« De toute façon ton profil est créé et j’ai déjà installé l’appli sur ton téléphone alors je te laisse plus le choix ! ça fait 6 mois que tu traines ta rupture avec Selena il est temps que tu te bouges ! Et MatchMaker, ça marche vraiment ! Mes amis Lizzie et Mark, ils se sont connus comme ça ! »

« Ôte-moi d’un doute… Tu ne me parle pas de tes amis Lizzie et Mark qui sont en pleins divorce parce qu’elle a découvert qu’il se servait de MatchMaker pour la tromper régulièrement ? »

« Je… Bon ok, mauvais exemple mais ça marche alors tu vas utiliser ce truc pour sortir un peu sinon tu n’as pas envie de savoir par dans quel orifice je t’enfoncerai ton téléphone ! »

Et c’est donc ainsi que je me suis retrouvé, il y a quelques mois, l’heureux « propriétaire » d’un compte sur MatchMaker, grâce à cette si douce et adorable jeune femme qu’est ma petite sœur, Staicy.

Mais reprenons tout depuis le début.

Je suis né à New York il y a déjà 33 ans de cela, dans une famille juive des plus banales. Un père comptable dans une multinationale et une mère greffière au tribunal qui eurent un second enfant, ma sœur donc, 4 ans après ma naissance.

Quelques passages à la synagogue, une Bar Mitzvah grandement menée, des fêtes juives à n’en plus finir comme prétexte pour sécher les cours dans le dos de mes parents. Aucun drame, aucun traumatisme, aucune perte douloureuse (hormis celle de mes dents de sagesses alors que j’avais 17 ans).

La particularité dans mon cas fut détectée avant même que je ne commence ma carrière d’écolier. À l’âge où les autres enfants apprenaient difficilement à faire leurs lacets, de mon côté je savais déjà lire et écrire. En tant que jeune élève surdoué, je devins comme le veut la coutume un véritable calvaire pour mes enseignants, les cours bien trop simplistes à mes yeux m’ennuyant fermement. La solution fut trouvée rapidement et au cours de ma scolarité, on me fit sauter 3 classes. Ils voualient m’en faire sauter une 4ème mais à ce moment-là j’étais amoureux de Gwen Henricks, une jolie rousse de ma classe qui n’avait même pas conscience de mon existence, après tout j’étais un môme de 3 ns de moins qu’elle, et je refusais net de partir de là, préférant endurer les leçons ennuyeuses en restant comme un idiot à fixer sa nuque durant les cours.

Dans le même lapse de temps, je me découvris 3 passions assez opposées les unes aux autres. Les mathématiques, les bandes-dessinées… et la course. Oui oui, j’étais bel et bien cet ado boutonneux geek matheux ayant grandi trop vite suite à une fulgurante crise de croissance… Et le sportif de l’école à la fois. Car non seulement j’étais bon en math, mais je l’étais tout autant en athlétisme. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux préjuger.

Bref, j’ai donc grandi et ma tête bien remplie combinée à mes performances sportives m’ont permis de décrocher une bourse des plus honorable à Harvard. Mon diplôme en mathématique en poche, je suis parti suivre des spécialisations au Japon et en Suède durant un peu plus de 2 ans avant de revenir à Harvard pour terminer mon doctorat. Je suis donc bel et bien le Docteur Joshua Clarkson.

De retour à New York, j’ai décroché ce poste que j’occupe actuellement toujours à l’Université de Columbia.

Mais comment Diable en suis-je arrivé à me faire menacer par ma sœur pour m’inscrire sur MatchMaker donc ?

Et bien il y a 5 ans, j’ai rencontré une femme dont je suis tombé fou amoureux, Selena Alvares.

Directrice de projets dans une prestigieuse banque New Yorkaise, Selena avait tout pour elle. La beauté, l’intelligence, la carrière et j’en passe. Le genre de femme d’ailleurs à préférer ses tailleurs sur mesures à ses amis. Et son job à son petit-ami. Un véritable contraste avec moi qui suis forcé d’admettre être de nature plus romantique. Mais je m’habituais rapidement à la situation et en profita pour me plonger moi aussi dans mon travail. Après 4 ans de vie commune, nous avons décidé de nous marier et Selena embaucha un organisateur de mariage ce que, personnellement, je trouvais ridicule. On pouvait bien prendre le temps d’organiser notre mariage nous-même. Mais visiblement, la cérémonie me tenait bien plus à cœur qu’à elle. Et un bel après-midi, en rentrant plus tôt que prévu, devinez qui j’ai trouvé dans mon lit à revisiter le Kama Sutra avec l’organisateur ? Je vous le donne dans le mille !

Ça, c’était il y a maintenant 6 mois. Depuis, j’ai emménagé dans un petit appartement non loin de l’Université et j’endure ma sœur qui estime qu’après 6 mois, il est plus que temps pour moi de me remettre en scelle comme elle dit.