001. + Elle vit seule depuis ses quinze ans. Daisy s'est émancipée à cette période, certainement parce qu'elle n'a aucune idée de l'identité de ses parents au milieu du fatras familial. Sa mère est une des trois jumelles York mais aucune d'elles n'a voulu lui dire la vérité et son père, elle n'a jamais su qui il était. 002. + Mal aimée par sa famille, Daisy s'est réfugiée dans la musique. Elle a appris la guitare et elle s'y connaît en violon et en piano. Elle a une jolie voix mais elle ne l'utilise pas pour se glorifier, non, elle l'utilise pour apaiser les âmes blessées. 003. + Tout juste diplômée, Daisy a abandonné l'idée de se rendre à l'université et quelle aubaine, ses rencontres lui ont permis de travailler entourée d'instruments, sa jungle amoureuse comme elle le dit si bien. 004. + Daisy n'a eu qu'un seul amour jusque là: Ilan. Il était soldat, il était beau, grand fort, protecteur, tout ce que la naïve Daisy avait besoin mais il a détruit son innocence. Ce n'est pas sa faute, non, c'est la guerre qui l'a rendu ainsi, c'est la guerre qui a blessé Daisy et emmené Ilan en institut psychiatrique. 005. + Des frères et soeurs? Daisy en a certainement des tonnes mais là encore, la vérité est cachée et personne ne sait qui porte le même sang que son voisin. Vivre avec neuf autres enfants dans une maison de vices avec trois mères perdues, ce n'était pas vraiment pour Daisy et tant mieux, elle aime la solitude, ça la protège. 006. + Son caractère a bien changé en l'espace de deux ans. Avant, Daisy était timide, sur la réserve à rechercher un preux chevalier pour la protéger, elle et son innocence. Maintenant, Daisy se cache derrière un caractère bien trempé, une méfiance hors du commun et des répliques cinglantes. Personne ne la touche, plus personne ne lui fera du mal. 007. + Daisy a beau être prévenante en ce qui concerne l'argent, son pêché mignon, la musique, la pousse à quelques dépenses. En effet, la jeune femme a deux guitares, une folk et une électrique, un harmonica et un violon qu'elle a hérité d'une de ses mères. 008. + Depuis quelques mois, Daisy s'est engagée dans une association pour les soldats qui rentrent du front: elle rend visite aux revenants, leur joue quelques mélodies, leur parle, les apaise... Comme elle aurait aimé pouvoir apaiser Ilan. 009. + Elle a fait de la danse dans sa jeunesse mais Daisy a arrêté avant l'adolescence. Ce milieu ne lui était pas agréable et elle est presque tombée dans l'anorexie enfantine, elle s'est promise de toujours faire attention depuis lors. 010. + Elle déteste la violence et pourtant, elle semble l'attirer. Après Ilan, il y a eu l'agression qu'elle a subie en fermant son magasin. Elle ne veut plus souffrir de cela. Daisy, c'est la paix incarnée mais avec un goût de piquant quand on l'effleure plus qu'il ne faudrait.

âge + 25 étés. disponiblité + 6j/7 cet été, moins à la rentrée. fuseau horaire + le français. personnage + inventé. où avez vous connu le forum + bazzart. qu'en pensez vous + beauté, joie, amour, soleil, voilà. votre mot de la fin + une ration de bacon pour votre beauté  

Il était la définition même de force. Oui, il avait de la volonté et rien ne l'arrêtait, certainement pas les bombes ou les armes à feu. Alors, forcément, quand elle le voyait arriver devant les portes du lycée, Daisy ne pouvait que sourire. Encore cette fois là, ses yeux bleus océan se mirent à pétiller alors qu'elle s'arrêtait devant lui avec sa mine heureuse. Ilan resta silencieux pourtant, comme si les bombes et les armes à feu avaient fini par lui retirer l'usage de la parole. "Ilan... T'es à la maison. Avec moi." Daisy sentait qu'il n'était pas là, il s'était éloigné dès l'instant où elle lui frôla l'épaule. Il fallait simplement attendre alors Daisy lui lança un sourire gêné avant de se mettre en route vers son appartement. Ils avaient beau être ensemble depuis plus de deux ans, Daisy avait tenu à conserver son indépendance. Elle avait dix neuf ans et ne tenait pas à s'enterrer si jeune. "Tu veux quelque chose à boire?" Elle avait sillonné l'appartement pour ranger les milliards de partitions qui traînaient au sol mais cela, Ilan n'avait pas semblé le remarquer. Non, il ne voyait rien, juste cet espèce de désespoir constant autour de lui. Daisy le voyait elle aussi, ce désespoir fou qui faisait perdre pied à l'être aimé. Elle s'approcha de lui, délicatement et osa poser ses mains sur ses joues pour que son regard attrape le sien. "N'y retourne pas..." Une larme roula sur la joue d'Ilan et Daisy la laissa choir alors que ses lèvres vinrent happer celles du brun grand et fort qu'elle aimait tant.  Tout avait toujours été délicat entre eux, comme si Daisy était une poupée en porcelaine qu'Ilan se devait de protéger. Pourquoi, alors, sa vérité avait-elle disparu soudainement? La guerre, oui, la guerre. La guerre du corps d'Ilan qui se fit plus pressant. La guerre de sa force qui la plaquait contre le mur et qui l'empêchait de respirer. La guerre qui la fit sentir ses mains autour de son cou. La guerre de ne pas pouvoir l'arrêter, dire non, simplement subir les assauts charnelles d'un homme qu'elle haïssait instantanément. La guerre de se rappeler de leur premier baiser, doux, intense, vivant... Se dire que tout était mort et cette fois, la larme qui roulait le long de sa propre joue. La mort dans l'âme, dire au revoir à son premier amour. La mort dans le coeur, se promettre de ne plus jamais aimer.

Elle courait partout, chutait à intervalles réguliers, elle riait à en perdre haleine. Daisy n'avait pas toujours compris sa différence, certainement parce qu'elle était trop naïve pour faire attention à ce qui l'entourait. Pourtant, ce n'était pas commun d'habiter avec trois mamans et neuf frères et soeurs. Personne n'avait une telle famille et on riait d'elle à l'école. Daisy, elle, ne voyait rien de tout cela, même si elle avait douze ans et qu'elle était en âge de comprendre que sa vie ne serait plus jamais celle d'avant parce que c'était cela, grandir, subir les assauts violents du monde et tenter de rendre les coups, souvent plus maladroitement qu'autre chose parce que vivre, c'était souffrir en même temps. Daisy, elle, ne souffrait que d'une chose: de ne pas connaître la vérité. Elle était dans la cuisine, les vêtements crasseux d'être tombée une nouvelle fois dans la terre en poursuivant un de ses frères et voilà qu'entrait Matilda, une de ses trois mères, une des trois possibilités. "Qui est ma maman? Où est mon papa?" Daisy entendit Matilda souffler alors qu'elle posait sa tasse dans le lavabo, s'apprêtant à faire la vaisselle. Il n'y avait jamais de réponse, comme si leur monde avait toujours été régulé par le mensonge... Pas celui de Daisy, néanmoins. "On est toutes les trois tes mamans. On t'aime toutes les trois au même niveau... Et ton père, il n'a jamais été là. Tu n'en as pas besoin, si?" Daisy, pourtant, avait besoin de repères. Elle avait besoin de comprendre que Loren était trop faible pour assumer sa maternité, que son idiot de fiancé de l'époque, Rodrigue, était incapable d'être père quand il n'était même pas en mesure d'arriver au travail à l'heure, trop imbibé par l'alcool et les joints. Daisy n'avait pas conscience de tout cela: elle était jeune, elle était vive, elle voulait vivre pleinement. "Mes amis... Ils ont tous un papa et une maman, je voulais savoir moi aussi... Juste savoir." La réponse ne vint pas, pas cette fois là ni les centaines suivantes. Daisy était devenue adolescente et le silence ne lui suffisait plus, encore moins le mode de vie précaire prodigué par ses mères qui ne s'occupaient plus des dix enfants de la maison. Alors, elle était partie. Sans rien d'autre que l'espoir au fond de sa besace et sa belle guitare. Il ne lui fallait rien de plus, à Daisy, pour vivre.

Certains diraient qu'elle se faisait plus de mal que de bien. Daisy, elle, ne respirait que la joie et le bonheur en tenant sa guitare et posant ses doigts délicats sur les cordes en entamant une mélodie harmonieuse. Elle aimait la musique, elle aimait déverser sa haine contre le monde en chantant et c'était une manière comme une autre pour elle d'exorciser ses démons. Pourquoi s'engager dans ce genre d'aventures, néanmoins? Après tout, Daisy avait peur des garçons grands et forts désormais, et bien des fois, elle tremblait en s'asseyant en face de l'un d'entre eux parce qu'elle connaissait leur regard et surtout, elle savait ce qu'ils étaient capable de faire. La détruire. La mutiler. L'anéantir physiquement autant que mentalement. Pourtant, c'était avec sa guitare sur le dos que Daisy avançait vers l'adresse que la dirigeante de l'association lui avait donnée. Elle ne savait pas à quoi s'attendre mais ce n'était pas une sensation nouvelle pour elle, pas après s'être émancipée à quinze ans, avoir survécu au silence de mères indignes et la douleur d'un homme violent. Parfois, elle y pensait. A ce moment là, Ilan était dans sa tête parce qu'elle ne savait pas ce qu'il devenait dans cette cage à fous. Il était parti tout simplement. On siffla sur son passage, ce qui ramena Daisy sur terre pour lancer un regard noir à l'homme qui osait la reluquer de cette manière. "Tu veux que je t'aide peut être? Est-ce que moi j'mate ton paquet si petit soit-il? Non, alors, tu rabats ton caquet et tu dégages de ma vue avant que j'use d'insultes!" Si elle avait peur de ce qu'un homme était capable de lui faire, Daisy était tout de même en mesure de se défendre. Elle n'était plus si naïve et surtout bien moins douce en faisant un doigt d'honneur au badaud avant d'entrer dans le bâtiment qui exposait la bonne adresse. La blonde sonna à la porte, timidement mais celle-ci s'ouvrit alors, téméraire comme elle semblait être, elle pénétra dans le hall pour ce rendez-vous étrange. "Je cherche Aneurin Evans... Il est là?" Elle hurla dans l'espoir qu'on l'attende mais dès qu'elle se retourna, la présence d'un grand brun la happa vu à quel point il était proche d'elle. Daisy ne bougea pas d'un poil, même si son coeur lui intimait de reculer d'une bonne centaine de mètres, juste au cas où. "C'est toi Aneurin Evans? Je suis la musicienne qui intervient pour les retours du front... On m'a dit que t'étais au courant alors... J'peux me mettre où?" Non, York ne cherchait même pas à faire la conversation, elle savait que c'était trop dangereux. Alors, elle s'élança dans le salon et s'assit sur le siège présent, sortant sa guitare et accordant l'instrument avant de relever un regard intense vers l'homme qui lui faisait face. Elle resta là, à le regarder presque une minute, ses doigts finissant par se mettre au travail sur les cordes neuves. Son regard la happait, sa présence aussi, ce côté viril et destructeur qu'elle n'était pas censée apprécier. Si elle avait mal au coeur en commençant son chant, c'était certainement le cas en prenant congé de ce soldat hors du commun. De ce soldat grand et fort qu'elle devait haïr maintenant.