Rafe Hollins « Admin + queen of hearts. » pseudo : MARY-W./marie.
arrivé(e) le : 19/06/2017
Messages : 11161
avatar : bob morley, le parfait.
crédits : @my love (avatar), tumblr (gifs) + uc (quote).
Points : 383
âge du perso : trente-deux ans.
| Sujet: Re: + le ctrl+v. Sam 8 Juil - 20:29 | |
| - Citation :
- Elle pouvait presque paraître plus mature qu’elle ne l’était en réalité, Tessa, quand elle parlait de choses comme les enfants, le mariage, les problèmes qu’elle avait avec son travail, et ainsi de suite. Peut-être que c’était des conversations qu’elle n’avait que trop rarement avec les autres, des évidences qu’elle évitait, selon les interlocuteurs. Il avait toujours été facile d’parler de tout et de rien avec Aodren; de lui parler tout court - peut-être bien parce qu’au tout début de leur colocation, il avait été la seule personne, là h24, ou au moins présent le plus souvent, quand il y avait eu de vrais problèmes dans sa vie. Et au fur et à mesure des prémices de conversation, des confessions, de l’écoute dont il avait pu faire preuve ou même des conseils qu’il avait pu lui donner, c’était devenu naturel. Maintenant, souvent, quand il y avait quelque-chose qui la tracassait, la jeune femme n’se sentait pas seule, elle n’se sentait plus oppressée par le poids de l’inquiétude ou du stress, ni même de la colère; elle en parlait à l’Adkins le plus souvent, et ça suffisait. Il lui suffisait. Forcément, parfois, même sans s’en rendre compte, elle avait fini par dire plus de choses au jeune homme qu’à sa «moitié» quand elle avait été en couple, ou à ses parents, qui soi-disant devraient être concernés par tout ce qui arrivait dans la vie de leur fille. Elle espérait au moins qu’Aodren, il n’la voyait soudainement pas comme une jeune femme responsable et ferme dans ses intentions, juste parce que des mots comme ‘mariage’ et ‘enfants’ avaient passé ses lèvres. Parfois, la blonde s’disait qu’il suffisait de ça pour qu’on la voie d’une façon complètement différente, comme si ses géniteurs n’attendaient qu’un signe leur indiquant que leur fille était enfin prête à admettre qu’elle était adulte, et qu’elle devait construire sa vie. C’n’était pas aussi simple que ça; la théorie était toujours plus facile que la pratique, une expérience au moins, que Tessa avait acquise par elle-même. Et non, en pratique, elle n’était pas prête de sauter dans une robe de mariée, ni pour les beaux yeux de l’homme de sa vie qu’elle rencontrerait demain, ni pour défendre les droits au mariage des couples homosexuels. Peut-être bien que la seule raison pour laquelle elle pourrait accepter de s’marier, demain à la mairie, ce serait si Aodren le lui demandait, parce que subitement, il n’était plus américain et avait besoin d’un mariage en bonne et due forme pour pouvoir rester sur le territoire: fallait bien admettre que ce serait pratique - le mariage réduisait les factures, simplifiait la vie au niveau de la sécurité sociale, et en plus, ce n’serait pas vraiment un mariage blanc compliqué à gérer, puisqu’ils vivaient déjà sous le même toit, et étaient habitués à se côtoyer quotidiennement. Comme quoi. Probablement qu’elle aurait été capable d’proposer un truc du genre, si le brun n’était pas un américain d’identité maintenant, adopté par une famille qui habitait sur ce sol, et qui lui avait donné un nom et une place dans ce pays-là. Il n’était pas prêt de partir comme ça, Aodren et c’était tant mieux; au moins, Tessa n’aurait pas l’occasion d’proposer un truc aussi impétueux et stupide, qui se retournerait forcément contre elle - comme si le mariage ça changeait tellement de choses. Elle, elle se disait qu’au moins, ça faisait partie de sa maturité bien à elle - une assurance que peu de jeunes femmes avaient; elle n’vivait pas pour le mariage, avec l’espoir d’un jour revêtir cette fameuse robe, quitte à tout précipiter en amour. Non, Tessa, elle n’précipitait rien; aux yeux de ses géniteurs, il semblait que c’était un défaut - et forcément, ça l’amenait à vingt-sept ans, à vivre en colocation avec un homme de trente-deux ans, anciennement marié et père de famille, à avoir de temps en temps, quelques relations semi-sexuelles pour s’faire plaisir, au gré de ses envies du moment.
Ça faisait d’elle une fille comme ça, qui avait trop peur de compliquer les choses, agissant comme si elles étaient simples alors, là maintenant; comme si ‘parler’ allait forcément faire tout basculer, la faire passer pour une conne, et pousser Aodren dans un recoin où il serait forcément obligé de la repousser, parce qu’évidemment qu’il n’avait pas pour elle, les mêmes sentiments qu’elle éprouvait à son égard. Ça se saurait sinon, non? Tessa, elle était prête à jurer qu’elle n’était pas vraiment subtile, après tout; elle passait de trop nombreuses soirées au côté du jeune homme plutôt qu’à aller chercher la compagnie de sa soi-disant âme soeur qui devrait être en dehors de son appartement. Et quand ils n’étaient pas le soir, tous les deux, à l’appartement, elle était la première à planifier des trucs sortis de nulle part, comme un samedi-soirée-nachos, comme pour le retenir en otage: s’était-il senti obligé de rester, de refuser quelque autre possibilité de soirée, parce qu’il s’y était engagé, un jour, avant qu’ils ne boivent des cocktails ensemble, en parlant des préservatifs super-spéciaux qu’elle avait ramenés du supermarché? Elle n’savait pas, Tessa; il n’avait pas semblé forcé au moins, pendant qu’ils avaient été ensemble. Mais quand même, probablement que les intentions de la blonde n’avaient pas été si innocentes et anodines que ça. Qu’y avait-il à regretter de toute manière, ils avaient passé une bonne soirée, non? Et aujourd’hui n’semblait être qu’un exemple de plus, d’au combien ils étaient bien tous les deux; ça n’devait pas forcément s’transformer en une bataille d’arguments, entre la conscience de Tessa, et ce que son coeur lui disait. Non, elle n’aimerait pas pourtant, qu’Aodren se lève pour aller parler à n’importe qui dans ce parc, pour espérer y trouver l’amour, ou même un coup d’un soir, ou n’importe quoi de c’genre-là. Elle n’aurait pas aimé qu’il revienne d’être allé chercher des bières, avec le numéro d’une fille qui l’aurait abordé - comme quoi, elle avait eu beau faire la maligne, un peu plus et Tessa n’aurait pas tant souri que ça. Évidemment qu’elle aurait fait une blague aussi, elle aurait au moins essayé, elle l’aurait taquiné avec ça, parce qu’elle devait bien l’faire, parce que c’était sa décision tout autant que la sienne à lui - qu’y avait-il d’autre à faire? Peut-être que les adultes, ces fameux adultes qui savaient tout, ils diraient qu’elle n’avait qu’à prendre son courage à deux mains et être honnête et dire c’qu’elle avait sur le coeur - dans ce cas-là, alors, la Dyer était l’opposé total à tout ce qui était un tant soit peu adulte dans c’monde. C’n’était pas pour rien qu’elle parlait de licorne, qu’elle voulait appeler ses chats Amiral Snuggles et d’autres noms similaires, et qu’elle semblait presque faire un caprice pour arriver à ses fins. « Mais t’auras qu’à l’appeler comme tu veux, de toute manière j’sais que ce sera pas original. » malgré le genre de vexation dans sa voix, Tessa eut au moins un sourire, alors qu’elle levait les yeux au ciel. « Amiral Snuggles reste la seule idée concrète qui a été donnée - tu peux dire c’que tu veux, mais Bob déjà, c’est moi qui l’ai donné aussi, même si c’était sarcastique. Et Nachos, t’as limité eu juste à penser à la viande que t’étais censé acheter ce soir-là; sans compter qu’après, on les a bouffés ces nachos, tu parles d’une référence. » et ils avaient été bien bons, évidemment. Mais pour le coup, Aodren n’pouvait pas s’octroyer la médaille de l’originalité, hein - peut-être qu’il était trop adulte, lui, tiens. Peut-être du coup aussi, qu’elle était une mauvaise influence sur lui; sinon il ferait des choses beaucoup plus constructives de sa vie qu’être dans ce parc avec elle: avec une autre femme, il avait accompli bien des choses en quelques années, fallait croire que Tessa était un bon gros frein à l’existence - pas étonnant qu’elle ne soit qu’une distraction, elle-même n’pouvait pas se targuer d’être grand-chose d’autre. « Bien sûr que tu interprètes mal. » elle sourit, tendrement à l’adresse de son vis à vis, affichant un bel air angélique - ç’aurait pu avoir des formes plus sincères et directes, mais elle n’en pensait pas moins. Elle n’avait certainement pas dit sa phrase avec l’intention de se moquer d’à quoi il ressemblait - bien au contraire. « Tu sais très bien que j’suis jamais méchante, toujours juste. » le regard concentré sur le dessin qu’elle avait commencé, la blonde ricana; « T’as plein de choses pour toi, Aodren. » c’était à son tour de sortir le grand-jeu fallait croire, papillonnant de ses grands yeux avant de rapidement détourner le regard, et continuer c’qu’elle faisait. Elle était plus douée en dessin qu’en poésie, ou en choix de mots, manifestement. Loin d’elle l’envie de juste flatter l’égo d’Aodren pour qu’il se sente bien, évidemment que cette confession allait au-delà de ça. |
|