traiter encore comme si elle était sa petite fille, tout en ne cachant pas ses opinions hautement critiques de certains choix qu’elle avait pris dans sa vie, et qui avaient demandé une grande dose de courage. D’une année sur l’autre, se succédaient le besoin de les voir, d’être avec eux, et un genre de fuite indispensable – tout l’inverse, lui faisant trouver n’importe quel prétexte pour rester à New York. Et elle n’leur avait jamais proposé de fêter Thanksgiving dans son petit appartement à elle – pas si petit que ça, techniquement, mais bien moins fonctionnel que la belle maison que ses parents avaient achetée, bien des années plus tôt. Peut-être bien que dans un monde idéal, Tessa aurait dû attendre l’arrivée de ce vingt-trois novembre avec beaucoup d’impatience, et essayer d’forcer les choses pour que ses parents rencontrent enfin Aodren, l’homme qu’elle leur avait tant caché. Ouais, ironiquement, et bizarrement, elle n’leur avait pas beaucoup parlé du meilleur ami qu’elle connaissait depuis dix ans désormais, la seule personne qui l’avait véritablement aidée à faire autre chose que se noyer et s’perdre dans le grand océan qu’était New York. L’homme qui était devenu son colocataire y’a trois ans, et qui était désormais son petit-ami : techniquement, Tessa n’avait pas beaucoup de bons souvenirs de rencontres entre ses parents et ses petits-copains. Y’avait eu l’habituel mix de menaces et de joie quand un jeune homme s’était présenté sur son perron pour l’emmener au bal de promo. Y’avait eu le copain que ses géniteurs avaient jugé infréquentable ; y’avait eu les secrets. Et évidemment, depuis qu’elle était à New York, y’avait eu les petites-amies, les aventures féminines d’un soir, et les amours honnêtes dont elle n’avait jamais parlé. Y’avait évidemment eu certaines de ses partenaires qui s’étaient offusquées, du véritable mur qu’elle avait dressé entre leur histoire, et le concret de faire se rencontrer l’univers de ses parents, et celui de cette bisexualité qu’elle semblait tant assumer, seule, à New York. Pour aujourd’hui, au moins, Aodren n’avait pas la tête ou l’énergie à être vexé par le fait qu’ils n’soient pas allés voir ses parents ; il pensait à beaucoup d’autres choses sans doute, et Tessa, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était être là. Pourtant, elle n’savait pas si c’était ce qu’il pouvait vouloir ou non, ce qui nuirait à leur histoire, ou tout l’inverse, ce qui aiderait au moins un peu pour aujourd’hui. Souvent, il n’voulait pas en parler, l’Adkins ; d’autres fois, il voulait en parler et ça sortait de nulle part, comme la dernière fois, quand ils s’étaient disputés.

Peut-être bien que Thanksgiving n’était pas le jour idéal pour être balloté comme ça, de crainte en crainte, de précaution en précaution – Tessa n’pouvait pas mentir, elle avait soufflé, au moins un peu, quand le brun avait passé la porte de l’appartement pour aller voir sa famille. C’était compliqué. Ce vingt-trois novembre était douloureux pour elle aussi ; penser à James était douloureux pour elle aussi. Ouais, sans aucun doute, pas au même degré que celui du père même de l’enfant – mais quand même, sa propre peine à Tessa, ajoutée à celle qu’elle voyait depuis des années sur le visage d’une personne à qui elle tenait tant, ça faisait un mal de chien. Et les doutes qu’il pouvait avoir, quant à ce qui aurait pu arriver à James, elle les avait aussi – et finalement, même si elle avait fait beaucoup d’efforts pour aujourd’hui, James restait omniprésent dans un coin de sa tête. Peut-être qu’il aurait aimé ce repas de Thanksgiving, quand bien même ils n’auraient jamais passé les fêtes ensemble, s’il était encore vivant : il aurait été avec son papa, et sa maman, dans un monde baigné d’insouciance où aucune des choses horribles qu’ils avaient en tête aujourd’hui, ne se seraient passées. Et il n’y aurait pas Leia non plus, puisqu’Aodren l’avait adoptée quand son mariage avait commencé à partir en vrilles. Et ils ne seraient jamais devenus colocataires, ils n’auraient jamais développé ce lien, qu’ils avaient aujourd’hui, si fort, si indispensable pour elle. Ils n’seraient même pas en couple. Peut-être bien que ça en vaudrait la peine, d’sacrifier tout ça, pour ramener James. Peut-être bien que le choix était évident pour Aodren. C’était égoïste d’en arriver là, alors Tessa essayait de n’pas voir les choses d’cette façon – surtout pas aujourd’hui ; c’était difficile, pourtant, de n’pas voir que le brun préférerait être n’importe où ailleurs, dans n’importe quelle autre conception du présent et de la réalité, que celle qu’ils avaient là, tous les deux. « Il faut toujours réserver une part de mystère. » qu’elle plaisanta quand même, avec un sourire si facile à avoir, quand elle était avec lui ; ses intentions n’avaient certainement pas été de cultiver un mystère érotique quel qu’il soit. Et encore une fois, évidemment que c’n’était pas à cause de ses prouesses, au brun, ou à cause de ce qu’elle ressentait quand elle était dans un lit avec lui. C’était… aujourd’hui ; tout comme aujourd’hui, leur histoire, les circonstances qui les amenaient là, avaient un goût amer. Elle n’avait pas besoin de se l’rappeler, ou de se le faire rappeler, d’une quelconque façon. « J’ai quand même mis plein d’efforts dans tout ça, alors, si j’ai aucun mal à n’pas faire de mystère autour de la ‘dinde’ ou des pommes de terre, le gâteau que j’ai fait avec amour, c’est autre chose. » elle avait tout fait avec amour, pourtant, évidemment. Et peut-être même que ce gâteau n’aurait rien de bien phénoménal. Voilà qu’elle le rendait sacré déjà, alors même qu’elle n’savait pas encore, si tous les efforts qu’elle avait déployés avaient été pour rien ou non. Il n’avait pas beaucoup mangé dans sa famille, c’était déjà une p’tite bonne nouvelle pour la fierté de la blonde, qui arqua un sourcil – malgré tout, il devait bien y avoir des raisons obscures pour expliquer ça, et rien n’lui disait que la soirée n’allait pas tourner à la catastrophe. Et si sa famille n’avait jamais enregistrée de crise de folie faisant valdinguer les plats à travers la pièce pour Thanksgiving, elle se souvenait des repas bizarres qui suivaient un drame en particulier ; Thanksgiving, Noël, son anniversaire ou même la certaine date qu’on ne nommait pas, anniversaire d’Adam – elle avait eu aussi, certaines années d’sa vie, criblées par les sensations laissées par la peine, la trahison, le regret ou la culpabilité. « Faut dire, dans n’importe quelle famille, Thanksgiving n’est pas non plus la journée où les gens se plaignent… » qu’elle reconnut, comme si c’était utile, haussant les épaules alors qu’elle s’éloignait pour commencer à rassembler les plats usagés – elle avait de la vaisselle à faire. « J’pense bien alors qu’y’a des années où ces moments sont surtout-… genre, le diner des mensonges, où on tourne autour du pot et on prétend que tout va bien. » et elle espérait, Tessa, qu’Aodren savait qu’il n’avait pas besoin de prétendre avec elle – il pouvait au moins croire qu’il n’était pas le seul à avoir ressenti ça ; il n’était pas non plus le seul à souffrir de voir qu’aujourd’hui, ils étaient le vingt-trois novembre, que c’était Thanksgiving, et que tant de sentiments paradoxaux s’opposaient dans les cœurs. Et même s’il n’avait pas parlé avec sa famille, même s’il était rentré tôt et sans manger, il était rentré auprès d’elle, et Tessa, s’il le désirait, elle ne fuirait pas, elle.
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyMer 15 Nov - 18:29


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Aodren ne se sentait pas très à l’aise en cette période de fête. Ça lui rappelait beaucoup trop ce qu’il avait perdu, quelques années plus tôt. Ça le rendait nerveux, fatigué, et il avait bien prouvé quelques temps plus tôt, juste avant qu’ils ne partent à Venise, avec Tessa, que ça le poussait à s’agacer d’un rien. Elle avait été victime d’un trop plein d’émotions, Tessa, alors qu’elle n’avait rien demandé à personne. Il savait que ce n’était pas juste pour elle, mais y avait des moments comme ça où tout devenait incontrôlable et les affaires avec sa mère et avec sa sœur, n’arrangeant rien, il avait fini par exploser. Il en était désolé, sincèrement et il se disait qu’au moins Tessa avait dû le pardonner assez pour que ça ne remette pas en cause leur voyage à Venise. Ça avait été bien ce voyage, ça lui avait vraiment permis de souffler un bon coup avant de revenir pour affronter la suite des événements. Il se disait que c’était une bonne chose qu’ils soient partis pile à ce moment là, parce qu’il avait vraiment eu besoin de ce break pour se ressourcer. Il ne savait pas dans quel état il serait aujourd’hui, s’ils n’avaient pas eu l’occasion de passer quelques temps à Venise avec Tessa. Franchement, ça avait été quelques jours vraiment agréables dont il ne regrettait rien du tout, à part peut-être le fait que ça avait été trop court. Il pouvait vraiment remercier MatchMaker alors, pour que cadeau qu’ils lui avaient fait. Il se disait qu’il avait été dans de meilleurs conditions pour surmonter les derniers jours et qu’aujourd’hui, ça allait mieux qu’il n’aurait pu le croire, un peu plus tôt dans le mois.

Ça faisait des années qu’il n’avait pas vraiment profité de Thanksgiving, qu’il faisait des efforts, mais y avait toujours quelque chose qui n’allait pas pour lui dans cette période, parce que ça restait toujours quelques jours avant ou après l’anniversaire de son fils. Mais cette année, c’était pire, puisque ça tombait le jour même et pourtant, c’était son premier Thanksgiving en couple avec Tessa. Est-ce qu’il aurait dû en profiter pour dire que c’était le moment de le dire à leur famille ? Y avait déjà du monde qui savait de son côté, mais pas chez Tessa. Alors peut-être qu’il aurait dû proposer qu’ils invitent les parents de la blonde à dîner, pour prouver qu’il était prêt à aller un peu plus loin dans leur relation. Malheureusement, il n’était pas vraiment dans cet esprit là pour le moment. Ce n’était pas qu’il ne voulait pas s’engager avec Tessa, c’était juste que ce n’était pas le bon moment de rencontrer ses parents. Ça aurait été un dîner beaucoup trop compliqué à gérer pour lui, comme pour Tessa, sans doute. Maintenant qu’il avait échappé à sa propre famille, tout ce qu’il voulait, c’était un truc simple et tranquille en compagnie de Tessa, y avait bien que ça qui pourrait rendre sa soirée convenable, malgré toute la douleur qu’il ressentait au fond de son cœur, tant son esprit était aujourd’hui accroché au souvenir de son enfant. » Hm, c’est vrai, ça rend tout plus intéressant. » Il adressa un sourire à Tessa, c’était vrai dans le fond, le mystère, ça suscitait l’intérêt, même s’il ne savait pas si ça valait aussi pour le gâteau de ce soir, après tout, il n’allait pas trépigner d’impatience en attendant la grande révélation. Il était déjà certain de ne pas être déçu de toute façon. Il aimait la cuisine de Tessa et elle savait ce qu’il aimait et ce qu’il n’aimait pas, alors il savait qu’il ne prenait pas trop de risque, avec les mystères de la blonde. « Je respecte ton choix et je vais attendre patiemment la grande révélation. » Il n’irait même pas chercher le dit gâteau en douce, dès que Tessa aurait le dos tourné, pour satisfaire sa curiosité, elle pouvait lui faire confiance il n’allait pas foutre en l’air tout le mystère qu’elle avait envie de mettre autour du gâteau. « Ouais, je suppose que c’est ce qu’on fait dans ma famille. » C’était peut-être ce qu’il faisait lui, en premier, mais est-ce qu’il avait le choix, alors qu’il avait l’impression qu’on prenait des pincettes, partout autour de lui, de peur de brusquer ? Tout ce qu’il savait, c’était qu’il se sentait plus à l’aise ici avec Tessa, elle n’avait pas ce genre de petits regards vers lui, qui lui donnait l’impression qu’on surveiller s’il allait toujours bien et elle ne parlait pas en tournant autour du pot comme si elle prenait la température avant de se lancer. C’était beaucoup comme ça avec sa famille et ça l’était aussi depuis quelques jours, quand il allait travailler. Y avait qu’ici avec Tessa, qu’il se sentait bien ces derniers temps. Il se sentait toujours mieux avec elle, mais là, ces derniers temps, quitter l’appartement était vraiment compliqué pour lui. « J’vais pas me casser en deux si quelqu’un utilise le mot ‘fils’ dans une phrase. » Il en soupira. Il n’en était pas encore là, ou il avait au moins dépassé ce stade, c’était pas la peine de choisir les sujets de conversation en fonction de lui. Ne pas évoquer James, c’était compréhensible, mais éviter tous les sujets qui pourraient lui rappeler son fils, c’était inutile, de toute façon, aujourd’hui, il y pensait déjà beaucoup trop, alors y avait pas grand-chose qui pourrait le ramener encore plus à sa mémoire et raviver encore plus la peine qu’il ressentait. Est-ce qu’elle pouvait être plus forte que ce qu’il ressentait maintenant de toute façon ? Vu l’intensité à laquelle il la ressentait, il espérait que non, qu’y aurait pas un truc, aujourd’hui ou un autre jour, qui pourrait la rendre plus vive, parce qu’il craignait d’en crever sinon.
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptyJeu 23 Nov - 16:29

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Sans prétention aucune – bien au contraire, même – Tessa s’disait qu’elle en connaissait un rayon, en famille bizarre ou en drames qui devenaient des affaires d’état. Les mois, et même les années qui avaient suivi l’emprisonnement d’Adam avaient été chargés de non-dits, de discussions avortées en plein-vol parce qu’une mention du fils perdu avait manqué de venir tous les rappeler à l’ordre. Tessa, alors, elle connaissait, ce sentiment qui prenait aux tripes quoiqu’on fasse et quoiqu’on dise. Le mélange de culpabilité et de peine qui s’ensuivait. Les regards des autres, lourds de sous-entendus, comme si on avait commis le pire crime qui soit. Peut-être alors qu’avec le temps, la légèreté qui la caractérisait tant, les sourires qui faisaient scintiller son visage d’un bonheur resplendissant et d’une énergie indéniable, avaient en réalité, pris une toute nouvelle utilité. Elle avait appris à zigzaguer entre les sujets qui pouvaient fâcher, à croire que dans sa famille, on lui avait presque appris avec ces non-dits, avec une aisance déconcertante. C’était un talent qu’elle héritait de sa mère, se disait-elle ; elle était comme ça, sa génitrice, un brin polie, avec des mots qui semblaient brûler le bord de ses lèvres, mais qu’elle ne disait pas à haute voix. Au bout d’un moment, la blonde avait perdu d’vue qui souffrait le plus dans toute cette histoire vis-à-vis de son frère : était-ce son père qui restait un silencieux bougon, quittant presque la table dès que le nom d’Adam flottait si près dans l’air ? Etait-ce sa mère qui avait fait comme un Damnatio Memoriae sur le fait qu’elle ait eu un fils un jour ? Ou était-ce, elle, Tessa, qui n’avait pu combler le vide, qui le ressentait à chaque fois qu’elle rejoignait sa famille dans cette maison si familière, mais qui n’avait jamais vraiment pu parler de tout c’qu’elle ressentait et éprouvait, à cause de ses parents qui, eux, avaient décidé de n’jamais en parler ? Thanksgiving ou Noël, le Nouvel An ou même son anniversaire tout simplement, étaient tant d’occasion à même d’exploser littéralement – souvent, au tout début, tout c’qu’elle avait retenu plus jeune, c’était que toute sa famille avait été si occupée à penser à Adam et  à faire comme s’il n’existait pas, qu’y’avait eu bien peu d’place pour elle. C’était sans doute pour cela, que ç’avait été tant un choc pour ses parents, que la Dyer veuille aller vivre à New York, une si grande ville, si différente de Trenton, cosmopolite et enivrante. Presque effrayante, ouais. On lui avait dit que ‘c’n’était pas pour elle’ ce genre d’endroit – mais elle-même à l’époque, elle n’avait pas spécialement su ce qui était pour elle. S’éloigner en tout cas, avait rendu bien des réalités plus faciles à encaisser ; et aujourd’hui, à vingt-sept ans, Tessa voulait bien croire qu’elle était capable de vivre avec sa famille telle qu’elle était. Dysfonctionnelle, critique, secrète, un brin hypocrite, acerbe. A petites doses, ouais, elle pouvait très bien faire avec – non ? Elle pouvait aisément prétendre qu’y’avait tout un tas de raisons, à même de justifier qu’elle n’ait pas encore décroché son téléphone pour souhaiter un Joyeux Thanksgiving à ses parents. Parfois, tout s’passait bien, et elle ressortait de la conversation – plutôt longue – l’esprit plus léger, l’humeur idéale. D’autres fois, c’n’était pas un plaisir du tout, c’était tout l’inverse, pour quelque raison que ce soit, et Tessa s’en retrouvait mise à terre pour de nombreux jours. A défaut d’être capable d’vraiment prédire c’que ce serait la prochaine fois et à défaut d’savoir encaisser, elle repoussait l’échéance de son appel. Au moins, maintenant qu’Aodren était rentré, elle avait mieux à faire – quitte à faire la capricieuse, elle pourrait très bien prétendre qu’après que son petit-ami lui ait été arraché par sa famille, elle avait l’droit de passer enfin du temps avec lui. Pour une fois qu’ils étaient en congé. Certes, compte-tenu de leur récent voyage à Venise, elle n’avait pas à s’plaindre – mais déjà, déjà, l’Italie était beaucoup trop loin.

La réalité New-Yorkaise était différente. Encore plus différente aujourd’hui. Mais au moins, depuis ce matin, elle pouvait s’concentrer sur beaucoup d’autres choses, que tout ce sur quoi elle n’avait aucun contrôle. Le contrôle, c’était surfait, qu’elle dirait volontiers – pourtant, si elle pouvait décider de tout ce qui l’entourait, là, maintenant, ses décisions seraient facilement prises. Elle aurait passé moins d’temps à faire la cuisine, à préparer un précieux gâteau qui n’avait, somme toute, rien de spécial, et elle aurait trouvé tous les mots magiques, toutes les formules parfaites et idéales pour soulager le nœud d’émotions que son petit-ami pouvait ressentir. Il lui souriait, au moins ; peut-être avait-elle été parano ce matin déjà, en le sentant si distant par rapport aux autres jours, ces matinées où elle n’voudrait rien d’plus que rester au lit avec lui, dans ses bras, à sentir sa présence à ses côtés, parce qu’ils étaient en couple enfin et que ça lui faisait toujours papillonner le creux du ventre. Mais en ce vingt-trois novembre, elle n’avait que ce gâteau pour aider, que la promesse d’une soirée simple et de vingt-quatre heures qui passeraient bien assez vite. Et au bout d’un moment, la vie reprendrait son cours, et Aodren, au moins, ressentirait cette peine dégueulasse, un peu moins. « Bon garçon. » elle rit, tapotant son torse avec le plat de sa main, comme si elle lui faisait un vrai compliment. Peut-être devraient-ils s’concentrer sur ce gâteau, à défaut que les autres choses leur venant à l’esprit soient particulièrement joyeuses. Et c’n’était pas parce qu’elle voulait vivre ce Thanksgiving dans un genre de mensonge épuré, où Aodren prétendrait être bien et heureux – elle n’connaissait que trop  bien, les jours comme ça. Et ça n’aidait jamais, ça. Et fallait croire qu’avec l’expérience, ou peut-être avec un brin de paranoïa, de toute manière, le brun n’était pas dupe à tout ça. « Peut-être que tout ça, c’est pas à cause de toi. Ou pour toi. » les Adkins-Hobbs, ils n’étaient pas comme sa famille ; elle le savait, et pour bien des raisons, elle se sentait bien, auprès d’eux. Tout comme dans d’autres circonstances, elle se sentait bien, avec ses propres parents, dans sa maison, à savoir qu’ils étaient là, dans sa vie. Mais aucune famille, aussi parfaite pouvait-elle être, n’pouvait être préparée à affronter c’qu’ils enduraient, tous, depuis de longues années, maintenant. Fallait quand même reconnaître qu’il n’y avait pas qu’Aodren qui souffrait d’toute cette situation. « Crois-moi… j’connais les familles qui ont un problème avec les histoires comme ça. » le ricanement qu’elle eut fut amer et critique. Non, il n’y avait pas que parce qu’elle avait eu envie d’être avec Aodren aujourd’hui, que Tessa n’était pas allée à Trenton, fêter Thanksgiving avec ses parents. Abandonnant sa vaisselle, sachant pertinemment qu’ils s’plongeaient dans une conversation compliquée, Tessa revint vers le brun, laissant une de ses mains remonter le long de son torse, sur son épaule, jusque dans ses cheveux qu’elle caressa tendrement. « J’suis contente que tu sois rentré. Qu’tu sois avec moi… ça veut dire que j’fais quelque-chose de bien, pour toi. Mais-… » elle chercha ses mots, non sans pouvoir empêcher la peine, vraie et sans détour, de passer dans ses yeux ; « je sais que quoique j’fasse… ça n’changera rien à ce que tu ressens, au fond. » et c’n’était pas un reproche, certainement pas – elle était triste, blessée, en colère même, pour lui. « Et ta famille, tous les gens qui t’aiment – comme je t’aime… - ils le savent. Tes mères, tes sœurs-… moi… Tout c’qu’on voudrait, c’est qu’tu sois heureux, à cent pour cent, tous les jours de l’année… » et en laissant ses doigts glisser sur sa joue, elle sourit ; « Je sais que tu l’es pas… maintenant. Et- et ça va aller… c’est pas grave. » évidemment que c’n’était pas grave ; ils avaient déjà tellement de bons souvenirs, tellement de bons moments – elle était sa meilleure amie, et rien ni aucun événement n’pourrait changer ça. « Et je suis triste aussi… aujourd’hui. Mais je sais que quoique j’puisse ressentir vis-à-vis de-… James. Ce sera jamais aussi horrible que c’que tu dois ressentir. » voilà qu’elle détournait le regard, battant des cils pour essayer de ravaler les larmes qui bordaient ses paupières ; elle avait mal pour elle, elle avait mal pour lui, elle avait mal parce qu’elle n’pouvait rien y faire. « Les jours comme ça… rappellent simplement à tous ces gens qui t’aiment… me rappellent… que j’ferais tout pour que tu sois jamais-… mal comme ça. Mais qu’on peut rien faire, maintenant. » parce qu’au fond, quelles que soit la vérité qu’ils pourraient trouver, un jour, peut-être, d’une quelconque façon, ce n’serait pas une vérité qui ferait plaisir. Ce n’serait pas un happy ending – ils vivaient dans un monde cruel, où on n’savait que trop bien ce qui pouvait arriver aux enfants qui disparaissaient, comme ça, et qui n’étaient pas retrouvés. On fêtait Thanksgiving, Noël, Halloween ou n’importe quoi d’autre, pour faire avec, pour encaisser la vie quotidienne comme elle venait – mais y’avait des choses qui s’passaient, qu’aucun cadeau, aucun gâteau, aucune réunion de famille n’pourrait alléger.
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Les années avaient beau passer, ça ne changeait rien à la douleur qu’il ressentait quand il était question de son fils. Il allait mieux qu’au début, évidemment. Mais la douleur elle était toujours là, logée insidieusement dans ses tripes et y avait des jours pendant lesquelles elle ressortait avec force. Ça le poussait à vouloir rester au fond de son lit espérer que rien ni personne ne viendrait l’emmerder. Pourtant, ce matin il avait quand même fini par en sortir de son lit et il était le premier surpris, d’avoir réussi à se lever et en plus d’aller à ce repas de famille. Ça lui était déjà arrivé de passer cette journée à juste broyer du noir dans son coin en refusant de voir qui que ce soit, parce que franchement, il n’avait pas la tête à ça. Il avait encore moins la tête à faire la fête. Pourtant c’était Thanksgiving aujourd’hui et c’était dommage quand même de passer cette journée là, au fond de son lit à attendre que le temps passe. Il avait survécu à ce repas, il pouvait même dire que ça n’avait pas été si horrible que ça de sortir de l’appartement pour aller ses mères. Après tout, il aimait sa famille, il aimait passer du temps avec eux. Il préférait juste quand il les voyait pendant les jours comme les autres, quand il n’avait pas l’impression qu’il y avait une atmosphère particulièrement pesante. Peut-être que cette impression, elle venait de lui au final, que personne n’agissait différemment des autres jours et que lui il ne faisait que tout interpréter de travers. Il ne savait pas trop et il pouvait difficilement trouver une réponse concrète à tout ça, parce qu’il était beaucoup trop dans le flou.

Il était un peu à l’ouest quand même aujourd’hui. C’était pas plus mal que la journée soit fériée alors. Ce n’était pas une journée qui était toujours fériée, malheureusement, il s’était déjà retrouvé au boulot, avec l’impression d’être complètement à la ramasse et de devoir quand même donner le meilleur de lui-même, parce qu’il ne pouvait pas se contenter de déprimer dans son coin. Enfin, le plus souvent, il demandait quand même à prendre sa journée et fallait croire qu’on compatissait assez avec lui à l’université pour la lui accorder sans la moindre difficulté. Ces dernières années de toute façon, il n’en prenait qu’à ces occasions là des congés. Les vacances récentes qu’il avait prises pour faire le tour de la Floride ou pour aller visiter Venise, ça avait été exceptionnel. Ça avait été de bons moments qu’il avait passé avec Tessa, loin de New-York et des souvenirs qu’il pouvait avoir dans cette ville. Il aurait bien eu envie de repartir loin d’ici pour le coup. Il se disait, peut-être bêtement et naïvement que tout serait plus simple loin de New-York. « Comme d’hab. » Qu’il répondit à la blonde, en haussant les épaules, comme si c’était une évidence. Il ne savait pas s’il était vraiment un ‘bon garçon’ mais en tout cas, en principe, il respectait toujours les volontés de Tessa. Il aimait la jeune femme, alors il n’avait pas l’intention de la contredire sans raison, pour une histoire de gâteau. Il ne pouvait pas non plus la contredire pour tout ce qu’elle disait d’autre. « J’sais pas. » C’était tout ce qu’il pouvait répondre, parce qu’il ne savait pas grand-chose dans le fond, concernant toute cette histoire et il n’avait pas franchement la tête à y réfléchir de toute façon. « C’est pour ça que t’es pas allée voir tes parents ? » Il ne pouvait pas s’empêcher de poser la question, il n’avait pas envie qu’elle soit restée parce qu’elle voulait s’occuper de lui ou quelque chose dans le genre. Ça faisait un moment qu’elle n’avait pas vu ses parents quand même et il savait bien que l’ambiance chez les Dyer était différente de chez les Adkins-Hobbs, mais il savait aussi qu’elle aimait ses parents, alors peut-être qu’ils lui manquaient quand même et il ne voulait pas qu’elle sacrifie un moment de famille pour lui, même s’il aimait le fait de pouvoir être avec elle. Il appréciait ça tous les jours, mais aujourd’hui, au milieu de son malheur, ça aidait quand même beaucoup. Il esquissa un léger sourire, aux propos de Tessa. « Tu aides beaucoup, tu sais. » Depuis des années, elle l’aidait affronter tout ce qui n’allait pas dans sa vie. Il tait toujours venu vers elle pour trouver le réconfort dont il avait besoin. Elle était sa meilleure amie et ça n’avait pas changé, même s’ils étaient en couple à présent. « J’essaie vraiment d’aller bien, malgré tout. » Pour l’instant, il avait l’impression de s’en sortir pas trop mal. Il tenait le coup tant bien que mal, mais ça n’allait pas durer longtemps si Tessa se mettait à pleurer en face de lui. Il posa sa main contre sa joue, la caressant du bout du pouce pour essayer de la rassurer un peu. « Par contre, si tu pleures, j’vais pleurer aussi et on va pas s’en sortir. » Et malgré les larmes qui lui montaient déjà aux yeux, il esquissa un léger sourire. Il faisait de son mieux pour tenir bon, pour ne pas finir Thanksgiving dans les larmes, alors il fallait qu’elle en fasse de même, sinon, ça allait vraiment être déprimant comme soirée. « J’me sens quand même mieux quand je suis avec toi. » Alors elle ne faisait pas ‘rien’ Tessa. Elle l’avait toujours beaucoup aidé dans cette épreuve. « Je crois pas que j’aurais tenu bon, ces six dernières années, si t’avais pas été là. » Au-delà du fait qu’il aurait peut-être eu du mal à se trouver un appartement, il aurait aussi eu du mal à remonter la poste, si elle n’avait pas été là. Il aimait Tessa de tout son cœur et il ne voulait vraiment pas qu’elle s’en fasse pour lui.

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Rafe Hollins
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MessageSujet: Re: (tessa), thanksgiving. (tessa), thanksgiving. EmptySam 25 Nov - 3:49

my poor heart aches with every step you take
Depuis des semaines maintenant, Tessa savait que cette année Thanksgiving ne serait pas normal, que ce n’serait pas la fiesta idéale où tout le monde sourirait à pleine bouche, sans penser au lendemain où il faudrait reprendre le travail, ou aux mauvaises nouvelles qui pouvaient être si fréquentes, parfois, dans le quotidien. Elle avait voulu rester, alors, en toute connaissance de cause ; ouais, à choisir entre l’atmosphère qui pourrait planer si elle s’était retrouvée chez ses parents, et celle qui flotterait forcément entre Aodren et elle, la blonde avait fait le choix. Depuis son arrivée à New York, de toute manière, chez les Dyer, on avait un genre d’accord tacite, d’acceptation du temps qui passait bien trop vite parfois, et des opportunités trop rares pour vraiment passer du temps en famille. C’n’était pas faute d’aimer ça, du côté de chez Tessa, en tout cas ; bien sûr qu’elle aimait rentrer chez elle, retrouver tout ce qui lui était réconfortant et familier dans l’ambiance qu’elle avait toujours connue, auprès des parents qui l’avaient coucounée et bichonnée pendant toute son enfance et son adolescence, tant et si bien qu’elle avait, souvent, été à mille lieues d’réaliser à quel point la vie d’adulte pouvait être compliquée. Encore aujourd’hui, beaucoup d’gens pourraient argumenter qu’elle n’y connaissait rien, finalement, à c’que c’était de vraiment être une adulte, plongée dans la vie active et indépendante, avec toutes les responsabilités qui venaient. Elle le savait, et tout autant que c’était presque une honte pour elle, à la moindre difficulté, c’était son mode de défense idéal, le refuge familier vers lequel elle retournait toujours. Personne n’arrivait un jour, en ayant totalement pas besoin de ses parents, non ? Aodren lui-même, il avait embarqué dans sa voiture aujourd’hui, pour aller rendre visite aux siens : et quels que soient les âges des différents enfants de la famille Adkins-Hobbs, ils s’étaient tous réunis autour d’une dinde et de vin, pour célébrer Thanksgiving. La famille, c’était important, elle était la première à le dire, Tessa, la première à le savoir et même à en profiter, quand il était question d’argent et de tous les imprévus, parfois compliqués, qui pouvaient frapper les jours qui s’enchainaient. Même sans le soutien permanent de ses parents, la blonde pouvait aussi se targuer d’avoir eu un super colocataire, pour ces trois dernières années : Aodren n’avait jamais été le glandeur qui attendait d’elle qu’elle fasse tout – et même au-delà des tâches mineures, dès qu’il fallait s’occuper de quelque-chose de presque ‘trop adulte’ pour la Dyer, il s’en chargeait, prenant factures en mains, son courage et son téléphone pour aller demander des comptes ici ou là. Et beaucoup de situations avaient été désamorcées de la sorte, souvent, sans même que Tessa n’ait vraiment à être une grande fille ; à vingt-sept ans, c’était pitoyable, non ? Et au fond, que ses parents aient eu l’intention de profiter de ce Thanksgiving pour le lui rappeler ou non, rien que le fait, souvent de parler de sa vie, de raconter ce qu’elle faisait, suffisait à faire remonter la honte jusqu’à elle. Question d’habitude. Elle n’aimait pas l’évidente déception qu’elle diffusait chez les siens, les rêves qu’ils avaient pu avoir pour elle, et qu’elle ne rencontrait absolument pas. Pour répondre à la question d’Aodren, alors, elle se retrouva à soupirer – à croire qu’elle avait parlé trop vite, en amenant sa famille dans la conversation ; « J’y suis pas allée, majoritairement parce que je travaille demain. Alors, ugh, la route, non merci… » elle put au moins plaisanter pour commencer, dans un vague sourire, une voix légère, une critique presque, contre le fait que demain déjà, ouais, ils devraient reprendre leurs jobs à toute allure. « Et puis j’avais envie d’être avec mon petit-ami, mine de rien. » même pour pas grand-chose, juste pour profiter d’un jour de repos où ils seraient là – c’était stupide, non ? Mais souvent, elle avait juste envie de profiter, quand ils avaient une pause et qu’ils pouvaient se concentrer l’un sur l’autre. « Et-… j’pense pas que j’aurais été la compagnie idéale, dans ma famille, non plus. » la fille décevante, probablement, et peut-être même celle qui amènerait Adam comme sujet à la table, avec la dinde et les pommes de terre, parce que plus le temps passait, plus elle y pensait, à son frère perdu depuis trop longtemps.

Mais aujourd’hui, maintenant qu’il était rentré, elle voulait se concentrer sur Aodren, Tessa ; comme elle l’avait dit, elle avait aussi eu envie de rester pour lui – pas par culpabilité, pas par monomanie, focalisée sur sa peine à lui, pas pour s’assurer qu’il n’ferait pas que déprimer ; juste parce qu’il était Aodren, et qu’en ce vingt-trois novembre ou à n’importe quelle date de l’année, il restait la personne avec laquelle elle se sentait le mieux, le plus apte à être elle-même, sans l’ombre d’un jugement venant de lui. Et elle aidait beaucoup – quand bien même la confession d’Aodren sembla la laisser hagarde, Tessa, ce fut probablement le meilleur compliment qu’il put lui faire, aujourd’hui ; la sensation d’au moins avoir accompli ça, passa sur son visage, dans un sourire qui illumina jusqu’à ses prunelles, alors qu’elle l’observait. « J’suis contente de t’aider. » elle était contente, que ce soit d’une certaine façon, toujours c’qu’il avait ressenti avec elle – c’qui faisait qu’il était bien ici, rentré auprès d’elle alors même qu’il s’était senti mal avec sa famille. Ce qui faisait aussi qu’ils étaient colocataires depuis trois ans, meilleurs amis depuis dix ans. Au moins, elle était une bonne amie, niveau soutien, compassion, p’tits et gros coups de pouce, c’était déjà ça. Elle n’était pas la bonne coloc qui pouvait affronter les choses d’adultes, mais elle savait s’débrouiller dans certains domaines. « T’as pas-… besoin d’essayer, avec moi. De faire semblant. » qu’elle clarifia bien assez vite, pinçant les lèvres ; « J’veux dire… comme tu le sens. » voilà qu’elle dégringolait sur ses propres mots, ricanant d’un air gêné – elle ne voulait pas non plus avoir l’air d’une bonne samaritaine qui faisait sa bonne cause en aidant son petit-ami, parce qu’il était triste aujourd’hui et qu’elle voulait bien le montrer. Non, s’il voulait profiter, elle profiterait avec lui ; s’il voulait rester dans son coin, elle pouvait aussi l’accepter. « Et tu peux pleurer. Tant pis si on s’en sort pas ce soir. » et peut-être encore que cette phrase avait un certain ridicule, Tessa n’savait plus, au bout d’un moment, à mi-ricaner de sa bêtise, à retenir le nœud dans sa gorge. Elle aidait, et elle aidait depuis longtemps. Enroulant ses bras autour des hanches du jeune homme, elle l’enlaça contre elle, soupirant d’aise à savoir qu’ils pouvaient parler, qu’ils avaient au moins parlé de ça, et qu’elle pouvait toujours sentir sa présence contre elle. « Ouais… je suis là, avec toi. Peu importe pour quoi. » depuis dix ans d’amitié, six ans à le soutenir à travers ces histoires bien compliquées qui, souvent, pouvaient la frustrer d’être aussi impuissante, juste humaine et incapable d’être omnisciente au point de savoir ce qui était arrivé à James, et offrir toutes les réponses à Aodren. Tout ça, ça comptait toujours, c’était pour ça, autant que parce qu’elle avait envie de passer Thanksgiving avec son petit-ami, qu’elle était toujours là à New York, pour Thanksgiving. Au fond, elle était surtout reconnaissante d’avoir Aodren dans sa vie, alors c’était simple comme ça, de savoir vers quoi se focaliser, en ce jour.
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