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best fake smile (jade)

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Anonymous
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MessageSujet: best fake smile (jade) best fake smile (jade) EmptyDim 2 Juil - 14:31

Sale gueule de bois. Sunny n’était clairement pas dans l’un de ses plus beaux jours. Le problème avec lui était qu’il fonctionnait énormément à l’humeur, comme un sale adolescent qui faisait sa crise de rébellion à deux balles et se laisserait emporter par ses émotions. La seule différence était qu’il n’avait plus vingt ans, mais bien bientôt la cinquante, et que si en apparence il présentait, il fallait néanmoins avouer qu’il manquait énormément de maturité sur certains points, malgré son intelligence évidente. Enfant roi, enfant capricieux.
C’est donc la tête dans le cul, l’estomac dans les talons, et des lunettes de soleil sur le nez pour amoindrir cette lumière estivale aveuglante de si bon matin qu’il se dirigea vers l’université. En tant que doyen, il n’avait pas la possibilité de se donner des jours de repos lorsqu’il voulait ? Cela aurait été plus pratique. Et qu’est-ce que le temps au laboratoire lui manquait… À cette époque, il était vraiment libre. Bordel, mais qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter le poste d’académicien ? L’ambition, comme d’habitude. Quoiqu’à ce moment, il ne se souvenait plus très bien. Il salua poliment quelques étudiants et collègues de la tête, qu’il avait du mal à reconnaître puisque sa vision était toute floue si cela n’avait pas été eux qui l’avaient honoré en premier, montant les marches quatre à quatre jusqu’à son bureau, pour éviter à avoir à croiser plus de monde qu’il connaissait. Ou encore pire, s’arrêter et devoir tenir une conversation banale, ou alors répondre à des questions d’un étudiant paumé et en pleine difficulté. Ce ne fut qu’une fois qu’il arriva enfin dans son bureau qu’il s’autorisa à se détendre, s’effondrant presque contre sa porte qu’il referma de suite derrière lui, balançant ses lunettes de soleil sur son canapé en cuir – et oui, il avait aménagé son bureau à son image : confort et luxe, quelque chose d’assez grandiloquent –, il se traîna difficilement jusqu’à son imposant fauteuil et laissa sa tête heurter violemment le bureau en bois sombre. La journée allait être longue.

Il réussit néanmoins à faire quelque chose de productif, à finir quelques dossiers et projets qui étaient en cours depuis quelques temps. Il fallait dire que même s’il était presque officiellement un quinquagénaire et qu’il n’avait pas la même résistance d’antan, Sunny avait l’entraînement et l’endurance, et il n’était pas comme les nouvelles générations qui ne pouvaient rien faire le lendemain d’une cuite, si ce n’était comater. Lui, il avait appris à travailler quelque soit son état pitoyable. De plus, les mille cigarettes qu’il avait fumées depuis le début de la journée, et qui remplissaient à présent son cendrier – bon il savait qu’il n’était pas censé fumer à l’intérieur de l’établissement, toutefois il en était le directeur et il faisait ce qu’il voulait, même si c’était pour montrer le mauvais exemple –, ainsi que les mille tasses de café qu’il avait bues et qui encombraient la poubelle, avaient été d’une grande aide dans son effort à rester éveillé. Il s’était encore plongé dans un dossier de réorientation, s’efforçant à ignorer la migraine qui pulsait toujours au fond de son crâne, fumant passivement une autre millième cigarette, et se brûlant la gorge avec son café bien trop chaud – décidément, il collectionnait toutes les addictions –, lorsque sa secrétaire vint le biper et lui annoncer qu’il devait recevoir une élève. Il soupira, lui répondant de la faire entrer, avant de s’empresser d’écraser sa cigarette et d’aérer la pièce pour essayer de dissiper cette odeur de tabac.
Il se retint à la dernière seconde de soupirer lorsqu’il vit que c’était la jeune Jade qui pénétrait son bureau, réussissant à garder un visage impassible, doucement souriant qui se voulait avenant. « Bonjour… Jade. » Normalement, il aurait dû l’appeler par son nom de famille, toutefois impossible de se rappeler momentanément. Il se gifla mentalement de fricoter autant ses étudiants. Non pas qu’il l’avait draguée ou quoique ce soit, mais celle-ci faisait partie de la bande de son fils – ainsi que du jeune homme qui le perturbait actuellement –, et il la connaissait plus en tant que père d’Eliott, et amoureux transi de Nate, que doyen de l’université. Ce n’était pas forcément très bon.
Chaleureusement, il lui présenta la chaise en face de lui, d’un geste professionnel de la main. « Que me vaut l’honneur de votre présence dans mon bureau ? » Bien sûr qu’il la vouvoyait, il s’efforçait toujours à mettre un point d’honneur à vouvoyer ses élèves, dans l’enceinte officielle de l’université – peut-être à part Eliott lorsqu’il lui tapait trop sur les nerfs –. Et s’il avait pu échapper à cette conversation, parce qu’il savait qu’elle était la colocataire de Nate, et se doutait qu’il avait dû lui parler de leur petite histoire, il l’aurait bien fait. Toutefois, ce n’était probablement pas pour rien qu’elle se trouvait à présent devant lui.
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Anonymous
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MessageSujet: Re: best fake smile (jade) best fake smile (jade) EmptyMar 4 Juil - 18:00


hello darkness my old friend

sunny & jade


Mes paupières étaient lourdes. Très lourdes. Trop lourdes. J’avais beau luter, tenter de me contrôler, les bras de Morphée se faisaient bien trop tentants. Et une seconde plus tard, j’abandonnais la bataille, me laissant porter aux pays des rêves. C’est fou ce qu’un rêve peut-être étrange parfois, non ? Ça peut-être complètement dingue, franchement pas réaliste et pourtant, c’est comme si ça l’était. Bizarre. Un jour, j’ai rêvé que la Terre était envahie d’extra-terrestres et qu’ils lobotomisaient les humains pour avoir le dessus sur eux et que j’étais la seule survivante grâce à mon pouvoir d’invisibilité. Harry Potter peut aller se rhabiller avec sa cape, moi, j’avais vraiment la grande classe. Et lorsque je me suis réveillée, j’étais presque déçue. Non pas que je tienne particulièrement à voir la race humaine s’éteindre au profit de petits hommes verts, mais avoir des pouvoirs c’est franchement la classe. Pendant l’espace d’une nuit, j’étais une sorte de X-men ultra badass, mais évidemment, en moins chiante que Malicia et ses mèches blanches toutes moches. Quelle râleuse celle-là. Huit-mille putains de films et elle fait toujours autant chier. Bref. Là, je ne sais plus de quoi je rêvais exactement. Ce dont je me souviens surtout, c’est de mon réveil loin d’être tendre. « Mademoiselle Hawkes, dites-le moi si je vous ennuie ! ». J’avais cligné des yeux plusieurs fois, me redressant légèrement et essuyant discrètement la bave au coin de ma bouche. Ma professeur d’espagnol était plantée devant moi, le regard sévère, alors que tous les élèves de l’amphithéâtre me regardaient, riants discrètement. Même Nina, cette traitresse, se retenait de rire. J’avais les yeux encore collés et reprenais difficilement pied avec la réalité. Ô triste monde, j’allais passer à la casserole, et pas dans le bon sens du terme, non non non. Putain, déjà que cette prof avait tendance à me faire flipper, là, si un regard pouvait tuer, je n’aurais plus été de ce monde. « Euh… », avais-je eu juste le temps de dire, avant qu’elle ne s’éloigne d’un pas, me coupant brutalement, à tel point que je sursautais légèrement. Elle avait avalé de travers son gaspacho ou quoi ? « Dehors ! ». J’ouvrais de grands yeux, ne réagissant pas tout de suite. « Allez dans le bureau du doyen, tout de suite !! ». C’était une blague ? En trois années d’université, je ne m’étais jamais faite renvoyée de cours, du moins, pas pour motif de petit sieste bien méritée ! C’était quand même pas de ma faute si Enzo avait organisé une soirée de dernière minute. Et pas n’importe quelle soirée. LA soirée de l’année… Enfin, c’est ce qu’il disait à chaque soirée, mais là, ça avait été vraiment cool. Pas question de louper ça. Bon, ma prof ne semblait pas de cet avis.
Du coup, c’était en traînant les pieds que j’étais sortie de la salle. Pas forcément parce que je tenais particulièrement à rester dans l’amphithéâtre à entendre l’autre tarée baragouiner en espagnol, mais surtout parce que j’étais encore pas mal endormie et que marcher relevait de la douleur intense. Je me retrouvais rapidement devant la porte du doyen et après quelques coups sur la porte, j’entrais dans le vaste bureau. Putain, c’était vraiment la merde. Mais pas la petite. Là, c’était carrément la gastro qui t’empêche de dormir. Je me retrouvais face à Sunny. Oui, je me permettais de l’appeler par son petit prénom, du moins, dans ma tête, parce qu’au fond, ça aurait été bizarre de lui taper la bise et tout le tralala. Silencieuse, je m’asseyais sur une chaise et commençais à ressentir la nervosité m’envahir. Me retrouver dans le bureau du principal n’était pas véritablement la source de mon stress. Je l’avais vécu de nombreuses fois lorsque j’étais encore au lycée. D’ailleurs, là, j’avais un peu l’impression d’être de retour à l’adolescence, fort heureusement, l’appareil dentaire et les boutons d’acné en moins. Mais, je peinais à soutenir le regard de l’homme devant moi. Parce que c’était bizarre. Vraiment bizarre. En soit, le fait qu’il soit le père d’Elliott, l’un de mes plus proches amis, n’était pas vraiment gênant. Ce qui l’était, c’était surtout qu’il fricotait avec Nate. Je le savais, il le savait et il savait que je le savais. En gros, c’était la merde. « Bonjour… Jade. ». Bon, il était poli, c’était déjà ça. Nerveuse, je répondais. « B’jour », d’une petite voix. Pourtant, je n’étais pas le genre de fille facilement gênée. Moi, je pouvais chanter du One Direction complètement bourrée sur un bar devant mille personnes que j’en aurais été presque fière. Mais là, c’était vraiment gênant. « Que me vaut l’honneur de votre présence dans mon bureau ? ». Ah ok, on passait donc au « vous ». C’était pas si mal, histoire de marquer une distance. De toute façon, nous n’avions jamais été proches. Bien sûr, je l’avais déjà vu, surtout en présence de son fils. Nos rapports avaient toujours été cordiaux, mais pas plus. Là, ce qui était surtout bizarre, c’était de savoir qu’il avait une histoire avec Nate. « J’me suis endormie en cours… ». Lorsque j’étais entrée à l’université, je m’étais dit que ce genre de moment ne viendrait plus jamais m’emmerder l’existence. Enfin, pas de m’endormir en cours, mais de me faire punir en allant chez le doyen. Sérieusement, ma prof pensait que j’avais quel âge, douze ans ? « Et honnêtement, ça méritait pas un renvoi. J’veux dire, okay, c’est pas cool tout ça tout ça, mais j’emmerdais personne, j’ronfle même pas, alors j’vois pas pourquoi elle s’est énervée comme ça ! ». Bon okay, j’aurais peut-être mieux fait de me taire moi…
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