♦ Meet me under the stars



Cela faisait un moment déjà que l'agence avait fermé ses portes et que les employés avaient quitté les lieux. Cependant, Ryder savait qu'elle serait là. Elle était presque tous les soirs à travailler jusqu'à pas d'heure. Ryer l'avait remarquée, il avait bien vu qu'elle restait seule, tard le soir, et il s'était dit que ce soir il allait tenter sa chance. Non pas qu'il pensait pouvoir la conquérir ou quoi que ce soit, à ses yeux cette femme était totalement inaccessible. Comment pourrait-il un jour avoir une chance avec une femme comme elle ? Il savait qu'il avait le physique pour faire tomber n'importe quelle minette mais elle, Carmen escobar, était loin d'être une minette, c'était une tigresse féroce. Et bien qu'il espérait la dompter un jour, il doutait grandement d'y parvenir. Cependant ce soir là il décida qu'il était temps de mettre toutes les chances de son côté. Alors il était parti faire un tour du côté de Chinatown, il était entré dans le premier restaurant qu'il avait trouvé en sortant du métro et avait commandé pratiquement l'intégralité de la carte. Une fois les bras bien chargé comme s'il rapportait à manger pour dix personnes, il reprit la direction des quartiers de GQ. Il entra dans l'immeuble, sauta dans l'ascenseur pour gravir les nombreux étages puis sorti là où il y avait la plus grande salle de réunion. Carmen était toujours dans cette salle quand elle travaillait le soir, du moins c'était là qu'il l'avait aperçue mais à vrai dire il ne restait pas assez longtemps pour en être véritablement sûr. Quoi qu'il en soit c'est vers là qu'il se dirigea et sur ce coup il avait bien joué: les lumières étaient allumées. Il s'approcha et toqua à la porte. Il attendis quelques secondes avant d'entrer. "Bonsoir." commença t-il simplement. Il se sentait soudain un peu ridicule face à sa patronne comme ça, à l'improviste. "J'ai vu que vous travailliez encore tard ce soir. Je me suis dit que ça vous plairait d'échapper aux sandwichs un peu douteux du distributeur pour une fois." Il désigna alors les sacs qu'il tenait dans ses mains. Il s'approcha de la table et déposa tout. "Je ne savais pas trop ce que vous aimiez alors j'ai pris un peu de tout." dit-il alors en se grattant la tête. C'est alors qu'il réalisa. "Vous aimez la nourriture chinoise au moins ?" La bonne idée aurait été de se renseigner avant d'acheter la moitié du restaurant. Mais bon au pire c'est pas grave il remporterait tout et ça lui ferait les repas de la semaine, de toute façon c'est plus ou moins ce qu'il mangeait. Il ne cuisinait pas. Soit il mangeait aux buffets pendant les shootings, soit au resto avec ses potes ou le boulot et quand il mangeait chez lui il se faisait livrer. A vrai dire son frigo était rempli presque uniquement de restes de pizzas et de packs de bière. Il n'avait pas encore 21 ans mais avec son joli minois et son charme il arrivait toujours à en acheter, mais généralement on ne lui demandait même pas sa carte d'identité.

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Elle se pince le nez face à son ordinateur qui lui semble beaucoup trop lent pour elle. Les machines c'est bien mais elle doit bien se rendre à l'évidence qu'au moindre petit bug, elle est paumée. Soufflant fortement, elle délaisse sa bécane le temps de se reconcentrer sur les papiers qui ornent son bureau. Quelque chose qu'elle connait bien. Sous un énième CV, elle récupère les maquettes du prochain numéro. Elle l'observe, regarde les couleurs. C'est ce qu'elle a demandé oui, mais quelque chose la dérange. La police est trop voyante comparée au fond. Elle sort son petit bloc à post it et commence à annoter. Il vaut mieux qu'elle fasse ça maintenant que son équipe puisse modifier à temps. Alors elle écrit, pose ses petits mots tout au long de sa découverte. Quelques erreurs, parfois la typographie qui n'est pas la bonne. Même si elle est rédactrice en chef, c'est elle qui gère ça. Le thème du mois prochain c'est la sensualité, tout ce qu'elle aime. Alors c'est plutôt simple pour elle de se plonger dans la lecture. Le temps passe, comme d'habitude. Depuis que sa fille ne vit plus avec elle, elle se permet de rentrer plus tard. Beaucoup plus tard. La plupart du temps les rues sont désertes. Mais elle est sa propre patronne alors elle fait ce qu'elle veut. Du moment que le travail soit fait à temps, c'est l'essentiel. C'est peut être pour ça qu'elle ne remarque pas tout de suite que quelqu'un se trouve à la porte. Trop concentrée dans son travail. Elle répond machinalement à la personne d'entrer, toujours le nez posé sur sa lecture. Un bonsoir résonne, elle lève enfin la tête. Observant le jeune homme, elle retire ses lunettes et souris. " Bonsoir. " Que venait il faire par ici à cette heure là. Parce que oui, elle venait de laisser glisser son regard sur l'horloge de son bureau. Il s'approche d'elle avec un sac de nourriture. Ce qui lui dit la fait sourire mais malgré tout elle s'interroge. " Vous m'observez pour savoir ce que je mange le soir ? " Elle était taquine, voulant le mettre mal à l'aise. Parce que c'était comme ça qu'elle agissait. Elle débarrassa un coin plus large de son bureau pour lui permettre de déposer ses victuailles. " Ca me va en effet. " Elle n'osait pas lui dire qu'un simple Mcdo aurait pu la combler, son image en prendrait un coup. Elle range ses lunettes, ferme son ordinateur et entasse ses papiers dessus. Si il y avait quelque chose qu'elle n'appréciait pas, c'était les documents tâchés. " Et bien, tout l'étage est invité à manger ? " Vu la quantité de nourriture, elle était en droit de se poser la question.

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Tu te sentais un peu gêné seul avec elle. Non, pas gêné. Intimidé. Oui c'était ça, tu étais intimidé par cette somptueuse femme qui se tenait devant toi. En même temps comment ne pas l'être ? Elle était belle, intelligente, puissante, sexy... Les qualificatifs ne manquaient pas. Du moins pas à tes yeux. Mais enfin tu avais pris ton courage à deux mains et tu étais allé la confronter. Tu savais qu'il ne se passerait rien, bien sûr tu rêvais de certaines choses, mais il fallait un premier contact d'abord. Et voilà où tu en étais. Le premier contact était établi. Maintenant il allait falloir bien gérer. "Ou alors ça montre que moi aussi je bosse tard ? Ce serait sûrement plus crédible si j'étais pas un des mannequins." lâchas-tu, comme une tentative de blague. C'était nul mais bon, c'était assez difficile d'être naturel, drôle et compagnie avec sa patronne. Visiblement ce que tu avais pris à manger lui convenait, tu fus instantanément soulagé. Faut dire tu voulais pas paraître pour un boulet aux yeux de ta patronne ! Quoi que, c'était peut-être déjà fait en fait. Au pire tant pis, elle te renverrait pas pour si peu. "Je me suis peut-être un peu emballé, en effet." t'exclamas-tu en sortant un à un tous les plats. Au fur et à mesure que tu les sortais tu te rendis compte que ouais, ça faisait un peu beaucoup mais bon, ce serait pas perdu. Au pire tu donnerais les restes aux sdf en face de chez toi, ceux qui traînent à central park la nuit. "Vous vous tuez à la tâche. Vous prenez jamais vos soirées ?" Même si la question pouvait presque sonner tendancieuse ce n'était absolument pas le cas. Pour le coup c'était une question tout à fait innocente. Après tout, pourquoi pas essayer d'en savoir plus sur elle ? Tu étais sûr qu'elle cachait bon nombre de secrets ou même de choses insignifiantes qui décalent avec le genre qu'elle se donnait. Tu es certain que Carmen Escobar n'est pas ce qu'elle semble être.

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Elle aimait s'amuser de ça, de son charme, de ses réparties un peu piquantes. Et le jeune homme ne marchait pas là dedans, pas totalement. Il tentait de mêler humour à sa réponse ce qui la fit sourire. Au moins elle n'avait pas à faire à un de ces mecs totalement interdits face à elle qui n'arrivaient pas à aligner deux mots. Elle savait qu'elle imposait un certain respect mais tout de même, elle n'avait jamais mangé personne. " Oui j'aurai plus pensé que tu t'étais perdu. " Elle l'observe, cherchant à déceler pourquoi il était là si tard au final. Personne ne s'était inquiété de son régime alimentaire du soir à part les collaborateurs avec qui elle avait parfois des réunions nocturnes. Mais dans ces cas là, c'était différent. Carmen ne connaissait même pas le prénom du jeune homme. Enfin sa tête lui disait quelque chose parce qu'elle se rappelait l'avoir repéré, mais elle avait un gros soucis avec les prénoms. C'est bien pour ça d'ailleurs que la plupart des employés de la boîte se voyaient affublés de surnoms. C'était bien plus simple ainsi. Elle débarrassa son bureau pour le laisser s'installer, s'accordant une pause. Visiblement il mangerait avec elle ce soir. Enfin elle avait bien compris qu'il ne faisait pas juste la livraison. Avoir un peu de compagnie n'était pas de refus même si ce n'était pas ce qu'elle avait prévu à la base. Elle lui fit un commentaire sur la quantité de nourriture qu'il avait apporté et il fut bien d'accord avec cet élan de générosité. " Je pense aussi. Tu restes manger avec moi du coup ou bien tu as une casquette de livreur cachée quelque part ? " Avec l'odeur alléchante des plats, elle n'allait certainement pas attendre pour manger donc oui, elle allait s'occuper de tout ça maintenant. Elle regardait les plats avec envie, s'imaginant le moment où ils allaient finir dans sa bouche. Doucement elle attira à elle une première barquette de riz cantonais ainsi qu'un petit bol destiné à accueillir sa part. Elle se servit et récupéra les baguettes qu'elle divisa pour mieux attraper son repas. Une nouvelle question arriva. " Je ne me tue pas à la tâche disons que j'aime le travail bien fait. Et puis personne ne m'attend chez moi alors j'ai du temps devant moi. " Elle engloutit quelques gorgées de riz avant de fixer le jeune homme. " Et toi ? Qu'est ce que tu fais ici à manger avec ta patronne ? " Elle pointe les baguettes vers lui, telle une maitresse d'école attendant une réponse. " Au fait, tu peux me rappeler ton prénom ? "

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"Pas de casquette de livreur. Et à vrai dire j'ai vraiment envie de goûter le boeuf mariné aux épices !" t'exclamas-tu en t'installant confortablement dans le siège et en prenant la petite boîte qui contenait justement le plat en question. A vrai dire tu avais dit le premier plat qui t'étais venu en tête, mais maintenant que tu l'avais dit c'était vrai que ça avait pas l'air mal. Alors tu ouvris la boîte, sorti les baguettes et goûtais le plat. Tu écoutais alors Carmen te dire qu'elle rentrait tous les soirs dans une maison vide. "Vous n'avez aucune famille ici ?" demandas-tu. C'était assez triste en y pensant. Tu ne t'imaginais pas être seul ici. Bien sûr tu avais ton propre appart et tu vivais seul mais en vérité tu ne restais jamais chez toi bien longtemps, toujours dehors avec des potes ou avec ta famille. Tu n'étais jamais vraiment seul en somme. "Euh... me mettre en bonne postion pour avoir une promotion ?" t'exclamas-tu avant de laisser échapper un rire. "Non, en vérité je ne crois pas qu'il y ai une réponse acceptable. Je me suis juste dit que vous apprécieriez de ne pas passer la soirée seule à travailler pour une fois." Difficile d'admettre que tu voulais créer une ouverture pour espérer un jour qu'il se passe quelque chose avec elle, bien sur rien de défini pour le moment tu voulais pas trop te faire de films. Tout ce que tu savais pour l'instant c'était que tu étais vraiment très attiré par elle et par l'image qu'elle renvoyait et tu n'avais qu'une envie c'était la découvrir un peu plus sur elle. "Ryder. Banks. Ryder Banks. Vous vous en souvenez sûrement pas mais... vous m'avez abordé sur Times Square alors que je faisais des portraits. Ca va paraître stupide hein mais vous avez changé ma vie en m'offrant l'opportunité de travailler ici." Tu avais l'impression dans faire trop sans le faire exprès, c'était assez étrange comme sensation. Ou peut-être que tu étais pas encore assez à l'aise pour être totalement détendu et normal avec ta patronne. Le problème était surtout que tu la voyais seulement comme ta patronne il faudrait qu'elle se livre un peu pour que tu n'aies plus cette impression. Mais comment arriver à la faire se livrer à un de ses employés ? "Oh j'ai failli oublier, j'ai une bouteille de vin. Ils offrent une bouteille quand on fait une grosse commande !" C'est alors que tu remarquas qu'il n'y avait pas de verres.

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Le jeune homme lui dit qu'en effet, il n'est pas là juste pour lui livrer son repas. Mais bien pour déguster. Surtout un plat en particulier. Carmen sourit en le voyant faire, il avait bien prévu son coup celui là. Mais elle aimait ça, cette audace. Même si par la suite il se montrait plutôt curieux. La latine ne s'en formalisa pas tant que ça. Parler d'elle elle n'en a pas l'habitude mais ce n'est pas pour autant qu'elle va le remballer. " Oh si, j'ai ma fille mais elle a pris son envol maintenant. " D'ailleurs elle a surement le même âge que le jeune homme qui lui fait face actuellement. Mais bon, ça lui allait très bien comme vie ça. Elle travaillait tellement qu'elle n'avait pas le temps de penser qu'elle était seule de toute façon. Elle l'interroge à son tour. Après tout, vu son âge, il pourrait tout simplement passer la soirée avec des potes plutôt que d'être là avec sa patronne. Sa réponse la fit sourire néanmoins. Un promotion, sachant qu'il était mannequin c'était compliqué. A moins qu'il ne vise un autre poste dont la brune n'avait pas idée. Mais il se reprit de toute façon alors elle balaya cette question d'un revers de pensée, se concentrant sur la suite de ses paroles. " Je vois, c'est par pu altruisme alors. Mais bon c'est une bonne raison alors merci. " Elle lui sourit picorant les plats qui se trouvent face à elle. On dit que l'appétit vient en mangeant et elle doit avouer que c'est bel et bien le cas ce soir. La faim arrive et elle ne se prive pas pour l'étancher. Son prénom lui échappe, mais ça, c'est quelque chose d'habituel chez elle. Elle voit tellement de personnes passer que c'est bien compliqué pour elle de se souvenir des noms et prénoms de chacun. Lorsqu'il lui explique leur rencontre, elle tilte, elle s'en souvient. Oui, c'est évident maintenant mais c'est vrai qu'elle avait oublié son identité. " Et bien si j'ai changé ta vie alors. Mais oui, je me souviens de toi. Je suis contente de voir que tu te sens bien par ici. Ca va le métier te plait ? " Elle est comme ça Carmen, elle s'inquiète de tout. Parce qu'elle veut que son entreprise prospère dans de bonnes conditions. Et puis il dit le mot magique. Vin. Les yeux de la brune s'illumineraient presque. " Quelle bonne idée ! Attends je dois avoir des verres quelque part. " Oh ça oui, elle en avait toujours des verres. Elle fait rouler sa chaise jusqu'au petit bar un peu plus loin et l'ouvre pour en sortir deux verres. Elle revient et les pose sur le bureau, laissant le soin au jeune homme de les remplir. " Et toi alors ? Aucune famille ou copine qui t'attends ce soir ? C'est bien triste pour un jeune homme comme toi que d'être coincé avec un tyran pour la soirée non ? " Elle était consciente du surnom qu'on lui donnait même si elle était loin d'être aussi exécrable qu'on pouvait le laisser penser. Mais cette image lui plaisait un peu au fond, celle d'être crainte. Du moment qu'elle soit respectée après tout.

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Il était tard et pourtant voilà que tu étais là, assis à une table seul avec ta patronne, à manger des plats chinois et à discuter de tout et de rien. Enfin surtout du boulot pour le moment. En tout cas tu avais fait de grands progrès jusqu'à présent, c'était déjà pas mal, tu étais plutôt fier de toi. Maintenant tu étais certain qu'elle se souviendrait de ton nom. Enfin tu l'espérais en tout cas. "Ouais être mannequin est plutôt cool. Mais je sais qu'il va falloir que je me trouve une autre voie. Après tout c'est une carrière qui ne dure jamais bien longtemps." commentas-tu alors. Tu lui parlas alors du vin. Elle se leva et attrapa des verres. Tu ne préféra pas demander pourquoi elle gardait des verres à vin dans cette salle. Elle les posa devant toi, tu pris donc la responsabilité de les remplir. Tu n'aimais pas tellement le vin. T'étais plus simple comme ça: une bière ça te suffisait. Mais bon, tu n'allais pas dire non à ça, boire un verre de vin avec ta boss, t'aurais pas pu rêver mieux pour cette soirée! "Bien heureusement pour moi ce n'est pas le cas. Aucun tyran à l'horizon." répondis-tu en souriant, levant ton verre pour le faire tinter contre le sien avant d'en boire une gorgée. C'était pas si mal, même si tu trouvais le goût un peu... âcre. Tu préféras ne pas penser à ta fiancée, ni en faire mention. De toute façon pour toi c'était déjà fini entre elle et toi, il fallait simplement que tu officialises les choses. "Excusez moi d'avance de parler librement mais, je pense que vous vous donnez simplement l'image de la patronne toute puissante, froide et distante ou comme vous dites tyrannique. Je suis sûr que vous cachez plein de secrets et de détails sur votre vie auxquels personne ne penserait à songer. Je suis sûr par exemple que vous aussi vous aimez les fast-food, la bière et les vidéos de chats sur internet." fis tu soudain avant de réaliser la montagne de conneries que tu venais de débiter. "Il est trop tôt pour accuser le vin pas vrai ?" repris-tu alors en esquissant un petit sourire gêné. Tu espérais simplement qu'elle ne s'énerve pas contre toi ou quoi que ce soit, pas de réaction négative en tout cas. Après tu n'avais rien dit de mal en soit, seulement te montrer aussi honnête avec une femme qui était ta patronne pouvait vite devenir dangereux.

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Il semblait avoir la tête sur les épaules ce gamin. Lui dire qu'il pensait déjà à autre chose parce que mannequin ne durait pas, oui c'était quelque chose dont elle n'avait pas vraiment l'habitude. Elle a plus souvent à faire a des jeunes gens qui font ce métier en pensant qu'ils vont devenir célèbres du jour au lendemain et que leur cachet suffira à les faire vivre toute leur vie. C'est amusant donc de le voir comme ça, face à elle. " Et tu as déjà des pistes ? Enfin t'as encore de la marge avant de devenir hasbeen dans ce milieu, t'es jeune, en bonne santé, beau gosse et bien foutu, ça devrait te laisser quelques années devant toi. " Elle n'est pas avare en compliment mais ce n'est pas quelque chose qu'elle sort si facilement. Mais c'était différent avec lui, c'était elle qui l'avait amené dans son magazine. Alors elle se sentait un peu responsable de lui. C'était étrange dit comme ça mais c'était le cas. Les verres servis, il trinque avec elle, lui expliquant qu'il n'y avait pas de tyran à l'horizon. Elle tique légèrement et hausse un sourcil face à ses paroles. Elle se demande même si il ne lui ment pas pour lui faire plaisir. Pour garder la face devant elle. Mais ça, c'est le problème de confiance qu'elle a. On l'a trop déçue par le passé pour qu'elle ne s'inquiète pas maintenant. Elle boit son verre en tentant de démêler le vrai du faux mais il reprit la parole. Ce fut peut être le moment des explications. Et ce qu'il lui dit la laisse sur le cul. Au sens littéral du terme. Elle ouvre la bouche et la referme. Deux fois. C'est rare que quelqu'un lui ôte les mots de la bouche et pourtant, il avait réussi son coup. Elle se reprend après avoir toussoté légèrement. " Je ne pense pas que le vin soit en cause en effet. " Elle en reprend une gorgée avant de planter son regard dans le sien. " Et qu'est ce qui te fait croire tout ça ? " Elle attend sa réponse parce que ça l'intéresse. Pour l'instant elle garde l'avantage. Il ne peut pas se douter qu'il a raison, simplement penser qu'il a pu la vexer. Alors elle attend pour lui dévoiler la vérité parce qu'elle finira par le faire. C'est rare qu'on arrive à la percer à jour. Même si les vidéos de chat c'est pas son truc non plus mais les fast food c'est vrai qu'il a vu juste. Et la bière également mais pour le coup elle préfère une bonne bouteille de vin. Disons que Carmen c'est un beau mélange de tout. On ne peut pas la percer à jour pour ça, elle a des goûts bien trop éclectiques. " Tu ne m'as pas répondu, il n'y a personne qui t'attend ? " Il semble éviter la question, chose que n'apprécie pas Carmen. Il peut lui dire qu'il ne veut pas en parler mais pas éluder comme ça. C'est impensable pour elle. Enfin il vaut peut être mieux ça qu'un mensonge après tout.

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"Oh et bien merci du compliment !" répondis-tu un peu gêné. Mais bon, après tout t'étais mannequin, alors beau gosse et bien foutu, forcément tu devais l'être, même si au fond tu ne faisais rien pour. T'étais pas vraiment un grand sportif. "Et non j'ai pas vraiment de piste mais je me dis qu'un truc en rapport avec le dessin ou la photo ce serait cool. J'aimerais m'y remettre. L'art ça me manque." répondis-tu avant de prendre une autre portion de viande épicée que tu adorais sans pourtant réussir à savoir ce que c'était exactement. Tu lui fis alors part de ce que tu pensais, du fait qu'elle n'était pas un tyran et qu'elle était comme tout le monde au fond. Et bien que tu le regrettas par la suite, de peur qu'elle t'en veuille d'être honnête même si t'avais pas vraiment dit de mauvaises choses au fond. "Un préssentiment je suppose ?" Tu ne pouvais pas lui dire que tu l'observais quand t'en avais l'occasion, tu ne pouvais pas lui dire que tu sentais quelque chose de spécial émaner d'elle, tu ne pouvais pas lui dire qu'au final c'était plutôt ce que tu espérais voir en elle. "Je sais pas mais... vous régnez sur cette compagnie d'une main de maître mais je ne vous ai jamais vu faire quelque chose qui ne soit pas dans les intérêts de GQ ou de ceux qui y travaillent. Pour moi ce n'est pas un tyran ça. Et puis vous ne pouvez pas aimer seulement les vins élégants et les dîners d'affaire trois étoiles, pas vrai ?" demandas-tu en rigolant. Tu commençais à te sentir un peu plus à l'aise. C'était assez libérateur de pouvoir te lâcher comme ça, bon évidemment pas totalement. Tu ne savais même pas si c'était possible. Mais déjà tu te sentais un peu plus à l'aise face à ta patronne. C'est alors qu'elle te redemanda si quelqu'un t'attendais chez toi, tu n'avais pas répondu à la question. "Non personne, je vis seul." répondis-tu. Ce n'était pas tout à fait un mensonge, ni tout à fait la vérité. Tu étais bien fiancé mais après tout elle et toi ne viviez pas ensemble ! Tu vivais bel et bien seul, tu n'avais pas menti sur ce point. "Enfin... non pas tout à fait seul." repris-tu finalement. "J'ai un chien. Donc techniquement j'ai bien quelqu'un qui m'attends en fait. Vous avez des animaux Mrs Escobar ?"

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Si elle l'avait mise mal à l'aise, ce n'était pas intentionnel. Ou presque pas. Elle le taquinait plus qu'autre chose même si elle pensai vraiment ce qu'elle avait dit. Mentir ce n'était pas dans ses habitudes mais elle ne délivrait pas les compliments comme ça habituellement. Enfin, de toute façon, ça lui permettait de rire un peu. C'est lui qui avait décidé de lui tenir compagnie alors tant pis, il devrait supporter ses petites taquineries. " Ah oui la photo ça peut être intéressant en effet. Au lieu d'être devant l'objectif tu te retrouverais derrière. " Carmen aime quand les gens évoluent. Il ne faut jamais se cantonner à qu'une seule chose dans la vie. Même si elle sait ou elle en est et qu'elle s'est battue pour être là aujourd'hui, son métier lui offre assez de possibilités pour qu'elle ne s'ennuie pas. Ils continuent de picorer dans les plats, la brune voulant goûter un peu à tout. Après tout si il avait fait l'effort d'en amener autant, elle pouvait lui rendre honneur. Même si ce n'était que quelques bouchées. Il lui dit que c'est par un pressentiment qu'il la voit de cette manière. Elle ne comprend pas vraiment mais bon visiblement elle devrait se contenter de cette réponse. Il l'intrigue un peu. Ce gamin qui vient la voir dans son bureau à cette heure là pour lui apporter à manger. Ce n'est pas habituel tout ça. Et ça ne lui déplaît pas non plus. Elle n'aime juste pas ne pas comprendre par contre. Elle ne sait pas si c'est pour ça qu'il se reprend, qu'il développe le fond de sa pensée. Mais elle l'écoute, grignotant un peu de riz. " C'est vrai, pour moi les intérêts du magasine passent avant. Même si pas tout le monde ne le voit de cette façon. Je peux parfois être un peu trop directive je le sais. Enfin, tant que ce magasine aura besoin de moi, je serai là. " Elle lui sourit, bien contente de voir que quelqu'un comprenne tout ce qu'elle peut faire pour GQ. " Et les vins c'est mon pêché mignon, par contre en effet, les diners trop guindés ce n'est pas mon truc. Je vais même te dire un secret, je suis une grande fan des fastfood. " Elle rigole en lui révélant cette petite partie cachée de sa vie. " Seul ? " Elle est étonnée Carmen. Un beau garçon comme lui. Enfin il a le temps avant de se marier et faire des enfants mais généralement a cet âge ils sont soit en colocations soit avec les petites amies. Et il lui dit que non finalement. Elle tique en se demandant comment il a pu oublier ça visiblement. Et puis elle éclate de rire. " D'accord un chien. J'ai un chat moi. " Elle n'est pas très chien la latine. Elle doit bien le reconnaître. " Et sinon alors, parle moi un peu de toi. Je ne sais pas grand chose à part que tu préfères passer ta soirée avec ta boss plutôt que de sortir t'amuser avec des potes et que tu as un chien. "