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Y’a ce nouveau petit papier dans ton casier. Ce papier avec juste quelques mots inscrits à l’encre noir. Nouveau défi. Un peu plus dur. Tu rigoles doucement comme un con en lisant les instructions. Tu imagines déjà Akim se trimballant à poil dans les couloirs du dortoir, ton téléphone comme témoin. Ca te fait rire. Ces conneries. Ces défis idiots qu’ils t’envoient régulièrement. A toi et à quatre autres garçons de l’université. Y’a dans leurs défis comme un désir de montrer que vous êtes les rois du monde. Comme si tout le monde devait plier devant vous. Et c’est un peu ça au fond. Tu les as jamais vu les gars, mais tu n’as aucun doute sur le fait qu’ils soient tous comme toi. Bourré de fric jusqu’à la moelle. Les futurs dirigeants du monde. Fils de millionnaires. Chefs d’entreprises, stars et autres politiques. Et tout ça n’est que le premier pas vers l’humiliation des petits. Choisir une cible et la cibler jusqu’à la fin. Juste pour faire rire les autres et faire passer le temps.

T’as filé cent dollars à son coloc pour qu’il te file quelques informations et cent autres pour qu’il utilise toute l’eau avant que Akim ne puisse s’en servir. Tu t’donnes du mal pour ces conneries. Mais tu veux y rentrer. Vraiment. Ton père en a été, il y a déjà des années. Alors forcément, tu veux faire tes preuves. Prouver que toi aussi, tu peux le faire. C’est une question de fierté. D’égo aussi. T’as besoin d’le faire. Pour lui démontrer par a + b que t’es pas moins bien que lui.

Allongé sur ton lit, t’as laissé la porte ouverte pour surveiller son passage. Tu esquisses un sourire en l’entendant sortir de sa chambre et passer devant la tienne pour rejoindre les douches communes. Tu attends qu’il se soit éloigner avant de le rejoindre, ton téléphone à la main. Et la suite est simple. Presque trop simple. Tu attends que la douche soit allumée pour aller attraper ses fringues et les foutre dans les toilettes d’à coté. Photo. Tu récupères sa serviette et toutes les choses qui pourraient servir à le dissimuler pour les foutre dehors. Puis, dans un sourire fourbe, tu brises la vitre de l’alarme incendie, faisant hurler tout le bâtiment. Et t’attends là. Téléphone à la main et rire aux lèvres.

Tu peux pas t’empêcher de rire comme un con en le voyant sortir de la salle de bain. A poil, mains sur les couilles. Et évidemment, tous les étudiants encore dans leurs chambres sortent au même instant, prêt à rejoindre la sortie. Les rires se font entendre. Les murmures. Même quelques photos. Tout le monde marche un peu au ralentis, se doutant que tout ça n’est juste qu’un foutu exercice. De toute façon, c’est clair que si y’avait vraiment le feu, certains en resterait. Toi surement. Parce qu’il faut l’avouer, t’es du genre à même pas lever le cul de ton lit pour ce genre de connerie. Sauf quand il faut prendre des photos humiliantes. Là t’es présent. Sourire aux lèvres, sans la moindre gène. Tu finis même par te foutre juste devant lui. Regard provoquant et un brin supérieur. « Un sourire pour la caméra ? » Tu prends une bonne dizaine de photos de sa gueule déconfite. Tu l’vois. Qu’il essaye de faire face. Mais sa gueule reste rouge de honte et ça te fait rire. Foutrement rire. Il y a cette douce satisfaction à être celui qui gère. Celui qui a les cartes en main et qui domine le jeu. « Bin quoi ? J’croyais que tu kiffais la montrer aux mecs, moi?! » Cynisme un brin homophobe bonjour. La vérité, c’est que tu sais même pas si c’est vrai. Tu t’souviens juste trop bien de cette soirée chez toi. Et tu préfères grandement qu’il soit affiché pédé plutôt qu’il puisse dire quoi que ce soit te concernant. C’était sa faute. Juste sa faute. Tu savais pas toi. Tu l’as juste laissé faire. Et puis après, c’est ton corps qui a réagit tout seul. Rien que d’y penser, t’en as des frissons. C’est franchement tordu. « T’es tout rouge, c’est ta couleur naturelle ? » T’entends quelques rires autour de toi. Et puis quelques murmures de réprobation. Un groupement s’est formé autour d’Akim malgré le bruit strident de l’alarme. A croire que les étudiants kiffent plus les ragots que leur propre vie.

ça semble un brin surréaliste, un brin dément cette histoire qui n'arrive que dans les mauvaises séries. le concours de circonstances est acide et violent, l'alarme et tes affaires manquantes sont d'un timing parfait qui te ferait grincer des dents si seulement... t'étais pas à poil, dans un couloir absolument pas vide. ça pourrait presque être banal, franchement combien de fois Grant a du faire le retour à sa chambre à poil parce qu'il se souvenait pas d'où il avait laissé ses vêtements la veille... combien de fois tu t'es retrouvé en caleçon devant la porte de chez Adam parce qu'il feignait d'être outré d'un truc et se marrait derrière la dite porte. non vraiment ça pourrait presque être pas si humiliant si tu avais été plus ou moins mit au courant et si tu n'étais pas jeté dans cette mauvaise blague avec autant d'ignorance. vraiment. et pourtant Akim ça semble être le résumé parfait de ta vie, victime de coups de sort vraiment stupide et souvent vaguement humiliant. heureusement t'es bien dans ton corps, manque de muscle certes mais pas de graisse, pas d'poil en trop, et des muscles sec et tes tatouages qui semblent être tombé ici et là sans ordre logique. non franchement t'es pas si moche, mais ça regonfle encore l'cliché du gars de quartier, sec l'crâne rasé et l'corps parfois vaguement marqué. et tu essayes de te dire ça. t'es pas mal foutu mec, ça va c'est pas la mer à boire, y'a rien d'quoi s'foutre de ta gueule sur toi.... seulement Un sourire pour la caméra ? c'est comme un sceau glacé qui s'abat sur toi. sa voix supérieur, son regard de branleur, son sourire colgate de petit gars friqué qui est trop habitué à voir le monde lui embrasser le cul. Malo Pearson. si la situation était gênant elle devient en l'espace de deux secondes carrément étouffante. c'est comme si encore une fois tu te prenais dans la gueule l'acide brûlant de cet ami qui pour une étrange raison t'a totalement rejeté il y a des années. des amis t'en as perdu de vue quelques uns ... mais Malo c'est différent. Malo vous a délaissé, puis un matin à l'université le hasard la planté sur ton chemin... et ça revient comme de l'acide trop sale et brulant le long de tes tripes. in quoi ? J’croyais que tu kiffais la montrer aux mecs, moi?! à l'instant tu as l'ventre qui s'tord et l'envie violente de le frapper. cette phrase humiliante qui semble te toucher. non pas que ça t'fasse la moindre chose qu'on vienne te parler de ta sexualité. seulement il y a en parler et le crier à tout le monde. t'as toujours été de ceux qui en font pas des vagues. pas de ceux qui hurlent haut et fort une quelconque homosexualité. tu sais que c'est pas une gêne, tu sais que même avec une fille ça serait la même rengaine. mais t'es à poil, devant lui, et ses mots te heurtent. connard de petit riche, crevard de petit fils à papa. va t'faire, Malo.. tu grognes entre tes dents le malaise et ce truc stupide t'empêchant lui cracher au visage tout ce qu'il mériterait. tu sais pas... tu comprends pas, il a commencé depuis peu ces conneries stupides toujours tournées sur toi... tu devrais l'insulter, mais c'est pas tellement toi. puis c'est Malo... et à un moment de ta vie c'est ce qui se rapprochait le plus d'un meilleur pote pour toi. "meilleur pote", tu t'fais rire. mais il continue et son téléphone continue de capturer ton corps.
t'essayes d'avancer mais il recule sans pour autant vouloir t'abandonner à ton triste sort, décidé à ne pas perdre une miette de ton humiliation minuscule, mais quand même présente. T’es tout rouge, c’est ta couleur naturelle ? tu relèves le regard vers lui un instant. c'est toi qu'as fait ça... l'alarme qui continue de hurler, les élèves qui semblent pas tous vouloir se barrer, et lui téléphone en main, au bon moment au bon endroit. non les coïncidences foireuses et humiliantes n'existent pas quand Malo Pearson est dans les parages. tu fais un pas vers lui gardant tes mains devant le seul truc que tu veux garder privé. où sont mes affaires ?? t'essayes de garder la tête froide mais les rires autour aident vraiment pas alors que tu lances un regard mauvais à Malo essayant de t'éloigner de ces gens pour rentrer à ta chambre. tu le comprends pas, tu comprends pas pourquoi il agit comme ça et ce que tu as fait pour mériter ça.

T’hausses vaguement les épaules, un de tes sourires malicieux aux lèvres. T’aimes ce pouvoir. Ce sentiment de contrôle ultime. Sentir la colère d’être pris au piège. Ouais. C’est foutrement satisfaisant. Pour une fois, c’est toi qui décide. Pour une fois, c’est toi qui fait mal. C’est dingue, mais c’est agréable. De pas être celui qui subit les coups, encore et encore. Tu observes un instant l’image à l’intérieur de ton téléphone. L’image mouvante de c’gamin à poil. C’gamin qui a un jour été un pote. Un jour. Y’a longtemps. Tu ris doucement. T’es un petit con, et tout en toi le démontre. Mais quoi, les petits cons ont toujours été les plus populaires. La preuve est que derrière fois, les gens rient de tes conneries. Comme si tout ça n’était qu’une vague distraction de leur vie monotone. Tu leur apportes le rire. A eux, puis aux membres de l’organisation. Tu les entends presque déjà leurs rires lorsqu’il regarderont la vidéo. Et tu t’approcheras un peu plus de ton entrée définitive. L’accès assuré à un futur grandiose. Des contacts dans toutes les industries. Une fraternité au delà de l’université. Et puis, la fierté de ton paternel. Une petite tape amicale dans l’épaule. Un sourire satisfait. T’as beau dire que t’attends rien, le besoin de le rendre fier reste là. Ancré quelque part à l’intérieur.

Ton regard se pose de nouveau sur l’objet de tes conneries. Le centre de l’attention du moment. « Non, ça c’est toi » Lui qui se fait foutre comme il dit. C’est certainement pas toi. Toi, tu fourres, tu t’fais pas fourrer. Lui par contre … Enfin, en vrai, si ça s’trouve, t’es complètement sur une fausse route. Et vos conneries d’enfance ont toujours été que des conneries pour lui aussi. Qu’un vague égarement à effacer des mémoires pour toujours et à jamais. Pourtant, il a pas l’air de réfuter tes provocations. Comme si t’avais touché un morceau de la vérité. Ca t’donne envie d’dégueuler. L’idée qu’un pédé ait pu te toucher y’a deçà des années.

Tu hausses vaguement les épaules lorsqu’il met en avant l’évidence. C’est toi qui a fait ça. Ouais. Faut pas être un génie pour le comprendre. C’est toi qu’a le téléphone. Qui était prêt à filmer.  « T’es un p’tit génie en fait. » Il s’approche de toi. Tu penses un instant qu’il va t’en coller une mais il ne fait que te dépasser, se dirigeant ainsi vers sa chambre. Tu lèves vaguement les yeux au ciel. T’es presque déçu. Tu t’attendais à plus de réaction. Tu t’attendais à ce qu’il gueule. A ce qu’il s’énerve. Mais non. C’est presque comme si tout ça ne l’atteignait pas vraiment. Tu t’retournes, posant un instant ton regard sur son cul. Eurk. « Là où elles méritent d’être ». Et déjà, le public se disperse. L’intérêt s’est évaporer plus vite que tu ne le pensais. Et toi, tu restes planté là, déçu que tout soit si plat.

Non, ça c’est toi ce genre de réflexion stupide tu as déjà eut le droit, et généralement tu te les prends en pleine gueule sans trop savoir quoi répliquer. tu comprends pas trop l'sens de cette agressivité, et en temps normal ça te serait resté à l'esprit. tu te serais arrêté sans doute en lui demandant ce que ça pouvait bien être son problème et en quoi il se sent le droit d'être concerné par ce que tu fais d'ton corps. mais t'es à poil Akim, t'es à poil alors tout ça te passe au dessus et tu ne percutes même pas. tu veux juste retourner à ta chambre, et cacher vaguement tout ça en essayant de comprendre comment cet abrutit peu bien réussir pour te faire toujours autant chier. parce que c'est lui, évidement que c'est lui. suffit de réfléchir deux secondes, l'alarme n'était que le prétexte pour faire sortir tout le monde et t'humilier encore plus. certes prendre son téléphone pour immortaliser la chose, c'est humain et tu te dis qu'il est pas le seul là à le faire... mais tu préfères pas vérifier. seulement lui, il le braque sur toi depuis le début avec ce sourire pervers de taré. Malo est taré, c'est un fait. c'est réel, depuis des semaines il se fait une joie malsaine a te regarder de travers, et te faire chier. rien d'horrible... enfin c'était jusqu'à maintenant. jusqu'à ce que tu te retrouves à poil dans un couloir et qu'il soit là à prendre ça en photo. la raison ? c'est Malo Pearson, et il n'a rien trouver de mieux à faire que cela. humilier... si encore certains de ces "potes" sont vaguement plus humains et se contentent de se trimballer sur le campus en ayant l'impression de vivre en pleine aristocratie, lui c'est pas que ça... lui il aime jouer, et toi sans comprendre tu viens de devenir la cible. T’es un p’tit génie en fait. c'est méchant, c'est mesquin, et tu serres les dents sans rien réussir à répondre. il a ce don de te faire passer pour le sombre crétin...

tes fringues tu les as pas trouvé... et vu que tu veux pas passer des heures à les chercher tu prends la direction de ta chambre te foutant royalement de l'alarme. tu sais qu'il y a pas le feu, l'alarme hurle juste pour faire sortir les gens et qu'ils soient tous là à te mater le cul. tu le détestes. Là où elles méritent d’être. t'es pas sur de comprendre où ça peut bien être et là de suite c'est pas ta priorité alors que tu files vers ta chambre rapidement. t'ouvres la porte et tu te glisses dedans pestant entre tes dents toutes les insultes que tu voudrais lui jeter au visage. t'attrapes un jean que t'enfile te foutant de passer par l'étape boxer, tu chope un tee-shirt avant d'enfiler tes baskets répondant à peine à ton colocataire qui te demande ce que tu foutais à poil. le pauvre il pensait pas que ça finirait comme ça sans doute d'accepter un truc de Malo; mais tu régleras ça plus tard alors que tu fais le chemin inverse pour ressortir. l'alarme toujours hurlante, les gens se font bien moins nombreux, sans doute tous dehors... toi tu traverses juste le couloir ouvrant sa porte sans même frapper. pas de manière, pour une fois tu t'arrêtes pas pour réfléchir. elles sont où mes affaires ?!! je t'ai fais quoi pour que tu sois toujours collé à moi à m'faire chier ? tu lui lance en le voyant qui semble quand même surprit qu'on puisse débarquer sans invitation dans sa précieuse demeure. rien à faire. pas aujourd'hui. effaces les photos.

Il s’barre, finissant par claquer la porte de sa chambre. Et toi, tu souris, satisfait. Les autres se dirigent finalement vers l’extérieur. Bande de moutons. Faut dire, l’alarme continue de raisonner trop fort, niquant franchement tes tympans. Mais t’as aucune raison de descendre en bas avec tous les autres. Alors tu te contentes de ranger ton téléphone dans ta poche avant de retourner vers ta chambre à toi. En tout cas, c’était drôle. Tu regrettes juste l’absence de tes potes. Tout est toujours plus drôle lorsqu’ils sont dans les parages. Tu t’étales dans ton lit trop petit, manquant de rebondir et de te retrouver par terre. Tu détestes cette chambre. Tu la hais. Elle fait la taille des toilettes de ton appartement sur Central Park. Littéralement. Enfin, ton ancien appart, puisque ton père a pris un malin plaisir à te le reprendre. Tout ça pour une petite connerie. Franchement, tu méritais pas ça. Tu méritais pas de dormir dans un lit simple pour la première fois de ta vie. Tu méritais pas de partager ta chambre avec un autre mec. Tu méritais pas de quitter le confort de ton penthouse de 200m2. Bordel, tu sais même plus ce que t’as fait pour mériter ça. C’est pour dire. Tu soupires, ressortant ton téléphone de ta poche pour regarder le résultat de ton oeuvre. Quelques photos et une vidéo. Tu souris largement, regardant les photos sans vraiment les regarder. Pas envie de regarder le corps d’un mec. C’est bon, t’as le même, y’a pas vraiment de surprise. Puis c’est franchement pas esthétique. Pas comme les courbes élégantes des femmes. Alors tu ne t’attardes pas. D’un geste, tu envoies une photo à ton référant comme preuve. Défis réalisé. Tu ajoutes même un petit message la suite arrive bientôt. Tu enverras aussi la vidéo. Même si c’était pas vraiment demandé. T’es assez fier d’avoir réussi aussi rapidement. T’es pratiquement sur d’avoir été dans les premiers à envoyer ta preuve. « Roh, mais ta gueuuuule » L’alarme hurle encore. Incessante. Le bruit te vrille le cerveau. Agacé tu finis par attraper ta petite télécommande et allumer tes enceintes bluetooth, lançant une musique avant de monter le son pour couvrir le bruit insupportable.

Tu lances à peine la video de ton méfait lorsque la porte s’ouvre dans un fracas. Et c’est drole. Entre la musique et l’alarme, t’aurais presque pu rater l’entrée dramatique de ton nouveau passe temps. Haussement de sourcil. « Pardon ? J’ai rien entendu » Tu souris avec provocation. Encore une fois. Tu te contentes de reposer tes yeux sur ton téléphone, faisant un geste de la main avant de lâcher nonchalamment « Ferme la porte avant de partir »

tu voulais juste une stupide douche. tu voulais te laver, puis commencer ta journée... mais Malo il a le chic pour tout gâcher. Malo c'est l'acide impossible qui vient ternir tout ce qu'il approche. enfin tu dramatises un peu, mais peu importe, ça colle avec le personnage. parce que oui Mal est un personnage. suffit de le voir aujourd'hui, du haut de ses sourires, de ses frasques et ses délires... il méprise les gens, il se pense au dessus lui et ses millions, il rit de tout, il n'est touché par rien. vide, totalement vide, et toujours dans l’extrême, comme s'il vivait chaque minute dans une pièce de théâtre et que le héro soit sa petite personne. il t'ennuie. faux, il t'énerve. tu l'avais oublié cet ado qui c'était cassé, t'es pas vraiment du style à pleurer sur un copain perdu il y a des années. seulement il a refait surface avec sa jolie gueule, et sa haine pour toi que tu comprends pas. oui tu le comprends pas Malo, toi au final tu demandes pas la lune.. pas même d'être pote avec lui, juste... t'en sais rien, un bonjour courtois et basta. mais non, là aussi c'est trop demander. Pardon ? J’ai rien entendu. tu serres les dents. il est là, impassible affalé sur son lit avec son arrogance habituelle. non vraiment tu te demandes comment il fait pour se supporter... encore pire comment font les autres pour le supporter. et son sourire stupide t'insupporte, une vraie pub pour le futur bad boy d'un drama stupide pour adolescente pleine d'hormones. ... enfin bon Akim craches autant que tu veux dessus, le sourire en lui même, tu peux pas vraiment critiquer t'es pas bien sur que s'il était pas plus sympathique, tu saurais y résister. mais là c'est différent. Ferme la porte avant de partir. hors de question. il se pense roi du monde ? lui enfermé dans un appartement aussi minuscule que le tien, loin de son palais doré que t'as visité quand vous étiez encore gosse.

tu fermes la porte sans sortir, tu fais un pas vers son lit attrapant son téléphone rapidement. tu le fixes lui captant même pas sur le coup que tu puisses effacer tes photos. stupide garçon. non tu voulais juste avoir son attention. c'est quoi ton problème ? tu le fixes sans le comprendre. non vraiment ce type tu captes pas comment il fonctionne. et puis tu finis par réaliser que tu tiens entre tes doigts exactement ce que tu es venu chercher... alors tu recules le voyant bouger. non ça tu vas le garder, et... essayer de savoir son foutu code pour déverrouiller son téléphone. toutes les conneries qui m'arrive depuis des semaines c'est toi, hein ? le casier remplit de fleurs pourries, le sac débordant de trucs hygiénique pour filles etc... toutes les blagues puériles pour lesquelles tu as blamer tes amis avant de comprendre qu'ils seraient pas aussi con à te mentir.

Tu t’attends naïvement à ce qu’il se casse. Qu’il te foute la paix en fermant sagement la porte comme demandé. Mais Akim, il est chiant. Véritable pain in the as. Tu préfèrerais qu’il s’exécute sagement comme la plupart des gens. Mais non. Il préfère jouer au con. Il préfère attraper ton téléphone en douce. Alors tu t’redresses brusquement, surpris. Tu t’y attendais pas. Ton regard se noircit tandis que tu te lèves de ton lit pour lui faire face. « Rend moi ça. » Ta voix est froide. Autoritaire. Y’a trop de choses dans ton téléphone pour le laisser entre les mains d’un imbécile comme lui. Des photos déjà. Des messages. Des contacts. Des codes. Tout. Y’a toute ta vie à l’intérieur de ce petit morceau d’électronique. Tu sers les dents, cherchant à récupérer l’appareil. Et le voila qui commence à mettre les pièces du puzzle dans l’ordre. C’est marrant, tu pensais qu’il l’aurait fait avant. Tu l’pensais plus malin que ça. A croire qu’il a perdu un peu de son cerveau en même temps que sa dignité. Tu lèves les yeux au ciel, répondant avec un dédain certain « Ca va, pleure pas, tu t’en remettras » C’était juste quelques farces. Pas de quoi en faire tout un plat. Juste quelques idioties marrantes.

Tu t’avances encore. Jusqu’à ce qu’il se retrouve contre un mur. Bloqué. « Joue pas au con Fowler, on sait très bien qui perdra » Tu hausses tes sourcils, comme si la réponse était d’une évidence déconcertante. Et au fond, elle l’est. T’as toujours eu ce talent. Celui de t’en sortir dans n’importe quelle situation désastreuse. Peut-être parce que les gens te connaissent et savent que les conséquences de leurs actes peuvent avoir de lourdes répercutions. T’en sais rien. Mais les faits sont là. C’est toujours les autres qui prennent. Et toi qui sort indemne. Injustice ? Peut-être. Surement même. Mais on changera pas la façon dont le monde marche. Et aux dernières nouvelles, l’argent est toujours roi. « Rend moi ça, où j’te jure que cette fois ci, tu pourras pleurer. » Des menaces en l’air. Mais des menaces quand même. T’as même pas vraiment d’idée sur ce que tu ferais. Mais t’as généralement pas besoin de mettre les menaces à exécution.