la proprio sonne à sa porte. encore. c’est qu’elle n’arrête jamais. mais bordel faut qu’elle dégage la vieille. trainant le pas, il ouvre la porte avec une grimace non dissimulée.  cette femme est une véritable vipère à emmerder tout le monde, toute la sainte journée. elle lui demande sa caution, et le pauvre dyl répond qu’il lui a déjà donné. tout est en liquide. tout est caché. c’est qu’elle parle vite avec son accent chinois, dyl ne comprend qu’un mot sur deux. alors il répète inlassablement sorry comme si ces mots magiques allaient lui permettre qu’elle lui lâche les couilles. qu’elle se mette à l’anglais bordel. roulant les yeux au ciel il décide de lui fermer la porte sur la tronche. il regarde sa montre, et voit qu’il est en retard. il commence à lâcher des jurons, se maudissant de lui avoir octroyé de son précieux temps. peu de personnes étaient au courant de son grand retour. il en avait mis que certains au secret, souhaitant se faire discret. revenir sur new york n’était pas forcément très simple pour dyl qui devait s’y réhabituer. oh non l’odeur de pisse dans le métro ne lui avait en rien manqué. ni la foule. putain de touristes. il y a avait passé de merveilleuses années, mais tout ce dont il se remémorait était les mauvais souvenirs.  mais il l’avait dit à tom. cet homme qu’il connaissait depuis des années, et qui comme aujourd’hui avait insisté pour que dyl le rejoigne au starbuck près du zoo. et comme d’habitude, le jeune homme s’était levé tard. de toute façon il n’avait plus rien à foutre de ses journées. en deux- deux, il enfile un jean et attrape le premier t-shirt qu’il lui arrive sous la main. il le sent, c’est bon ça pourrait sentir pire. son corps se noie rapidement sous le parfum de son déodorant. il tente de dompter ses cheveux avec de l’eau, mais ces derniers refusent. il trouve qu’il a un look plus ou moins correct. attrapant ses affaires il se lance dans son lieu favori, le métro. heureusement pour lui, le lieu de rendez-vous n’est pas si loin de chez lui. il attrape son portable pour lui dire qu’il arrive, mais c’est la merde car il n’a plus de batterie. dyl ronchonne comme un vieil homme, mais se dit qu’il devra faire sans. de toute façon il n’a plus vraiment le choix. il tente de respirer un grand coup, souhaitant se relaxer mais il a déjà les mains moites. cela fait un bail qu’il n’a pas vu tom, et sent déjà venir les remarques accusatrices. oui dyl s’est barré. il avait besoin de respirer, de s’évader, de changer d’air. ce n’était pas la plus belle période de sa vie, et il préférait largement l’oublier. s’apercevant que c’est son arrêt, ses pieds se lance vers la sortie. il connait bien ce coin. il avait l’habitude d’y venir régulièrement. d’une humeur nostalgique, il rentra dans le bâtiment et fut rapidement envahi par l’odeur de caféine. paradis. son ami n’était pas encore là. il espérait que ce dernier n’avait pas eu d’empêchement. n’ayant rien d’autres à faire, puisque son portable était maintenant mort dans sa poche, dyl alla commander un frappuchino. c’est une boisson de fille et alors ? il s’installa sur un table près de la fenêtre et s’abandonna. la patience n’avait jamais vraiment été une de ses qualités. peut-être était-ce la manière que tom avait de se venger. après tout dyl n’avait jamais donné signe de vie.

Cette journée allait être un enfer. Elle commençait à courir partout dans son appartement, les cheveux en vadrouilles. Bordel, elle est en retard, genre très en retard. Il y a cette amie de longue date qui voulait l’inviter absolument à boire un café pour demander des conseils. Sérieusement qui veut avoir les conseils de Nima ? Sa vie est un désastre… tout comme ses cheveux à cet instant. Bref, une vie amoureuse pathétique et froide, un boulot correct pour rattraper les choses, mais sans quoi aucun amusement particulier, d’où sa recherche de conquérir l’adrénaline sans cesse lorsqu’elle a du temps à perdre. Elle court dans son appartement, se cogne le genou dans une table basse avant de l’insulter bêtement. Elle soupire, elle s’agace, se maquille à moitié. Finalement, elle s’attache les cheveux simplement. Puis elle se dit que c’est une amie, pas besoin de sortir les belles robes. Prendre un café rien de plus banal. Alors elle attrape un t-shirt, un short mal repassé. Elle envoie un message à son amie de son retard. Aucune réponse, bof elle se dit qu’elle est peut-être en retard aussi. Nima sort de chez elle, elle appelle un taxi, levant le bras très haut, sautillant pour se faire remarquer comme une gamine. Enfin un taxi ! Oh et puis les embouteillages, oui New York et ses voitures à droite et à gauche. Nima est habituée à ce bruit, cette pollution, ce stress, mais elle a besoin de prendre des vacances, pourquoi pas la campagne ? Oui la campagne c’est bien, les oiseaux, l’herbe… Oui mais il y a les insectes. Elle court jusqu’au Starbucks, elle bouscule une femme dans la rue qui la fusille du regard ! Heureusement que ce n’est pas avec un flingue, le trottoir aurait été plein de sang. Une fois dans le Starbucks, elle n’aperçoit pas du premier regard son amie, mais aussitôt elle en profite pour se commander un café Americano, sans sucre surtout. Elle en boit une gorgée en se cherchant une place. Puis elle a failli s’étouffer bêtement. Ce mec il a cette tête ! Bordel, il lui ressemble. Elle reste clouée, bête. Puis finalement ses neurones se mettent en marche, avec du retard. Un coup monté par son amie, surtout avec un ami de Dyl. Okay, la sortie n’est pas loin. Nima se faufile à travers une foule de personnes qui vient d’arriver. Deuxième bousculade de la journée, sauf que son café s’écrase sur la veste blanche d’une femme très classe.
- Oh merde !
Elle met sa main devant sa bouche, elle est dans le merdier. La femme crie, évoque le prix de sa veste. Le sang de Nima commence à bouillir. Elle se retient, même si les regards sont déjà tous tournés vers elles.
- Vous vous prenez pour qui avec votre veste pourrie, c’est la collection de l’année dernière alors venez pas me faire…
Oui, elle n’est habillée luxueusement aujourd’hui, voir presque jamais. Mais Nima elle connaît la mode, elle n’est pas bête, son père lui a souvent offert ce qu’elle désirait lorsqu’elle était plus jeune. Gosse de riche ouai ! Elle remarque le regard de Dyl, alors elle s’est arrêtée de parler. Puis la femme pousse Nima.
- Oh range tes mains folle dingue !
Nima, elle a réussi à foutre le bordel dans le Starbucks, à force de vouloir être discrète, elle s’est plantée. Puis voilà qu’lele est encore poussée par l’autre femme, qui continue à crier, l’insulter. Techniquement, Nima a du vraiment la froisser avec cette histoire de veste « démodée ».

il ne savait pas à quoi s’attendre. surement à rien. tom n’avait jamais été un homme très ponctuel, et encore une fois il se donnait raison. si dyl avait horreur d’être en retard et aimait être au moins dix minutes à l’avance, il concédait très bien le fait que cela ne soit pas le cas pour tout le monde. pour lui c’était simplement une question de respect. de toute manière il n'avait jamais eu le choix. la vieille grayson avait toujours été sur son dos. c'était ça ou le martinet. mais attendre n'avait jamais été un problème. bien au contraire c'était un instant qu'il appréciait particulièrement. cela lui donnait le temps d'observer son environnement, d'analyser ce qui se passe. complètement avachi sur la table, il sirotait d'un air détaché sa boisson. il voyait des gens entrer et sortir. mais toujours pas signe de son ami. un sourire s'étira le long des commissures de ses lèvres, en voyant un mioche de dix ans supplier son père de lui acheter une friandise. il avait ce petit air suppliant, ses yeux de merlan frit, prêt à tout pour obtenir ce qu'il souhaitait. la scène en était presque mignonne, et dyl en était faussement attendri. il avait toujours aimé s’imaginer ce que pouvait dire les différents individus entre eux. comme cette femme, la trentaine, habillée d’une tenue de sport. elle devait surement commander un liquide sans sucre, ni crème, ou tout simplement de l’eau. la peur des calories transpirait de tout son corps. les gens étaient tout de même bien con. néanmoins, son regard se reporta rapidement au milieu du café. une conversation houleuse se faisait entendre. deux voix de femmes. fortes. limites insolentes. il vit tout d’abord la silhouette d’une dame, très chic. elle devait surement venir d’un des quartiers huppés de la ville. ou du moins se donnait l’air d’avoir du fric. que des vieilles biques. mais ce qui lui fit un choc, fut de reconnaitre une toute autre forme. il aurait pu reconnaitre ce visage entre mille. celle qui failli être son épouse. celle qui hantait ses nuits. la gorge sèche, les mains toujours aussi moites, son cœur manqua un battement. bordel mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? s’imaginait-il des choses ? non non il n’hallucinait pas. elle avait cette voix si mélodieuse. il sent un palpitement juste que dans sa gorge, ça lui prend aux tripes. il la fixe ne pouvant détacher son regard. il reste impassible, incapable de bouger. il ne sait pas ce qu’il doit faire. « bordel on ne peut même plus boire un café tranquillement de nous jours. » qu’il baragouine dans sa barbe. soupirant il décide d’aller au secours de nema. même si elle n’a pas du tout besoin de lui. putain il devrait juste se casser et l’ignorer. que des sentiments contradictoires. « oh la vieille bique, vous êtes en train de faire chier tout le monde alors oust. » qu’il s’exclame d’une voix froide tout en s’approchant. les pauvres employés ne savaient quoi faire. « et vous aussi mademoiselle vous devriez vous barrer. » qu’il ajoute d’un sourire narquois à son ex. il se mordillait l’intérieur de sa joue, regrettant presque ses mots. mais en même temps il n’allait pas la serrer dans ses bras et lui dire à quel point elle lui avait manqué. trop de tristesse. trop de rage. juste la voir lui donnait la nausée. il aurait pu être plus courtois, mais ce n'était pas un mot qui appartenait à son vocabulaire.

Nima s’énerve souvent très vite. Puis cette femme, elle a une tête de snob, froide, méchante qui doit adorer crier sur ses employés. Nima la déteste, même si elle ne la connaît pas. Elle aurait l’envie de lui refaire le visage, un bon coup de poing en plein milieu. Mais ce n’est certainement pas le moment d’avoir des problèmes avec la police. Le pire problème actuel : lui, que fait-il ici ? Il est parti depuis la demande, il avait disparu. Ce qu’il n’a jamais su, c’est que Nima, elle avait vite regretté et qu’elle était retournée chez lui, pour s’excuser, pour accepter, pour lui avouer les milles sentiments qu’elle avait pour lui. Mais il avait disparu, il ne restait plus rien. Elle s’était consolée en regardant des photos d’eux et elle n’avait pas eu le courage d’envoyer un message, parce qu’elle avait honte d’elle-même, d’être aussi nulle et pathétique. Elle avait tout ruiné. Elle s’en mord encore bêtement les doigts aujourd’hui, parce qu’elle n’est jamais passée à autre chose, la page ne se tourne pas.  Bordel, il s’approche. Il remet la femme à sa place. Et… Nima ! Non mais il se prenait pour qui. Elle continue à être furieuse, plus après cette idiote de femme qui décide de partir la tête haute avec un long soupire, mais contre Dyl. Elle admire quelques secondes son visage, elle a des flashs qui lui reviennent en tête, sa voix résonne encore dans son cerveau. Elle s’évade quelques secondes, puis elle reprend ses esprits. Elle estime qu’il ne doit quand même pas lui parler comme ça.
- C’est ta spécialité, pas la mienne !
A vrai dire, Nima lui en voulait d’être partie si vite après la demande qu’elle avait fait tourner en catastrophe. Pour elle, il aurait du peut-être se battre un peu plus, mieux comprendre pourquoi elle s’était enfuie. Il avait lâché le tout si facilement. Elle remarque que les gens continuent de la regarder. Cette situation craint, les gens aussi. Elle décide de sortir, il lui faut de l’air. Elle ne supportait pas les coups montés. Tout devenait si énervement autour d’elle, elle avait envie de crier si fort pour se défouler. Le revoir, lui avait retourné le coeur, elle pensait qu’il était à l’autre bout du monde, peut-être marié, avec un gosse un peu trop beau, ou trop moche si sa femme était un laideron. Nima s’appuie contre le mur dehors, elle respire profondément. Elle aurait mieux fait de rester couché, de prendre un café chez elle.

dyl avait agi sur l'instinct. dans un moment d'émotion. tout avait été si vite. il ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris, mais il avait senti qu'il devait faire quelque chose. même si au fond il savait qu'il aurait dû s'en tenir à l'écart. maintenant il était obligé de lui parler. de faire en sorte que des paroles sortent de sa bouche. ses mots étaient froids et rancuniers. mais la jeune femme ne méritait pas mieux. il avait tellement souffert. elle aussi. surement. il avait toujours aimé croire qu'elle l'avait rejeté pour une raison. pas assez intelligent, beau ou drôle. trop emmerdant peut-être. mais ce qui le blessait encore plus c'était de se dire qu'elle ne l'avait probablement jamais aimé. peut-être qu'elle avait tout simplement profité de lui. son esprit divague, mais son regard ne la quitte pas. il en est tout bonnement incapable. inconsciemment il ancre tous les traits de son visage dans sa mémoire, comme de peur que tout s'efface. au fond il sait qu'il ne la reverra jamais. et il voit bien qu'elle n'aime pas ce qu'il vient de faire. elle lui fait bien sentir, surtout avec ses mots. elle n'a pas changé. lui non plus. elle sait où viser pour que ça fasse mal. enfonçant encore un peu plus le couteau dans la plait. mais si elle voulait jouer à ce jeu, lui aussi en était capable.  il ne prête même plus attention à la vieille bique, qui a fait le bon choix de partir. elle a enfin compris que personne ne voulait de sa présence dans ces hauts-lieux. « parce que toi peut-être tu es restée ? »  qu'il s'exclame à son tour tout aussi mesquinement. ses mots sont à peine sortis de sa bouche, qu'il la voit s'en aller. bordel il a encore tout foutu en l'air. pourquoi était-il donc incapable de se montrer civile? pourquoi tout le monde avait tendance à courir dans la direction opposée? il commençait à en avoir marre de se faire rejeter. « putain» qu'il grince entre ses dents avant de la suivre à l'extérieur. ce n'était pas le plan. ce n'était pas du tout le plan. rien ne devait se passer ainsi. non. non. il refuse. il se retrouve encore une fois indécis. elle est tellement fragile, mais à la fois forte. il a envie de la serrer dans les bras, de lui chuchoter des mots doux. de lui dire que tout va bien aller. mais il reste là, les bras ballants, les pieds sur le sol. il a les mains qui tremblent. bordel d'émotions. parfois il préférait ne rien sentir. « je ne pensais pas te voir ici» qu'il dit bêtement tentant de calmer les battements de son coeur, et la rage dans son sang. « toujours aussi maladroite» qu'il ricane. il parle. il parle. mais il garde toujours une distance de sécurité. ils ont tous les deux perdus le droit de s'approcher le jour où ils se sont quittés. même si rien n'a jamais été officiel. merde c'est dans ce genre de situation qu'il aurait bien besoin d'une clope, ou d'une très forte dose d'alcool.

Nima savait qu’elle avait mal agi. Elle s’en voulait, même encore aujourd’hui. Parfois elle avait même hésité à trouver un moyen de le contacter, de savoir où il était sur cette fichue planète. Mais elle renonçait, ressentant bien trop de honte. Bref, à cet instant, Nima était énervée contre elle-même, lui. Voilà pourquoi elle avait osé lui répondre sèchement, qu’elle s’était précipitée vers la sortie. Elle pensait qu’il partirait de l’autre côté de la rue, qu’il allait l’éviter. Point barre ! La discussion serait terminée, il n’y aurait pas  à repenser à ce passé douloureux et catastrophique. Mais le voilà, s’approchant, Nima ne sait pas vraiment comment réagir, alors elle reste plantée là, elle attend quelques mots. Il est toujours aussi beau, son regard s’attarde sur ses lèvres, elle s’imagine l’embrasser comme autrefois, être dans ses bras chauds, sentir son odeur et s’apaiser tout simplement. Cependant, nous sommes dans la réalité. Alors, il n’est pas question de ça.
- Moi non plus, tu étais censé avoir disparu, être loin, très loin.
Il n’aurait pas pu rester loin ? Nima est chamboulée, elle allait être perturbée de l’avoir vu. En rentrant chez elle, elle allait certainement pleurer comme un gosse qui ne retrouve plus son doudou, elle allait s’endormir en regardant de vieilles photos d’eux, même si parfois par colère le visage de Dyl est gribouillé. Elle soupire.  Effectivement, toujours maladroite, l’un des principaux défauts de Nima. Il n’avait donc pas oublié.
- Je peux savoir ce que tu fais ici ?
Elle se mordille la lèvre inférieur, elle a peur de savoir la réponse. Elle s’imagine même toutes les réponses du monde. Son cerveau commence à être en surchauffe. Alors elle regarde bêtement le visage des inconnus dans la rue, elle fuit son regard, elle voudrait même fuir tout simplement. Et soudainement, quelque chose traverse l’esprit de Nima, alors elle baisse le regard, elle tente de regarder la main gauche de Dyl. Mince elle est dans sa poche ! Puis il finit par la sortir, miraculeusement, elle ne voit aucune bague. Donc il n’a pas de femme, m’enfin cela n’empêche pas qu’il ait quelqu’un dans sa vie.

en vrai, dyl était bien trop rancunier et têtu pour faire le premier pas. même s’il l’avait tout de même fait, car nima l’était tout autant que lui. au fond, il aimerait dire qu’il s’en foutait de cette fille, que c'est pas grave. bordel c’est qu’elle lui avait manqué. mais son égo l'en empêche, et il la considère en silence comme un juge en cour d'assise. comme si c'était elle la coupable, et pas lui. alors qu’il l’était surement tout autant qu'elle, n'est-ce pas ? sûrement n'aurait-elle pas fait ça s’il ne l’avait pas mise de côté. l'avait-il seulement fait ? il n’en sait rien. il s’était donné corps et âme dans cette relation. il avait tout fait pour que ça marche. mais apparemment le sentiment n’avait pas été réciproque. ils n’avaient pas été suffisamment fort. dyl ne lui suffisait pas. et le plus ironique, c’est qu’il pensait toujours à elle. dans un instant de rêve. lors d’une pause. lors d’une balade. en regardant le ciel. elle avait toujours été là. comme un fantôme qui le hantait. il s’était vite aperçu d’un certain schéma. ses conquêtes avaient toutes été brunes, comme elle. avec ce petit côté épicé qu’il aimait tant. la jeune femme le prouvait encore aujourd’hui. c’est qu’elle avait son petit carafon ! disparu qu’elle disait. on pourrait croire qu’elle parlait de quelqu’un perdu en mer qu’on n’est certain de ne plus jamais revoir. « parce que c’est interdit de revenir dans sa ville natale ? » qu’il s’esclaffe avec un certain sarcasme. il passe une main dans ses cheveux, quelque peu mal à l’aise. si elle croyait que cette situation était facile pour lui, elle se trompait. sa faisait mal au cœur. ça ramenait de mauvais souvenirs. des choses qui brûlent les veines. verre à la main peut-être ? » qu’il demande avec ironie. il préférait faire semblant. jouer la carte du débile. il fait comme si ça ne l’atteignait plus, comme si elle ne te manquait pas, comme si. mais faire comme si, y a un moment ça n'suffit plus. il préfère se voiler la face voilà tout. « et toi ? j’croyais que tu serais parti depuis le temps. en europe peut-être. je ne sais pas. quelque part. » il espérait qu'elle pouvait lire la détresse dans ses yeux, le sentiment d'avoir besoin de se faire sauver.

Elle devait accepter son retour, elle n’avait aucun pouvoir, droit pour le renvoyer d’où il venait. Puis finalement New York est une grande ville, il y a peu de chance qu’elle tombe régulièrement sur lui. Elle connaît les lieux où il aimait se rendre, alors Nima les évitera, elle changera quelques unes de ses habitudes.
- Non, je m’étais juste imaginée ne jamais te revoir.
Elle était sèche dans ses propos, elle l’était sans le vouloir. Mais elle tentait de s’adoucir, parce que finalement elle ne supporte pas être comme ça. Elle a l’habitude d’être gentille, parfois trop avec ses proches. Cependant Dyl n’est plus vraiment un proche. Elle ne sait pas comment agir, elle voudrait bien lui adresser un petit sourire de politesse, mais elle n’ose pas, elle reste avec son visage neutre. Il avait bien retenu ce que Nima voulait à une époque de sa vie, voyager en Europe, découvrir des pays qu’elle aimait. Surtout l’Italie finalement, elle avait songé parfois à vivre à Rome, mais elle n’avait pas voulu s’éloigner de sa famille, ni même de ses amis. Puis ces derniers temps elle réalisait enfin ce qu’elle voulait. Elle avait lâché ses études de médecine alors qu’elle était presque au bout du tunnel. A la place elle avait enfin son food truck, servant des repas italiens. Pour le moment ce choix semble l’épanouir.
- Non, j’ai réussi ma vie ici, la travail, la famille. Enfin tu vois !
Elle restait vague sur l’aspect famille, car cela pouvait être à la fois ses sœurs, ses parents, mais cela pouvait aussi être une nouvelle famille que Nima avait construite. Elle n’en ajoutait pas davantage pour avoir une réaction de sa part aussi. Peut-être même des aveux sur son statut amoureux actuel, peut-être même que cette femme l’avait suivi ici. Nima se posait des questions, elle voulait des réponses et vite, parce qu’elle commençait à ressentir une certaine jalousie en elle. Le cauchemars !