C'est le fameux jeudi soir, le seul soir où tous les colocataires sont réunis. Entre les horaires cheloues des uns, les activités obscures des autres, certains se voient finalement très (trop) peu. Le jeudi soir, c'est l'occasion de s'empiffrer tous ensemble, dans la joie et la bonne humeur, après le ménage général (même si ok, on passe souvent la partie ménage (comme ce soir, par exemple)).
Pour l'instant, il n'y a que Paula et Jordan. Mais les autres ne devraient pas tarder à rentrer. Ça étonne la jumelle, d'ailleurs, que Diego ne soit pas encore là. Soit. Il est majeur, vacciné et costaud. S'il souhaite, il peut casser la gueule de n'importe quel pecnot qui veut l'agresser... S'il souhaite. C'est le problème. Elle soupire et retourne surveiller les frites qui dorent dans le four. Manquerait plus que ça crame. Les miches appuyées contre un plan de travail, le téléphone à deux centimètres de ses yeux plissés, elle envoie une salve de messages aux autres pour leur dire de se magner le cul. Elle en a marre d'attendre. Tellement marre qu'elle songe à troquer son vieux sarouel verdâtre et son débardeur blanc jauni pour quelque chose de plus présentable. Songer. C'est le mot. Parce que tout compte fait, elle ne prend absolument pas la peine de se déplacer jusqu'à ses fringues. Flemme. C'pas comme si elle était spécialement là pour plaire. Tout est prêt. Bières et tiramisu au frigo ; pains hotdog chauds et saucisses grillées sur l'îlot central ; moutarde, ketchup, mayo, sauce burger maison, relish, oignons grillés et serviettes en papier sur une console ; what does the fox say à fond sur les haut-parleurs ; vaisselle sortie pour l'occasion. Il y a même une pile de DVDs loués sur la table basse du salon. Ils tomberont jamais tous d'accord sur les films à regarder, mais c'est permis de rêver. De t'façon, Paula comprend un mot sur deux, alors le film... Autant dire qu'elle s'en tamponne le coquillard. Du moment que les acteurs ont des pecs et les actrices des boobs. « Putain. J'ai faim. » Son accent écorche un peu les bords des mots. Mais globalement, ça, elle sait dire parfaitement. Faut avouer que ce sont les trois mots les plus utilisés par sa bouche. Son ventre gargouille discrètement. Un grognement de frustration est lâché dans le vide. Paula balance son portable derrière elle, sur le plan de travail, et croise les bras sur sa poitrine. C'est long et lent. Sa moue boude. Grumpy dans toute sa splendeur.
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Sujet: Re: Hey ho hey ho, on rentre du boulot ! (avec les sept nains) Lun 10 Juil - 10:23
Jeudi. J’ai pas souvent du boulot et j’ai d’ailleurs plus souvent tellement la flemme que je décline les offres de job qu’on me propose. Faut dire que j’en ai pas vraiment besoin, cet appart est à moi, je paye pas le loyer, mes colocs eux en payent une partie, ce qui me sert à vivre, sans compter l’aide de mes parents à laquelle je ne rechigne pas. Mais ça bien sûr, personne n’est au courant pour la simple et bonne raison que je ne veux surtout pas que quelqu’un sache que je suis pleine aux as, ça servirait à rien, moi, je veux me fondre dans la masse, c’est comme ça que je me sens bien. Mon portable arrête pas de vibrer, de sonner, faut dire que je dois être une des meilleures utilisatrices des applications de rencontre, ça fuse dans tous les sens, je discute avec des dizaines de filles en même temps, et dès fois je m’y perds, mais ça me fait rire. C’est en mâchant un chewing gum, les yeux rivés sur mon téléphone et le sourire aux lèvres que je quitte mon lit et cette chambre que je partage avec deux énergumènes, que je rejoins le salon. toujours personne, enfin si, Paula qui s’est affairée à tout préparer pour notre soirée colocs. Je relève la tête et la voix bougonne, comme à son habitude, les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés. Ça pourrait emmerder n’importe qui, moi elle me fait sourire, et au lieu de m’énerver comme certains, j’ai plutôt envie de la faire sourire, voire même rire même si c’est parfois plus difficile. Je pose mon téléphone sur le plan de travail en l’entendant grommeler qu’elle a faim. « Allez arrête de râler les autres vont arriver. » Je m’approche d’elle et passe mes mains autour de sa taille, collant mon corps contre le sien. « Eh, c’est pas en boudant qu’ils vont arriver plus vite ! » J’essaie de la chatouiller un peu pour voir son sourire s’étirer, et je viens l’embrasser dans le cou, plusieurs petits bisous pour la détendre un peu, lorsque la porte s’ouvre et je me décolle d’elle, parce que si j’ai donné l’habitude aux autres de ramener tout le temps des filles différentes, je sais pas trop si Paula a envie que les autres nous voient nous bécoter de temps en temps, alors je respecte.
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Sujet: Re: Hey ho hey ho, on rentre du boulot ! (avec les sept nains) Ven 14 Juil - 0:38
Susie avait envie de disparaître en moyenne trois à quatre fois durant le trop long trajet qui reliait la boutique de son père à Staten Island et sa colocation de l’autre côté de New York. Un choix certes peu judicieux, mais elle avait tenu à habiter loin de tout ce qu’elle connaissait, recommencer une nouvelle vie où elle ne croiserait pas un de ses anciens camarades avec trois enfants courant autour au supermarché. La plupart des jours, elle se consolait de son long et pénible trajet en se disant qu’à l’issue, elle allait retrouver son appartement, sa chambre, ses colocs pour ceux qui seraient là – toujours un peu une loterie, elle ne savait jamais vraiment qui serait vautré sur le clic clac quand elle rentrerait. Mais elle les aimait tous, à sa façon, différente pour chacun. Il n’y avait que Paula qu’elle avait encore du mal à cerner, et qui l’exaspérait parfois, mais dans les bons jours, Susie se disait qu’elle pourrait en faire quelque chose. Peut-être pas une amie proche, mais au moins l’apprivoiser un peu. Si elle avait parfois l’impression d’être un peu la maman de tout ce beau monde, elle avait toujours l’impression que Paula était sur la défensive avec elle et elle se disait souvent qu’il lui fallait faire plus attention avec elle. Etre plus douce, peut-être. Mais l’espagnole semblait avoir compris exactement comment lui taper sur les nerfs et y avoir pris goût.
Quoi qu’il en soit, on était jeudi soir et elle n’avait qu’une hâte : passer la porte et retrouver ceux qui constituaient, bon gré mal gré, sa nouvelle famille. Après deux heures de métros et de bus bondés, à échapper tant bien que mal aux aisselles malodorantes et autres mains baladeuses, l’air pollué de New York lui semblait être une brise rafraîchissante et salvatrice. Le soulagement fut de courte durée, étant donné qu’en entrant dans le hall de leur modeste immeuble, elle s’aperçut bien vite qu’une feuille à la couleur douteuse avait été scotchée sur la porte de l’ascenseur. Out of order. « Et merde… Ca marchait ce matin ! » s’exclama-t-elle. Elle était bonne pour se taper les escaliers. Après les quelques volées de marches, elle atteint enfin la porte du paradis… Enfin telle lui semblait être la porte d’entrée. Susie pénétra donc dans l’appartement et immédiatement, une odeur de frites l’assaillit. « Paula, sois bénie ! » dit-elle en guise de salut. Elle trouva deux de ses colocataires dans la cuisine, les autres ne devaient pas encore être arrivés. Ils n’avaient pas intérêt à manquer le rendez-vous du jeudi soir. Elle fit une bise à Jordan, lui laissant une trace de rouge à lèvres sur la joue – elle devait en avoir largement l’habitude – et se contenta d’une pression amicale sur l’épaule de Paula. Elle ne savait jamais vraiment comment elle allait être reçue, alors elle préférait prendre le moins de risque possible. Susie se dirigea vers sa chambre pour ôter ses talons qui la faisaient souffrir en fin de journée, et elle en profita pour relever ses cheveux. Histoire d’être plus à l’aise. « Les autres ne sont pas encore là ? » lança-t-elle à tout hasard à travers l’appartement avant de revenir vers la cuisine. Le carrelage frais soulagea considérablement la plante de ses pieds douloureux. « Ca ne m’étonne pas, c’est la pleine lune. Tout le monde est bizarre. Vous avez passé une bonne journée ? » s’enquit-elle en s’asseyant sur une chaise. Elle avait définitivement faim.
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Sujet: Re: Hey ho hey ho, on rentre du boulot ! (avec les sept nains) Ven 21 Juil - 0:46
Les sept nains
Hey ho hey ho, on rentre du boulot !
Des règles, des règles et encore des règles... C'était comme si Alwin était fasciné par elles et en un sens, c'était le cas. Il avait besoin de cet équilibre pour se rassurer, comme si des principes pouvaient régir le chaos que constituait son existence. En réalité, cela faisait bien longtemps que la vie d'Alwin ne ressemblait plus à rien d'autre qu'à une accumulation de misères mises bout à bout mais il s'en sortait. Vu la manière dont on l'avait élevé, c'était même une réussite qu'il puisse gérer l'entreprise familiale à lui seul. Certes, il ne roulait pas sur l'or et heureusement qu'il avait cette colocation pour réduire les frais mais Alwin était indépendant. C'était tout ce qu'il avait toujours voulu avec des parents qui n'avaient jamais vraiment su reconnaître sa valeur et un petit frère qui occupait tout l'espace en dehors de cela. Restait son aîné qui avait vite fait de détaler dès que les affaires avaient commencé à sentir le roussi. Encore mineur, Alwin n'avait pas pu faire autre chose que d'attendre mais, quelques années plus tard, il pouvait faire la synthèse de ses expériences et se dire qu'il n'était pas le plus mal loti sur cette planète. Il se considérait même comme un homme heureux: oui, heureux de vivre avec ces fous furieux qui ne relevaient jamais la cuvette des toilettes et qui étaient tout aussi incapables de se munir d'une éponge pour nettoyer les traces de leur passage dans la cuisine ou le salon. C'était toujours Daley qui jouait la fée du logis, une manière comme une autre de faire taire ses frustrations après une journée passée à se faire hurler dessus par des petits vieux insatisfaits du service clientèle de la blanchisserie. Alwin ne comprenait pas bien ce genre de requêtes quand il faisait d'excellentes blagues Carambar tout en chantant des chansons cultes au beau milieu de son repassage de l'enfer. A vrai dire, tous ces gens là auraient dû être reconnaissants, un peu comme le montrait ses colocataires quand ils retrouvaient l'appartement immaculé en rentrant du travail. Bon bien sûr, il y avait toujours Paula qui râlait parce qu'elle ne retrouvait plus ses affaires mais au bout du compte, tout le monde y trouvait son compte.
Oui, Alwin jouait un peu le rôle de la maman de cette colocation et les jeudis soirs ne changeaient pas tellement cette réalité puisqu'il ne pouvait pas s'empêcher d'aller faire deux ou trois emplettes pour qu'ils aient de quoi se faire un apéritif de roi après leur journée de travail respective. Les bras chargés de sacs, il ouvrit la porte du hall à renforts de coups de coude et de genoux, s'en sortant quand la voisine l'y aida tout en s'échappant de l'immeuble. Tout heureux, Alwin souriait à l'idée de poser tout son barda en entrant dans l'ascenseur... Hors service, évidemment. Pourquoi lui faciliter la vie? "Non, mais la théorie du complot, c'clairement pas des conneries en fait!" Il eut beau jurer, la seule solution était de grimper les escaliers et d'arriver en haut avec une fatigue musculaire magistrale qu'il ne put que camoufler en ouvrant la porte de l'appartement tout en ahanant comme un buffle à l'agonie. "Alerte apéro, les filles! Servez-vous... Ouais, je dis ça surtout pour que vous m'déchargiez avant que j'crève, c'totalement opportuniste de ma part. Ils sont où les derniers nains? Toujours les mêmes qui sont en retard... On a pas une règle sur l'heure d'arrivée du jeudi soir? On devrait, j'vous l'dis!" Moulin à paroles à ses heures perdues, Alwin était une attraction à lui tout seul la plupart du temps. Ce soir là, il allait sûrement tenter de faire profil bas, fatigué de ses aventures alors qu'il sortait les pots de glace et les gâteaux en tous genres... Histoire de fêter une tradition qui avait plus des allures de McDonalds à domicile en réalité.
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Sujet: Re: Hey ho hey ho, on rentre du boulot ! (avec les sept nains)
Hey ho hey ho, on rentre du boulot ! (avec les sept nains)