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| (alysha), we only live once | |
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Lissa Forbes « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W. /marie.
arrivé(e) le : 02/08/2017
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| Sujet: (alysha), we only live once Sam 14 Oct - 19:36 | |
| yesterday, all the pain seemed so far away Revenir ici lui renvoyait des flashbacks dans la tête: des images aujourd’hui douloureuses, d’un passé qu’elle n’aurait jamais pu imaginer plus heureux. Elle avait été avec Jacob, à l’époque, dans cette salle d’attente, incapable de penser à ce qui pourrait mal tourner, dans la joie infinie qui semblait graviter partout autour d’elle. Et émaner d’elle: on disait souvent que les femmes enceintes semblaient briller d’une joie infinie - Louisa s’était sentie comme ça, comme une étoile au milieu du monde humain, quelqu’un qui n’pourrait jamais plus retomber sur terre. Ça semblait être l’humeur générale dans les salles d’attente pour les femmes enceintes, ça; et aujourd’hui, la brune se sentait faire tâche dans ce décor. Quelle ironie - un coup du sort qui s’était précipité sur elle en un rien de temps. Contrairement aux autres femmes autour d’elle et à la dernière fois qu’elle avait mis les pieds ici, la jeune femme ne passait pas son temps à caresser son ventre de plus en plus rebondi, un sourire niais accroché aux lèvres. Aujourd’hui, elle détestait avoir à lever les yeux de ses ongles qu’elle arrachait à raz, pour lire l’ivresse que d’autres ressentaient à l’idée de devenir parents. Elle n’ressentait aucun de ces plaisirs - et elle ne savait même pas si Jacob les ressentait de son côté, ou s’il était comme elle. Ils n’en parlaient pas; elle n’voulait pas en parler de toute manière. A quoi bon? Peut-être auraient-ils dû faire une thérapie de couple à une époque: désormais, ils étaient un couple divorcé sur le point de perdre un autre bébé - et ce serait à eux, seuls, abandonnés, séparément, d’encaisser ce nouveau coup d’poing du destin. C’était comme ça que Lou voyait son futur jusque-là; comme ça qu’il tournait et tournait dans sa tête, morne et terrible. C’était trop douloureux, trop compliqué et quoiqu’il en dise, c’était pire pour elle. Pire d’avoir porté leur enfant mort dans ses entrailles et de savoir, de savoir au fond d’elle-même, que c’était le même sort qui attendait cet autre bébé faussement miraculé, engendré par les ruines d’un mariage qui était tombé en fumée, désormais. Tout se passait bien, lui disaient pourtant les médecins avec un sourire encourageant. Tout s’était bien passé au début aussi, avant. C’n’était qu’au bout d’un certain temps, quand elle avait commencé à se poser plein de questions et à rêver au futur, que tout était tombé en lambeaux. Que les images crées par son esprit, d’elle-même serrant son bébé tant attendu dans ses bras, étaient devenues une terrible torture qui fissurait son coeur faiblard. Que chaque visage qu’elle avait pu imaginer pour leur enfant, à Jacob et elle, n’était devenu qu’un ‘peut-être’ qui ne deviendrait jamais réalité. Elle s’était soudainement retrouvée dans cet appartement désespérément vide, occupé uniquement pas les souvenirs détruit de leurs espoirs passés et des affaires que tous les deux, avaient commencé à préparer pour la chambre du bébé. Leur bébé. Aussi mal qu’ça pouvait faire, Louisa était toujours cette pauvre femme qui avait embarqué l’échographie de cet enfant dans ses affaires; et combien de fois l’avait-elle fixée, déjà? Désormais, elle allait en avoir une toute nouvelle - encore une fois, son coeur, son âme, ses espérances, sa vie, tout en elle allait être mis en suspens, entre la crainte et le ‘miracle de la vie’. Et elle n’voulait pas y aller.
Elle n’voulait pas que quoique ce soit dans toute cette histoire soit concret; à quoi bon? Pour souffrir encore? Avouer sa grossesse à Jacob avait été assez douloureux comme ça: elle n’savait même pas, pourtant, ce qu’elle aurait fait si ça n’avait tenu qu’à elle. Serait-elle restée muette, jusqu’au bout, jusqu’au jour où elle se serait réveillée dans une mare de son propre sang, réalisant qu’elle avait encore une fois, dans une biologie incontrôlable et immuable créée par son propre corps, tué leur bébé? Ç’aurait été un deuil qu’elle n’aurait eu à porter qu’à elle toute seule; au moins une occasion en moins pour son ex-mari de la haïr comme il la haïssait déjà. Il pouvait poser autant d’questions qu’il voulait, prétendre autant qu’il voulait; elle savait, elle savait la brune, qu’il n’en avait rien à faire, qu’il voulait passer à autre chose, et qu’il l’avait sans doute fait, bien avant qu’ils ne signent les papiers de leur divorce. Pour cette fois alors, il n’était pas avec elle; elle ne lui avait même pas parlé de ce rendez-vous. Pour quoi faire? Si elle devait être honnête avec elle-même, Louisa n’savait même pas si elle avait en elle assez de courage pour attraper son téléphone, et contacter Jacob pour qu’il soit à ses côtés. Pourquoi lui demander ça? Ils n’étaient plus mariés, ils n’étaient plus rien l’un pour l’autre - rien d’autre que deux personnes qui regrettaient sans doute d’être un jour tombés amoureux l’un de l’autre. Il devait le regretter, lui en tout cas, pour avoir voulu rester à New York, pour avoir préféré son job à leur histoire, ou pour avoir si aisément demandé un divorce sans retour possible. A tout ce qui était désespéré et déprimé en la brune, s’ajoutait désormais la rancoeur qui grandissait; c’était injuste qu’elle soit seule entre eux deux, à être celle qui subirait encore toute cette histoire. C’était injuste, terriblement injuste, qu’elle se retrouve à ce même point, dans cette même pièce, avec des souvenirs qui se mêlaient à la réalité des choses. Les événements de toute ce récit étaient faits pour se répéter - et Louisa était faite pour tout affronter toute seule. Peut-être se serait-il forcé de venir au moins pour ce minuscule micro-organisme qu’elle avait dans le ventre, si elle s’était abaissée à le supplier. Mais elle n’l’avait pas fait - elle n’avait pas envie, pas la force de le faire. Elle n’avait pas envie, pas la force non, de le renvoyer droit dans cette histoire. Alors peut-être que pour s’éviter ces peines, il vaudrait mieux qu’elle avorte, ouais; les paroles de son psychiatres, conseils de médecins, tournaient et tournaient dans sa tête avec de plus en plus de virulence - quelles étaient ses autres options, hein? Espérer? Elle était déjà trop paumée pour ça. Il y avait pourtant, là maintenant, partout autour d’elle, des couples remplis d’espoir; on avait dû faire en sorte qu’elle n’tombe pas en même temps que toutes les femmes qui avaient une grossesse difficile, toutes celles qui venaient à couvert d’anonymat avorter, parce qu’elles n’étaient pas prêtes, pas capables d’assumer un enfant. Ce serait remuer le couteau dans la plaie, hein? Y’avait au moins quelques personnes ici et là, pour prendre la jeune femme en pitié, quand bien même personne n’était véritablement capable de comprendre les profondeurs de la peine qu’elle portait au quotidien, sur ses épaules, seule.
Parfois, elle se demandait si partager cette histoire dans ses chroniques du magazine, sur son blog ou même en vidéo pourrait aider. Mais elle reculait à chaque fois - c’était trop personnel, trop douloureux. Encore aujourd’hui, elle n’savait pas comment elle ferait, si jamais un jour, son ventre finissait par poindre; devait-elle l’annoncer autour d’elle, pour mieux faire retomber tout le monde lourdement sur la planète terre, quand elle perdrait encore cet enfant? Ouais, Louisa était stérile, ou incapable d’avoir un bébé, ou biologiquement pas faite pour pouvoir être enceinte - elle n’savait pas, merde, c’qu’elle était. Rien qu’une pauvre femme malchanceuse qui semblait terriblement fertile, mais incapable de mener une grossesse à terme. Pour arranger le tout, la brune était arrivée en avance, et le médecin avait pris du retard; dans le coin de son oeil, elle avait vu une femme, visiblement en fin de grossesse, tourner les pages d’un livre à la recherche d’un prénom pour son futur enfant, si proche de la vie. Son bébé à elle, il serait en vie aujourd’hui, si elle avait été capable d’être une bonne mère. Trop c’était trop, soudainement; tout ce que Louisa put faire, c’est se lever de sa chaise, marcher par automatisme jusqu’aux toilettes - si elle avait pu, elle aurait juste pris la fuite, quittant le bâtiment et laissant toute cette histoire derrière elle. On n’manquait pas de lui rappeler qu’elle risquait sa vie en plus de celle de son bébé si elle se comportait n’importe comment; au bout d’un moment, elle n’savait plus, Lou, si sa vie était vraiment importante. Mais y’avait comme un instinct de survie qui s’battait encore. La tête basse, la brune eut tout juste le temps de passer la porte des toilettes, avant que les larmes n’commencent à déborder du bord de ses paupières; c’était trop dur, c’était trop injuste qu’on lui demande tout ça à nouveau. D’repasser encore et encore par les mêmes stupides rituels qui ne serviraient à rien, qu’on la promette à un nouveau chemin fait de peine et de douleur dont elle n’voulait pas. Très vite, de ses mains accrochée au bord d’un des lavabos de la rangée, Louisa s’retrouva à pleurer, pleurer dans un mix de ces peines ravalées si souvent, au travail, dans le métro, dans la rue, à la maison, et de ces stupides hormones qui la trahissaient. Y’avait personne de toute manière, hein? Occupée à sangloter et à nerveusement essuyer les larmes qui coulaient sur son visage - son si beau maquillage si soigné, quelle idiote elle était - la Shaw ne put que sursauter comme si on lui avait fait la peur de sa vie, quand la porte s’ouvrit à nouveau. Sur une inconnue - une jeune femme que Louisa ne dévisagea qu’à peine, pour mieux se ruer vers le lavabo, faisant couler l’eau. Elle s’en étala une bonne couche sur le visage - tant pis, finalement, si elle devait se démaquiller en plus du reste, les apparences ne trompaient pas ses médecins, à la brune - pour mieux fermer les yeux, faire comme si l’autre n’était pas là; personne n’pouvait aider de toute manière. |
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Invité « Invité » | Sujet: Re: (alysha), we only live once Sam 14 Oct - 22:11 | |
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we only live once
Tu ne savais pas vraiment pourquoi tu avais pris ce rendez-vous. Enfin si, bien sûr que tu savais, mais tu savais également que c'était inutile. Tu voulais t'assurer que tu pouvais avoir des enfants - enfin... un enfant plutôt - malgré ta "condition". Le seul problème était que pour cela tu ne pouvais pas être toute seule, il fallait que ton cher mari apporte sa contribution, mais il ne voulait pas. Et tu pouvais le comprendre ! Tu ne pouvais pas lui imposer une chose pareille. Après tout, en y réfléchissant, même avec de la chance tu ne pourrais avoir que deux ou trois mois avec ton bébé, si tu survivais à l'accouchement, et Ruben devrait l'élever seul. Ton enfant serait orphelin de mère sûrement à sa naissance. Comment tu pouvais ne serait-ce que songer à ce genre de choses ? Tu avais l'impression d'être un monstre. Pourtant tu ne pouvais renier ce désir intense au fond de toi, ce besoin presque, de donner la vie, de laisser une partie de toi après ton départ. Tu avais comme l'impression que ce serait mal de ne pas le faire, et puis tu voulais sentir une vie grandir en toi, tu voulais donner naissance à un être à moitié toi, à moitié Ruben. L'incarnation vivante de votre amour passionné qui se finirait indubitablement en tragédie. Le destin avait décidé que vous n'auriez pas de fin heureuse. Tu ne pourrais pas vieillir aux côtés de Ruben, tu ne pourrais pas prendre ta retraite et te contenter de faire des tartes aux pommes à vos petits-enfants, vous ne pourrez jamais faire ce que les gens amoureux font. Et ça te brisait, bien plus encore que cette petite boule dans ton cerveau. Au final la mort ne te faisait pas peur. En tant qu'étudiante en médecine tu en avais vu des gens mourir, et ça ne t'effrayais pas. Ce qui te terrifiait en revanche c'est qu'on te prive de ton avenir.
Pourtant tu étais là, dans un hôpital du Queens, celui même qui avait découvert ta tumeur d'ailleurs, prête à rejoindre la salle d'attente pour ton rendez-vous avec le gynécologue. Bien entendu Ruben n'était au courant de rien, et tu ne lui dirais pas. Enfin, sûrement pas. Au final un jour ou l'autre ça viendrait dans la conversation, tu oseras sûrement lui en parler comme dans une ultime tentative de le convaindre de te faire un enfant. Mais tu l'aimais beaucoup trop pour insister. Tu préfèrais te sacrifier et faire comme si ça ne t'atteignais pas. Mais si tu étais dans ce cabinet c'est qu'au final tu ne pouvais pas cesser d'y penser, d'envisager l'impensable. En entrant tu remarquas tous ces couples heureux. Ces femmes au ventre rebondi, leurs doigts caressant tendrement l'enfant qui grandissait en elles. Tu regardais les hommes, à la fois heureux et abasourdis, comme s'ils ne réalisaient pas encore vraiment ce qui était en train de se passer. Tu voyais la peur dans leur regard à l'idée d'accueillir un nouveau membre à leur petite famille. Tu te surpris une seconde à imaginer Ruben. A t'imaginer toi. A vous imaginer ensemble vivant cette magie terrifiante. Tu t'imaginais saine et bien portante, sans aucune boule maligne dans ton crâne, prête à mettre fin à tes jours. Mais à vrai dire, sans ça peut-être que Ruben et toi ne seriez toujours pas mariés. A vrai dire tu ne penserais même pas à avoir un bébé. Tu n'y pensais que parce que c'était maintenant ou jamais. D'ailleurs tu savais d'avance ce que le médecin te dirait: tomber enceinte était très dangereux, tu ne survivrais pas à l'accouchement (moins de 5% de chances environ) et l'enfant pourrait ne pas vivre non plus.
En vérité c'était ce que tu voulais entendre. Tu voulais qu'il te dise que c'était impossible. Que tu ne pourrais jamais aller à terme, que l'enfant mourrait ou devrait être sorti de ton utérus avant même d'être viable. Tu voulais qu'il te dise que tu ne pouvais pas avoir d'enfants, que tu étais stérile. Il fallait que tu abandonnes cette idée absurde, ce désir trop grand qui te bouffait de l'intérieur. Soudain, la pression paru bien trop grande. Ces sourires tout autour de toi, ces ventres ronds, c'était trop. Tu partis en trombe et entrait dans les toilettes. Une femme y était déjà, pleurant. "Je vois qu'on a eu la même idée..." Se cacher dans les toilettes pour pleurer un bon coup, un classique. Tu ne pouvais pas blâmer tes hormones en revanche. Quoique, ta tumeur étant logée dans la zone de ton cerveau gérant les émotions... Tu aurais pu blâmer tes connexions synaptiques. Mais façon, la pression était redescendue, tu ne ressentais plus le besoin de laisser des flôts de larmes se déverser. "Est-ce que... ça va aller ?" demandas-tu tout de même avec beaucoup de bienveillance. Après tout, t'étais une gentille, c'était dans ta nature. "Si je peux aider... je dois bien avoir une trousse de maquillage dans mon sac!" Tu avais dit ça dans un sourire, espérant faire sourire cette jeune femme aussi. Après tout, peut-être que te plonger dans les problèmes de quelqu'un d'autre - ou au moins l'aider en quelque façon que ce soit - pourrait t'aider à oublier les tiens.
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