Sujet: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Dim 18 Fév - 15:45
You'll keep me safe
Le regard fixé sur son reflet dans le miroir, Amalia n’aime pas ce qu’elle y voit, elle est bien loin de se sentir confiante à cet instant. Elle avait espéré un message toute la journée, de la part de n’importe qui, de Romeo ou d’Elio, pour l’empêcher de recommencer et de sombrer. Rien n’est venu. Elle se sentait encore plus ridicule à avoir ce besoin des autres pour aller de l’avant. Ça a toujours été ainsi, incapable de gérer ses propres démons elle-même. Elle avait même composé le numéro d’Elio avant de l’annuler au dernier moment. Leur dernière rencontre ne l’aidait pas à y voir plus clair. C’était même tout le contraire. La scène tournait en boucle dans sa tête, ses lèvres contre les siennes. C’était compliqué depuis le début Elio et elle, à vrai dire rien n’avait jamais été simple avec sa famille. Tôt ou tard ils allaient devoir en parler, ils ne pouvaient continuer à se repousser pour finir par se retrouver. Au moins, pour Romeo. Avant que ça ne devienne trop étrange. Tableau incohérent et énigmatique qu’ils formaient à eux trois.
La Casarini a donc juste décroché quand cet homme qui l’entraîne irrémédiablement vers le fond l’a appelé pour la cinquantième fois de la journée. Il lui a proposé un client à accompagner ce soir. Ce n’était pas une réponse réfléchit quand elle lui dit oui. Elle ne pouvait pas refuser. Elle avait besoin de cet argent de toute façon. Et cette façon d’agir la rapproche tellement de Luca. Il était de loin le plus compliqué de la fratrie, celui avec qui elle pouvait se disputer pendant des heures et des heures, mais il restait son frère. Et il lui manque à chaque jour qui passe. Mais elle n’arrive pas à faire son deuil parce qu’elle ne comprend pas pourquoi le destin ou qui que ce soit s’acharne sur eux. Ça lui fait mal de penser à ce frère qu’elle ne verra pas, tellement mal qu’elle ne sait même plus comment le dire. Persuadée que personne ne l’entendrait de toute façon. Dans ses rêves seulement, elle se laisse emporter par son courage. Dans la réalité, il n’y a qu’elle Amalia tente de chasser son frère de ses pensées préférant ne pas imaginer combien son comportement le décevra. Elle se donne du courage en se disant qu’au moins ça lui permettra de penser à autre chose.
Elle sursaute violemment quand plusieurs coups résonnent sur la porte la sortant de ses pensées. Elle n’attendait personne ce soir, et puis Romeo avait pris un tour de garde supplémentaire pour arrondir les fins de mois du reste de la famille. Elle ne fait rien pour aller ouvrir la porte…jusqu’à ce que son nom résonne de derrière la porte. Cette voix reconnaissable entre mille pour elle. Elio. Sa gorge se noue, elle sait très bien qu’il va rapidement faire le rapprochement entre sa tenue, son maquillage et sa nouvelle façon de se mettre en danger. La Amalia qu’il connait ne serait jamais sortie habillée comme cela. Elle sait ce qu’il va penser d’elle et ça lui prend les tripes. Elle finit par s’avancer jusqu’à la porte, l’ouvrant sans un mot. Elle a envie de lui dire de foutre le camp, qu’il n’a pas à être ici, qu’il doit aller s’occuper de sa vie. Mais au lieu de ça, elle pose son regard dans le sien, azur, et ses yeux crient : s’il te plait, ne me déteste pas. Elle a trop besoin de lui aussi. Elle se noierait complétement dans ses travers sans lui. Elle s’écarte pour le laisser entrer dans son appartement, maintenant qu’il est là il ne peut pas faire demi-tour. Elle a les yeux brillants. De larmes. De honte. De colère. De tristesse. D’un peu tout ça à la fois. Elle n’est plus qu’une grenade qui menace d’exploser à tout moment. Il n’y a rien qu’elle puisse dire qui ne le mettra pas en colère alors elle reste silencieuse. L’italienne attend qu’il brise ce silence. Silence qui ne la dérangeait pas d’habitude, c’était la façon de faire d’Elio et parfois les mots étaient inutiles, mais elle voulait l’entendre là. Rompre ce silence qui l’avait entouré toute la journée. Là maintenant, elle préfère sa colère à la solitude. Ses mots durs au silence.
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Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Dim 18 Fév - 22:03
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Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Dim 18 Fév - 23:04
You'll keep me safe
Elle n’aurait pas dû ouvrir cette porte. Elle le sait en plongeant son regard dans le sien. Elle le sent quand il passe devant elle. Elle le sait que ça va lui faire mal. Que ça va leur faire du mal à tous les deux. Ils en arrivent là à cause d’elle. Culpabilité qui la bouffe un peu plus. C’est de sa faute tout ça. Tout est de sa faute. Parce qu’ils n’en seraient pas là si elle ne lui avait pas fait promettre de protéger son frère il y a de ça quelques années. Et qui sait, Luca aurait peut-être été encore en vie. Mais ce qu’elle sait aussi, c’est qu’il est toujours là. C’est à se demander comment il fait. Elle n’arrive plus à penser correctement. Bousculade de pensées qui n’ont plus de sens dans son esprit. Quand Elio se met enfin à parler elle n’était pas préparée à ce que ça fasse aussi mal. Elle recule sous le choc. Le ton de sa voix. Ses paroles. Il n’a pas le droit de mettre Luca au milieu de tout ça. Il ne comprend donc pas qu’elle ne fait pas ça par envie. Que pour elle, c’est la seule et unique option qui s’ouvre. « Tu ne comprends pas » Sa voix tremble. Elle se retient de ne pas s’écrouler et sombrer totalement. Elle veut lui montrer une force qu’elle n’a plus depuis longtemps. « Et quoi ? Je fais quoi alors ? Explique-moi ? Montre-moi ? » Parce que pour l’instant le seul moyen qu’elle ait trouvé pour vivre, c’est de fuir. Faire semblant d’être une femme qu’elle ne sera jamais dans des endroits bien trop luxueux pour elle. Rire nerveux qui la traverse. Non, il ne peut pas lui jeter ses défauts à la figure en lui sortant que ça blesse sa famille. C’est trop facile. L’italienne est persuadée que de toute façon se faire du mal c’est un truc de famille chez les Casarini, ça se transmet de générations en générations comme on transmettrai une œuvre d’art. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire de toute façon, qu’elle soit là ou bien au bras d’un homme riche et puissant. La réponse pourtant elle la connait et ça la tue. Paradoxe de leur relation et de la promesse faite ; si elle a mal, Romeo aura mal.
Elle ne lui laisse pas le temps de parler. Elle a besoin de vider son sac. « Mais non, tu ne peux pas faire tout ça parce que t’es aussi perdu que moi » Elle crie maintenant, les larmes coulent librement sur son visage. Il doit aimer souffrir lui aussi puisqu’il est encore là, à se tenir dans son appartement, dans leurs vies. D’autres auraient quitté le navire depuis longtemps, les auraient laissé en les traitant de fous. Mais non, pas lui. Il faut qu’il se tienne devant elle. A s’en faire pour elle. Pour eux tous en réalité. Qu’il tente de les sauver tous à la fois. Personne ne lui a donc dit que les histoires ne se terminent bien que dans les films. « Et tu sais, le pire, c’est que c’est de ma faute. Moi et cette foutue promesse » Ils en reviennent toujours là. Parce que tout part de cette rencontre. Jamais elle ne lui aurait demandé de lui promettre de protéger son frère. Jamais il n’y aurait eu de lien entre eux. Et c’est comme ça que ça aurait dû se passer, elle aurait simplement dû être la petite sœur de son partenaire, et lui le policier qui patrouille avec son frère. Ni plus ni moins. Les italiens n'ont jamais su faire dans la simplicité. Il y a trop de choses entre eux maintenant. Trop de sentiments mélangés. Elle reste encore cette adolescente effrayée à l’idée que son frère ne revienne pas de patrouille, ils ont besoin de lui. Elle surtout a besoin de lui. Mais le dire à haute voix ça n’aurait pas de sens après ce qu’elle vient de lui balancer en pleine tête. Elle est au courant qu’elle fait tout pour le faire fuir, il arrêtera peut-être de souffrir aussi loin d’elle. Elle ne serait qu’un monstre si elle l’obligeait à rester, ça ne l’empêche pas de se sentir pétrifiée à l’imaginer partir pour toujours.
Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Mar 20 Fév - 16:51
You'll keep me safe
Ils se parlent enfin, après les silences et les non-dits. Même si ça ne sort que pas des cris et des larmes, elle comprendra plus tard que c’est ce qu’il fallait. Demain, dans deux jours, le mois prochain peu importe, ce qui compte c’est qu’il parle. Après les promesses et les baisers. Elle n’ira pas mieux du jour au lendemain de toute manière. Elle s’en veut maintenant de lui avoir lancé cette phrase en pleine figure, culpabilité qui s’accroit un peu plus encore. Elle se souvient de Wyatt et de l’état dans lequel était Elio durant l’enquête, à sa mort. Et à tout ce qu’il a subi avant. Qu’il a trop souffert alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Il ne lui a jamais réellement raconté ce qui lui était arrivé et Romeo lui a toujours dit que c’était à son partenaire de lui en parler. Elle se doute de ce qui a pu se passer tout en sachant que la vérité doit être plus terrible, si c’est possible. Pendant ces mois-là, elle a cru qu’elle allait le perdre définitivement. C’est peut-être lui finalement qui la connait le mieux. Elle voulait ressentir quelque chose de différent qui ne soit pas la tristesse ou la colère. Se sentir vivre pour autre chose que la douleur. Mais l’adrénaline n’est qu’une addiction comme une autre. Elle sait qu’il a raison, elle cherche Luca. Elle s’en veut de l’avoir trop souvent engueulé sur sa façon de se comporter, ses mauvaises fréquentations, sur son addiction à la drogue. De n’avoir pas pris assez de temps pour se créer des bons souvenirs. Elle donnerait pour beaucoup pour un instant de plus avec lui, Romeo et Elio. Sans disputes. Sans soucis. Mais ce n’est pas possible alors elle le retrouve autrement, en commençant à mener la vie dangereuse qu’il avait. C’est bien loin d’être la vie qu’elle avait rêvé de mener.
Ses dernières barrières qui s’écroulent face aux paroles du policier. Amalia n’avait jamais envisagé cette possibilité, celle qu’il puisse rester auprès d’elle plus seulement à cause de cette promesse, mais bien parce qu’il tenait à elle. Elle a toujours cru qu’il était encore présent pour elle à cause de cette promesse. Qu’il n’avait aidé Luca qu’à cause de ça. Bien sûr qu’il y a de ça. Elle peut entrevoir maintenant qu’il y a aussi autre chose.
Elle n’est pas sûre de valoir mieux que ça. Pas alors qu’elle est à deux doigts de s’écrouler devant lui. Comme elle n’est pas sûre de pouvoir être sauvé. Ni même le vouloir. En est-elle seulement digne ? Et si elle ne fait pas ça, quoi d’autre ? Car, si elle contemple de sa vie, elle n’y voit pas grand-chose ; pas d’argent, pas d’étude, une famille en morceau. Son problème depuis qu’elle est petite c’est de voir partout. Elle a Romeo, elle a des amis, elle a Elio. Même si la place de l’homme qu’il occupe dans sa vie n’est pas claire, il est là. « Ça fait trop mal » Il n’y a rien de plus à dire. Tout lui fait mal. Penser à Luca qui ne sera plus jamais là. A Romeo qui a toujours tout fait pour eux. A lui…Elle recule jusqu’à se laisser tomber contre la porte. Les sept étapes du deuil qui se chevauchent dans sa tête. Le corps secoué par de violents sanglots. Les larmes coulant librement sur son visage. Elle craque. Tout ce qu’elle retenait depuis la mort de Luca qui surgit et sort. Ouragan de sentiments, de peur et d’angoisse mélangés donc elle n’est pas encore sûr de réussir à en sortir. Elle n’a jamais su lutter contre ses démons. Ou plutôt, on ne lui a jamais montré comment faire. Le cercle vicieux s’est renfermé depuis longtemps qu’elle a oublié de chercher une porte de sortie. Sortie qui se trouve devant elle. Elle ne l’a simplement pas encore compris que ça a toujours été Elio.
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Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Dim 25 Fév - 19:45
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Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Mer 7 Mar - 15:41
You'll keep me safe
Elle s’écroule l'italienne, le corps entier qui tremble. Elle s’écroule parce qu’elle ne sait plus quoi faire d’autres. Et que tout semble si compliqué qu’elle n’a plus d’autres armes que ses larmes. Elle prend le mouchoir, sa main se posant sur la sienne un bref instant, ses doigts qui enserrent les siens, quelques secondes seulement. Contact physique. Pas le premier. Contacts qui rythment leur relation depuis le début, de cette main serrée dans ce bar à leur première rencontre, de ses baisers échangés ; chez elle, devant la voiture de police. Contacts quand ils ne savent plus quoi dire, ou plutôt quand les mots deviennent de trop. Rare, maladroit peut-être, mais toujours si rassurant pour elle. L’action plutôt que les paroles. Léger sourire sur les lèvres quand il lui dit qu’un jour ça s’arrêtera. Elle a envie de le croire. Réellement. Mais le chemin semble tellement compliqué de là où elle est. Mais le voulait-elle vraiment ? Certainement, tous les êtres humains aspirent non au bonheur. Il faut dire qu’elle avait toujours choisi la facilité, le malheur plutôt que le bonheur, mais que ça ne l’a conduit nulle part non plus. Alors oui, elle devrait essayer le bonheur. Juste pour voir si ça marche. Avec son frère. Avec Dana, Vitaly et les autres. Avec Elio, à la seule condition qu’il veuille encore rester après tout ça. Sans lui, ils se seraient déjà tous noyés depuis longtemps. Elle le sait, du moins n’en doute pas une seconde, que s’il a eu sa place dans leur malheur, il l’aura également dans leur bonheur. Pourtant, elle a ce sentiment, étrange sensation au plus profond, qui lui dit qu’Elio sera là pour leurs jours heureux, sans en faire partie. Le pacte n’a jamais été équitable, lui seul face à eux et leurs rêves brisés. Elle hoche la tête. Mais, lui ne semble pas avoir compris que leur bonheur sans lui n’est rien. Que leur bonheur sans lui n’existe pas. Non, elle n’ira pas ce soir. Et maintenant elle se sent si honteuse de son geste. Honteuse face à lui. Amère impression de décevoir Elio une fois de plus. Amalia s’est égarée en route, perdu dans le tourbillon de ses sentiments. Comme si elle était en chute libre depuis longtemps, prête à tout pour ne serait-ce qu’avoir l’impression éphémère d’avoir atterri quelque part. Peu importe que ce quelque part soit la voie la plus dangereuse. La pire qu’elle pouvait prendre.
Non, elle n’ira pas. Ce soir, elle restera là, seule probablement dans son appartement, à contempler sa vie comme on regarde un mur trop fissuré. Un peu moins perdue certainement, grâce à Elio. Parce qu'elle avait du mal à l'admettre que depuis la mort de Luca, elle n'avait plus aucun contrôle sur sa vie. Qu'elle n'y arrivait tout simplement plu. Trop de douleur, trop de culpabilité pour ce frère qu'elle n'avait pas pu sauver. Pour ce frère qui lui restait.
« Non » Réaction immédiate à la mention du nom de son frère. « N’appelle pas Romeo » Lui qui a déjà trop souffert à cause de sa famille, lui qui n’a plus droit de souffrir. Pas à cause d’elle. Pas après la mort de Luca. Elle n’a jamais été digne de son frère. Elle n’a jamais été aussi forte que lui, elle aurait tant voulu l’être.
Il pourrait se lever et partir, elle finirait par ne plus lui en vouloir. Il a déjà tellement fait. Trop peut-être, ce soir n’en est qu’une preuve de plus. Ce sentiment qui la parcourt l’espace d’un bref instant, la colère, contre elle-même, de n’être qu’un poids de plus sur les épaules du policier. Elle tente de se reprendre. De sécher ses larmes. « Tu peux rester encore un peu ? » Pour une heure, ou plus. Pour cinq minutes de plus même. Pour toute la vie. « S’il te plait ? » Demande. Supplication de ne pas la laisser seule trop vite. De s'installer à ses côtés. Sans parler comme ils en ont l'habitude.
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Sujet: Re: You’ll keep me safe (Elio & Amalia) Mer 7 Mar - 16:43