la dernière sonnerie de la journée sonne. tu laisses ce que tu étais en train de faire, avant de quitter ton bureau, que tu fermes au préalable à clé. de toute manière, la femme de ménage à son trousseau si elle veut passer un coup de balai à l'intérieur. puis tu sautes dans ta voiture direction le centre-ville. il y a quelques jours, tu as repéré dans une bijouterie, une bague qui t'as tapé dans l'oeil. elle coûte une petite fortune, mais ce n'est pour toi qu'elle est destinée. elle est pour jessica. et ce n'est pas une bague ordinaire que tu comptes lui offrir - mais une bague de fiançailles. car oui ça y est, tu es prête à sauter le pas & faire le grand saut. à lui demander d'être tienne jusqu’à ce que la mort vous sépare. après trente ans de vie commune à élever vos enfants, à partager vos joies & vos peines - tu juges qu'il est bon & plus que temps de lui faire ta demande. tu as assez réfléchi sur le sujet & maintenant que vos loupiots sont assez grands pour prendre soin d'eux, tu crois qu'il est temps que vous pensiez un peu à vous. et cette demande, tu l'attends depuis si longtemps - et secrètement, tu sais que elle aussi l'attend, mais chacune de votre côté, vous attendiez le moment propice pour la déclarer.

et aujourd'hui, c'est le bon moment. un pas dans la bijouterie. tu n'as pas le temps de laisser la bijoutière de te demander ce que tu cherches, que tu désignes la bague en argent deux carats en vitrine. surprise, mais pas moins ravie, elle se permet de te complimenter sur ton choix & te dire comme tu as bon goût pour la joaillerie. elle te demande sans indiscrétion si c'est une petite folie ou pour offrir. tu choisis de dire la vérité. tu dis que c'est pour offrir à ta future femme. elle te regarde. tu t'attends à ce qu'elle te dévisage, mais a la place, elle te souhaite bonne chance avant de te tendre l'écrin et de te souhaiter une bonne journée. tu fais de même avant de sortir & de retourner à la voiture. de retour à la maison, tu découvres une maison vide & sur la table de la cuisine deux mots. l'un de nina & l'autre de jane. l'une est chez une amie & l'autre au cinéma. tant mieux, vous auriez la maison rien qu'à vous - ça changera du quotidien & tu ne caches pas que tu es heureuse de pouvoir passer une soirée en tête à tête avec jessica. oh bien sûr tu aimes tout autant passer du temps avec le reste de ta famille, mais les rares où vous avez pu vous retrouver rien que toutes les deux, ce compte sur les doigts d'une main. alors quand vous pouvez comme ce soir, vous retrouvez rien que tous les deux, vous en profitez à fond. et ce soir, sera la plus belle soirée de ta belle - enfin, tu l'espérais. tu feras en sorte qu'elle le soit. tu ne lui demandera pas sa main tout de suite - avant vous allez dîner, discuter de sa journée & connaître la destination de vos prochaines vacances. tu feras ta demande en fin de soirée. au dernier moment - celui où elle s'y attendra le moins. à l'instant le plus romantique. et pour ça, tu comptes sur l'ambiance. mais avant de redécorer les pièces pour l’occasion, tu files te doucher & te changer. propre & habillée. tu t'occupes de tamiser les pièces, de parsemer le sol de pétales de roses & d'allumer des bougies parfumées - les préférées de jessica. puis, dans la cuisine - tu enfiles ton tablier de chef & commence à cuisiner. tu n'es pas spécialement branchée cuisine, préférant déléguer cette tâche à la brune qui est disons-le franchement meilleure cuisinière que toi. mais ce soir, c’est toi derrière les fourneaux et ta belle qui s'occupe de se laisser servir comme une reine.

soudain, la porte s'ouvre. tu reconnais les talons de jessica. elle traverse couloir, le salon & fait enfin son entrée dans la cuisine. tu lui tournes le dos, surveille la cuisson du repas. lorsque sa voix t'arrive aux oreilles. elle voulait que tu lui dises qu'elle n'avait pas oublié votre anniversaire. la pauvre. son boulot lui prend tellement son temps - qu'elle a déjà oublié que vous l'aviez fêté en mai. tu agites la tête de gauche à droite, répond négativement à sa question, avant de t'approcher d'elle. « tu n'as pas oublié notre anniversaire, rassure-toi. nous l'avons déjà fêté le mois dernier. » souris-tu, attendrie par la mine ahurie de ta belle. l'embrassant sur le front, avant de lui prendre sa veste pour l'accrocher sur le porte manteau. « allez assieds-toi et détends-toi, pendant que je te sers un verre de champagne. » et pendant qu'elle s'exécute - toi, tu sors la bouteille de mousseux du seau à champagne que tu avais préparé quelque chose instant auparavant et verse délicatement le liquide pétillant dans deux flûtes, dont un que tu apportes à ta belle. « dure journée ? vu la tête que tu as, j'imagine que tes clients ne doivent pas te mener la vie facile. Ils sont si difficiles que ça ? » la questionnes-tu interessée, afin de savoir quels genre d’énergumènes elle a à faire cette fois-ci.

lorsqu'elle jessica t'annonce que ses clients sont pires que difficiles, une moue désolé déforme les traits de ton visage. parce que toi aussi ils t'arrivent de gérer des élèves difficiles. ceux qui se font virer de cours ou qui encore ne respectent pas les lois en vigueur de l’université. et parfois, tu te demandes ce qu'ils font ici, si ce n'est pas pour s'instruire et apprendre le métier qu'ils voudront faire plus tard. parfois, t'en as tellement assez de les voir dans ton bureau que tu finis par les renvoyer chez eux sans préavis. une fois même tu en as définitivement viré un - parce qu'il passait plus de temps dans ton bureau, qu'en salle d'étude. tu n'as aucune raison de garder ce genre d'individu dans ton établissement, si c'est pour voir le taux de réussite en chute libre. alors tu peux aisément comprendre le désarroi de ta compagne quant aux clients qu'elle doit gérer en ce moment. heureusement, comme elle te le dit, leur contrat arrive à son terme. ce qui veut dire qu'elle va pouvoir retrouver du bonheur à travailler & se lever tous les matins pour ce métier qu'elle aime & tu le sais. sinon pourquoi se lever sinon. le tien a été une évidence ou presque. c'est vrai que tu rêvais aussi d'intégrer la police montée new-yorkaise. mais trop dangereux selon les dires de tes parents, alors tu n'as jamais pu réaliser ce rêve. mais être doyenne n'est pas si différent - là aussi tu dois faire la police et veiller à l'ordre et à la discipline. « j'espère que tu auras des clients plus facile à vivre la prochaine fois. » tu l'espérais pour elle. parce que si c'est pour qu'elle tombe une fois de plus sur tes clients arrogants & qu'elle rentre en pleure à la maison - tu jures que ça finira mal. tu ne laisseras personne lui faire du tort et surtout pas des gens qui sont incapables d'organiser le plus beau jour de leur vie sans l'aide d'une professionnelle. tu pourrais longtemps parler de la journée de travail de ta compagne, mais celle-ci souhaite passer à autre chose, parler de quelque chose de plus joyeux que le boulot. tu acquiesces. elle a raison - dans ce cas, peut-être est-il temps que tu passes par la case voyage. tu penses déjà aux vacances & à l'endroit où vous les passerez cette année. c'est généralement jessica qui choisi votre destination - parce que tu aimes lui donner le choix & aussi pour lui faire plaisir. parce que ton seul plaisir c'est de la voir heureuse. son bonheur a toujours passé avant le tien - parce que tu l'aimes & que dans un couple, on fait toujours passer le bonheur de l'autre avant le sien. enfin toi, c'est comme ça que tu vois la vie couple -après chacun sa vision de voir la chose. posant ton verre de champagne sur le comptoir, tu t'approches de la brune & enroule tes bras autour de ses hanches. « d'accord ! » dis-tu un sourire venant plisser la commissure de tes lèvres. « alors parlons vacances dans ce cas. où aimerais-tu partir cet été ? personnellement, je nous verrais bien sur une plage de sable fin, en train de siroter une piña colada avec le bruissement des vagues en fond sonore. qu'en dis-tu ? » la questionnes-tu, serrant un peu plus ton étreinte, pour qu'il ne reste plus aucun espace entre son corps et le tien.