the story of love.
Mon histoire a débuté le 17 juillet 1989, à New York. Cadette d'une fratrie de deux enfants, je suis venue agrandir les rangs, moi, Alina Laura Hemingway. J'ai vu le jour dans une famille aimante, des plus banales, une famille comme il en existe beaucoup. Ma mère est infirmière, mon père est dans les affaires (enfin, je pense qu'il y est encore) ; tous les deux se sont rencontrés par le biais d'amis communs, un vrai coup de foudre qui a donné lieu à un mariage, et à deux enfants : mon frère aîné, et moi-même. Une famille banale, en somme.
En 1995, l'année de mon sixième anniversaire, nous avons déménagés à Vancouver, au Canada, puisque papa a été muté, ce genre de mutation qui ne se refuse pas, et qui vaut le coup de chambouler toute la vie de famille. Maman a trouvé du travail là-bas, nous a trouvé des écoles à mon frère et moi, et nous sommes partis nous y installer.
Petite fille assez sage, mais déjà dotée d'un sacré caractère, notamment d'un côté assez têtue, l'école n'a jamais été une grande passion. J'avais de bonnes notes, mais rien d'excellent, ce qui avait le don d'agacer papa, lui qui portait beaucoup d'intérêt à nos résultats scolaires. Il exigeait de nous le meilleur, voire la perfection. Mon frère entrait dans ses critères scolaires, pas moi. Maman était aussi préoccupée par nos résultats, mais était fière de nous quelques soient nos notes, et ne partageait pas cette obsession de la perfection de papa,
chose normale, comme il disait tout le temps,
quand on est qu'une petite infirmière, on ne peut pas exiger la perfection. Par contre, j'étais déjà très intéressée par la lecture et je lisais de nombreux romans, mais ça, papa s'en fichait, ça n'était pas inscrit sur mon bulletin scolaire. Maman, et mon frère, eux, adoraient m'écouter raconter des histoires, de ma petite voix d'enfant.
Nous avons vécus à Vancouver pendant quelques années, jusqu'en 2001, pour être exacte. L'année de mon douzième anniversaire, nous avons reçus comme une douche froide. Papa demandait le divorce, pour s'en aller vivre avec une femme bien plus jeune que lui. Maman a essayé de protester, de se défendre, mais il lui a bien fait comprendre qu'avec ses relations, il valait mieux pour elle qu'elle accepte le divorce, et quitte la ville. Maman s'est battue quand même, mais a fini par abandonner, en voyant que c'était inutile. Elle a accepté de signer le divorce, et début 2002, nous étions de retour, elle, mon frère, et moi, dans cette ville qui fut la notre autrefois, et dont nous étions tous natifs, New York.
Le divorce de mes parents m'a fortement marquée, enfin, surtout la façon dont papa a traité maman. Je revois encore son air méprisant, hautain. Lui qui était autrefois tout pour elle, l'a réduite en miettes sans aucun état d'âme. Après le divorce, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de mon père, mis à part via les journaux, qui vantaient la réussite de William Hemingway. J'ai su par ces mêmes journaux qu'il avait eu trois autres enfants, que je n'ai jamais rencontré. Ce jour là, mon père a totalement disparu de ma vie, et dans un sens, je n'en étais pas mécontente.
Cet épisode a toujours fortement marqué mes relations amoureuses. A mes yeux, les garçons sont tous égaux à mon père, et celui qui voudra me prouver le contraire devra sacrément s'accrocher. J'ai eu des petits copains, avec qui ça a plus ou moins duré, mais dès que les choses devenaient un peu trop sérieuses ou officielles, j'ai fui à chaque fois.
Après avoir obtenu mon diplôme, je me suis dirigée vers des études de littérature. Etudes qui me plaisaient, mais auxquelles j'ai du mettre fin. En effet, en 2010, ma maman a fait un AVC, et s'est retrouvée totalement paralysée physiquement. J'ai donc arrêté mes études pour m'occuper d'elle. Elle est malheureusement décédée un an plus tard. Après cette douloureuse épreuve, dont j'ai eu beaucoup de mal à me remettre, je n'ai pas repris mes études, et j'ai cherché du travail. Une véritable galère, j'ai commencé par être serveuse dans un Starbuck, avant d'avoir la chance que quelqu'un m'accorde sa confiance. La patronne de la boutique dans laquelle je travaille encore actuellement. Et c'est ainsi que je me suis retrouvée à vendre... des robes de mariées. Oui, assez curieux pour moi qui fuit l'amour ! Pourtant, je me donne corps et âme pour que mes clientes trouvent LA robe de leur rêve, et donc, pour que leur mariage soit réussi. J'aime voir le bonheur dans leurs yeux, et j'espère de tout cœur pour elle que leurs histoires ne se termineront pas comme celle de mes parents...
C'est sur mon lieu de travail que j'ai rencontré une collègue de travail qui est devenue ma meilleure amie, et colocataire depuis maintenant 3 ans environ. C'est d'ailleurs elle qui m'a inscrite sur MatchMaker, lassée de m'entendre répéter que les hommes sont tous les mêmes, et lassée de me voir fuir l'amour. Même si je ne place pas beaucoup d'espoir dans cette application, j'ai tout de même hâte de voir ce qu'elle va m'apporter. Après tout, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve !