Sujet: (milo) can make it to the sunrise Lun 4 Sep - 15:35
can make it to the sunrise
Running out of air, buried in a sadness. Want a way out of this paralyzing world.
Soleil qui se lève doucement à travers les jours du volet, rayons de douce lumière feutrée qui terminent leurs routes sur ta fine peau nue. Dès que tu ouvres les yeux, tu n’as plus qu’une seule idée en tête : le week-end. Au début de la semaine, tu n’as pas pu résister à l’envie, à ce besoin, d’envoyer des sms à ton ex-mari, de lui demander des nouvelles de vos gosses, de le supplier de te laisser les voir. Le voir. Et par tu ne sais quel miracle, il a accepté. Un miracle que tu comptes bien savourer. Tu comptes bien profiter de chaque seconde avec tes enfants, avec le brun. Tu pousses un soupir et te lèves pour te diriger sous la douche. Tu ne peux cacher l’appréhension que l’on peut lire aisément sur ton visage. L’eau froide coule sur ta peau et tombe en cascade le long de ta colonne vertébrale. Et s’il te refusait finalement d’étreindre les petits ? S’il te refusait ce week-end que tu as planifié depuis des jours ? Tu soupires longuement et fermes les yeux : tu préfères ne pas y penser pour le moment et préfères te rendre le plus présentable possible. Tu te sèches, sors de la douche en t’enroulant dans une serviette. Pourtant, les traces des nuits précédentes persistent sur ton corps. Des traces de crocs, des suçons qui ne se sont pas encore totalement effacés sur tes épaules. Tu couches pour oublier la frustration et le manque causés par cette séparation. Tu couches pour oublier. C’est ce dont tu te persuades. Mais tu couches pour dompter, pour dominer. Avoir un semblant de contrôle sur une vie qui t’échappe totalement.
Cheveux parfaitement coiffés, chemise lissée, parfum collé sur ta peau, tu es prêt. Tu attrapes ton smartphone, ta veste et tes clés, puis verrouilles ton appartement derrière toi. Tu connais le chemin par cœur. Tu n’y réfléchis même pas, tu roules, comme si tu rentrais à la maison. Tu roules sans doute trop vite, mais tu as tellement hâte de les retrouver, tous les trois. Jamais tu n’as cru avoir autant besoin d’eux. Peu importe le divorce, peu importe les procès, la perte de la garde des gosses. Tu vas les retrouver dans moins de cinq minutes. Moteur coupé. Dernier regard dans le rétroviseur. Tu attrapes les deux ours en peluche déposés sur le siège passager et les serres contre toi, alors que tu viens sonner à la porte. Comme un étranger dans sa propre maison.
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Jeu 7 Sep - 18:17
tyler ∞ milo
Il avait été fou d’accepter ce week-end. Mais face à l’insistance et à la détermination de Tyler, puis face aux questions de ses enfants sur quand reviendrait leur papa, Milo n’avait pas pu faire autrement. Il n’était pas un monstre, il pensait aux jumeaux et ne pouvait pas éternellement les empêcher de voir leur père. Ils avaient besoin de lui parce que malgré toutes les conneries qu’avait pu faire Tyler, malgré son caractère à la con, il était un bon père. Attentionné, prévenant, qui aimait jouer avec eux. Qui s’extasiait toujours devant leurs dessins d’enfants jusqu’à les accrocher sur la porte du frigo. Lui par contre, il n’avait pas du tout envie de le voir. Alors bien sûr, il aurait pu déposer les enfants en voiture et s’en aller, les laisser passer un week-end à trois pour se retrouver. Mais il ne reconnaissait plus Tyler ces derniers temps et la vérité, c’est que Milo avait peur de le voir s’enfuir avec les enfants à l’autre bout de la planète. C’était peut-être excessif, mais Tyler s’était montré tellement méconnaissable ces derniers mois qu’il ne pouvait pas prendre ce risque. Si ça lui faisait plaisir, un tout petit peu ? Pas vraiment. Il appréhendait plus qu’il n’était impatient. Ce serait peut-être l’occasion de discuter comme des adultes, ce que Milo voulait faire depuis le début. Mais il avait été incapable de revoir Tyler suite à la tromperie et ensuite, quand il avait été prêt à parler, c’était Tyler qui ne l’était plus. Une sorte de jeu du chat et de la souris bien épuisant. Ils étaient deux fautifs dans cette situation. Peut-être que Milo avait abusé, avec les procès. Peut-être qu’il devrait accepter plus de moments en « famille ». Mais Tyler aussi avait des torts, des torts que Milo considérait comme plus importants que les siens. Bref, de quoi pimenter le week-end… Mais pour les enfants, il ferait des efforts. Pour les enfants, il ne lui ferait aucun reproche. Du moins… Aucun reproche devant eux. Parce qu’autrement, il avait plein de choses à lui dire.
Il ne s’était pas pris la tête concernant sa tenue. Quelque chose de simple, de décontracté. Son but n’était clairement pas de le séduire à nouveau, il ne voulait plus rien faire avec lui – si ce n’était des sorties en famille, pour les enfants. Son meilleur ami Flynn était d’ailleurs réticent à ce qu’ils se revoient. Cet homme était très protecteur envers lui et les jumeaux, il avait été un soutien sans faille. Tyler avait détaillé son programme, ils allaient donc tout d’abord aller au parc. Prévoyant, il emmena avec lui un ballon de foot et quelques jouets que les enfants aimaient bien – même s’ils allaient probablement passer leur temps sur le toboggan. On sonne. Stress. Angoisse. Respire. Détends-toi. « C’est papa !! » cria la petite jeune fille qui s’empressa d’aller lui ouvrir. Ils étaient contents de le revoir, oui, si bien que Tyler eut à peine le temps de faire un pas dans la maison que les jumeaux l’assaillaient de câlins. Milo, lui, était plus mitigé… Plus réservé. Il attrapa le sac avec les affaires et les rejoignit dans le couloir. Pas un sourire. Il avait pourtant essayé, mais pour l’instant c’était juste trop bizarre. « Salut, Tyler. On part tout de suite ou tu veux rentrer deux minutes ? » Il sentait que la journée serait longue.
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Dim 1 Oct - 21:25
L’attente se fait longue. Bien trop longue à ton goût sur ce bout de trottoir. Tu n’as pas fermé l’œil de la nuit, comme un gosse attendant la veillée de Noël, attendant qu’on lui tende ses présents. Le sommeil n’a pas daigné pointer le bout de son nez. Tu tournais et retournais dans ton lit, faisant défiler plusieurs scénarios dans ton esprit, en boucle. Des films te permettant tous de retrouver cet homme dont le manque t’empêche de vivre. Tu as terriblement hâte. Une impatience que tu dissimules très mal. Tes enfants te manquent horriblement, et les nombreuses photos sur tes murs et tes étagères ne suffisent pas à te combler. Ce ne sera jamais suffisant. Jamais suffisant pour effacer tes remords, effacer tes regrets, effacer tes erreurs et surtout effacer ce sentiment qui serre et déchire, ton cœur chaque fois que tu penses à eux. Aux jumeaux. À ton mari. Ex-mari. Terme qui te fait horreur, avec lequel tu ne te familiarises pas. Tu passes une main dans tes cheveux, nerveux. Derrière le panneau en bois de la porte, tu entends ta gamine hurler ton arrivée. Une annonce digne de ce nom, donc. Un large sourire illumine ton visage alors que la gosse se jette dans tes bras. Putain. Bonheur indescriptible. L’autre bonhomme s’agrippe à tes jambes en hurlant « papa ». Bordel. Tu les soulèves tous les deux alors qu’ils s’accrochent à ton cou. « Mes amours, mes petits anges. » Tu déposes un gros bisou sur chacune de leurs joues avant de les déposer sur la terre ferme. « Regardez ce que je vous ai rapporté, mes bébés. » dis-tu en agitant les ours en peluche devant leurs nez. Tu pourrais les agripper et les emmener loin, les garder avec toi, fuir. Cette idée a longtemps parcouru ton esprit, pendant les procès avant que la raison ne revienne à sa juste place : tu ne peux pas faire ça à Milo. Tu espères toujours que la famille se reconstruise, que tu fasses à nouveau parti du tableau.
Puis le brun apparaît dans le couloir. Les deux anges secouent leurs nouvelles peluches pour lui montrer, tandis que tu t’approches de cet homme si cher à ton cœur. Tu t’approches encore, supprimes la distance pour finalement poser ta main sur sa joue afin de déposer un baiser sur l’autre, sûrement trop proche de ses lèvres. « Bonjour, Milo. » réponds-tu avec un sourire. Tes pupilles s’ancrent dans les siennes. Tu t’apprêtes à enchaîner mais le petit diablotin qu’est ton fils répond à ta place. « On y va tout de suite ! » Tu offres un sourire à ton homme. « Je crois que nous avons notre réponse. » Les enfants viennent prendre vos mains pour vous tirer à l’extérieur. Visiblement, ils ont hâte de passer la journée en ta compagnie. Ça te fait du bien de les voir. De le voir. Ta famille. « Tu as l’air d’avoir bonne mine » dis-tu à son intention.
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Dim 1 Oct - 22:50
tyler ∞ milo
S’il n’y avait pas eu les enfants, Tyler se serait probablement mangé une baffe rien que pour cette bise. Ce contact le dégoûtait… Que croyait-il ? Qu’il pouvait se pointer tout gentil, tout beau et avec des doudous pour les enfants, agir comme s’il ne s’était rien passé ? Ce n’était pas parce que Milo avait accepté l’invitation qu’il lui laissait une seconde chance pour autant. Ce n’était que pour les enfants, rien de plus. Alors l’éditeur s’empresserait de le lui rappeler quand il n’y aurait plus ni Gabriel ni Anna pour les entendre. Bien sûr, il savait que Tyler ferait tout pour le récupérer. Mais Milo avait peur de plusieurs choses, ce qui l’empêchait de céder. Peur qu’il ne fasse ces efforts que pour les enfants, et qu’il redevienne un gros con une fois qu’il aurait récupéré Milo. Peur de le voir se barrer avec les enfants quand il aurait baissé la garde. Peur de se laisser avoir et qu’il ne le trompe à nouveau. Il avait beau se montrer catégorique à chaque fois qu’il en parlait, Milo devait bien reconnaître que la présence de Tyler au quotidien lui manquait. Ne plus se réveiller dans ses bras musclés lui manquait. Ne plus lui apporter le petit-déjeuner au lit, ne plus célébrer ensemble la fête des pères. Cette vie de couple stable, tout ça lui manquait. Mais Tyler l’avait trahi pour une raison qui lui était totalement inconnue et qu’il ne voulait même pas connaître alors maintenant il était trop tard. Milo était du genre rancunier, surtout que durant ces derniers mois Tyler s’était montré tout sauf adulte. S’il avait bien voulu parler calmement ou même venir aux rendez-vous avec les avocats, peut-être que les choses se seraient passées autrement. Mais dernièrement, il semblait tout de même plus calme. Peut-être avait-il réalisé toute l’ampleur de la situation, peut-être voulait-il arrêter toutes ces conneries pour le bien des enfants – et le sien, le pauvre, ça devait être difficile de ne plus les voir et Milo en était parfaitement conscient. Personne ne pouvait vraiment deviner comment Milo aurait agi à sa place, mais à son sens, quand on avait tort, on évitait de faire des vagues et on se faisait tout petit. Ce que Tyler n’avait jamais su faire en règle générale.
« Allons-y alors. » Il fut obligé de suivre car le petit garçon le tirait par la main. Toute cette petite troupe était joyeuse : les enfants l’étaient, Tyler l’était… Milo semblait le seul à avoir du mal à se réjouir. Il n’arrivait pas à faire semblant et pourtant il allait devoir. Mais il n’avait pas revu Tyler depuis le procès et en plus d’être douloureux, ça l’agaçait. A chaque fois qu’il le regardait, il voyait cet autre type et ça lui crevait un peu plus le cœur – à croire qu’il restait des morceaux de cœur à crever. Il s’installa dans la voiture et mit sa ceinture. Ah, cette voiture… Des bons souvenirs à l’intérieur. Des moins bons aussi. A l’entente de sa phrase d’une banalité consternante, Milo soupira. Il mit l’autoradio pour que les enfants à l’arrière n’entendent pas et croisa les bras. « Il me semble que j’ai été clair Tyler. Cette sortie n’est pas un rendez-vous galant et si tu t’avises de me toucher encore une fois sans m’avoir demandé l’autorisation avant, crois-moi que tu le regretteras. J’ai bonne mine parce que j’ai tourné la page et tu devrais faire pareil. » Il se garda de lui dire qu’il en avait trouvé d’autres, des queues. C’était Tyler qui conduisait, loin de lui l’envie de lui donner le goût du suicide maintenant.
Très vite ils arrivèrent au parc. Les deux enfants attrapèrent très vite Tyler par le bras pour qu’ils jouent ensemble : leur peur leur manquait. Milo se contenta de s’asseoir sur un banc pour observer les retrouvailles, malgré tout content pour les jumeaux. Il ne voulait pas gâcher… leur moment à tous les trois, car selon l’issue de cette journée ils ne se reverraient probablement pas avant un bon bout de temps.
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Mar 10 Oct - 18:43
Ce court instant. Ce contact doux que tu as pu déposer sur sa joue, tu le savoures encore alors que les enfants te tirent de toutes leurs forces pour t’emmener à l’extérieur, entraînant au passage leur deuxième père. Tu sens encore sa peau sous tes lèvres. Putain que ce simple geste d’affection envers lui t’avait manqué. À votre rencontre, tu n’étais pas très tactile, tu ne l’avais jamais vraiment été avec qui que ce soit, mais pour lui, tu avais fait des efforts. Tu répondais à ces demandes d’amour dès que tu en avais l’occasion, tu répondais à celles des enfants. Milo a su te changer. En bien. Comme en mal. Votre vie de couple s’est peu à peu estompé pour laisser place à votre vie de famille. Il n’y avait plus de place pour toi. Son boulot et les enfants l’accaparaient. Tu n’as pas su te trouver dans ces bras. Tu t’es laissé séduire un autre, pensant bêtement que le brun ne t’aimait plus. Les idées se sont succédées dans ton esprit. Longtemps, tu t’es demandé si votre mariage avait toujours une quelconque importance pour lui, ou si ce n’était plus qu’une manière d’avoir vos enfants. Ton propre esprit l’a transformé en monstre, quand bien même, celui qui a fauté, au final, c’est toi. Simplement par peur de te retrouver complètement seul. Tu as fui s les rendez-vous avec les avocats, fuis la moindre conversation avec lui pour ne pas affronter cette réalité déchirante qu’est votre séparation. Malgré les apparences, ton sourire radieux fraîchement sorti pour l’occasion, ta vie actuelle ne te rend pas pleinement heureux comme tu l’étais à ses côtés. Triste constat.
Après avoir vérifié que les enfants soient bien installés dans le fond de leurs sièges et correctement attachés, tu démarres le moteur. L’auto-radio s’allume. La voix du brun s’échoue à tes oreilles. Ta mâchoire se contracte tandis que tes doigts se resserrent fermement sur le volant. Bien. Les choses avaient le mérite d’être clair. « Ce ne sera pas la peine, Milo. Je n’ai jamais prétendu à un rendez-vous galant. C’était simplement. » Tu soupires. « Je te disais simplement bonjour. Essayons d’être de bonne humeur, pour les enfants. C’est important pour moi, cette journée. » Arrivés au feu rouge, ton regard se perd alors dans la contemplation du rétroviseur. Tu observes tes enfants, tes bébés. Devoir leur dire au revoir, demain matin, allait être une véritable torture. Être si proche mais si loin de Milo allait être d’autant plus douloureux. Tu ne dis rien pour le reste du trajet, gardant le silence bien sagement, jetant parfois quelques coups d’œil vers le beau brun. Tu aurais aimé qu’il ne parvienne pas à tourner la page, comme toi.
Une fois sortis de la voiture, les gamins t’attirent en direction du parc et ne te lâchent pas avant que tes pieds n’aient foulés le terrain de jeu. Ils jouent, t’invitent dans leur monde. Monde dans lequel tu ne peux t’empêcher de sourire, de les prendre contre toi et de les serrer fort. Tu leur cours après dans l’air de jeux. Joues à chat pour les voir rigoler, se cacher sous le toboggan alors qu’ils ont pour mission de te trouver. Tu passes une jolie demie-heure à t’amuser avec tes deux beaux enfants, avant de venir t’asseoir sur le banc, près de Milo. « Merci. De m’avoir permis de les voir. J’en avais besoin. » Tu poses ton regard sur Gabriel et Anna, au loin, occupés à monter à l’échelle du toboggan. « Ils me manquent. Tu me manques aussi. » Il est temps de commencer une conversation. « J’ai compris certaines choses. Beaucoup de choses. J’étais terrifié à l’idée de vous perdre, et mes conneries n’ont fait qu’aggraver la situation. J’aurais dû parler avec toi avant- » que tu n’en viennes à le tromper. Mais te voilà interrompu par la petite fille. « Papa ! Papa ! On a trouvé une grenouille ! »
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Dim 15 Oct - 23:39
tyler ∞ milo
Essayer d’être de bonne humeur. Il en avait de bonnes idées, le con. Comme si c’était facile à faire. Comme s’il n’avait aucune raison valable pour être en colère. On aurait pu penser que Milo se serait calmé au fil des mois, mais il avait toujours été rancunier. Et il fallait admettre que Tyler ne s’était pas vraiment fait petit ces derniers mois, en rajoutant toujours une couche de plus pour le foutre en rogne. Probablement que les choses auraient été différentes aujourd’hui et que le rendez-vous se serait mieux passé s’il n’y avait pas eu tous ces coups de fil, toutes ces menaces, les absences auprès des avocats. Il lui était impossible de voir la journée sereinement. Milo était peut-être négatif mais il avait la forte impression que quelque chose se passerait mal. Tyler allait tenter sa chance, ou alors faire une gaffe auprès des enfants. Peut-être qu’il les kidnapperait dans la nuit ? Il n’en était pas capable, avant. Mais maintenant Milo n’avait plus tellement l’impression de le connaître alors il se disait que tout était possible, même le pire. C’était certain qu’il ne dormirait que d’un œil rien que pour ça.
Arrivés au parc, il laissa les enfants profiter d’un moment en compagnie de leur père. Rien qu’en voyant leurs sourires, en entendant leurs rires, il sut qu’il avait fait le bon choix en acceptant cette sortie. Ils méritaient d’avoir deux pères peu importait s’ils ne s’entendaient plus tous les deux, ça ne les regardait pas et ils n’avaient pas à en souffrir. Malheureusement, la tranquillité ne dura pas bien longtemps car Tyler revint s’asseoir sur le banc après une trop courte demi-heure. A peine s’était-il assis que Milo se tendit un peu, assez mal à l’aise. Il devait absolument garder son calme mais ça n’était vraiment pas facile. Dans sa tête, une tonne de questions. Pourquoi était-il allé voir ailleurs ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? Il s’était pas mal remis en question après tout ça. Il ne le regarda pas mais l’écouta attentivement. Tellement concentré sur ses mots, il sursauta quand Anna se ramena avec une grenouille dans les mains. Milo retrouva donc son sourire. « Elle est jolie ! Mais tu sais, elle a sûrement une famille cette pauvre petite grenouille. On ne va pas pouvoir la ramener à la maison. » Déjà qu’ils avaient deux chats malgré l’allergie de l’éditeur ! Il fallait savoir dire non pour ne pas se retrouver avec un zoo complet à la fin. « Tu veux bien aller la reposer mon cœur ? Ne mets surtout pas les doigts dans ta bouche après, d’accord ? » Il embrassa son front et la regarda filer. Instinctivement il avait géré la situation seule sans demander son avis à Tyler. Habitude. Il n’avait pas l’impression d’avoir besoin de lui demander quoique ce soit, après tout ils ne vivaient plus ensemble. « Je crois qu’Anna est fascinée par la biologie. C’en est presque inquiétant. » Bientôt elle voudrait les disséquer, les grenouilles ! Sa petite puce… Ne voulait-elle pas jouer à la princesse comme toutes les petites filles ?!
« Tu n’as jamais su parler Tyler. Et maintenant il est juste trop tard. J’ai… j’ai même rencontré quelqu’un. » Mensonge. Il voulait juste lui indiquer d’une manière peut-être un peu trop cruelle qu’il avait tourné la page – l’avait-il vraiment fait ? Difficile à dire. « Si tout se passe bien aujourd’hui et que tu t’en tiens au rôle de père aimant, peut-être qu’on pourra envisager une garde partagée. Mais pour ça je dois m’assurer que tu feras pas le con, parce que je t’assure que s’il leur arrive un truc, je t’en tiendrais pour responsable. »
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Lun 23 Oct - 22:39
Tu t’efforces tant bien que mal de garder ton calme. Les piques incessantes de la part du brun, tu t’y attendais. Tu ne peux pas dire le contraire. C’était évident que tu en prendrais plein la gueule. Le contraire aurait été surprenant, en fin de compte. Ses provocations, ses reproches, ses sous-entendus, tu les as fuis pendant plusieurs mois, pendant chaque procédure, pendant tout le procès. Trop longtemps tu as espéré pouvoir y échapper, échapper à la réalité des faits comme le font tous les enfants. L’espace d’un instant, t’as même espéré redevenir un gosse pas plus haut que trois pommes dont le seul crime aurait été d’avoir volé le stylo licorne de sa camarade de classe ou bien de lui avoir tiré les cheveux parce que ces derniers ne cessaient de balayer sa paillasse. Alors que tu joues avec tes enfants, tu ne peux t’empêcher de regarder ton ex-mari, assis sur ce banc. Son visage est fermé. Presque froid. Comme si la seule chose qu’il ressent à ton égard n’est que de l’indifférence. Et c’est pire que tout. Tu préférerais de la haine, de la colère ou même du dégoût, mais au moins, il ressentirait quelque chose pour l’homme que tu es.
De retour à ses côtés, installé près de lui, ton regard se repose sur les petits monstres jouant un peu plus loin. Tu ne les lâches pas des yeux une seule seconde, avant de prendre la parole. Tu tentes de mettre des mots sur ce que tu ressens. Tu tentes de parler, de lui montrer que tu as grandi, que tu as évolué, que tu as mûri. Cependant, l’exercice s’avère plus difficile encore que ce que tu pouvais imaginer. Les mots ne s’évacuent pas, il reste coincé dans le fond de ta gorge. Ton esprit lutte pour en faire quelque chose, en vain. Pourtant, lorsque tu y parviens enfin, Anna accourt vers vous, montrant fièrement sa découverte animalière. Tu observes la grenouille avec un maigre sourire sur les lèvres. Tu ne peux pas en vouloir à la gamine. Sans même vous être concertés, vous cherchez tant bien que mal à les épargner du monde des adultes, à les préserver de ce divorce douloureux. Attentif, tu observes Milo s’occuper de la situation. Il a toujours été un père parfait, bienveillant, présent et aimant. Tu ne peux pas en dire autant. Depuis quelques mois, tu n’es plus rien de tout cela. Tu es simplement de passage dans leur vie, c’est ce dont tu as terriblement peur. Peur qu’on te les arrache encore une fois. Ta princesse et ton petit prince sont les deux plus beaux enfants du monde. Des merveilles. Des trésors. Peu importe qu’ils veuillent être biologiste, scientifique ou artiste, éboueur, pâtissier. Ça n’a pas d’importance. Ils seront toujours parfaits à tes yeux. Comme l’était votre famille.
La sanction tombe. Tranchante. Foudroyante. Brûlante. Destructrice. Son annonce résonne dans ton esprit comme une litanie incessante. Une moquerie que tu ne peux plus faire taire. Dans le fond, tu as beau dire le contraire, tu rêvais qu’il n’ait pas tourner la page. Ton espoir trouvait sa source à cette simple idée. Et un mensonge s’échappe de ta bouche. « Je. Suis content pour toi. » Rien ne s’éloigne plus de la vérité que cela. T’aimerais trouver cet enculé. T’aimerais lui faire comprendre que Milo t’appartient toujours. Tu serais prêt à être violent avec cet abruti. Juste pour qu’il te revienne. Juste pour qu’ils te reviennent tous les trois. Néanmoins, le marché qu’il te propose ne laisse place à aucune action de ce genre. C’est un marché que tu ne peux pas refuser pour autant. « J’suis prêt à tout pour les revoir. Je me tiendrai à carreaux. Il ne leur arrivera rien, sois en sûr. » La perte de tes gosses, tu ne le te pardonnerais jamais. « J’veux plus jouer au con, Milo. Avec toi, comme avec eux. J’veux retrouver ma place auprès d’eux, qu’ils puissent compter sur moi dès qu’ils en ont besoin. Que tu puisses faire pareil. Même pour des conneries. » Tu passes tes mains sur ton visage, avant de les nicher sur ta nuque. « Tu restes la personne la plus importante à mes yeux. Quand bien même ce n’est pas réciproque... »
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Dim 5 Nov - 17:43
tyler ∞ milo
Milo n’avait jamais été un grand fan du mensonge. Comme tout bon père, il tentait d’inculquer à ses enfants de bonnes valeurs et mentir n’en faisait clairement pas partie, au contraire. Mais parfois… Parfois c’était nécessaire. Aujourd’hui ça l’était. Bien sûr, c’était facile de repousser un Tyler presque dingue au téléphone. Mais repousser un Tyler tout mielleux en face à face, ça n’aurait pas été la même chose. Oui, peut-être qu’il avait changé. Il semblait différent. Et c’est ce qui lui faisait peur. Il ne voulait pas retomber dans ses bras car qui pouvait dire combien de temps ses efforts dureraient-ils ? S’il fallait, Tyler recommencerait à le tromper dans plusieurs mois pour des raisons que Milo ignorait encore. Il ne s’agissait plus de protéger ses enfants, car il voulait croire Tyler quand il disait ne jamais leur faire de mal – quoiqu’il avait un peu douté au cours de ces derniers mois – il s’agissait maintenant de se protéger lui-même. Ce divorce lui avait fait tellement mal… Il aurait cru passer toute sa vie avec cet homme. Milo croyait qu’ils étaient heureux, qu’ils formaient une famille parfaite. Et s’il avait semblé fort, implacable et sans faille ces derniers temps, c’était uniquement pour les enfants. Au fond il était comme brisé, las, déprimé mais très peu de gens, voire même personne, ne le savait. Plusieurs années en arrière l’amour avait été le plus important dans sa vie. Mais maintenant il s’agissait des enfants et du boulot, alors il était passé outre tant bien que mal.
Malgré tout, revoir Tyler lui faisait plaisir. Ca ne se voyait absolument pas sur son visage car les ressentiments prenaient le pas sur le reste, mais il était heureux de voir ses enfants passer un moment avec leur père. Difficile de leur expliquer la situation, de leur dire pourquoi leurs parents avaient divorcé. Milo avait simplement raconté à Gabriel et à Anna que Papa Tyler ne l’aimait plus, lui, seulement lui, et non eux. Il croyait totalement à cette explication d’ailleurs, sinon pourquoi serait-il allé voir ailleurs ? Probablement qu’il était un mauvais coup, un truc du genre. M’enfin, difficile à croire après dix ans, tout de même… A l’instant où il prononça qu’il avait un copain, Milo sut qu’il avait frappé Tyler en plein cœur. Et c’était tellement jouissif. A son tour de souffrir, de regretter son geste. La vengeance, c’était mal. Mais bordel que ça pouvait faire du bien. Malgré tout Milo se connaissait… Il finirait probablement par faire tomber la supercherie, il n’allait de toute façon pas s’inventer un copain pendant trois ans. « Merci. » Milo sentit totalement le mensonge dans la voix de son ex. Bien sûr que non, il n’était pas content pour lui. Mais si ça pouvait calmer ses ardeurs alors tant mieux – quoiqu’être en couple ne semblait pas poser de problème à Tyler, que ce soit lui ou une autre personne, il draguait quand même. « J’espère que tu trouveras quelqu’un de bien toi aussi. »Et que tu ne gâcheras pas tout, encore une fois. « J’aimerais mieux qu’on passe plusieurs week-ends tous ensemble avant de te les confier… T’as toujours été un bon père, y’a pas à dire, mais tu m’as… tu m’as fait peur, ces derniers temps. J’arriverais pas à te les laisser comme ça. » Oui, ça voulait dire qu’ils se reverraient, tous les deux. C’était risqué mais Milo ne pouvait pas faire autrement. Et autant dire que priver ses enfants de leur père ça lui avait toujours crevé le cœur alors il pouvait bien faire cet effort pour eux. « Détrompe-toi Tyler. Tu as toujours beaucoup compté pour moi. C’est vrai qu’aujourd’hui je suis plus proche de la haine que de l’amour mais on peut dire que tu l’as bien cherché, non ? J’ai pardonné beaucoup de choses. Toi aussi d’ailleurs, car j’ai pas été un mari parfait. Mais aller voir ailleurs, non. T’as été trop loin. » Il haussa les épaules.
Cette conversation l’épuisait déjà. Et pourtant il aimerait avoir des réponses. Mais avant qu’il ne puisse poser la question, les deux enfants vinrent vers eux pour les tirer par le bras et les emmener jouer. Alors Milo oublia tout de sa tristesse ou de sa colère et poussa son petit bout d’homme sur la balançoire, riant à son tour alors que le gamin exprimait tout son bonheur. Enfin réunis. Pour combien de temps ?
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Sujet: Re: (milo) can make it to the sunrise Sam 18 Nov - 16:33
Le savoir en couple avec un autre te faisait plus de mal que tu ne l’aurait cru. Savoir qu’il t’avait remplacé sans le moindre mal était sans doute bien plus douloureux encore. Dans le fond, t’as encore l’espoir qu’il te revienne, qu’il parvienne à accepter ton écart et qu’il délaisse cet inconnu qui ose dormir à ses côtés à ton profit. Tu t’en doutais, oui, tu le redoutais, même. Le remord et la culpabilité te rongent un peu plus. Ces simples aveux semblent mettre à terme à tout espoir. Espoir de retrouver cet homme qui t’a tendu les bras, espoir de retrouver ce même homme t’ayant tant apporté. De l’amour dans une vie triste. Des enfants lorsque tu n’en espérais plus. Petit garçon, tu as toujours espéré fonder une famille avec une âme sœur, que vous alliez passer votre vie ensemble, comblés d’amour et de bonheur, et ce, quand bien même tu n’imaginais pas que cette âme sœur serait un homme. Tes rêves d’enfant ont maturé pour te donner une vie que tu affectionnais tout particulièrement, avant que tu ne viennes tout gâcher par peur de le perdre, par peur de ne plus être suffisant pour cet époux si parfait, de ne plus être celui qui faisait chavirer son cœur, de ne plus lui plaire. Tu t’es laissé happé par la crainte, le désespoir, sans doute, et tu as laissé le charme d’un autre t’envoûter le temps d’une nuit ou deux. Les enfants accaparaient l’esprit de Milo. Son boulot occupait son temps libre. Il n’avait plus une seule seconde à t’accorder. Plus un seul instant à t’offrir. À peine un baiser en rentrant le soir. Le simple fait d’y penser à nouveau te serre la gorge. Tu as déconné parce que tu es terrorisé. Tu ne parviens même pas à expliquer ton propre comportement. Tu ne pourras certainement jamais l’expliquer. Tu as trompé pour ne pas affronter une conversation douloureuse avec le grand brun. Tu as trompé, tu t’es laissé séduire, pour te prouver que tu étais encore capable de plaire. Tu as trompé pour avoir un peu d’affection, un peu de chaleur. Ces pensées t’attristent davantage.
L’entendre te remercier et espérer que tu trouves quelqu’un de bien t’assène le coup fatal. Comme si les précédents coups reçus ne lui suffisaient pas. Comme si ça lui faisait plaisir de te faire du mal. Tu l’as bien cherché, oui. Pourtant, tu as tant rêvé qu’il te saute dans les bras, qu’il te dise qu’il te pardonne toutes tes actions, et qu’il souhaite prononcer ces vœux une nouvelle fois devant l’autel. « J’avais trouvé quelqu’un de bien... » souffles-tu, à voix basse. Dualité. Tu veux qu’il l’entende, comme tu préfères que ces mots restent secrets. Il a tourné la page, mais pas toi. Mais l’idée de passer plusieurs week-end à ses côtés qu’il énonce suffit à te faire relever la tête. « Je comprends. C’est d’accord. » Bien sûr que tu es d’accord. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Tu retrouves tes enfants, ton homme. Ex. Un soupir s’échappe de tes lèvres : tu as toujours du mal avec cette formulation. « Arrête. Tu as été parfait. Tu l’as toujours été. J’aurais du venir te parler, plutôt que d’enchaîner les conneries. Je sais que t’arrivera sans doute jamais à me pardonner. Je l’ai bien mérité. » Un sourire triste s’incruste malgré toi sur ton visage, et en tire les traits fatigués.
Les enfants arrivent en courant vers vous, vous tirant par les mains pour vous amener jusqu’au terrain de jeux. Tu n’as pas la force de lutter. Tu n’as pas la force de leur dire que leurs papas ont besoin de discuter sérieusement quelques minutes. Tu n’as pas la force de les repousser, ne sachant pas quand est-ce que l’occasion te sera donné de les revoir. Ton petit bout de femme te tire par la main et te tire en haut du toboggan pour glisser sur tes genoux. Pendant la descente, tu ne peux t’empêcher de jeter un coup d’oeil à Milo. L’observer jouer avec les enfants t’avait manqué. L’observer tout simplement. Et la petite fille se met à t’interroger, l’air penaude. « Dis. Est-ce que tu nous aimes toujours ? » « Oui. » « Et est-ce que tu aimes encore Papa ? » « Oui. »