XOXODiana & TheoJe m'étais réveillé de suite, alors que la nuit était déjà tombée sur New York depuis maintenant des heures. Son nom était apparu sur l'écran de mon cellulaire, et ne cessait de hanter mon esprit. Cela faisait un mois, un mois qu'elle avait disparue de mon existence, un mois que j'avais pris la décision d'arrêter de me foutre de la gueule de toutes les personnes qui pensaient que j'étais le mec parfait. Cela faisait un mois, tout juste, que je tentais de redevenir celui que j'étais, auprès d'elle, celle qui partageait mon lit depuis deux ans, celle pour qui, mon coeur devrait battre uniquement. Celle avec qui j'avais merdé, et qui n'en avait pas conscience. Je voulais, retomber amoureux entièrement, de cette fille si parfaite que j'avais attendu longtemps. J'y étais presque parvenu, jusqu'à cet instant.
J'ai appuyé sur la touche latérale de mon téléphone, voyant son message s'afficher à moitié. Le désir de regarder se mélangeant à celui d'envoyer bouler mon téléphone, me retourner, enlacer ma compagne avec tendresse, comme il y a un temps. D'une manière que je n'avais pas fait depuis que je connaissais Diana, depuis que je l'avais allongée la première fois. L'asiatique m'avait rendu fou, avait fait de moi un pantin que je m'étais promis de ne jamais devenir. Elle m'avait transformé en tout ce que je détestais, et tout ce qui me répugnait. Tout ce que j'avais promis de ne pas être pour mon amour, ma belle. Finalement, j'ai ouvert le téléphone, et passa longuement en revue les mots qui apparaissaient sur l'écran. Tu me manques, rejoins-moi. XOXO D.
J'ai tenté de résister, mais en vain. C'était plus fort que moi, je me rappelai ses courbes folles, et ses lèvres fraîches. L'excitation du moment, de l'interdit. Cette chaleur qui se dégageait d'elle, de moi de nous, en grimpant les étages, dans l'ascenseur clos, attendant de pouvoir nous retrouver dans la chambre d'hôtel.
Doucement, j'ai embrassé le front de ma concubine, puis enfila une chemise et un pantalon à la va vite, enfilant mes chaussures dans l'entrée de l'appartement, puis m'arrêta dans la rue, afin de stoper un taxi. Sur le chemin, je réfléchissais. Au fait que je me sentais minable d'être ainsi, le fait que rien de tout ça n'était correct, car ça ne l'était pas. Diana était mariée, je désirais avant, me fiancer. Cette rencontre fortuite avait tout gâché. Je m'étais pris dans les filets d'une tentatrice exaltante. Dans le hall de l'hôtel, le garçon d'accueil m'a souri. "Cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas vu monsieur." J'ai souri, je n'ai pas répondu. "Votre femme vous attend dans la chambre habituelle." Je l'ai remercié. Ai attendu dans l'ascenseur, comptant les étages. Je ne sais même pas pourquoi nous avions racontés tant de mensonges au chargé d'accueil. Après tout, il s'en fichait. Mais peut-être, était-ce pour minimiser notre faute, à elle, à moi. Comme pour nous donner bonne conscience, ou bien, pour nous protéger d'un quelconque jugement, qui serait valable, pourtant. Arrivé devant la porte, j'ai toqué, trois fois, de manière distincte, puis je suis entré, tout simplement.
Diana n’arrivait pas à trouver le sommeil. Son mari était parti en voyage d’affaire depuis quelques jours et le lit lui paraissait bien froid et vide depuis. La jeune femme se redressa en position assise, soupira longuement, puis jeta un regard en direction de son téléphone, posé sur sa table de chevet. La nuit était bien entamée, mais Diana sentait qu’elle n’arriverait pas à se rendormir. Sans hésiter plus longtemps, elle se leva pour prendre une douche bien chaude.
L’eau chaude lui coulait sur le haut du visage. Les yeux fermés, sans bouger, ses pensées se tournèrent une fois encore vers ce jeune homme qu’elle avait rencontré de nombreuses fois. Theo. Elle avait beau s’interdire d’y penser, il était toujours présent. Et pourtant, c’est elle qui le repoussait. Il avait un avenir, une femme qui l’aimait et qu’il aimait. Après tout, Diana avait l’habitude de passer une nuit avec un homme sans jamais le revoir par la suite. Mais cette fois-ci, c’était différent. Le lien qui se construisait entre eux devenait dangereux. Mais Diana joue avec le danger depuis tellement longtemps qu’à présent, elle a besoin de cette part de danger pour se sentir vivante. En sortant de la douche, elle fixa son reflet embué dans le miroir. Allait-elle commettre une bêtise ? Sa décision était prise. Quelques minutes plus tard, maquillé, coiffée et habillée, la jeune femme était prête à commettre un péché supplémentaire.
Une fois dans le taxi qui l’emmenait jusqu’à l’hôtel où Theo et elle se rencontraient habituellement, elle eut un dernier moment d’hésitation avant d’appuyer sur la touche « envoyer » de son téléphone. Il était encore temps de faire marche arrière. Mais Diana avait de plus en plus envie de le voir. Une fois le message envoyé, elle n’avait plus le choix. Mais lui pouvait toujours choisir de ne pas la voir. Son cœur se serra à cette pensée. Pourquoi cet homme lui faisait autant d’effet ? Pourquoi continuait-elle à lui courir après alors qu’elle avait tant lutté pour l’éloigner ?
C’est ainsi, perdue dans ces pensées, que la jeune femme attendait son amant, debout devant la fenêtre de la chambre d’hôtel qui s’étendait jusqu’au plafond. Elle se servit du reflet devant elle pour ajuster sa robe courte qui dévoilait ses épaules. Commençant à se dire qu’il avait décidé de ne pas venir, les trois coups à la porte la firent légèrement sursauter. Diana ne se retourna ensuite vers la personne qui venait d’entrer dans la chambre et un sourire se dessina sur ses lèvres.
« Theo. Je pensais que tu ne viendrais pas. »
Elle se décala de la fenêtre pour se mettre dos au mur, juste à côté, attendant que l’homme s’approche d’elle, soudain impatiente.
« Je suis désolée… on s’était pourtant mis d’accord pour arrêter de se voir, mais… »
Elle hésita, se mordillant la lèvre à nouveau.
« J’avais besoin de te voir. J’en ai besoin. Juste une fois de plus. »
Mais elle savait très bien que ce ne serait pas la dernière fois.
XOXODiana & Theo Je me suis raclé la gorge, arquant les sourcils en écoutant ses dires. "C'est vrai... J'ai à tout prix tenté de ne pas venir te voir." Machinalement, je me suis assis sur le lit. Les draps encore faits. J'ai passé mes mains sur le long de mon visage. Comme pour m'empêcher de me sentir enivré par le charme de la jeune femme. Elle avait l'air si pur, si innocent, alors qu'elle était toute autre, en réalité. Elle s'était adossée contre le mur, et je savais. Je savais pertinemment ce qu'elle cherchait à faire. je savais ce qu'elle avait en tête. Certainement que son mari, une fois de plus, l'avait délaissée, qu'elle se sentait seule, et qu'elle avait pensé à moi. Bon samaritain amoureux, désireux de lui offrir ce que lui, l'homme qui avait juré de prendre soin d'elle devant l'univers entier, ne lui offrait jamais. Elle m'annonça alors qu'elle était désolée, qu'elle savait que nous nous étions mis d'accord de ne plus se revoir...
Une fois de plus, je me suis raclé la gorge. Puis soupiré. J'ai alors commencé à réfléchir de trop, une fois de plus. Désolée ? Je ne pensais pas qu'elle l'était. J'avais appris à la connaître, depuis le temps. Elle était ainsi faite... faite pour suivre ses envies. Elle était de ces femmes qui se plaisaient à se sentir libres, quitte à dépasser les limites, quitte à vouloir braver les interdits. Et moi, j'avais été stupide. Stupide de penser que je pourrais réussir à l'avoir, malgré son mariage, bien que malheureux. Je n'ai cependant pas répondu. Elle a continué, elle disait qu'elle avait besoin de me voir, juste cette fois. Mais c'est ce qu'elle disait. C'est ce qu'elle disait à chaque fois que ça faisait trop longtemps que je ne l'avais pas eu entre mes bras. Diana. D'un côté, c'était une manipulatrice, je le savais, mais elle était aussi en quête d'amour, probablement pas le bon, sans doute n'était-ce jamais suffisant. De combien avait-elle besoin d'hommes pour se sentir heureuse ? Tous ? Je me suis humidifié les lèvres, souffla un bon coup. "T'es pas désolée Diana. Tu ne l'as jamais été." Je me suis levé, m'avançant vers elle, sûr de moi. Cette fois, je ne faiblirais pas. Je ne faiblirais plus. Je voulais exiger ce que je désirais, ce que je savais qu'elle désirait, même si elle n'était pas prête à l'admettre. "Je t'aime." Mon regard se plongeant dans le sien. "Et même si tu dis que pour toi, je suis juste le mec de passage que tu te tapes de temps en temps... Je sais que toi aussi, tu m'aimes." J'ai soufflé. "Et on n'a pas décidé de ne plus se voir. Tu as décidé ça toute seule je te rappelle. Et nous étions là, exactement, lorsque tu m'as envoyé balader."
Elle m'aimait, je le voyais bien, même si elle disait le contraire, même si elle faisait tout pour ne pas me le montrer, je le savais. Elle était mienne, d'une certaine manière, et je la voulais mienne d'une autre façon. Même si ça pouvait engendrer des complications, même si mon équilibre en serait bafoué. Je la voulais avec moi. Je ne la voulais plus aux côtés de personne d'autre. La voir me faisait me rappeler à quel point je n'en avais plus rien à faire de mon histoire avec celle que je pensais être la bonne. Parce que c'était elle. J'en étais sûr. "J'ai essayé de retomber amoureux de ma copine. Mais j'y arrive pas. C'est plus fort que moi. La toucher est devenu insupportable. Je ne supporte plus être loin de toi." Elle me rendait fou. Lorsque j'étais chez moi, dans ma chambre avec ma copine, je ne pouvais m'empêcher de penser à Diana, à la façon dont on s'enlaçait, dont elle ôtait les vêtements qui dissimulaient les courbes de son corps frêle et excitant. Je ne pouvais pas faire semblant. Je ne voulais plus faire l'amour avec l'autre, je ne pouvais être qu'avec l'asiatique, qui avait volé mon coeur, mon corps, et mon désir.
Diana avait de plus en plus du mal à soutenir son regard, mais elle le faisait. Après tout, il avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, d’être en colère contre elle. Mais ce qu’elle retenait de tout ça, c’est qu’il était quand même venu. Encore. C’est donc qu’il avait toujours envie d’elle et c’est tout ce qui comptait actuellement. Elle hésita à le rejoindre sur le lit, mais sentait qu’avec cette tension dans l’air, il valait mieux attendre qu’il fasse le premier geste. Et ce fut le cas, vu qu’il se leva soudainement pour s’approcher d’elle, maintenant prisonnière entre le mur dans son dos et son amant face à elle. Sentir la chaleur de son corps si proche d’elle la fit frissonner.
« Je t’aime. »
Ces quelques mots lui firent un choc, à tel point qu’elle eu du mal à suivre tout ce qu’il lui disait après ça. Malgré toutes ces histoires, la seule relativement « sérieuse » avait été manigancé par la jeune femme. Et celles d’avant n’impliquaient que des mecs en chaleur qui la connaissait en tant qu’actrice porno. Au final, l’amour, l’avait-elle vraiment connu un jour ? Avec toute l’expérience qu’elle avait accumulée, avait-elle au moins un grain d’expérience par rapport à l’amour, le vrai ? Elle avait du mal à croire qu’il existait. Pourtant, Theo dégageait une telle passion envers elle qu’elle avait du mal à en être insensible. Rien que le fait qu’ils continuaient à se voir n’était pas normal. Mais il ne devait pas se douter qu’il était le seul gars qu’elle avait accepté de revoir, et pas qu’une fois, loin de là.
La chaleur lui monta aux joues mais non pas causé par l’excitation, même si la proximité du jeune homme lui faisait de l’effet. Non, elle commençait à se sentir mal à l’aise, ou plutôt embarrassée. Est-ce qu’elle était vraiment en train de rougir ? Elle endura encore son discours sans broncher, elle n’avait de toute façon aucune phrase qui lui venait à l’esprit pour tenter de calmer Theo. Elle avait baissé les yeux, fuyant son regard, mais le cherchant malgré tout car s’il y avait bien une chose dont elle était sûre, c’est qu’elle avait besoin de le voir. De plonger son regard dans le sien, encore plus profondément que d’habitude. Finalement, c’est le regard embué de larmes qu’elle osa de nouveau le regarder en face.
« Tu as raison. Peut-être que je t’aime. Mais comment peux-tu en être si sûr ? Et comment peux-tu m’aimer, alors que je te fais autant souffrir ? T’éloigner de moi était sûrement la meilleure décision. Et pourtant, je t’ai recontacté. »
Lentement, elle posa une de ses mains sur la joue de Theo. Le contact avec sa peau lui avait vraiment manqué. Elle ferma les yeux un instant, chassant les quelques larmes qui avaient osé apparaître dans son regard.
« Je ne suis pas désolée. Parce que je te voulais ici. M'en veux-tu de désirer ta présence ? »
Elle approcha son visage du sien, dissimulant son malaise en reprenant le dessus sur le jeune homme. Leur souffle n'en formait qu'un et leurs lèvres se touchaient presque.
« Tu es fou de m’aimer. »
Avec son habituel sourire malicieux, Diana enroula ses bras autour de son cou et l'attira vers elle, supprimant les quelques centimètres restant entre leur bouche.