Un nouveau rire déploie la gorge de Sahar quand il entend toute la vexation dans la voix et l'attitude de son meilleur ami, lui faisant rouler des yeux avec un amusement qu'il ne cherche pas à cacher. Piquer l'ego d'Orion lui reste assez facile après tant d'années passées ensemble, et c'est toujours avec une certaine malice dans le regard comme dans les propos qu'il s'amuse à le faire de temps à autre, comme ce soir, insistant sur un point qui n'a finalement pas vraiment d'importance, si ? Décidé à continuer un peu – au pire des cas, Orion sait comment le faire taire, après tout –, Sahar souffle entre ses lèvres, en même temps que la fumée du joint. « I'd rather believe what I hear from your voice. » Nouveau pouffement de rire, à ne plus savoir si ce sont les premiers effets du joint qu'il partage qui se font sentir, ou simplement l'ambiance qui commence à planer sur le toit avec eux. Ce même plaisir qu'il ressent à chaque fois qu'Orion est près de lui, qu'ils se taquinent de la sorte, et finissent toujours par laisser tomber les plaisanteries pour venir se coller l'un à l'autre. Quant aux projets de voyages irréalisables, voire utopiques, qu'ils partagent... Sahar aime se laisser porter par l'idée avec un petit sourire venant faire trembler la commissure de ses lèvres. Parce qu'il ne leur suffirait peut-être que de laisser parler leur imagination pour se créer une bulle autour d'eux et se détacher du monde extérieur, se laisser aller l'un avec l'autre en oubliant tout le reste autour pendant un certain temps. Ce genre de moments qui parviennent à créer chez Sahar une sensation de bien-être comme il n'en connaît pas avec d'autres personnes que lui. Attrapant le coche de la chanson avec lui quand il se met à chanter, Sahar vient soupirer les paroles avec lui, de ce même nouveau monde qu'il se plaît parfois à imaginer, sans doute un peu naïvement. Le sourire qu'il voit sur le visage du français accélère un peu les battements de son cœur alors qu'il se rapproche de lui sans cesser de mêler sa voix à la sienne, avant qu'il ne se rapproche de lui pour avaler la distance qu'il y a entre eux et venir poser ses lèvres contre les siennes, de la même façon qu'Aladdin peut venir embrasser sa Jasmine une fois la balade en tapis volant terminée. La sensation de ses doigts sur sa taille le pousse alors à prolonger un peu ce baiser, à passer son nez contre le sien une fois qu'il est rompu, affichant toujours un sourire doux à l'attention du français. Reprenant à voix basse la fin de la chanson, Sahar sent ses lèvres s'étirer un peu plus quand Orion le rejoint et laisse planer les dernières paroles, son regard plongé dans le sien, avant de lui dérober un nouveau baiser après l'avoir entendu pouffer. Ça fait toujours le même aimer sur lui, ce genre de moment. L'envie de se dire que merde, peut-être que ça vaudrait le coup de tenter et de souffler à Orion tout ce qu'il ressent pour lui, ce qu'il garde secret depuis des années parce qu'il se refuse de croire à la possibilité d'une réciprocité et de risquer de sentir son cœur se briser. Lui piquant le joint pour venir tirer dessus, il souffle sa fumée en un trait vers le ciel, ferme un instant les yeux avant de sentir à nouveau le corps du français contre le sien. Rouvrant ses paupières, il suit la trajectoire indiquée par son doigt et découvre avec lui les quelques étoiles qui parviennent à continuer de briller malgré les nuages violacés de pollution qui entachent le ciel. Parmi elles, celle qui brille le plus et lui arrache un petit sourire une fois associée aux paroles d'Orion ; qui est peut-être, plus encore que celle qu'il lui montre, l'étoile qui scintille le plus cette nuit. Un nouveau rire vient faire trembler un peu Sahar alors qu'il roule des yeux pour les poser sur lui. « You already know I can. That's one of the reasons you call me daddy. » Avec un léger coup de coude dans son bras, il lui lance un clin d'œil – volontairement ou non – trop appuyé, pouffe à nouveau dans un soupir. Récupérant le joint pour le glisser entre ses lèvres, il se tourne à nouveau vers le ciel avant de secouer la tête. « Let's hope she lands in a fountain at the end. Or she'll become a pancake. » Le nez froncé, il pouffe de rire et garde encore un peu le joint pour tirer dessus avant de le lui rendre, roulant des yeux quand il l'entend parler de la setlist qu'ils devraient effectivement faire, et plus encore quand il se met à rire de cette façon. Sahar lui lance un regard en biais alors qu'il sourit doucement, hésite un instant à proposer de sortir leurs téléphones pour se faire la playlist tant attendue de leurs « duos-pour-faire-l'amour-sur-Disney », et préfère laisser tomber l'idée pour l'instant pour rapprocher son visage du sien, parce que peut-être que ça pourrait vraiment être ça, ce que l'avenir leur réserve. Pas de retour avec un(e) ex, pas de nouvelles histoires d'amour, juste... la leur ? S'il n'est pas vraiment prêt à y croire à cause des désillusions que ça pourrait entraîner, Sahar vient malgré tout poser ses lèvres contre les siennes, laisse sa langue caresser celle d'Orion alors que leurs corps se pressent l'un contre l'autre et qu'un soupir s'échappe. Passant un bras autour de sa taille pour le tenir contre lui lorsque son meilleur ami vient se glisser sur ses cuisses, il remonte son autre main sur sa joue en prolongeant le baiser, appuie dans le bas de son dos pour le sentir plus proche encore de lui. En perdant toute notion du temps et du monde extérieur, Sahar ne se détache pas de ses lèvres, laisse ses doigts redessiner de leur bout les contours de son visage, caresse la forme de sa mâchoire. Serrant son bassin contre le sien pour lui faire sentir l'effet qu'il provoque sur lui et pour se frotter à lui, il finit par soupirer en rompant le baiser, n'éloignant pas pour autant son visage du sien. « We should go inside, it's fucking freezing here, » il souffle à voix basse, remontant son regard vers celui d'Orion, où il se perd un instant avant de venir prendre l'une de ses mains et de lui faire signe de se redresser, attrapant ce qu'ils avaient apporté avec eux de sa main libre et l'entraînant à l'intérieur de l'immeuble pour redescendre rapidement les escaliers. Il tend à Orion le sachet qui contient le tout, sort ses clefs de sa poche pour ouvrir son appartement et, une fois la porte refermée derrière eux, revient se coller à lui pour l'embrasser de plus belle, une main venant se perdre entre ses mèches de cheveux, l'autre glissant sur sa taille pour venir effleurer sa peau, son bassin à nouveau pressé contre le sien.