Sujet: you shine brighter than anyone does (adrian) Sam 1 Juil - 20:06
when you smile i melt inside
adrian & jade
Pour dire vrai, je ne savais vraiment pas trop ce que je foutais là. Il était vingt-trois heures passés, et normalement, les soirées du samedi soir étaient sensées être cools... Et là, c'était pas trop le cas. Enfin, c'était surtout très très bizarre. Et tout ça, c'était la faute d'Enzo. Comme la plupart des samedis, il avait envoyé un message à chaque membre de la bande. Ce soir, il avait un plan pour sortir. Une soirée "super cool", d'après lui, dans un quartier "super branché". Et comme des supers cons, on l'avait cru... Enfin, surtout moi. Je crois que Nate avait vu le coup venir et, un peu timidement, il m'avait dit qu'il allait passer la soirée avec son amoureux secret ou je ne sais plus quoi. Bref, ce lâche m'avait abandonné à mon triste sort. Talhia voulait se reposer pour ses partiels à venir et Lizzie avait clairement dit que cette soirée ne la branchait pas du tout. Nina était malade et Elliott faisait, je ne sais quoi, comme d'habitude. Bref, j'étais seule, dans ce grand loft aux murs immaculés. J'étais tombée en plein cœur d'une exposition d'art un peu bizarre. Non pas que l'art ne me plaisait pas, mais là, c'était vraiment super chelou. Y avait des statuts, des tableaux blancs avec des coups de pinceaux que mon petit frère de sept piges aurait pu faire. Tous étaient superbement bien habillés, sirotant leur coupe de champagne tout en commentant les œuvres "tellement inspirantes". Des snobs, voilà ce qu'ils étaient. Des trous de balle n'y comprenant rien à l'art - du moins, pas plus que moi - et se voulant juste au bon endroit, avec les bonnes personnes. Et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre pourquoi Enzo nous avait traîné ici : une jolie nana aux jambes fines et élancées l'intéressait. De toute façon, une paire de nichons et on le perdait le pauvre Enzo. Du coup, je me retrouvais seule, avec ma coupe de champagne, tentant de noyer ma peine dans l'alcool alors que personne ne semblait vouloir répondre à mes messages. La vie était cruelle et j'avais presque envie d'enfoncer ma tête dans cette drôle d'oeuvre toute mole et colorée postée devant moi. C'était sensé représenter quoi ce truc ? Un caca supersonique ? Putain, j'étais tombée bien bas, c'était franchement l'horreur. Même la musique était chiante, du genre musique d'ascenseur. Et, comme un miracle venu de nul part, Enzo débarqua, tout sourire. "Mec, c'est vraiment pourri cette soirée, j'crois que j'vais me barrer !". Pas le temps d'enfiler ma veste en jean que mon pote entourait mes épaules de ses bras. "QUOI ? Non ! Reste, tu vas voir, ça va être cool !". Il avait déjà plus d'un coup dans le nez et je voyais bien qu'il était sur le point de conclure. Et puis, il me regardait avec ses petits yeux là... Arf, je finissais par soupirer. "Bon... okay...". Un énorme sourire illumina son visage et rapidement, sa voix enjouée brisa la quiétude de l'endroit. "SUPER ! Bouge pas, j'vais chercher du champagne...". Je lui aurais bien dit de prendre un truc un petit peu plus fort, mais ce débile était déjà bien loin, se fondant dans la masse et je le perdais alors de vue. Ô tristesse. Je terminais alors ma coupe d'une traite, l'abandonnant sur une table pas très loin alors que je commençais à m'impatienter. Enzo était vraiment nul à chier comme pote ! Il avait intérêt à me payer un bon mcdo pour se faire pardonner à l'occasion ! Et alors que je pensais vraiment que j'allais me barrer mon regard se posa sur... Adrian.LE Adrian. MON Adrian... Enfin, non, pas MON Adrian, parce que de un, Adrian n'était pas un objet ou une paire de babouche, il n'appartenait à personne et de deux, encore moins à moi. Parce que moi, je ne faisais pas dans ça. Pas dans l'appartenance amoureuse et toutes ces conneries. Les "mon chéri", "mon canard" et compagnie, non merci, j'avais quand même un peu de fierté ! Pas toujours. Encore moins bourrée, mais j'avais moins honte à l'idée de danser la macarena à moitié à poil accrochée à un lampadaire, plutôt que de me faire appeler "mon petit sucre d'orge". Enfin bref, Adrian était là et je clignais des yeux plusieurs fois, m'assurant que ce n'était pas un petit tour de mon esprit. Mais non, c'était bien lui, il était bien là et étrangement, je sentais mon rythme cardiaque commencer à s’emballer. Que faire ? Quoi dire ? Oh bordel ! Non, pas de panique ! C'était juste Adrian. Juste un mec avec qui ça avait matché sur Matchmaker. Bon, au lieu de faire des folies de nos corps dans son pieu, on avait papoté, mais étrangement, je ne regrettais en rien cette soirée... Au contraire, j'en gardais un très bon souvenir et ce qui était le plus étrange, c'était que j'avais presque envie de recommencer. Ouais, en fait, Adrian, c'était peut-être juste un ami. Non. Je n'avais pas ces drôles de sueurs lorsque je parlais avec Nate. Mon cœur ne s'affolait pas de la sorte lorsque je pensais à Enzo et je ne paniquais pas comme ça lorsque Elliott me regardait. Putain, j'ignorais ce qui m'arrivait, mais je n'aimais vraiment, mais alors vraiment pas ça. C'était l'inconnu, la peur du vide et pourtant, mes pieds me menèrent jusqu'à ce garçon qui occupait mes pensées depuis notre rencontre. "'Lut !", lançais-je maladroitement. "Lut" ? "LUT" VRAIMENT ? Putain, mais quel boulet, même pas capable de lâcher un "Salut" complet ! J'avais encore plus envie de me massacrer la tronche dans le caca multicolore. Je toussotais légèrement, franchement gênée et attrapais une coupe de champagne sur le plateau d'un serveur à la volée.
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Sujet: Re: you shine brighter than anyone does (adrian) Dim 2 Juil - 13:12
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JADE & ADRIAN
En regardant autour de lui, dans cette immense loft qui faisait presque quatre fois la taille de son appartement, Adrian avait cette impression d'être de trop dans ses fringues d’occasion, qui lui avait quand même coûté un bras. Trouvant comme excuse de « parfaire son éducation artistique », le beau brun avait réussi à emmener sa soeur en lui ordonnant de s'habiller de sa plus belle robe. Quelques heures plus tard, ils étaient arrivés dans ce loft, transformé en galerie pour l’occasion. Il attrapa deux coupes de champagne à la volée, en donna une à sa soeur avant d’en boire une gorgée. Adrian avait été invité à cette soirée par un ami, ou plutôt une connaissance qui lui avait vendu du rêve en lui répétant « tu vas voir, c’est tout ce que t’aimes dans l’art. » Sans se faire prier, il avait sauté sur l’occasion et avait accepté de s’y rendre. Ce n’était pas son milieu, il s’y sentait même pas tellement à l’aise mais il devait se résigner. S’il voulait un jour percer avec son art, il se devait d’assister à de tels évènements. « Tu m’as emmené chez les Rothschild Adri ? Ils ont l’air coincés. » Sortant de ses pensées, il tourna la tête vers sa soeur, un rictus sur le coin des lèvres. Il passa un bras autour de ses épaules pour la faire avancer en même temps que lui. « Non, eux ce sont juste des gens blindés qui ne savent plus quoi faire de leur argent et achètent des fontaines de champagne juste pour dépenser. » S’arrêtant devant un tableau, il tourna la tête vers sa soeur puis regarda autour d’eux. L’art était vraiment un monde à part. Entre ceux qui faisaient semblant de connaître tout le monde pour se faire bien voir, ceux qui regardaient de haut tout le monde ou encore ce mec là-bas qui était planté depuis une demi heure devant un tableau. Adrian remis sa cravate en place, quelque peu serré à l’intérieur. Il inspira un bon coup et termina sa coupe de champagne. Pendant une demi seconde, peut être plus, il se demanda ce qu’il faisait ici. Son regard s’attarda sur la baie vitrée qui donnait sur le balcon, surplombant New York et ses gratte-ciel. « Je reviens Candice, pas de bêtises. » Sans attendre de réponse, il se dirigea vers la baie vitrée, comme une bouffée d’air frais. Il inspira longuement une seconde fois en arrivant à l’extérieur. Quelle idée il avait eu d’accepter cette invitation foireuse ? Lui, le mec du Bronx, habitué aux casquettes à l’envers, aux rues parfois délabrées et aux personnes atypiques mais tellement attachantes. Il n’avait qu’une envie, c’était de partir d’ici, mais ses pensées, et ambitions, prenaient le dessus. Encore une fois, il pensait à son art. Adrian secoua légèrement la tête pour se résigner et retourna à l’intérieur pour retrouver sa soeur qu’il avait lâché dans la gueule du loup. Sans avoir eu le temps de retrouver Candice, son regard s’attarda sur une silhouette qu’il reconnaissait parfaitement. Bien qu’il ne veuille pas le reconnaitre, elle hantait ses pensées et ce depuis quelques jours maintenant. Il cligna des yeux, pensant qu’il hallucinait. Non, elle était bien là. Humectant ses lèvres, il ne la lâchait pas du regard, comme hypnotisé. Ce n’était pas son genre d’être comme ça, surtout avec une fille avec qui il ne s’était absolument rien passé. La soirée qu’ils avaient passée ne s’était pas terminée en partie de jambes en l’air mais en discussion animée. Adrian ne s’était pas reconnu. Jamais il n’avait passé une nuit sans coucher avec une fille. Non, il ne regrettait pas cette nuit. Son regard fixé sur elle, il détourna la tête pour trouver sa soeur. Sans ayant eu le temps, il entendit une voix. « Lut ! » était le seul mot qu’elle avait prononcé, ce qui le fit sourire en coin lorsqu’il se retourna vers elle, ayant reconnu sa voix qu’il avait entendu une nuit entière. « Salut ! » répondit-il, en ayant encore cette impression d’halluciner. Ne laissant rien paraitre, tentant d’avoir l’air décontracté, il continua de parler. « Qu’est-ce que tu fais là ? T’es une fan d’art ou t’as juste envie de boire du champagne ? » Jetant de nouveau un oeil dans ce loft trop guindé pour lui, il tenta de trouver sa soeur sans succès. Espérant qu’elle ne s’était pas faite embarqué dans des explications par un vieux féru d’art, il recentra son attention sur Jade. Lui était venu pour l’art, mais n’était plus trop sur de vouloir y rester. En plus de ça, il devait tomber sur celle avec qui il avait passé des heures et des heures à parler, de tout et de rien, sans que ça le dérange. Comme si c’était naturel. Haussant légèrement un sourcil, il repéra un tableau accroché au milieu des autres, presque en retrait. Ses yeux s’écarquillaient sans en croire ses yeux, il murmura « c’est le mien ! » Attrapant naturellement la main de Jade pour l’attirer jusqu’au tableau, il resta planté devant son oeuvre. Un portrait assez personnel. Sans savoir comment ni pourquoi il s’était retrouvé ici, il réfléchit pendant quelques secondes jusqu’à trouver comment SON tableau s’était retrouvé ici. Son regard inspectait le tableau puis il regarda Jade de nouveau « tu veux rester ici ? » De toute évidence, il devait partir d’ici avant de péter un scandale et se griller. Même s’il en mourrait d’envie, il devait se retenir.
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Sujet: Re: you shine brighter than anyone does (adrian) Dim 2 Juil - 14:15
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adrian & jade
C'était bizarre, d'être là, entourée de tous ces gens aux vies bien différentes de la mienne. Il suffisait de voir ma tenue pour comprendre que je ne faisais pas partie de ce monde. Veste en jean à la main, j'avais enfilé une robe noire assez banale et un peu trop courte, que j'avais eu la bonne idée d'assortir à des converses un peu usées par le temps. Mais c'était de la faute de Enzo ça aussi, il ne m'avait pas prévenu. J'avais bien une robe dans ma garde-robes un petit peu plus classe que celle là... mais cet idiot n'avait pas trouvé bon de me prévenir. Mais peu importait, au final, je m'en fichais pas mal de savoir ce que cette bande de snobinards pouvaient bien penser de moi... Enfin, ça, c'était avant que mon regard ne se pose sur Adrian, qui lui, était habillé pour l'occasion. Pour le coup, il avait enfilé un joli costume et bien que ça lui allait à merveille, ça me faisait bizarre de le voir ainsi. Bon, je ne l'avais pas non plus vu dans de nombreuses tenues différentes, mais lorsque nous nous étions vus, ça avait été en toute simplicité. Pas question de passer trente ans dans la salle de bain pour un rendez-vous Matchmaker. De toute façon, je n'avais jamais été très branchée mode. Bien sûr, je faisais un petit peu attention à ce que je portais, histoire de ne pas être complètement ridicule, mais je n'avais jamais été de ce genre de nana à larver dans les centres commerciaux à la recherche de tenues incroyables. Moi, j'affectionnais ma paire de converses que j'avais depuis l'adolescence et mon sac à main commençait sérieusement à être usé par le temps. Peu importait. Je ne voyais de toute manière pas l'intérêt de mettre un paquet de frics dans un sac ou une paire de pompes. « Salut ! ». Et me voilà à sourire comme une gosse le matin de noël. Putain, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait bordel de merde ? « Qu’est-ce que tu fais là ? T’es une fan d’art ou t’as juste envie de boire du champagne ? ». Je lâchais un rire, presque nerveux et levais légèrement ma main qui tenait la coupe de champagne. "Le champagne, évidemment", déclarais-je d'un ton presque évidant. En fait, je savais même pas ce que je foutais là et c'était franchement frustrant. Enfin, la soirée n'était finalement pas si mal puisque j'étais tombée sur Adrian... Ce qui était franchement chelou. A mon tour de lui poser alors la question ! Enfin, pas le temps d'ouvrir la bouche puisque l'attention du brun était portée sur quelque chose un petit peu plus loin et que sa voix se fit entendre. « c’est le mien ! ». Je fronçais les sourcils, suivant son regard. Mes yeux se posèrent alors sur un tableau, pas franchement loin de nous. Pas le temps de dire quoique ce soit que je sentais ma main se faire prisonnière et mon corps être tiré de force. Deux secondes plus tard, je me retrouvais face à ce tableau, les battements de mon cœur résonnant dans mes oreilles alors que la main de Adrian était toujours agrippée à la mienne. Je finissais par secouer la tête, profitant de l'inattention du brun sur moi pour tenter de reprendre bonne figure. Il avait dit quoi déjà ? Ah oui, le tableau ! Je portais alors mon attention sur l'oeuvre face à nous, surprise de ne pas l'avoir repérée avant. Au milieu de toutes ces croûtes étranges, c'était bien la seule oeuvre que je pris plaisir à regarder. C'était même... captivant. Un mélange de couleurs donnant une atmosphère particulière à ce portrait. Moi qui n'avait jamais été très branchée art, je me retrouvais complètement submergée par l'observation minutieuse de ce tableau. "T'as vraiment fait ça ?... C'est... Ouah !". J'avais l'air un peu idiote, mon regard accroché à l'oeuvre, mais je ne me contrôlais pas vraiment. Il m'avait parlé un peu de sa passion, mais c'était la première fois que j'avais devant les yeux une oeuvre de Adrian. « tu veux rester ici ? ». Je clignais des yeux, reprenant difficilement pied avec la réalité. Ma tête se tourna, mon regard se posant de nouveau sur Adrian. Il avait l'air... perturbé. J'avais des milliers de questions en tête. Que faisait-il là ? Est-ce qu'il connaissait ces gens ? Etait-ce vraiment lui l'auteur de ce tableau ? Est-ce qu'il avait pensé à moi ? Et pourtant, je scella mes lèvres, juste pour cet instant, réussissant à capter la détresse dans ses prunelles. "Non", dis-je simplement. Je ne tenais pas particulièrement à rester dans le coin et Enzo pouvait aller se faire voir. J'étais sûre qu'il avait déjà conclus avec sa blonde et m'avait oublié depuis belle lurette ! "Y a une fête pas loin je crois... si tu veux qu'on y aille...". De toute façon, ça sera toujours plus la folie qu'ici...
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Sujet: Re: you shine brighter than anyone does (adrian) Jeu 6 Juil - 21:34
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JADE & ADRIAN
En se rendant à cette soirée, Adrian était loin de penser qu’il allait tomber sur Jade, loin d’imaginer que les expositions, parfois bourgeoises, étaient son genre de soirée. Bien qu’il était habillé pour l’occasion, il ne se sentait pas du tout à l’aise, il était même presque oppressé dans cette chemise nouée jusqu’au cou et cette veste taillée pile pour lui. Adrian, c’était le genre de mec à porter des t-shirts et des pulls assez larges, pas des fringues de bourgeois imbus de sa personne. Après deux coupes de champagne, il avait toujours cette même impression. Il n’avait jamais aimé le champagne de toute façon. Voir Jade lui faisait bizarre. Voir Jade dans cet endroit était vraiment bizarre. Mais lorsque son regard s’attarda quelques secondes sur elle, un sourire apparut pendant un instant. Son sourire semblait être accroché à ses lèvres puisque pendant quelques secondes il n’avait pu s’empêcher de sourire. Il avait remarqué celui de Jade et l’avait fixé pendant un moment qui avait duré plus longtemps qu’il ne l’avait pensé. C’était plus fort que lui, comme si ce sourire était un aimant. Son rire était encore mieux. Il se pinça la lèvre inférieure pour se sortir de ses pensées qui allaient beaucoup trop loin. Adrian n’était pas du genre à s’attarder sur des détails comme ceux-là, le rire, le sourire, les fringues n’étaient pas des choses qu’il remarquait forcément chez les filles qu’il fréquentait. Pourquoi avec Jade il le remarquait ? Une question de plus à laquelle il ne répondrait pas ce soir. « Le champagne, évidemment. » Un sourire un peu plus large se dessina sur son son visage. « On ira piquer une caisse de champagne. » Puis son sourire s’était vite effacé lorsqu’il avait vu son tableau. Il n’en revenait toujours pas. Il avait passé des heures, des jours même, à le faire. Ce tableau, il y avait mis une partie de son âme, il racontait une histoire qui n’était pas perceptible par tous. Son visage était crispé, ses muscles s’étaient tendus, les os de sa mâchoire étaient visibles bien plus que d’ordinaire. « T'as vraiment fait ça ?... C'est... Ouah ! » Sa tête se tourna automatiquement vers Jade en entendant sa voix, acquiesçant sans vraiment pouvoir articuler un seul mot. Il était sur le cul, c’était ça. Sa main gauche passa nerveusement dans ses cheveux, il se fichait complètement d’être décoiffé. Ses yeux scrutaient le tableau, regardant chaque détail. En réalité, il se replongeait au jour où il avait commencé ce tableau. D’une nature assez optimiste, il avait eu l’idée de rendre les épreuves difficiles qu’il avait vécues, plus joyeuses. Ce jour-là, c’était comme s’il tournait une page sur sa vie d’adolescent et qu’il devenait enfin adulte. Bien qu’il soit déjà assez mature, il avait décidé de ne plus broyer du noir. C’était l’une de ses dernières oeuvres. Inspirant un bon coup, il détourna son regard du tableau pour ne plus y penser. Soulagé que Jade ne veuille pas rester dans cette pièce devenue plus sombre d’un coup, il esquissa un sourire. « Y a une fête pas loin je crois... si tu veux qu'on y aille… » C’était parfait ! « Oui, bonne idée ! Vaut mieux qu’on parte d’ici. » Il fronça les sourcils, scrutant la salle. « Faut d’abord que je retrouve Candice, je peux pas la laisser toute seule ici. » Il se pinça les lèvres en pensant qu’il venait de la laisser un plus long moment que prévu, toute seule, avec possiblement n’importe qui. Jamais il ne repartirait sans elle. Du moins, il la raccompagnerait ou partirait en étant sur qu’elle soit en sécurité. Peut-être que la perte de leur père avait fait de lui un frère trop protecteur, il ne pouvait s’en empêcher. Il resserra sa main sur celle de Jade, se rendant compte à cet instant qu’il ne l’avait pas lâchée depuis tout ce temps. Ce n’est pas pour autant qu’il s’éloigna, à croire que sa main épousait parfaitement la sienne. Adrian regarda de nouveau autour de lui. Aucune trace de Candice. Son regard revient sur le tableau, haussant un sourcil, comme s’il réfléchissait. « Tu crois qu’on peut cacher un tableau sous une veste de costume ? » Il haussa les épaules. « Au moins, si on se fait prendre, ma soeur se cachera plus comme elle le fait. » Adrian était loin d’être un voleur, il était pour la justice. Lorsqu’il était victime d’injustice, ou que quelque chose ne lui plaisait pas, il le disait, ou le montrait. Au fond, s’il en venait à voler son tableau, ce n’était pas du vol puisque c’était le sien. Certes, il l’avait confié à une personne qu’il pensait de confiance, c’était son erreur. Mais il était l’auteur du tableau, sa signature figurait même en bas à droite. Il regarda Jade, sourire aux lèvres comme pour signifier qu’il était sérieux. Ces snobs ne remarqueraient même pas qu’un tableau manque à leur collection, surtout celui d’un petit artiste New Yorkais qui n’a pas encore fait ses preuves dans le milieu. Ce n’était rien pour eux, pour lui en revanche, c’était beaucoup. Peut-être même plus que beaucoup.
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Sujet: Re: you shine brighter than anyone does (adrian) Ven 7 Juil - 20:40
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adrian & jade
La mode, au sens large du terme, n'avait jamais été un domaine qui me passionnait. Jamais je n'avais flashé sur un sac à main ou tenté le tout pour le tout pour une paire de chaussures. Pourtant, voir Adrian sapé de la sorte... c'était quand même pas mal... Enfin, même lorsqu'il était habillé de manière plus basique, il était beau, mais là, j'me sentais presque flancher à la vue de sa petite chemise et de son costume sobre et élégant. Putain, je commençais franchement à vriller du cerveau. Quoiqu'il en soit, Adrian semblait sur une autre planète, voire même dans une autre galaxie, alors que son regard était fixé sur le tableau en face de nous. Il semblait complètement ailleurs, son entière attention portée sur l'oeuvre... la seule qui valait vraiment le coup d’œil, en fait. Une multitudes de questions envahissaient mon esprit. Je me demandais si ce genre de soirée faisait partie de son quotidien, si ce milieu lui plaisait... Parce qu'au final, si nous avions parlé une nuit entière, et que j'avais l'impression de le connaitre depuis des années, ça n'était évidemment pas le cas et beaucoup de mystères continuaient à planer sur le jeune homme. Au fond, j'avais peut-être même un petit peu peur. Si d'ordinaire je me fichais de ce que pouvais penser les gens de moi, là, ça n'était pas le cas. L'avis d'Adrian m'importait alors que je ne le connaissais que depuis très peu de temps, alors que jamais je ne m'étais fait ce genre de réflexion juste pour un mec. Mais était-il "juste un mec" ? Peut-être pas. J'étais complètement paumée et apeurée à l'idée qu'il fasse parti de ce milieu là. Parce que c'était évident que moi, je dénotais complètement. Jusqu'ici, ça m'avait amusé de voir les regards surpris des convives lorsqu'ils m'avaient croisé, mais là, c'était différent. C'était d'Adrian dont on parlait, pas de la première greluche perchée sur des Louboutin, avec un lapin mort sur la tête. Finalement, Adrian sembla revenir parmi les vivants et je crus déceler une certaine tension chez lui. Chose que je ne comprenais pas vraiment. Certes, cette exposition était bizarre, mais son oeuvre y figurait. Au final, il pouvait être qualifié d'artiste, il pouvait commencer à jouir d'une petite reconnaissance et franchement, bien que je n'y connaissais rien en peinture, son tableau était splendide. Facile de ressortir face à toutes les croûtes qui nous entouraient. « Oui, bonne idée ! Vaut mieux qu’on parte d’ici. ». Je ne posais pas plus de questions, du moins, pour l'instant, et le laissais continuer, alors que son regard scrutait la salle. « Faut d’abord que je retrouve Candice, je peux pas la laisser toute seule ici. ». Candice ? C'était qui ça, Candice ? Sa mère ? Sa tante ? Sa copine ? Et puis Candice, c'était franchement un prénom de pute. Ouais, c'était décidé, je ne l'aimais pas cette Candice. Pinçant mes lèvres, je devais tirer une tête de merde, mais peu importait. Sans résistance, je le laissais faire pression sur ma main, le prénom de cette étrangère tournant en boucle dans mon esprit torturé. « Tu crois qu’on peut cacher un tableau sous une veste de costume ? ». Hein ? Quoi ?! Je clignais des yeux plusieurs secondes, observant minutieusement le visage de Adrian... Il avait l'air sérieux. Il n'avait qu'à demander à sa Candice chérie ! « Au moins, si on se fait prendre, ma soeur se cachera plus comme elle le fait. »... Attendez une seconde... Sa soeur ? Candice c'était sa... soeur ? Oh merde. Bon, immédiatement, je retirais de mon esprit toutes les mauvaises pensées que j'avais à l'encontre de cette pauvre fille... Et puis Candice, c'était un très joli prénom, finalement. Pardon Candice. Gênée par mes réflexions internes, je toussotais légèrement, ma bouche s'ouvrant enfin pour sortir quelques mots. "J'ai une idée", commençais-je, observant l'espace alentour. "J'vais faire diversion, pendant ce temps, tu prends le tableau, tu cherches ta soeur et on se rejoint dehors, y a une sortie de secours là...", lâchais-je en désignant une porte, pas très loin de nous. Je lui lançais un dernier regard et lâchais sa main, presque à contre-coeur. Finalement, je tournais les talons alors que je cherchais une idée pour attirer l'attention sur moi... Bon, pas très difficile. Je me fraya un chemin au travers de la petite foule et me retrouva devant une vaste table ou plusieurs amuses-bouches étaient disposés... Bon bah... Adieu blinis et autres délices. Je mimais un trébuchement et m'accrochais exagérément à une dame, pas loin de moi, faisant tomber une grande partie de la nourriture sur ses fringues - moches de toute manière -. Mon mouvement brusque eut l'effet de la faire flancher et d'attirer l'attention sur nous. Et vu qu'elle n'avait pas l'air bien commode, sa voix se fit immédiatement entendre, dissimulant cette musique d'ambiance qui commençait à me courir sur le haricot. "Vous pourriez faire attention !", déclara-t-elle, d'une manière si snob qu'elle ne me fit pas regretter de l'avoir prise pour cible. "Attendez, c'est à cause de votre robe que j'ai failli me casser la gueule !", commençais-je en haussant vivement le ton. "Vous vous prenez pour qui ? La reine d'Angleterre ? Et puis en plus, votre robe, elle est moche !". Elle ouvrit la bouche, choquée, alors que tous me regardaient, visiblement tout aussi éberlués. Gagné ! J'espérais sincèrement que Adrian avait fait ce qu'il était sensé faire. "Je vous demande pardon ?". Allez hop, j'en rajoutais une couche. "DE TOUTE FAÇON CETTE SOIRÉE C'EST DE LA MERDE !", hurlais-je, finissant d'attirer les derniers regards. Du coin de l’œil, je voyais l'organisateur de la soirée faire signe aux vigiles de venir me voir, il était temps pour moi de décamper. Heureusement, j'avais des converses aux pieds et non une paire d'escarpins pouvant m'empêcher de me barrer au plus vite. Poussant quelques personnes aux passage, je courrais au plus vite vers la sortie de secours, choppant au passage, une bouteille de champagne et criant un dernier : "SALUT LES VIEUX CROÛTONS !". Le claquement de la porte résonna dans la petite ruelle sombre et je m'éloignais au plus vite, de peur d'avoir çà faire à des représailles. Je terminais ma course à quelques mètres et repérais rapidement Adrian. Je le rejoignais rapidement, un petit peu essoufflée, m'adossant au mur de briques d'un bâtiment. "Putain j'suis morte", lâchais-je en tentant de reprendre mon souffle, grande sportive que j'étais. "Tu me dois reconnaissance éternelle... en plus j'ai pensé au champagne !", déclarais-je en levant ma main tenant la bouteille, tout sourire.
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