001. + Susie est l'aînée de dix enfants, mais pas exactement tous frères et soeurs. Sa mère est l'une des triplées York, qui ont eu la merveilleuse idée d'élever leurs enfants toutes ensemble et au final, personne ne sait vraiment qui est la mère de qui, pas même les enfants. 002. + Le père de Susie n'a appris son existence qu'il y a huit ans.  Petite frappe d'origine russe, la mère de Susie l'a quitté lorsqu'il a été arrêté et ne l'a jamais informé qu'il avait une fille. Après quelques années en prison pour vol à main armée, il est désormais repenti et fleuriste. 003. + C'est d'ailleurs grâce à son père que Susie a un travail. En effet, du côté scolaire, cela n'a jamais vraiment marché pour elle. Petite, elle rêvait d'être astronaute et en grandissant, de faire des études d'astrophysique. Elle en aurait probablement eu les capacités mais le destin en a décidé autrement. 004. + En effet, bien que dans d'autres circonstances elle aurait pu être une élève brillante, l'environnement à la maison ne lui a jamais permis d'obtenir de bonnes notes. Avec quasiment toujours au moins un enfant en bas-âge, l'effervescence de la maisonnée et le peu d'intérêt que lui portaient ses trois mères, la considérant comme "grande et responsable", elle n'a jamais pu se concentrer et travailler correctement chez elle. Ses notes s'en sont ressenties dès le collège et son dossier ne serait jamais accepté pour les études dont elle rêvait. 005. + Une autre dimension s'ajoute à cela. Si Susie avait l'habitude qu'on se moque d'elle à cause de son mode de vie et de ses trois mères, il a suffi que sa relation amoureuse avec une camarade de lycée se sache pour que s'ensuive une vague de harcèlement scolaire. Entre insultes homophobes et rumeurs sur ses mères, Susie a été poussée à bout et, à 17 ans, elle a fait une overdose volontaire de médicaments. Son plus grand regret, c'est qu'une de ses jeunes soeurs l'ait trouvée, mais elle lui est reconnaissante d'avoir eu la réactivité nécessaire. 006. +Après un séjour en hôpital psychiatrique, Susie a tout de même repris ses études et obtenu son diplôme mais il n'est plus question pour elle de se retrouver avec d'autres étudiants après ce traumatisme. Sa passion pour l'espace reste cependant la même et elle est un puits infini de connaissances sur ce sujet. 007. + Après sa tentative de suicide, son thérapeute lui a conseillé de s'éloigner de son environnement familial pesant et de rechercher son père, dont elle manquait cruellement. A 19 ans, elle a fini par le retrouver et s'est installée chez lui pendant quelques années, venant même à travailler avec lui et prendre légalement son nom de famille. Fière de ses origines, elle a combattu sa peur pour prendre des cours du soir et apprendre à parler le russe. 008. + Après quelques années, Susie s'est décidée à prendre son indépendance même si elle continue de travailler avec son père. Elle a donc intégré une joyeuse bande de colocataires qui lui rappellent parfois un peu trop la vie chez ses mères, mais elle a instauré tout un tas de règles dans l'espoir que la cohabitation se passe mieux. Encore faudrait-il qu'elles soient respectées. (Paula i'm looking at you, the others too). Quoiqu'il en soit, elle apprécie sa place dans la colocation, car plus qu'un personnage autoritaire elle est aussi une bonne confidente et conseillère pour ses colocs. En revanche, elle demeure discrète sur son passé. 009. + Du côté de sa vie amoureuse, il n'y a pour l'instant rien à signaler. Elle a eu plusieurs relations par le passé, avec des hommes comme avec des femmes, mais cela ne s'est jamais bien terminé puisqu'elle est aujourd'hui célibataire. 010. +Quelques infos pèle-mêle : Susie est terrifiée par les chiens et allergique aux fraises, elle ne fume pas et est foncièrement anti-drogues mais ne dit jamais non à une bière bien fraîche, elle a économisé pendant un an pour s'offrir un téléscope ultra performant, sa sonnerie de téléphone est Space Oddity de David Bowie, elle n'écoute quasiment que du vieux rock et ne jure que par les Doors, elle ne regarde jamais la télévision, elle nourrit une passion étrange pour le jean et sa garde-robe regorge de pantalons, shorts, chemises, vestes de cette matière. Récemment, elle a même acheté des escarpins en jean. Oui.

âge + 20 ans disponiblité + 5/7 cet été, on verra en septembre fuseau horaire + France personnage + inventé où avez vous connu le forum + C'est Daisy la vilaine qui me fait craquer    qu'en pensez vous + au top ! votre mot de la fin + Le bacon c'est la vie.

La boutique était déserte et Susie seule au milieu, assise à son comptoir, attendait. En attendant, elle songeait. On était le 3 mai, date fatidique, date anniversaire du jour où, huit ans plus tôt, elle avait frappé à la porte de Sevastian Isakovitch pour lui annoncer qu'elle était sa descendance. La belle affaire. Ce jour-là, peut-être, il lui avait sauvé la vie. Il lui avait donné la vie. Il lui avait offert un passé, une histoire, des origines, un foyer aux bras grand ouvert. Où elle était vue et reconnue et aimée, loin de ce qu'elle avait connu en grandissant alors qu'elle ne se sentait qu'une enfant parmi d'autres, peut-être même à part des autres. Parfois, cela lui manquait d'entendre la porte de sa chambre s'ouvrir la nuit, de sentir se glisser dans son lit l'un ou l'autre de ses frères et sœurs - car c'était bien ce qu'ils étaient tous en dépit du sang différent qui voulait dans leurs veines. Cela lui manquait d'être celle à qui ils confiaient leurs problèmes et leurs cauchemars. Depuis qu'elle avait quitté le nid, Susie s'était beaucoup éloignée d'eux et parfois, elle se demandait s'ils lui en voulaient, si elle leur manquait aussi. Mais malgré ces questionnements, elle ne regrettait pas son choix même s'il avait signifié les abandonner un peu derrière elle. Il s'était agi alors d'une question de survie.

La survie, elle l'avait obtenue. Le bonheur avec, et elle n'avait réalisé qu'une fois auprès de son père, son repère, qu'elle n'avait jamais connu cette sensation auparavant. Bien sûr, elle avait connu des joies et autant de peines, mais le bonheur était une notion qui lui avait échappé jusque là. Le bonheur c'était de se rendre aux cours du soir où elle apprenait le russe, la fierté de balbutier ses premiers mots soviétiques comme celle de côtoyer des gens de son âge. Et de se sentir aimée, protégée, lorsqu'elle rentrait à la maison.
Depuis, Susie avait appris à voler de ses propres ailes et elle avait un nouveau foyer, mais son lien avec son père restait inchangé. Et ce soir elle dînait chez lui, pour un anniversaire de leurs retrouvailles. Son regard balaya les fleurs, en quête de la plus belle composition qu'elle pourrait apporter pour garnir la table. Depuis le temps qu'elle travaillait ici, les plantes n'avaient plus le moindre secret pour elle.

Le téléphone de Susie vibra, la tirant de sa rêverie. A l'écran s'était affiché un message dans la conversation regroupant tous les colocataires. Sleepy dit : Au secours, plus de PQ!!!!! URGENT!!!! Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Je suis au taff, parce qu'il y en a certaines qui travaillent je te rappelle. Peux pas dépanner, je rentre tard. La prochaine fois vous lirez mieux la liste des courses ! Bon courage Elle eut un petit rire en passant la conversation en mode muet et rangea son téléphone. Non qu'elle ne compatisse pas au malheur de ses colocataires (quoi qu'ils l'avaient bien cherché, il manquait toujours quelque chose quand ce n'était pas son tour de faire les courses), mais on était mercredi, et il était bientôt 14h30. Bollywood allait bientôt arriver. Un jeune homme des plus charmants, qui venait chaque semaine à la même heure depuis six mois, pour acheter toujours le même bouquet. Si elle le considérait au départ comme un client comme les autres, elle avait fini par s'attacher à lui, un peu, un peu trop peut-être. Et pourtant ils ne savaient rien l'un de l'autre. Elle ne savait pas ce qui l'avait mis dans un fauteuil roulant, ni pourquoi il avait toujours cet air triste en achetant ses fleurs. Elle savait seulement qu'il avait des origines indiennes et qu'il aimait la musique, ce qui l'avait poussée à lui donner le surnom de Bollywood, tout comme lui la surnommait maintenant Blue Jean. Et elle savait aussi que s'il arrêtait de venir, elle s'en trouverait beaucoup trop malheureuse à son goût. Après tout ce n'était qu'un client.
Un bruit de clochettes retentit lorsque les portes coulissantes s'ouvrirent sur le fauteuil roulant. Un sourire étira instantanément ses lèvres. « Salut Bollywood ! Ton bouquet est prêt, le même que d'habitude. » Elle se prit à rêver qu'un jour, ce serait à elle qu'il offrirait les fleurs.