Jonah Reeve « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W. /marie.
arrivé(e) le : 23/06/2017
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| Sujet: Re: + le ctrl+v. Lun 24 Juil - 0:52 | |
| - Citation :
- Être avec Aodren un jour, ça n’avait pas été quelque-chose à quoi Tessa avait voulu donner beaucoup d’intérêt; pour les derniers mois qui venaient de passer, déverser quelques pensées, attentes et espoirs dans ce futur-là avait semblé déjà lui pomper bien de son énergie. Elle n’avait jamais osé vraiment croire au concret, aux tournures que prendraient les choses s’ils se disaient vraiment leurs sentiments; c’n’était pas pour rien, au fond, qu’il avait été plus aisé pour la blonde d’imaginer les scénarios catastrophes, plutôt que des possibilités positives. Après tout, ils étaient amis depuis longtemps, il avait été le jeune homme qui consommait un peu les histoires comme elles venaient, et qui ne semblait pas totalement désireux de se poser; ç’avait été, il lui semblait, un des premiers points qui avaient entouré son inscription sur MatchMaker, le fait qu’il dise qu’il n’cherchait pas particulièrement et exclusivement l’amour, parce qu’il s’y était déjà brûlé. Il avait eu besoin de temps, et peut-être en avait-il encore besoin, s’était-elle dit la Dyer, encore quelques minutes plus tôt, quand elle l’avait laissé partir à la recherche de churros, et qu’elle était restée sur sa couverture, à essayer de reprendre contenance. Non, elle n’l’avait certainement pas vu venir, quand il avait fait demi-tour, pour venir l’embrasser et complètement mettre son monde dans tous les sens. Avait-elle passé tant de temps, à n’rien comprendre des signaux qu’ils s’étaient échangés? Les regards, les attentions, les efforts qu’ils avaient faits l’un pour l’autre? C’était difficile de savoir s’ils avaient progressivement passé plus de temps ensemble, si ç’avait été une marque de leurs envies de plus en plus pressantes, à se voir dès que possible; voilà trois ans maintenant qu’ils vivaient rien que tous les deux, qu’ils petit-déjeunaient ensemble dès qu’ils en avaient l’occasion, et qu’ils passaient leurs soirées rien que tous les deux. Parfois, y’avait même eu des week end où ils n’avaient pas bougé de l’appartement, où ils n’s’étaient presque pas quittés, et où ni l’un ni l’autre n’semblait avoir eu le besoin ou l’envie de s’éloigner. Ce qu’elle avait essayé de réprimer ces derniers temps, Tessa, ç’avait surtout été toutes les fois où elle aurait voulu lui dire de n’pas partir - à un rendez-vous, plus souvent que pour n’importe quoi d’autre; elle avait fait son possible, pour juste le laisser faire son chemin, chercher la personne qu’il voulait chercher, persuadée un peu plus à chaque fois, que ce n’serait pas elle, alors. Sinon, pourquoi est-c’qu’il sortirait? Sinon pourquoi est-c’qu’elle sortirait? Ouais, elle voyait bien le paradoxe maintenant, le genre de cercle-vicieux qu’ils s’étaient joués à eux-mêmes, et aussi stupide Tessa allait-elle se mettre à s’voir d’ici quelques jours, elle n’pouvait pas prétendre qu’elle aurait été plus brave, si elle avait dû remonter le temps pour pouvoir tout réécrire. Voilà alors que nombre des rencards, peut-être désastreux, sans doute décevants, qu’elle avait connus récemment n’avaient été que le résultat de tout ça; le jeu insidieux de leurs sens, à Aodren et elle, qu’ils n’avaient même pas vu venir, eux-mêmes. Depuis combien d’temps est-ce qu’il savait, lui, pour ce qu’il ressentait pour elle? Combien de fois l’avait-il vue partir avec quelqu’un d’autre, à un genre de rencard, à une sortie pour apprendre à se connaître? Combien de fois s’était-il retenu de lui dire de rester, lui aussi? Ou combien de fois avait-il souffert de la voir essayer quelque-chose avec quelqu’un d’autre? Elle espérait qu’elle n’en était jamais arrivée à l’faire pleurer, mais peut-être que promettre de n’jamais le blesser aurait été ambitieux; elle savait, elle, qu’elle avait été blessée par chaque idée stupide qu’elle s’était construite dans sa tête, quand il était sorti le soir, ou n’importe quand, pour des ‘essais à l’amour’ qui n’étaient pas avec elle.
Combien d’temps est-ce qu’ils avaient perdu, alors? Perdu? Elle n’savait plus, Tessa; il était un peu difficile d’essayer de remonter le temps pour réécrire quoique ce soit, quand elle était si bien auprès d’Aodren, le coeur plus léger qu’il y a quelques minutes, soulagée par ce qui se passait, comme par miracle, autour d’elle. C’était comme marcher dans un rêve, comme graviter dans un univers où elle n’avait plus peur de la déception, des blessures du coeur, ou des désillusions; parce que ouais, l’Adkins ne l’avait jamais blessée comme ça, pour commencer - et puis, qu’est-ce que le monde pourrait lui faire, si elle avait Aodren auprès d’elle, à cent pour cent, sans aucune crainte de le perdre à cause d’une autre femme, venue entre eux deux? Il n’avait plus rien à craindre non plus; là maintenant, pour les minutes que leur conversation durait déjà, la blonde était prête à jurer qu’elle imaginait tout ça pour toujours. Elle n’pouvait certainement pas se profiler d’ici dimanche, lundi ou mardi, à de nouveau être ‘juste amie’ avec le brun, et à devoir essayer d’avancer tant bien que mal, de quelque-chose qui serait (déjà) fini. Non, toute perspective d’avenir avec lui avait été terriblement concrète, terriblement réelle, terriblement palpable, et ç’avait fait peur tout autant. Mais il n’la ferait jamais pleurer, et elle pouvait elle-même assurer - comme elle l’avait fait - qu’il n’était pas dans la catégorie des machos dont elle parlait avec tant de véhémence, levant les yeux au ciel dans un soupir. Oui, lui, il était du côté de ceux qui disaient que c’était incompréhensible, la minuscule part de la population masculine qui était capable de dire et d’penser ça. L’histoire prouvait, en tout cas, que Tessa elle en avait connus, des phénomènes de c’genre. Et probablement que du côté d’Aodren, l’histoire prouvait qu’il avait connu lui aussi, des genres de phénomènes, mais de l’autre côté de la barrière des sexes. Elle pouvait compatir à ça aussi, y’en avait aussi des filles chiantes, fallait pas prétendre le contraire. La Dyer, elle, elle espérait plutôt être bonne à les imiter, les filles chiantes, plutôt qu’à en faire vraiment partie; pourtant, si des fois on avait dû la larguer, ç’avait bien dû être parce qu’on l’avait trouvée ennuyeuse ou emmerdante, ou pas assez bien pour quelque raison que ce soit. Peut-être parce qu’elle demandait trop d’orgasmes, tiens, ce serait une bonne raison bien débile. Ou peut-être pour d’autres raisons, qui étaient bien réelles, et qu’Aodren découvrirait sans crier gare maintenant. En trois ans, elle espérait qu’il n’avait rien vu d’tout ça; sinon, il devait presque croire qu’il s’lançait dans une histoire à double-tranchant, tiens. « Ah oui, tu cherchais vraiment-vraiment, au début? » ne se retint-elle pas de demander, quand il fut question des appartements, bougonnant légèrement entre ses lèvres en prenant une moue triste. Jamais, au grand jamais, elle ne lui avait envoyé quelque signal que ce soit pour lui faire comprendre de partir, ou qu’elle voulait qu’il parte, d’une quelconque façon ou d’une autre. Elle avait été contente de l’accueillir, dès le premier jour; elle avait été contente d’pouvoir être utile, d’pouvoir avoir de la compagnie. Juste... d’être avec lui. Être avec lui, au point que peu à peu, y’ait eu d’autres relations dans sa vie, parfois amoureuses même, qui se soient révélé n’pas avoir d’importance, en comparaison de ce qu’elle avait toujours eu avec le jeune homme. « Hm, à Manhattan, pas loin du centre, avec une super coloc sexy-... t’aurais jamais trouvé. » elle affirma, franche et nette, avec un air assuré, avant de lui sourire. Pourtant, c’était pas comme s’ils n’vivaient dans un petit espace bien intime - elle n’avait pas un deux cents mètres carrés, non plus; alors ouais, à force qu’ils continuent d’élargir leur ‘famille’ avec des chiens, des chats, ils allaient vite être bien serrés; normalement, ça n’devait plus être un problème maintenant, s’ils ne partageaient qu’une chambre. « Hm, on en reparlera quand ils commenceront à courir partout et grimper aux murs, les chats. » c’était typique des chatons après tout, et elle savait au moins ça. Ils étaient trois, trois petites boules de poil qui pouvaient courir dans tous les sens, toute la journée, et qui auraient besoin de plus en plus d’attention. Probablement d’ailleurs, qu’ils allaient devoir bientôt rentrer; un fait auquel Tessa se rappela, tâtonnant dans son sac pour trouver son téléphone et inspecter l’heure. « Bravo, tu as une très bonne hygiène, alors. Peut-être que t’as des poux du coup... » la blonde se moqua encore, quand bien même y’avait aucune chance que des poux aient pu se faire un chemin jusqu’au crâne du brun, avec la tignasse qu’il avait. Vaguement, tendrement, un geste bien habituel, Tessa glissa une main dans ses cheveux noirs, de ses doigts caressant ses boucles, un air songeur accroché au visage. « Peut-être que prendre des douches ensemble nous fera gagner du temps, le matin, aussi. » et elle ne savait absolument pas pourquoi elle venait de balancer ça, rougissant de sa propre connerie sans pouvoir retenir un ricanement, synonyme de gêne et de ridicule tout à la fois. Ils n’allaient quand même pas tout faire ensemble, hein? Pourtant, c’était si tentant, là maintenant, alors qu’ils avaient tout juste brisé la glace, et que Tessa, elle avait tout juste l’impression de pouvoir respirer à nouveau. |
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