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Tu n’étais pas prête pour tomber amoureuse. Tu avais toujours crû que tu ne le serais jamais. Pour toi, ce genre d’histoire étaient faîtes pour les films ou alors pour les personnes parfaites comme ta soeur. Oui, elle, elle avait tout pour tomber amoureuse. Sa vie était prévue au millimètre et tout se passait toujours comme elle le désirait. Il fallait croire que la chance s’était penchée sur son berceau à la naissance quand toi ça avait été plutôt l’inverse. La poisse te collait à la peau, la poisse te poursuivait sans jamais te laisser de répit. Cette malchance t’avait causé bien des chagrins et tu continuais à la subir au quotidien. Tu étais la première à louper une marche, à casser quelque chose de précieux. On t’avait dit que tu étais maladroite. T’y croyais plus. Il y avait trop de preuves pour prouver que c’était bien plus que ça. Il te fallait peut être trouver un fer à cheval ou un trèfle à quatre feuilles pour vaincre ça. Sauf que t’étais bien trop terre à terre pour croire qu’un grigri pouvait fonctionner. Non, tu resterais avec cette malchance jusqu’à la fin de tes jours. Heureusement, tu avais pu prendre l’habitude de tout ça et tu savais anticiper. C’était aussi pour ça que tu ne voulais pas tenter le destin en t’attachant trop à quelqu’un. En mettant ton coeur en gage alors que tout pouvait mal finir. Tu avais fui, tu t’étais contentée de ce que tu avais, trouvant ton bonheur dans des histoires éphémères. Des histoires d’un soir. Il n’y avait pas d’attaches, pas de peur de souffrir. Mais, tu étais tombée sur lui. Il avait fait naître ce sourire sur tes lèvres avec quelques mots échangés sur un site de rencontre. Lui, que tu n’avais jamais pris le temps de connaitre à la salle de danse. Et qu’est-ce que tu regrettais maintenant. Tu avais conscience de tout ce que tu avais perdu à ne pas l’avoir fait avant. Mais, ce n’était pas l’heure des regrets. Il fallait profiter de cet instant que la vie vous donnait. Il fallait profiter l’un de l’autre tant que c’était possible. Si tu avais eu peur avant, celle-ci disparaissait complètement quand tes yeux croisaient les siens. Tu te perdais dans ses pupilles noisettes, rêvant d’un monde plus beau. D’un monde à deux que vous construiriez. Votre monde, votre avenir. Il n’y avait pas besoin de quelque chose de plus. Il était cet être nécessaire à ce que ton univers tourne rond. Il n’y avait que lui depuis plusieurs jours. Lui dans ta tête, lui dans ton coeur. Il était ce point d’attache, cette bouée à laquelle se raccrocher pour ne pas se noyer. Il te faisait garder la tête hors de l’eau quand le monde autour pouvait te noyer avec une facilité déconcertante. Alwin était devenu le tout d’un monde bien vide jusque là.

Ce monde était rempli d’amour, de joie et de rires. C’était beau et pur. Vous étiez deux âmes innocentes, deux enfants qui ne faisaient que s’aimer dans ce monde. Pas de faux semblants. Vous faisiez les choses comme vous en aviez envie. Il n’y avait pas à réfléchir. Pas à se prendre la tête. Surtout pas alors que vous aviez la même vision des choses. Le monde extérieur ne comptait pas. Personne n’était autorisé à entrer dans cette bulle d’amour. C’était vous deux, personne d’autre. C’’était profiter l’un de l’autre avant que la vie quotidienne ne reprenne son cours, interrompant la magie des moments où vous étiez que tous les deux. Le quotidien reprenait toujours place. Mais, vous ne comptiez pas le laisser faire trop longtemps. La magie reviendrait dans quelques jours, le week end suivant. Les jours jusque là seraient longs, trop longs. Mais, tu aurais le temps de repenser à tout ce que vous viviez. Tu t’impatienterais, tu rêvasserais à tout ce qui vous attendait. Il y avait tellement de choses à vivre aux côtés d’Alwin que ta patience serait mise à rude épreuve.  « J’peux toujours te bâillonner si besoin. Ça m’dérange pas. » Et ce sourire malicieux restait sur ton visage alors que tu te savais bien incapable de faire ça. Tu devenais bien trop faible face à ses yeux bruns et son sourire. Tu versais dans le romantisme de base et ça ne te dérangeait pas alors qu’il y a encore peu tu détestais ça. Comme quoi, toi aussi tu étais capable de changer. Tu ne restais pas figée dans le marbre. Tu évoluais, tu grandissais, tu changeais. Bien que la maturité n’était pas ce qui te caractérisait le mieux. Encore moins après avoir démarré une bataille d’eau qui t’avait conduite un peu plus loin dans l’eau. Tu étais à présent trempée et ça t’était complètement égal. Tu te fichais de l’état de tes cheveux, tu te fichais de l’apparence que tu aurais en sortant de l’eau. Tu préférais sourire de façon un peu gênée alors que ton petit-ami t’avouait aimer ce naturel qui te ressemblait si bien. Tu lèvres venaient trouver le chemin de sa joue en seule et unique réponse. T’étais pas habituée à tout ça, tu ne savais pas ce que tu devais faire ou dire. Tu apprenais puisqu’après tout cette relation était une grande première pour toi. Tu voulais continuer d’apprendre encore et encore. Pour ça, tu avais besoin de rester avec Alwin et le moindre prétexte était bon pour prolonger cette journée jusqu’une heure tardive. La séparation serait difficile et tu préférais repousser le moment sachant que tu ne pourrais pas l’éviter.  « Tu pourrais le regretter une fois que t’auras découvert ça… » Et tu riais. Tu riais parce qu’il ne savait pas encore dans quoi il s’engageait. Ta folie était grande, tes idées toujours folles. Il n’avait encore aperçu qu’un petit bout de ta folie. Mais, tu ne doutais pas un seul instant qu’il soit assez courageux pour y survivre. Après tout, il avait bien réussi jusque là. Tes premières idées, loin d’être innocentes au départ, sortaient de tes lèvres.  « Ouais mais non. J’sais pas faire moi faut que tu m’apprennes je pense. » Oui, l’observer se fatiguer était bien mieux que de le faire toi même. Tu avais beau être une danseuse, tu n’étais pas spécialement sportive. A dire vrai, la danse était bien le seul sport que tu pratiquais. Les autres choses, très peu pour toi. Tu préférais bien plus traîner sur ton canapé en te goinfrant. T’aurais d’ailleurs bien aimé que ça soit considéré comme sport.  « Mh, j’crois que ta dernière option me plait bien plus. Surtout ton corps contre le mien. » Tu t’asseyais à ses côtés, l’eau dégoulinant de tes cheveux mais ça n’avait pas d’importance. Parce qu’il n’y avait rien d’autre d’important que d’être là avec lui. De faire en sorte que ce moment ne se finisse pas. Ta tête venait se poser sur son épaule, l’une de tes mains venant chercher la sienne. Tes doigts se liaient aux siens. Tu étais bien, tu étais heureuse. Tout simplement. Et tu voulais plus que jamais stopper le temps. Ne plus jamais le quitter comme lui ne quitterait jamais ton coeur.

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